Histoire du Parc national Kejimkujik Bord de mer

Parc national et lieu historique national Kejimkujik

L’histoire humaine de Kejimkujik Bord de mer remonte aussi loin que 5 000 ans. Un seul objet, une pointe de lance tirant ses origines de la période archaïque supérieure (de 5 000 à 2 500 ans), a été trouvé. La plupart des sites préhistoriques habités par les ancêtres des Mi’kmaq ont été submergés par les eaux montantes de l’océan Atlantique et forment maintenant des bancs de pêche. Plus récemment, les Mi’kmaq ont probablement fréquenté la région de Kejimkujik Bord de mer lors de brèves excursions de chasse et de cueillette. Des communautés mi’kmaq se trouvaient jadis dans ce qui est aujourd’hui Liverpool.

À l’été de 1604, Samuel de Champlain et Pierre Dugua, sieur de Mons ont campé à Port Mouton. Sur sa carte, Champlain décrit la région comme étant « un terrain vallonné où ne poussent que des arbustes et de la végétation courte ». L’expédition a consacré l’été suivant à explorer la côte et à en établir la carte. Les principales initiatives de peuplement des Français se sont concentrées sur les régions de Liverpool et du cap de Sable. Le bord de mer ne semble pas avoir intéressé les premiers Européens. Le premier établissement européen installé à cet endroit, qui comptait des loyalistes noirs libres, remonte à la fin du XVIIIe siècle, et se composait de fermes isolées le long de la côte.

La chasse et la pêche

La fondation de la maison Cameron
La fondation de la maison Cameron 
Photo : R. Farrell

Les preuves les plus évidentes de l’occupation humaine dans le secteur du Bord de mer datent du XIXe et du début du XXe siècle. Plusieurs familles ont alors adopté un mode de vie axé sur la chasse et la pêche. Certaines sections du sentier Harbour Rocks suivent l’ancienne route de la rivière St. Catherines, qui est indiquée sur des cartes remontant aussi loin que 1861. Cette route, de même que d’autres routes charretières, reliait les petites fermes situées sur la côte. On peut observer à certains endroits d’anciennes fondations en pierre de maisons et de bâtiments de ferme remontant à plus de 100 ans.

Au début du XXe siècle, une grande ferme ovine, établie par la famille Kinney et connue sous le nom de ferme de la rivière St. Catherines, a regroupé de nombreuses fermes plus petites pour devenir une entreprise d’importance pourvue de nombreux bâtiments et d’un troupeau de près de mille moutons. Sur la carte de la ferme Kinney, les massifs d’épinettes étaient décrits comme étant des bosquets où les moutons pouvaient s’abriter. À l’anse MacLeod, vous apercevrez les fondations de la maison Cameron, où, vers 1912, un berger écossais s’est établi avec sa famille pour travailler à la ferme Kinney. Les activités agricoles, notamment le drainage des zones salées de la lagune et le défrichage pour offrir de meilleurs pâturages aux moutons, ont eu des répercussions durables sur l’environnement. Il est possible aujourd’hui à une partie de l’habitat des landes de se rétablir.

Le phare Little Hope

Au large des côtes se trouve l’île Little Hope, qui abrite les vestiges d’un phare construit en 1865 et habité jusqu’en 1950. Cette côte dangereuse a provoqué au moins cinq naufrages importants dans les années 1800. Il arrive à l’occasion que de la poterie provenant d’un navire échoué soit rejetée sur la plage.

En 2003, l’ouragan Juan s’est abattu sur la côte sud de la Nouvelle-Écosse, lui faisant subir les assauts répétés de ses vents violents et des ondes de marée. Le phare de l’île Little Hope a été gravement endommagé et s’est écroulé à la suite d’une autre tempête, en décembre, après 138 ans de vigilance.

Gardiens du phare Little Hope :

  • William Firth (de 1865 à 1872)
  • Alexander McDonald (de 1872 à 1892)
  • James Reuben Colp (v. 1912 à 1922)
  • R. Burgess (dans les années 1920)
  • Allen M. Langille (de 1928 à 1945)
  • Ernie A. Langille (de 1945 à 1947)
  • Frank T. Langille (1947)
  • O. C. Oickle (1947 et 1948)

Cohabiter avec l’Atlantique

Photo : P. Hope

Des collectivités rurales et côtières, notamment Port Mouton et Port Joli, entourent Kejimkujik Bord de mer. Les visiteurs peuvent y voir s’effectuer en été une récolte traditionnelle. En effet, tout près de la côte, à bord de petits doris, les habitants amènent le varech à bord de leur embarcation à l’aide de grands râteaux. Ils récoltent de la mousse d’Irlande lors des marées les plus basses de l’été, et du fucus commun à d’autres périodes de l’année. On extrait de ces algues de la carraghénine qui est utilisée comme agent émulsifiant ou épaississant dans la préparation de produits comme le dentifrice et le lait au chocolat. Elle sert aussi à la production de fertilisants pour les plantes.

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