Désignations
Parc national et lieu historique national Kejimkujik
En 1994, Parcs Canada et la Première nation Mi’kmaq ont demandé à la Commission des lieux et monuments historiques du Canada de reconnaître le parc national Kejimkujik comme lieu historique national. La Commission a en effet recommandé au gouvernement que :
« le paysage culturel du parc national Kejimkujik, qui témoigne de 4 000 ans d’occupation de la région par les Mi’kmaq et qui comprend des sites de pétroglyphes, d’habitation, de sépulture et de pêche, des territoires de chasse et des voies de déplacement, soit désigné d’importance historique nationale ».
Les paysages culturels nous donnent un sentiment d’appartenance, nous font découvrir les liens qui nous unissent à la terre au fil du temps. Le parc national et lieu historique national du Canada Kejimkujik nous permet de célébrer l’union merveilleuse entre le paysage culturel et l’environnement naturel tout en rendant hommage à l’exceptionnelle contribution du peuple mi’kmaq à notre patrimoine national.
Commémoration
En raison de son paysage culturel unique, Kejimkujik à été désigné lieu historique national en 1995. Il devenait ainsi le premier parc national au Canada à porter cette double appellation. Deux plaques commémoratives en bronze – une en anglais et en français et l’autre en mi’kmaw – ont été créées pour reconnaître l’évènement, et dévoilées le Jour anniversaire du traité, soit le 1er octobre 2000. Parcs Canada a commandé un monument pour présenter les plaques, et a chargé le Mi’kmaq Network du choix du concept. C’est la proposition de Jean Augustine-McIsaac qui a été jugée la plus intéressante. L’artiste décrit sa réflexion :
« La forme du monument proposé a pour objet de représenter le peuple mi’kmaq et son histoire dans la région de Kejimkujik de manière aussi significative que possible. À cette fin, chaque image utilisée sur le monument est tirée des pétroglyphes mi’kmaq qu’on trouve dans [Kejimkujik]. »
Le monument commémoratif
La forme générale choisie pour le monument, qui mesure plus de deux mètres de hauteur, évoque le chapeau pointu traditionnel porté par les femmes, un des thèmes qui reviennent souvent dans les pétroglyphes de Kejimkujik. Vu le temps requis pour graver ces images, cette fréquence est très révélatrice de l’importance de ce chapeau dans la culture matriarcale mi’kmaq. Le monument est bordé d’un motif curviligne répétitif, qu’on trouvait couramment sur les vêtements et œuvres d’art, et qui est représentatif de la manière dont auraient été ornés les chapeaux.
L’étoile à huit pointes adjacente aux plaques est une représentation symbolique de la nation mi’kmaq. Les visages sur les pointes représente des hommes et des femmes, réels ou mythiques, de la nation mi’kmaq d’autrefois. Et comme l’étoile subsiste dans la culture mi’kmaq contemporaine, un lien est ainsi établi entre le passé et le présent.
Sous les plaques, on peut voir quatre pétroglyphes encadrés, choisis pour représenter des scènes de la vie quotidienne des Mi’kmaq. Une image de l’oiseau Kulloo mythique illustre la riche tradition de légendes mi’kmaq, qui a joué un rôle important dans leur vie. Une scène de chasse montre un caribou, espèce disparue de Kejimkujik, qui a déjà été un élément important de l’alimentation des Mi’kmaq. Dans une scène de pêche, deux hommes en canot pourchassent un marsouin. Enfin, le dernier dessin, représentant une main sur laquelle sont superposés des chapeaux d’homme et de femme, symbolise l’unité familiale mi’kmaq.
* Remarque : L’appellation « lieu historique national » ne s’applique pas au secteur du Bord de mer.
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