3.4 Énoncé d'intégrité écologique

Parc national Aulavik

Plan Directeur

3.4 Énoncé d'intégrité écologique

L'énoncé d'intégrité écologique joue un rôle crucial en ce qui concerne la gestion à long terme parce qu'il :

  • identifie les valeurs fondamentales de l'écosystème que le parc doit préserver;
  • établit des cibles et des modalités minimales de gestion;
  • cerne les problèmes possibles pour concrétiser ces modalités minimales et propose des solutions générales pour le faire.

On trouve dans la Convention définitive des Inuvialuit, dans la Loi sur les parcs nationaux et dans les Principes directeurs et politiques de gestion de Parcs Canada (1994) trois principes qui orientent l'énoncé d'intégrité écologique. Les voici :

" Les connaissances et l'expérience pertinentes des Inuvialuit d'une part, et des scientifiques d'autre part, devraient être mises au service de la conservation. "

" ...lors de l'établissement des dispositions relatives au zonage et à l'utilisation par les visiteurs, la primauté sera donnée à la préservation de l'intégrité écologique par la protection des ressources naturelles et des processus qui sont connexes. "

" Les écosystèmes des parcs nationaux doivent recevoir le plus haut degré de protection pour assurer la perpétuation de milieux naturels relativement peu dégradés par l'activité humaine. "

A) Description des écosystèmes du parc

Ensoleillement et température

Loup arctique © Parcs Canada Loup arctique
© Parcs Canada

Le parc national Aulavik est aussi ensoleillé l'été que les endroits situés près de l'équateur. À Aulavik, toutefois, le soleil brille 24 heures d'affilée tandis que dans le sud il est présent dans le ciel seulement la moitié de la journée. Cela explique que les températures soient très égales l'été dans l'Arctique et qu'elles baissent à peine la nuit. Les plantes poussent jour et nuit pendant la courte saison de croissance de moins de 60 jours, ce qui donne un rythme de croissance quotidien élevé, mais un rythme annuel lent. La température annuelle moyenne se situe à environ -12°C et la température moyenne de juillet à 8°C.

Pergélisol

Vu les basses températures, le sol est gelé en permanence. La couche supérieure dégèle sur un mètre en été. Chaque fois que l'eau du sol gèle, elle prend de l'expansion. Cela produit un certain nombre de caractéristiques propres à l'Arctique, comme la remontée de petits monticules (hummocks et palses), la formation de grands motifs circulaires (polygones) sur la surface et le déplacement lent des pierres sur les pentes (reptation des sols due au gel).

Eau et neige

Le pergélisol a une caractéristique très importante - il empêche l'eau de s'écouler. L'eau de fonte du printemps s'accumule dans les dépressions et forme des étangs et des marais de tailles et d'apparences diverses. Ces secteurs deviennent ensuite des oasis de vie et ressortent du paysage grâce à leur carex et herbages abondants. Ailleurs, l'eau est une denrée rare puisqu'il ne tombe que 150 mm de précipitation par année.

La plupart des précipitations tombent sous forme de neige. Il faut préciser cependant que plus de 70 p. 100 de cette eau se transforme en vapeur et s'évapore avant la fonte du printemps. En hiver, les vents forts déplacent la neige. À de nombreux endroits, surtout sur les crêtes, il n'y a pas de neige en hiver et les animaux dont le boeuf musqué, le caribou et le lièvre arctique, viennent s'y nourrir. Les cariçaies sont généralement recouvertes de 10 à 50 cm de neige tassée. Une grande partie de la neige est amoncelée en bancs de neige de plusieurs mètres. Les lemmings privilégient ces bancs de neige comme habitat d'hivernage parce qu'ils sont à l'abri du froid et des prédateurs sous la couche de neige durcie. Les bancs de neige sont également une source d'eau très importante au printemps et pendant la saison de croissance. La végétation pousse en abondance, généralement à proximité de l'eau qui ruisselle de ces bancs.

Croissance des plantes

À la répartition inégale de l'eau s'ajoutent la saison de croissance courte et la quantité très faible de nutriments, particulièrement l'absence d'azote et de phosphore. C'est pourquoi la végétation du parc est caractérisée par les communautés végétales des terres nues rocheuses et des terres nues du bas-plateau. Ces vastes secteurs accueillent quelques saules herbacés, des graminées et des herbages qui poussent sur un sol presque dénudé. À certains endroits, les excréments des oiseaux, les carcasses d'animaux ou les terriers enrichissent le sol. Les plantes deviennent luxuriantes grâce aux conditions plus favorables et sont souvent de deux à trois fois plus grosses que les plantes des autres secteurs.

Cependant, même les communautés végétales les plus productives d'Aulavik donnent moins d'un cinquième de l'accroissement annuel des réseaux tempérés comme les forêts boréales. À Aulavik, les plantes poussent à un rythme qui varie entre 40 et 80 g/m 2 au-dessus du sol et entre 60 et 100 g/m 2 sous le sol par année dans les peuplements humides de carex et entre 10 et 40 g/m 2 au-dessus du sol et entre 5 et 20 g/m 2 sous le sol par année dans les toundras à hummocks et les peuplements des hautes terres nues. Les terres nues rocheuses donnent une croissance inférieure à 1 g/m 2 par année. Par opposition, une forêt boréale peut produire 400 g/m 2 par année. Le rythme lent de la croissance dans l'Arctique révèle jusqu'à quel point cet écosystème est vulnérable. Il faut compter de nombreuses années pour guérir une blessure. Par exemple, il faudra entre 20 et 40 ans au saule rampant de l'Arctique pour remplacer 30 cm d'une branche cassée. Cette lente cicatrisation explique pourquoi perdurent pendant des siècles les cicatrices que l'atterrissage des aéronefs laisse sur le sol.

C'est sous le sol que les communautés végétales de l'Arctique sont les plus productives. Les plantes entreposent dix fois plus de matières organiques sous la surface (jusqu'à 2 kg/m 2 ) qu'au-dessus (0,2 kg/m 2 ). Elles procèdent de la sorte pour commencer à pousser dès le début du printemps alors que le sol est encore gelé et qu'elles ont besoin de nutriments pour croître. Compte tenu de la faible teneur en nutriments du sol, les plantes de l'Arctique recyclent entre 40 et 90 p. 100 des nutriments de leurs feuilles à la fin de la saison de croissance. Ces nutriments sont accumulés dans des organes spéciaux sous le sol.

Les algues sont importantes dans les milieux humides parce qu'elles peuvent récupérer directement l'azote présent dans l'air. La plupart des autres plantes n'ont pas cette capacité et l'absence d'azote limite leur croissance. Ainsi, l'azote retenu par les algues stimule la croissance, surtout à proximité des étangs peu profonds.

Herbivores

Les herbivores de cette région comprennent des mammifères, des oiseaux et des invertébrés (insectes et vers). Dans les aires plus sèches, les lemmings bruns et à collerettes se nourrissent de graminées et de saules. De nombreux spécialistes soulignent le fait que la taille des populations de lemmings varie considérablement d'une année à l'autre et que le taux de réussite en matière de reproduction de toute une série de prédateurs dépend du cycle des lemmings. Lorsque ces derniers sont rares, les buses pattues, les harfangs des neiges, les labbes, les hiboux des marais, les renards arctiques et les hermines ont peu de jeunes et parfois ne se reproduisent pas du tout. Il semblerait que les populations de lemmings de l'île Banks connaissent un " sommet " périodique, mais les observations directes ne confirment pas l'hypothèse d'un cycle de quatre ans. Cependant, les prises de renards arctiques suivraient un cycle de trois à cinq ans, probablement lié à celui des lemmings.

Les boeufs musqués broutent dans les cariçaies presque toute l'année. Ce n'est qu'à la fin de l'hiver, lorsque les températures très froides font durcir la neige, qu'ils n'ont plus accès à cette végétation. Ils se déplacent alors sur les crêtes et les pentes balayées par le vent. Les caribous fréquentent aussi les cariçaies, mais vont paître la végétation du bas-plateau et des collines. Les lièvres arctiques préfèrent les pentes et les crêtes et creusent dans la neige peu profonde pour trouver des saules arctiques. L'été, les oies des neiges picorent dans les organes de stockage souterrains des graminées arctiques des cariçaies. Les lagopèdes se régalent des graines et des fleurs des zones plus sèches.

Les grands herbivores mangent jusqu'à 60 p. 100 des plantes présentes dans certains secteurs. Dans la plupart des autres écosystèmes, les animaux prélèvent tout au plus 10 p. 100 des plantes. Les recherches montrent que les herbivores de l'Arctique, et particulièrement les boeufs musqués, fertilisent les plantes parce qu'ils rendent au sol des nutriments plus rapidement que les plantes ne le feraient en se décomposant. La décomposition naturelle des plantes est lente dans l'Arctique en raison des températures basses; les herbivores contribuent à l'accélération de ce processus. Depuis des millénaires, il s'est établi une symbiose entre les plantes et les animaux. Sans l'aide des herbivores, seulement 10 à 30 p. 100 des plantes se décomposeraient la première année. En leur absence, les plantes mortes s'accumulent et forment une épaisse couche de tourbe dans les aires où les plantes poussent bien. La plupart des nutriments (95 à 99 p. 100) nécessaires à la croissance des plantes sont retenus dans la tourbe. Une très petite partie (1 à 5 p. 100 de tous les nutriments de l'écosystème) est présente dans le sol. Les nouveaux nutriments pénètrent dans le sol lentement par l'action de la pluie, de la minéralisation du sol et de la fixation de l'azote, mais en quantités infimes (moins de 0,3 p. 100 des nutriments du système). La lenteur de la décomposition des plantes expliquerait pourquoi les plantes manquent de nutriments. Dans la plupart des secteurs, les herbivores ne sont pas assez nombreux pour changer la situation. Les petits herbivores comme les vers et les insectes sont à peine visibles, mais tout de même importants. Ils s'alimentent des racines et des plantes mortes. Vu les températures basses, ils croissent et se développent très lentement. Par exemple, il faut plus de 10 ans au papillon nocturne de l'Arctique pour compléter son cycle de vie (de l'oeuf à l'adulte).

Très peu de ces petites espèces ne sont pas en mesure de conserver une température corporelle constante dans l'Arctique. Contrairement à ce qu'elles font dans le sud, elles ne peuvent pas se mettre à l'abri du gel dans le sol. Seulement quelques espèces parviennent à survivre dans les températures froides parce qu'elles se sont adaptées aux circonstances. Certaines augmentent la concentration de glycol (antigel) de leur sang pour résister au gel.

Prédateurs

Les renards arctiques, les loups arctiques et les labbes à longue queue sont les principaux prédateurs à Aulavik. Les renards sont à la fois chasseurs et charognards. De nombreux renards passent l'hiver sur les mers de glace où ils suivent les ours polaires et mangent les carcasses. Les loups sont les seuls prédateurs des boeufs musqués et des caribous; ils chassent aussi les petits mammifères et se nourrissent de leurs carcasses. L'été, les labbes migrent dans le parc et s'alimentent de lemmings, d'oeufs d'oiseaux et de petits oiseaux. Les hermines, les buses pattues, les faucons pèlerins et les harfangs des neiges fréquentent aussi le parc. Parmi les oiseaux insectiveres les bruants lapons, les bruants des neiges et les bécasseaux semblent également assez répandus.

Adaptations des animaux

Les animaux se sont adaptés aux conditions spéciales d'Aulavik de nombreuses façons. Les migrations saisonnières sont très fréquentes, surtout parmi les oiseaux et les poissons. Plus de 90 p. 100 des oiseaux de l'île Banks sont des oiseaux migrateurs. On croit que certains mammifères du parc pourraient migrer, mais cette hypothèse n'est pas confirmée. Il est clair, cependant, que certains mammifères, comme le boeuf musqué et le caribou, se sont adaptés à l'hiver - ils ralentissent leur métabolisme et ont donc besoin de moins de nourriture. Pour beaucoup d'animaux, les cycles d'activité sont beaucoup plus longs et les périodes de quête de nourriture plus courtes en hiver. Quelques adaptations physiques - queues et oreilles courtes, fourrure épaisse et corps arrondi - les aident à mieux tolérer le froid.

Biodiversité

On croit souvent que les écosystèmes arctiques sont dénués de vie. Il n'en est rien, car grâce à diverses adaptations, des formes de vie diversifiées se sont établies dans le parc national Aulavik. On compte 160 espèces de plantes vasculaires, 83 espèces de lichens, 97 espèces de mousses, 17 espèces de mammifères, 79 espèces d'oiseaux et 8 espèces de poissons.

Historique de l'utilisation du territoire

Des vestiges confirment que les hommes utilisent la région du parc depuis 3 800 ans presque en permanence, ce qui correspond à la période où les esquimaux se sont installés dans l'Arctique. Des peuples des principales cultures se sont donc établis à Aulavik à un moment donné. Bien que les périodes d'occupation aient été sporadiques, ces peuples se sont adaptés au milieu extrêmement difficile en développant des techniques particulières de chasse et de pêche. Leurs descendants, les Inuvialuit, ont conservé jusqu'à nos jours ces activités de subsistance.

En 1853, le premier contact avec une culture matérielle marque un point tournant. Cette annéelà en effet, la Royal Navy abandonnait le HMS Investigator dans la baie Mercy (voir 2.6 - Histoire culturelle). L'épave est alors devenue une source importante de matériaux dont le métal et le bois. Le fait que ces matériaux soient soudainement disponibles a eu des répercussions importantes sur les déplacements, l'établissement et le mode de vie des habitants locaux.

Au début des années 1900, le piégeage très lucratif du renard arctique a attiré les Inuvialuit du delta du Mackenzie, de l'île Victoria, de la péninsule de Tuktoyaktuk et du versant nord de l'Alaska à l'île Banks. En peu de temps, cette île est devenue l'aire de piégeage du renard arctique la plus productive du monde.

Falaises près du détroit M'Clure © Parcs Canada Falaises près du détroit M'Clure
© Parcs Canada

Dans les années 1950, la GRC a établi un poste permanent sur la rive sud de l'île Banks pour deux raisons : l'afflux de personnes associées au commerce des fourrures et la décision du gouvernement fédéral d'affirmer la souveraineté du Canada dans l'Arctique. À mesure que des services gouvernementaux et commerciaux étaient offerts, les chasseurs quittaient les camps saisonniers épars pour installer leurs familles dans la nouvelle collectivité de Sachs Harbour à l'extrémité sud de l'île, soit à 200 km du parc. Les chasseurs et les trappeurs ont probablement eu des incidences sur les populations de renards, de loups et de caribous, surtout sur celles de la moitié sud de l'île.

Dans les années 1960 et 1970, comme cela a été fait dans une grande partie du Nord du Canada, on a entrepris d'empoisonner les loups pour éviter qu'ils ne mangent les renards arctiques pris au piège et pour faire augmenter les populations de caribous et de boeufs musqués.

C'est dans les années 1970 que les hommes sont intervenus le plus dans le parc. À cette époque, on a exploité le gaz et le pétrole à l'île Banks et fait des travaux intensifs de séismologie. Bien que ces derniers aient probablement eu peu d'effets sur l'intégrité écologique, ils ont laissé des traces comme en témoignent les cicatrises causées par le matériel lourd, les trous de forage et les résidus.

En ce moment, les Inuvialuit de Sachs Harbour s'adonnent à la chasse et à la pêche de subsistance et les visiteurs au canotage et aux randonnées. L'écosystème du parc pourrait également subir les contrecoups d'activités industrielles qui se font à l'extérieur du parc. Aucune des activités actuelles ou antérieures pratiquées dans le parc n'a eu beaucoup d'envergure. C'est pourquoi l'écosystème est demeuré presque intact et a conservé son intégrité écologique.

B) Buts et critères de gestion

But 1 : La structure et le fonctionnement des écosystèmes du parc ne subiront pas les répercussions des activités humaines et leurs caractéristiques devraient rester intactes :

  • le climat d'Aulavik a les caractéristiques suivantes : température mensuelle moyenne en juillet inférieure à 14°C, température annuelle moyenne inférieure à -10°C, précipitations annuelles inférieures à 300 mm. Étant donné que ce qui se passe à échelle globale a une grande influence sur le climat d'Aulavik, il se peut que les mesures de gestion au niveau de l'écosystème ne soient pas efficaces;
  • la croissance des plantes au-dessus du sol ne dépasse pas 180 g/m 2 dans les peuplements humides de carex;
  • le pergélisol est présent partout dans le parc. La couche qui fond ne dépasse pas 3 m de profondeur;
  • différentes classes de couvert occupent différents secteurs du parc énumérés ici en pourcentage : terres nues sablonneuses et rocheuses, 11,7 %; toundra sèche, 24,5 %; toundra d'arbustes nains, 12,9 %; toundra des hummocks, 24,8 %; prés à régime d'humidité constant, 15 %; cariçaies humides, 6,8 %; ombres et non classée, 1,75 %; neige et glace, 0,8 %; eau, 1,61 %;
  • le système a une production nette de carbone, surtout dans les cariçaies humides. Cela signifie qu'à long terme, il y a accumulation de tourbe. Une perte nette du carbone provenant de la tourbe et attribuable à des températures plus élevées en été correspondrait à un changement important de l'écosystème;
  • le nombre d'espèces de tous les groupes taxonomiques demeure aux niveaux précités;
  • la majorité des plantes recyclent de 40 à 90 p. 100 des nutriments des feuilles au lieu d'assimiler les nutriments du sol;
  • les plantes tirent moins de 5 p. 100 de leurs besoins en azote et en phosphore du sol. Elles n'ont pas accès à la majorité des nutriments;
  • toutes les espèces qui ne migrent pas ont établi des populations viables dans le grand écosystème de l'île Banks, sauf le grizzli et le carcajou. Ces deux derniers fréquentent occasionnellement l'île et pourraient avoir constitué des populations viables ailleurs;
  • les produits chimiques suivants ne doivent pas être présents dans la rivière Thomsen et le lac Nangmagvik à des niveaux importants :

      - pesticides chlorés dont le toxaphène, le chlordane, le lindane et les DDT

      -composés industriels volatiles chimiquement stables, dont les BPC et les vératoles tri et tetrachlorés

      -les herbicides comme le trifluraline et le triallate

    -les alcanes chlorés
  • l'état, la quantité et la dispersion des artefacts culturels sont maintenus. Cela comprend les habitations historiques, les caches, les cercles de tentes, les outils, etc;

But 2 : Pour concrétiser les objectifs d'intégrité écologique, il est indispensable que le public appuie les principes de gestion du parc. Par conséquent, obtenir l'appui des groupes cibles représente un objectif de gestion mesuré selon les critères suivants :

  • on identifie les groupes cibles;
  • on diffuse à ces groupes des renseignements sur l'état du parc et les principales mesures de gestion prises par les gestionnaires du parc;
  • les groupes connaissent et apprécient les ressources naturelles et culturelles du parc;
  • on élabore une stratégie de communication pour renseigner régulièrement les groupes, surtout ceux de Sachs Harbour, des autres collectivités de l'ouest de l'Arctique, des écoles, des co-gestionnaires et des groupes voués à l'environnement;
  • les groupes connaissent les ressources du parc et appuient les mesures de gestion prises par les gestionnaires du parc;
  • les groupes de cogestion connaissent et appuient les programmes de gestion d'Aulavik;
  • les groupes de cogestion participent activement au processus décisionnel.

But 3 : On a reconnu, au cours de l'élaboration de cet énoncé d'intégrité écologique, que le parc national Aulavik était différent des autres parcs nationaux en ce sens qu'il avait été créé conformément à une revendication territoriale autochtone, la CDI . Celle-ci reconnaît que les Inuvialuit ont un intérêt particulier dans les terres et par conséquent, leur accorde un rôle prévu par la loi dans le processus décisionnel au niveau du Ministère, indépendamment du processus de consultation publique. Ce rôle (qui garantit que les Inuvialuit sont consultés sur toutes les questions liées au poisson et à la faune et à leurs habitats respectifs) doit être respecté dans la gestion d'Aulavik. C'est ce processus de consultation que l'on appelle gestion coopérative (cogestion). La consultation se fera en travaillant avec tous les co-gestionnaires reconnus en vertu de la CDI (8.2) afin d'arriver aux décisions touchant la gestion d'Aulavik. Tous les détails sur la consultation des Inuvialuit sur les questions de gestion seront donnés dans le plan de conservation de l'écosystème. La consultation se fera en travaillant avec tous les co-gestionnaires reconnus en vertu de la CDI (8.2 - Coopération entre organismes) afin d'arriver aux décisions touchant la gestion d'Aulavik. Tous les détails de la consultation des Inuvialuit sur les questions de gestion seront donnés dans le plan de conservation de l'écosystème.

  • La consultation se fera en travaillant avec tous les co-gestionnaires reconnus en vertu de la CDI (8.2 - Coopération entre organismes) afin d'arriver aux décisions touchant la gestion d'Aulavik.
  • Tous les détails de la consultation des Inuvialuit sur les questions de gestion seront donnés dans le plan de conservation de l'écosystème.

C) Les problèmes

Voici une liste des problèmes actuels et potentiels qui se posent à Aulavik. Par problème, on entend un facteur de stress susceptible d'avoir des incidences négatives sur l'intégrité écologique du parc. Les problèmes sont groupés en quatre catégories : A (critique), B (important), C (minime) et D (inconnu). Le plan de conservation de l'écosystème décrit à l'article 4.1.2 oriente les solutions à adopter pour résoudre ces problèmes.

Perte des connaissances ancestrales (A)

Les connaissances ancestrales sur le parc se perdent à mesure que les aînés meurent. Dans le cadre d'un vaste projet d'enregistrement de l'histoire orale, on tente de conserver le plus de connaissances possibles.

Réchauffement de la planète (D,A)

D'après les modèles de circulation générale, c'est dans l'Arctique que le climat se réchauffera le plus rapidement au cours des prochaines décennies. Les programmes de surveillance du climat et de la phénologie végétale en cours visent à cerner les effets de ce réchauffement sur l'écosystème du parc. Les résultats seront transmis via les réseaux nationaux et internationaux.

Rayonnement ultraviolet (D,A)

L'appauvrissement de la couche d'ozone entraînera une hausse du rayonnement ultraviolet, surtout aux latitudes supérieures. Un détecteur d'ultraviolet installé sur une des stations météorologiques automatisées mesure ces changements. Les résultats seront diffusés à de nombreux intervenants dans le cadre du programme de surveillance.

Fréquentation (B)

Les visiteurs et le personnel du parc pourront avoir des effets négatifs sur l'écosystème parce qu'ils risquent d'endommager le sol, de laisser des déchets et d'enlever des artefacts. Par précaution, les visiteurs pourront atterrir dans des zones désignées seulement. À l'avenir, les emplacements de camping utilisés fréquemment feront l'objet d'une surveillance. Certains sites culturels vulnérables seront également surveillés. On renseignera tous les visiteurs sur la façon de minimiser les impacts négatifs sur le territoire.

Toxines et polluants (D,B)

Un certain nombre de sites situés dans le parc ou à proximité de ce dernier sont pollués par endroit. Le personnel les dépollue lorsque c'est possible. Un programme de surveillance de l'eau permettra de déterminer les effets du transport à grandes distances des polluants sur les ressources aquatiques.

Prises non viables (C)

En ce moment, les prises de poissons et d'animaux du parc sont sans importance. Si celles-ci devaient toutefois atteindre des niveaux intolérables pour l'écologie, on pourrait faire face à un problème. L'étude permanente des prises dresse l'inventaire des niveaux d'utilisation. On fait aussi le relevé des prises.

Activités illégales (C)

Actuellement, le personnel effectue sporadiquement des patrouilles dans le parc. Étant donné que le parc est éloigné et difficile d'accès, il est peu probable que des activités illégales s'y déroulent.

Maladies (C)

Le personnel du parc et le personnel du GTNO responsable des ressources renouvelables exercent une surveillance occasionnelle sur les maladies des animaux. Les maladies des plantes seront toutefois surveillées régulièrement.

Espèces exotiques (C)

On surveillera la présence d'espèces exotiques au moyen de graphiques fixes qui tracent régulièrement la composition des communautés végétales. Des observations effectuées lors des

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