Rapports d'accidents - juillet 2012
Sécurité en montagne
Chute dans la neige sur le mont Lefroy, parc national Banff, le 31 juillet 2012
Chute sur la neige, mont Lefroy, le 27 juillet 2012, parc national Banff
Alpiniste blessé sur le mont Cory, parc national Banff, le 21 juillet 2012
Sauvetage à l'élingue d'un randonneur en détresse à Akamina Ridge, parc national des Lacs-Warterton, le 20 juillet 2012
Alpiniste en détresse sur le mont Whyte, parc national Banff, le 20 juillet 2012
Sauvetage par hélicoptère d’un grimpeur à l’aide d’une élingue sur le mont Crandell dans le parc national des Lacs-Waterton, le 12 juillet 2012
Alpinistes en détresse sur le mont Bell, le 10 juillet 2012, parc national Banff
Chute dans la neige sur le mont Lefroy, parc national Banff, le 31 juillet 2012
Le présent rapport concerne deux alpinistes qui descendaient le parcours principal du mont Lefroy vers 18 h. À peu près à mi-chemin, l’un des alpinistes a perdu les crampons d’une de ses chaussures. Son compagnon, qui se trouvait à 15 m au-dessous de lui, est remonté pour lui venir en aide. Sur ces entrefaites, l’alpiniste du dessus, qui était en position courbée, a commencé à glisser. Il a fait perdre pied au second alpiniste, et tous deux ont plongé dans le vide. Leur chute a déclenché une petite avalanche. L’un des deux alpinistes raconte que, chaque fois qu’il semblait terminer sa chute, une vague de neige l’enveloppait et l’entraînait vers l’aval. Les deux compagnons ont ainsi été poussés trois ou quatre fois par des couches de neige en mouvement, et ils ont fini par être séparés. L’alpiniste du dessus avait une blessure mineure au genou lorsqu’il a terminé sa chute. Il s’est immédiatement mis à la recherche de son compagnon, qui reposait plus en aval, inconscient. Ce dernier avait subi une grave blessure à la tête, et son casque protecteur s’était détaché pendant la culbute.
Des alpinistes qui séjournaient au refuge du col Abbot ont vu l’incident se produire et sont venus prêter secours aux deux alpinistes blessés. Ils ont apporté une civière (qui se trouvait dans le refuge) et quelques articles de premiers soins. La petite équipe a réussi à placer le blessé sur la civière et à le descendre sur une distance d’environ 150 m jusqu’à du terrain plat, où elle a attendu l’arrivée des secours. Entre-temps, un alpiniste qui était resté au refuge a signalé l’incident par téléphone cellulaire. Il lui a fallu grimper derrière les latrines pour obtenir un signal, car la réception est très mauvaise au refuge même.
Le Service de répartition de Banff (numéro d’urgence 403-762-4506) a acheminé l’appel au chef des opérations de sauvetage, qui a recueilli l’information nécessaire avant de rassembler une équipe de spécialistes de la Sécurité des visiteurs de Banff et de Lake Louise. Quatre spécialistes étaient dans les airs environ 45 minutes après l’accident. L’un des sauveteurs s’est chargé de la logistique et de la sécurité à l’aire de rassemblement, dans le terrain de stationnement du Chateau Lake Louise, et deux autres ont accompagné le chef des opérations de sauvetage en hélicoptère. L’équipe a mis peu de temps à repérer le blessé. Cependant, un orage était en train de se former juste derrière le col. Après avoir évalué la situation, les spécialistes ont élaboré un plan leur permettant d’agir de manière rapide, sécuritaire et professionnelle, afin de réduire le plus possible le risque que le blessé soit laissé à la merci de l’orage pendant la nuit. L’un des spécialistes a été déposé près de l’alpiniste blessé, où il a immédiatement entrepris les préparatifs nécessaires pour le charger directement à bord de l’hélicoptère. Pendant ce temps, le pilote a transporté le second spécialiste jusqu’au refuge pour qu’il puisse rejoindre le compagnon, dont l’état et la position géographique étaient alors encore inconnus. Ensuite, le chef des opérations de sauvetage a été héliporté jusqu’au salon de thé de la plaine des Six Glaciers, où, de concert avec le pilote, il a aménagé l’appareil pour accueillir un patient en position horizontale. À la fin de cette opération, le spécialiste qui était resté aux côtés du patient était prêt pour la prise en charge. Le chef des opérations de sauvetage a atterri à nouveau sur les lieux de l’accident, et les spécialistes ont chargé efficacement le patient à bord de l’appareil. Le chef des opérations de sauvetage et le spécialiste ont ensuite inversé leurs rôles. Le chef des opérations de sauvetage est demeuré sur place avec les autres alpinistes, et son collègue a été transporté avec le patient jusqu’à l’aire de rassemblement (où le blessé a été confié aux SMU de Banff). Le chef des opérations de sauvetage a ramené le groupe au refuge pour rejoindre l’autre alpiniste blessé et le spécialiste resté sur les lieux. Les employés de Parcs Canada et l’alpiniste blessé sont demeurés au refuge jusqu’à la fin de l’orage, après quoi ils ont été héliportés jusqu’à Lake Louise.
Analyse
Il est impossible de déterminer précisément ce qui a causé la chute de l’alpiniste. Cependant, il n’est jamais souhaitable de perdre des crampons à mi-parcours. Les alpinistes ne devraient jamais partir sans s’assurer que leur équipement de sécurité est bien fixé et en place, ce qui comprend les crampons. En procédant à une seconde vérification et en ayant une connaissance suffisante de la situation pour prévoir les risques, l’alpiniste aurait probablement pu prévenir cet incident.
Des alpinistes qui se trouvaient dans le secteur sont venus prêter secours aux blessés. Parcs Canada met en garde les alpinistes qui prennent l’initiative de venir en aide à d’autres groupes en détresse. Dans certains cas, les mesures prises peuvent grandement améliorer la situation des personnes accidentées. Cependant, en l’absence de réflexion critique, ceux qui s’improvisent sauveteurs peuvent devenir des victimes et ainsi exacerber le problème. Par conséquent, Parcs Canada presse instamment les alpinistes de bien réfléchir à la situation et de trouver des arguments solides pour intervenir en cas d’accident dans leur secteur. S’ils décident de ne pas intervenir pour des raisons de sécurité personnelle, les alpinistes n’en seront pas tenus responsables. Parcs Canada compte à son service des sauveteurs professionnels qui ont les compétences voulues pour gérer tous les types d’accidents en montagne. En définitive, les alpinistes doivent faire preuve de jugement et de réflexion critique pour décider s’il convient ou non d’intervenir lorsqu’un accident d’escalade survient dans le secteur où ils se trouvent.
Signalons malgré tout que, en l’occurrence, les mesures prises par les alpinistes au refuge étaient raisonnables et sécuritaires. Elles ont probablement contribué à améliorer la situation de l’alpiniste blessé. Excellent travail!
Chute sur la neige, mont Lefroy, le 27 juillet 2012, parc national Banff
Un groupe de trois alpinistes redescendait du mont Lefroy par l’itinéraire habituel après avoir atteint le sommet. L’un des alpinistes traversait un petit secteur de roches glacées lorsqu’il a glissé. Il ne portait pas de crampons et a déboulé sur une centaine de mètres avant de s’arrêter miraculeusement dans de la neige molle. Il s’était blessé au genou droit et au talon droit. Avec l’aide des deux autres alpinistes, il a réussi à se rendre au refuge du col Abbott en boitant. L’accident s’est produit vers 16 h.
Le groupe d’alpinistes a décidé de demander l’aide des sauveteurs vers 21 h. À cause de l’heure tardive, les spécialistes de la Sécurité des visiteurs n’ont pas pu se rendre sur les lieux en hélicoptère avant le lendemain à l’aube. Comme la victime n’avait que des blessures mineures, elle a pu passer la nuit au refuge et être évacuée par hélicoptère dès les premières lueurs du jour. Deux spécialistes de la Sécurité des visiteurs ont été dépêchés de Banff à 5 h 30 et étaient sur place au col Abbott à 6 h 30. Ils ont aidé l’alpiniste blessé à monter dans l’hélicoptère. La victime a ensuite été emmenée directement à l’hôpital Mineral Springs.
Analyse
Le groupe d’alpinistes a entrepris d’escalader le mont Lefroy assez tard dans la journée. Toutefois, lorsqu’ils ont été interrogés sur les conditions d’escalade, ils ont indiqué qu’elles étaient bonnes, c’est à dire que la neige n’était pas molle. En règle générale, il est préférable d’attendre la période la plus fraîche de la journée avant d’entreprendre un parcours d’escalade qui présente beaucoup de déplacements en terrain abrupt et enneigé. Cependant, on ne sait pas si la neige molle était un facteur dans l’accident en question. La chute de l’alpiniste est attribuable à une mauvaise évaluation du terrain. L’alpiniste a commis une erreur de jugement en prenant le risque de traverser un secteur glacé sans crampons. Toutefois, l’alpiniste aurait pu se blesser plus grièvement s’il avait mis des crampons. En somme, il a été extrêmement chanceux de s’arrêter après avoir déboulé sur 100 m. S’il ne s’était pas arrêté à cet endroit précis, il aurait sans doute continué de débouler sur toute la longueur de la paroi ouest. Une telle chute aurait eu de très mauvaises conséquences.
Alpiniste blessé sur le mont Cory, parc national Banff, le 21 juillet 2012
Le samedi 21 juillet 2012, deux alpinistes ont entrepris l’escalade de l’éperon Bumbers, à l’ouest de Banff. Ils ont choisi la voie Short Jerky Movements, en amont du parcours Spasm Chasm (nom local). Les deux compagnons étaient des alpinistes chevronnés. Le premier de cordée a installé un petit coinceur en escaladant la troisième longueur, mais il avait du mal à repérer d’autres endroits où il pourrait fixer des dispositifs d’ancrage. À environ 5 m au-dessus du coinceur, il est tombé pour une raison inconnue. L’impact a été suffisant pour déloger le coinceur, de sorte que tout le poids de la chute a été absorbé par le relais (chute de facteur 2). L’alpiniste a parcouru une distance totale de 35 m et a terminé sa chute, toujours attaché à sa corde, à 20 m sous le relais. Il était inconscient au départ, et l’assureur a constaté qu’il saignait abondamment. Reconnaissant la gravité de la situation, l’assureur a immédiatement bloqué la corde d’assurage et a appelé le Service de répartition de Banff. Le répartiteur a consigné les renseignements fournis et a acheminé l’appel au responsable des sauvetages de la Sécurité des visiteurs. Après une brève discussion avec le responsable, l’alpiniste a convenu de descendre le blessé jusqu’au prochain relais pour y attendre les secours.
© Parcs Canada
Après avoir confirmé la position géographique des alpinistes, le responsable des sauvetages a dépêché trois spécialistes de Banff en hélicoptère. En 40 minutes, les sauveteurs étaient sur les lieux. L’un d’eux a été transporté par élingue jusqu’au lieu de l’accident. Il a préparé le relais et le patient en vue de l’évacuation. Un second sauveteur a été déposé sur les lieux et a fixé le patient à l’élingue pendant que le premier sauveteur défaisait le demi-cabestan qui retenait le patient. Le blessé a été héliporté directement jusqu’à une ambulance qui attendait dans la vallée. Le pilote est retourné chercher le compagnon de l’alpiniste blessé et le premier sauveteur.
Analyse
Les alpinistes avaient suffisamment d’expérience pour entreprendre une telle escalade. Cependant, il arrive que des alpinistes chevronnés fassent des chutes. L’alpiniste blessé ignore la cause exacte de sa chute. Il pourrait s’agir : 1) d’un éboulement; 2) de la rupture d’une prise; 3) d’un faux pas. Heureusement, les alpinistes avaient protégé l’ancrage en y faisant repasser leur corde. L’assureur avait installé un mousqueton à un point élevé de l’ancrage pour éviter d’avoir à absorber la charge entière. Cette manœuvre l’a probablement empêché de se blesser. De plus, grâce à sa longue expérience, l’alpiniste a pu faire le nécessaire pour permettre aux sauveteurs d’effectuer une évacuation efficace. Il s’agit d’un excellent exemple de personnes suffisamment bien préparées pour faire face à un imprévu.
Sauvetage à l'élingue d'un randonneur en détresse à Akamina Ridge, parc national des Lacs-Waterton, le 20 juillet 2012
At midnight on July 20, 2012 the Visitor Safety Team was informed by the local RCMP of an overdue hiker who got separated from his party on the Akamina Ridge Trail and had not shown up at the trailhead. Interviews with several other members of the hiking group were conducted and a last seen point and possible intended route down to Wall Lake was mapped out. Two of the Visitor Safety Technicians hiked into Wall Lake to try and establish contact with the overdue hiker and eventually heard someone respond to the sound of a bear banger from high on the ridge between Wall Lake and Forum Lake. The Visitor Safety Technicians then made their way up steep terrain to the stranded hiker over the next couple hours reaching him just before dawn.
The hiker was mildly hypothermic, had several large scrapes from slips and slides on rocky terrain and was very hungry and thirsty. The hiker was dressed in a tank top, shorts, and flat soled canvas shoes. He had a cell phone but no other equipment or supplies with him.
Just after dawn a third Visitor Safety Technician slung into the rescue site, packaged the hiker and slung up to a flat area on Akamina Ridge. The two remaining Visitor Safety Technicians were also slung up to Akamina Ridge where all four people boarded the helicopter and flew down to the staging area at Cameron Lake.
© Parcs Canada
Analyse
Les quatre randonneurs avaient très peu d'expérience et très peu de ravitaillement quand ils sont partis faire la randonnée du sentier Akamina Ridge, d’une distance de 18,5 km. Ils se sont trouvés séparés au moment de la descente au lac Forum qui est techniquement plus difficile. Les randonneurs plus expérimentés sont descendus au lac Forum par la route régulière pour reprendre le travail à l'heure. Le reste du groupe, qui n'avait pas de carte et ne connaissait pas le sentier, a décidé de descendre au lac Wall, où ils avaient commencé leur randonnée, par un terrain rocheux escarpé. Deux personnes du groupe ont atteint le lac Wall d'où ils ont terminé leur randonnée par le sentier. La quatrième personne, qui était derrière eux et en retard d'environ 45 min, s'est retrouvée coincée dans quelque falaise au-dessous de la crête, alors qu'il faisait déjà sombre, et elle y a passé la nuit sans aucun équipement.
Plusieurs choses auraient pu aider le groupe à éviter que cet incident ne se produise. Les membres du groupe auraient pu rester ensemble et revenir à temps pour se rendre au travail s’ils étaient partis plus tôt. Une carte et l’assurance que tous les membres du groupe connaissaient le trajet correct auraient évité aux randonneurs de pénétrer dans le terrain rocheux et escarpé menant au lac Wall. Chaque randonneur aurait dû être correctement préparé en cas d'urgence; le port de bonnes chaussures, de vêtements supplémentaires, de nourriture, d'eau et d'une lampe de poche aurait permis d'attendre la nuit sans trop manquer de confort et aussi de signaler l’emplacement aux sauveteurs, si nécessaire.
Égaré et dans l'obscurité, le randonneur a alors décidé de rester sur place et d'attendre jusqu'au matin, ce qui est une très bonne décision. Cela a permis de réduire la zone de recherche et le risque d'occasionner des blessures plus graves. Heureusement pour lui, la nuit était chaude et calme et à l'exception de nombreuses piqûres de moustiques et autres bosses et ecchymoses, tout s'est bien terminé.
Alpiniste en détresse sur le mont Whyte, parc national Banff, le 20 juillet 2012
Dans la matinée du 20 juillet 2012, un alpiniste en détresse a appelé le Service de répartition de Banff pour demander un sauvetage. Il avait passé la nuit sur une petite saillie, juste au-dessous du sommet du mont Whyte. Après avoir tenté à de nombreuses reprises de redescendre jusqu’au col Niblock, l’alpiniste a abandonné la partie : il se sentait trop déshydraté et épuisé pour continuer.
Le Service de répartition a pris contact avec les sauveteurs à 6 h 30 et les a informés de la situation. Les spécialistes ont quitté Banff en hélicoptère et ont repéré l’alpiniste près du sommet, le long de la crête nord. Une fois l’élingue installée, l’un des sauveteurs a été héliporté jusqu’à l’endroit où se trouvait l’alpiniste en détresse. Il l’a aidé à enfiler un baudrier, et les deux hommes ont ensuite été transportés par élingue jusqu’à l’aire de rassemblement, située en aval du pic.
Analyse
L’alpiniste s’est arrêté lorsqu’il n’arrivait plus à reconnaître la ravine où il devait descendre, et il s’agissait là d’une décision sensée. Même s’il en avait fait l’ascension plus tôt dans la journée, il ne s’était pas retourné pour mémoriser les caractéristiques topographiques qui lui serviraient de repères au retour. Or, il est très important de le faire, car le paysage n’a pas du tout la même apparence à la montée qu’à la descente. De plus, l’alpiniste était déshydraté et épuisé, et il transportait un sac à dos lourd. N’oubliez jamais d’apporter des provisions de nourriture et d’eau suffisantes pour la MONTÉE et pour la DESCENTE, ainsi que l’équipement qui vous aidera à survivre en montagne. Laissez derrière les articles lourds et non essentiels s’ils représentent un fardeau.
Sauvetage par hélicoptère d’un grimpeur à l’aide d’une élingue sur le mont Crandell dans le parc national des Lacs-Waterton, le 12 juillet 2012
Le 12 juillet 2012 vers 8 h 30, un grimpeur faisant partie d’un groupe de cinq personnes s’est disloqué l’épaule en grimpant Tick Ridge sur le mont Crandell. Il n’est pas tombé et a réussi à redescendre sur un terrain moins incliné, mais il souffrait beaucoup. Le groupe a décidé d’utiliser un téléphone intelligent pour trouver le numéro des gardes de Waterton en faisant une recherche dans Google. Le numéro indiqué n’est plus utilisé et donc personne n’a répondu; en composant le 911, un centre de répartition de Lethbridge a été contacté, puis l’équipe de la sécurité des visiteurs du parc national des Lacs-Waterton.
L’équipe a reçu l’appel à 9 h 10. Les coordonnées GPS du groupe ont aidé à confirmer où il se trouvait. Les membres du groupe se sont servis d’une écharpe triangulaire pour soutenir l’épaule du grimpeur et empêcher que sa blessure s’aggrave. On a demandé au groupe, si la blessure et le terrain le permettaient, de descendre un peu la montagne pour qu’on le voie mieux et qu’on puisse s’approcher plus facilement. On lui a aussi donné le numéro de téléphone du chef du sauvetage et demandé d’appeler en cas de problème ou de question.
À 10 h 20, Bighorn Helicopters est arrivé de Cranbrook, en C.-B. et a effectué un vol de reconnaissance. Le groupe avait choisi un endroit découvert et utilisé du ruban haute visibilité, et les techniciens de la sécurité des visiteurs n’ont donc eu aucune difficulté à trouver le groupe et établir un plan d’action. Ils ont téléphoné au groupe pour vérifier l’état du patient, lui faire part du plan et lui conseiller de rester au bord de la clairière pour éviter tout éboulis causé par l’hélicoptère.
À 10 h 35, le premier sauveteur a mis pied à terre et a évalué le patient. Un deuxième sauveteur est arrivé immédiatement avec une housse Bauman et un matelas coquille à dépression. Le patient a réussi à se rendre à pied à un endroit plat et à se mettre sur le matelas. Sa douleur était extrême et même le moindre toucher ou mouvement le faisait souffrir. On l’a fixé latéralement au matelas et l’hélicoptère a atterri à 11 h. Le patient a été transporté par le personnel du service médical d’urgence de Waterton à l’hôpital de Cardston.
Le matériel excédentaire a été transporté par élingue et le deuxième technicien de la sécurité des visiteurs est redescendu avec les quatre membres restants du groupe. Ils ont rejoint la route à 12 h 25.
© Parcs Canada
Analyse
Même les alpinistes les plus forts et les plus expérimentés peuvent se blesser inopinément. Si une blessure entraîne une chute et qu’on est désencordé, les conséquences peuvent être particulièrement graves. Ce groupe avait des fournitures de premiers soins et a donc pu stabiliser le membre blessé, ce qui a sans aucun doute aidé le patient. Il était essentiel d’utiliser un téléphone cellulaire pour demander des conseils. C’est toujours une bonne idée de téléphoner pour obtenir de l’aide ou des conseils. Il s’agissait seulement d’une blessure au haut du corps et le patient pouvait marcher sur une courte distance, mais il aurait été dangereux pour lui et le reste du groupe de redescendre jusqu’à la route sur le terrain accidenté. Certains des incidents les plus graves se produisent en montagne lorsque les problèmes se multiplient au point où la situation ne peut pas être redressée, alors que certaines mesures auraient pu être prises plus tôt pour éviter les complications. Comme il était possible de rejoindre le groupe par téléphone, les sauveteurs ont pu continuer de se tenir au courant de l’état du patient et informer le groupe des risques du lieu de sauvetage constatés depuis l’hélicoptère. L’utilisation de ruban haute visibilité a aidé l’équipe de sauvetage et le pilote à voir le groupe, et a renseigné le pilote sur les vents locaux.
Si le groupe avait cherché avant de partir le bon numéro à composer pour obtenir de l’aide, les secours seraient arrivés plus rapidement. N’oubliez pas qu’il est possible que le numéro qui était utilisé il y a cinq ans et qui figure au dos du guide ou sur un site Web quelconque ne soit plus en service. En cas de doute, vérifiez avant de partir et assurez-vous que tous les membres de votre groupe savent comment téléphoner pour demander de l’aide en cas d’urgence.
Alpinistes en détresse sur le mont Bell, le 10 juillet 2012, parc national Banff
Deux alpinistes qui escaladaient la crête nord-est du mont Bell, près de Lake Louise, ont pris contact avec Parcs Canada pour demander un sauvetage. Même s’ils étaient partis de bonne heure le matin, ils n’étaient encore qu’à mi-parcours à 17 h. De l’aveu des alpinistes, cette progression lente était due au fait que l’un des coéquipiers était très nerveux et qu’il ne se sentait pas à l’aise sur le type de terrain. Cet alpiniste a fini par ne plus vouloir monter ou descendre. Le groupe a donc décidé d’appeler les secours.
Immédiatement après avoir reçu l’appel, Parcs Canada a dépêché un hélicoptère au mont Bell. Les alpinistes se trouvaient sur la crête, à environ 2 750 m d’altitude, ancrés à plusieurs pinacles. Les sauveteurs se sont posés à une aire de rassemblement en aval des alpinistes, ont fixé l’équipement de sauvetage à l’élingue de l’hélicoptère et se sont fait héliporter sur la crête près des alpinistes en détresse. Ils ont parcouru une distance d’environ 25 m pour les rejoindre et ont eu recours à la technique de la corde courte pour les ramener à un lieu de prise en charge. Ensuite, l’hélicoptère a transporté deux personnes à la fois jusqu’à l’aire de rassemblement située en aval.
Analyse
L’incident n’a fait aucun blessé, mais les alpinistes ont commis des erreurs simples qui les ont forcés à demander un sauvetage. Premièrement, ils ont surestimé leurs capacités : l’un des membres du groupe avait très peu d’expérience en alpinisme et, lorsqu’il s’est retrouvé exposé sur le terrain meuble d’une crête étroite, il a eu beaucoup de difficulté à avancer. Deuxièmement, le groupe a sous-estimé le degré de difficulté du parcours : le coéquipier chevronné avait effectué ce parcours près de 20 ans auparavant, et il en gardait un souvenir imprécis. Il a indiqué : « Je pensais que c’était tout simplement une randonnée dans les airs. » Troisièmement, les alpinistes ont sous-estimé la longueur du parcours : ils étaient encore assez loin du sommet à 17 h lorsqu’ils ont décidé de s’arrêter.
Les alpinistes ont toutefois fait preuve de sagesse à un égard. Ils se sont arrêtés et ont adéquatement évalué leur situation. L’un des membres était paralysé par la peur, et l’autre était incapable de le guider vers l’amont ou vers l’aval; les deux alpinistes ont donc convenu d’appeler à l’aide. En se faisant évacuer, ils ont évité une tentative épique de descente nocturne ou, pire encore, un accident.
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