Ce que nous avons entendu : Sondage de mobilisation communautaire sur l’accès au littoral à partir du chemin Watts et résultats

Parc national de l'Île-du-Prince-Édouard

NOTE AU LECTEUR : 

Ce rapport "Ce que nous avons entendu" a été préparé avant l'ouragan Fiona et les impacts significatifs que ce phénomène météorologique a eu dans le parc national de l'Île-du-Prince-Édouard. Les nouvelles priorités triées pour la réparation des infrastructures et la restauration des écosystèmes dans le parc national de l'Î.-P.-É., en plus du nombre d'arbres abattus dans le secteur du chemin Watts, ont réduit la possibilité d'utiliser le corridor de délimitation comme point d'accès côtier pour les piétons au chemin Watts, comme le propose le présent rapport. Pour obtenir des informations détaillées sur les changements actuels et à venir de l'infrastructure et de l'offre aux visiteurs par emplacement dans le parc national de l'Î.-P.-É. à la suite de l'ouragan Fiona, visitez le site Web suivant : https://parcs.canada.ca/pn-np/pe/pei-ipe/Principal-Main-Fiona

Au cours de l’été et au début de l’automne 2021, Parcs Canada a entrepris un exercice de révision de la nécessité de décommissioner la promenade de bois au chemin Watts pour s’assurer que toutes les options et implications potentielles étaient prises en compte. La promenade de bois traverse une zone fragile sur le plan écologique qui est classée « zone de préservation spéciale ». En vertu de la Loi sur les parcs nationaux du Canada, le développement dans cette zone implique des considérations supplémentaires. Par conséquent, une mobilisation communautaire a été menée afin de recueillir des commentaires constructifs concernant un autre accès au littoral à partir du chemin Watts, par le corridor de délimitation du parc national de l’Île-du-Prince-Édouard.

Un sondage en ligne visant à recueillir des commentaires sur l’accès au littoral à partir du chemin Watts a été lancé le 24 novembre 2021. Ce sondage, offert en anglais et en français, comptait six questions comportant plusieurs champs de commentaires ouverts, et les réponses étaient anonymes. Parcs Canada a collaboré avec la municipalité rurale de North Shore pour informer les résidents de la municipalité et les membres intéressés du public de l’existence du sondage.

L’Agence a publié une page Web contenant des renseignements généraux sur l’accès au littoral à partir du chemin Watts et des liens vers le sondage en ligne, et a distribué des lettres recommandées contenant des renseignements sur le sondage à tous les propriétaires du chemin Watts. La municipalité rurale de North Shore a affiché des liens pour accéder au sondage sur son site Web communautaire, sur son compte de média social et dans le bulletin communautaire électronique. Le sondage s’est terminé le 17 janvier 2022, et 183 réponses ont été reçues.

La majorité des répondants ont dit être des résidents (permanents ou saisonniers) de la municipalité rurale de North Shore (40 %), des « particuliers unis par des liens familiaux à la promenade du chemin Watts ou dont la famille utilise la promenade depuis longtemps » (33 %) ou des « membres intéressés du public » (25 %). Quand on leur a demandé s’ils avaient utilisé la promenade entre 2017 et 2020, avant sa fermeture, 91 % des répondants ont répondu « Oui ». Le plus grand nombre (24 %) d’entre eux ont indiqué qu’ils empruntaient la promenade du chemin Watts pour accéder au littoral « plusieurs fois par semaine, en saison ».

Les commentaires écrits du sondage ont été analysés, et ceux qui sont revenus le plus souvent sont regroupés par thème dans la colonne de gauche du tableau ci-dessous. Dans la colonne de droite, Parcs Canada fournit des renseignements, un contexte et des explications supplémentaires en réponse aux commentaires.

Le sentier du corridor de délimitation du parc national de l’Île-du-Prince-Édouard est trop long, et la distance jusqu’à l’endroit de la rive auparavant accessible par la promenade de bois du chemin Watts est considérablement augmentée. Ce sentier de délimitation débouche sur une autre partie de la plage qui est moins aimée en raison de la présence d’autres utilisateurs, de chiens, d’une pente abrupte, d’un fort courant et d’un aménagement adjacent.

À la lumière d’une récente évaluation d’impact écologique, de la surveillance continue du changement climatique, et d’un examen approfondi des caractéristiques de l’écosystème dans cette zone, il n'est pas conseillé d'établir un tracé sur la même empreinte de la promenade, ou un tracé alternatif similaire qui transecte l'habitat de la Zone I - Zone de préservation spéciale vers le nord à partir du chemin Watts ou qui arrive au même endroit sur le littoral. La voie d’accès au littoral proposée via le corridor de délimitation est plus long d’environ 400 m que le tracé précédent.

Le Plan directeur 2017 du parc national du Canada de l’Île-du-Prince-Édouard oriente la prise de décisions de gestion concernant le parc, y compris le secteur du chemin Watts. La stratégie clé 2 de ce plan énonce explicitement ce qui suit :

  • « La santé des écosystèmes littoraux, humides, forestiers et d’eau douce fera l’objet d’une surveillance pendant la durée du plan directeur et, au besoin, des mesures de rétablissement et de gestion seront prises pour en maintenir ou en améliorer l’état. »
  • « Les recherches et les prévisions liées aux changements climatiques seront intégrées à la prise de décisions sur la gestion des ressources culturelles. »
  • « L’érosion des côtes est abordée d’abord et avant tout par la restauration et le retrait.»

La promenade de bois actuelle traverse un milieu humide et un marais de canneberges situés dans une zone de préservation spéciale. Par conséquent, le remplacement de l’infrastructure dans cette aire protégée ne semble pas correspondre au mandat de Parcs Canada ni avec son engagement à protéger l’intégrité écologique. L’enlèvement de cette infrastructure permettra d’améliorer l’intégrité de l’ensemble de l’écosystème côtier du parc national de l’Île-du-Prince-Édouard et d’accroître la résilience de nos côtes par rapport aux répercussions des changements climatiques, comme l’érosion côtière accrue et les inondations intérieures.

Parcs Canada assure la protection de la zone I – Zone de préservation spéciale dans l’intérêt de tous les Canadiens. L’Agence offre des activités dans le parc national pour que la population canadienne puisse profiter de la nature dans des secteurs qui sont moins fragiles sur le plan écologique.

À la lumière des considérations relatives à l'aménagement d'un secteur de zone 1, le sentier existant le long du corridor de délimitation du parc national de l'Île-du-Prince-Édouard est probablement la seule option pour fournir un accès piétonnier au littoral à partir du chemin Watts. 

En quoi l’infrastructure de la promenade de bois du chemin Watts diffère-t-elle des autres promenades de bois du parc national de l’Île-du-Prince-Édouard (en particulier, le trottoir flottant du sentier des dunes à Greenwich, qui traverse l’étang Bowley)?

Le trottoir flottant du parc national de l’Île-du-Prince-Édouard, à Greenwich, traverse un étang et non un marais, un creux interdunaire et un marais de canneberges, comme le fait la promenade du chemin Watts. Le trottoir flottant de Greenwich se trouve dans un secteur de zone 2, alors que la promenade du chemin Watts se trouve dans un secteur de zone I – Zone de préservation spéciale, la catégorie la plus protégée en vertu du système de zonage de Parcs Canada dans le parc national de l’Î. -P.-É. Les milieux humides côtiers comme celui du chemin Watts font partie des types d’habitat du parc national qui sont les plus vulnérables aux changements climatiques. Il est important pour Parcs Canada de protéger cet écosystème afin de renforcer la résilience écologique. Le trottoir flottant de Greenwich a été installé de façon stratégique afin de protéger et de présenter l’écosystème de l’étang. Il s’agit d’une offre phare qui permet à l’Agence d’accroître la sensibilisation et la compréhension du public aux écosystèmes côtiers.

Des trottoirs de bois sont utilisés un peu partout dans tout le parc national de l’Île-du-Prince-Édouard comme permettre aux visiteurs d’accéder au littoral et pour diriger la circulation des piétons au travers d’écosystèmes fragiles comme les dunes. Le parc compte plusieurs points d’accès au littoral, soit les plages de Stanhope, de Brackley et de Cavendish.

Les investissements dans les infrastructures situées à proximité de la côte, p. ex. les trottoirs de bois, doivent tenir compte de la réalité de l’évolution et de la vulnérabilité des côtes. L’Agence offre des activités dans le parc national de l’Île-du-Prince-Édouard pour que la population canadienne puisse profiter de la nature dans des secteurs du parc qui sont moins fragiles sur le plan écologique.

Le corridor de délimitation ne doit pas faire l’objet d’une coupe, car cela détruirait inutilement des plantes et un habitat fragile. Le sentier du corridor de délimitation suit un terrain plus accidenté, plus difficile à parcourir et moins accessible. Des véhicules motorisés risquent également d’emprunter ce corridor.

La dernière fois que le corridor de délimitation du parc national de l’Île-du-Prince-Édouard a été tracé et a fait l’objet d’une coupe était en 2016-2017. Il est régulièrement entretenu conformément à la directive sur l’établissement des limites. Ce corridor est proposé pour permettre un accès piétonnier au littoral à partir du chemin Watts. Parcs Canada enlèvera la végétation qui entrave le passage, ajoutera des panneaux de signalisation et mettra en place des cordages pour établir clairement comment accéder au littoral par le corridor de délimitation administré par Parcs Canada. La portée minimale des activités de gestion de la végétation qui seront menées s’alignera sur les normes d’entretien courant de la zone de délimitation.

Le corridor de délimitation n’est pas un sentier entretenu comme ceux que l’on trouve à plusieurs endroits dans le parc national. Tout comme l’ancienne promenade, le corridor de délimitation n’est pas sans obstacle ni entièrement accessible. Parcs Canada a fait d’importants investissements dans des infrastructures de promenade pour permettre aux visiteurs d’accéder au littoral en toute sécurité et pour diriger la circulation au travers des dunes, un écosystème fragile. Les visiteurs à mobilité réduite qui cherchent à accéder à la côte sont invités à profiter des infrastructures entièrement accessibles des plages de Stanhope, Brackley et Cavendish.

Les véhicules récréatifs motorisés, comme les motoneiges et les véhicules tout-terrain, sont interdits dans le parc national de l’Île-du-Prince-Édouard, sauf à des fins d’administration du parc et avec la permission du directeur. Les gardes de parc patrouillent dans le parc national et surveillent l’état des lieux sept jours sur sept. Les visiteurs qui souhaitent signaler un problème non urgent (p. ex. des dommages causés aux installations, des préoccupations concernant la faune ou un problème d’application de la loi) peuvent appeler le service de répartition de Parcs Canada au 1-877-852-3100.

L’infrastructure de la promenade est préférable à un sentier qui traverse la forêt. Les promenades de bois sont plus accessibles et protègent l’environnement naturel en dirigeant la circulation et en maintenant les piétons au-dessus du sol. La suppression de promenades de bois élimine des possibilités de profiter du territoire et de la nature.

Parcs Canada a fait d’importants investissements dans les infrastructures de promenade pour permettre aux visiteurs d’accéder au littoral en toute sécurité et pour diriger la circulation au travers des dunes, un écosystème fragile. Les visiteurs à mobilité réduite qui cherchent à accéder au littoral sont invités à profiter des infrastructures entièrement accessibles des plages de Stanhope, Brackley et Cavendish.

Le parc national de l’Île-du-Prince-Édouard compte également de nombreux sentiers panoramiques ayant chacun ses propres caractéristiques ; certains longent des champs et des haies, ou traversent des forêts mixtes. Il existe de nombreuses façons de profiter des lieux administrés par Parcs Canada, et les visiteurs sont invités à accéder aux endroits du parc qui répondent le mieux à leurs besoins pour agrémenter leur visite.

Le fragile milieu humide interdunaire qui existe à Watts Road a été créée naturellement au fil des décennies et l'environnement côtier actuel a évolué par rapport à ce qui existait dans le passé. Parcs Canada a récemment examiné des photos du secteur du chemin Watts datant d’aussi loin que 1935, et on y voit un accès piétonnier à la plage au bout du chemin Watts. Cependant, dans les années 30, l’habitat côtier était totalement différent de ce qu’il est aujourd’hui. Les photos aériennes historiques de ce secteur datant de 1935 semblent présenter une large étendue de sable sec à l’intérieur des terres remontant jusqu’à l’extrémité du chemin Watts. En raison de la migration et de l’évolution de l’écosystème côtier, le point d’accès a été fermé et un milieu humide saumâtre s’est installé dans le creux interdunaire. Nous nous attendons à ce que ce paysage côtier continue d’évoluer à mesure que les changements climatiques s’accélèreront et que ses effets deviennent plus néfastes et plus fréquents.

Les archives indiquent qu’au début des années 1980, des travaux de construction ont été menés sur le sentier du chemin Watts. Si des réparations mineures y ont été effectuées dans le passé, l’état général de l’infrastructure actuelle a atteint un point critique et compromet la sécurité des visiteurs. Étant donné que l’infrastructure est située dans un secteur de zone I – Zone de préservation spéciale, où il est généralement interdit de construire des infrastructures, son remplacement dans ce secteur fragile du parc national de l’Île-du-Prince-Édouard ne semble pas correspondre au mandat que Parcs Canada s’est vu conférer par la loi ni à l’engagement de l’Agence – en tant que première priorité – de protéger l’intégrité écologique de ces endroits spéciaux et de veiller à ce que ceux-ci demeurent sains et intègres. L’enlèvement de cette infrastructure modifiera la façon dont les résidents locaux et les visiteurs accèdent au littoral à partir du chemin Watts. Il permettra également d’améliorer l’intégrité de l’ensemble de l’écosystème côtier du parc national et d’accroître la résilience du littoral par rapport aux répercussions des changements climatiques, comme l’érosion côtière accrue et les inondations intérieures On évalue que les gains écologiques liés au démantèlement de l'infrastructure de la promenade qui part du nord de Watts Road et à la restauration de cette zone sont supérieurs à tout impact négatif potentiel de la circulation des piétons au point d'accès au littoral via le couloir de délimitation. L'accent mis sur les « gains de conservation naturelle et culturelle à long terme » est conforme au plan de gestion actuel du parc national de l'Île-du-Prince-Édouard.

Parcs Canada est responsable devant les Canadiens et Canadiennes, et s’est vu conférer par la loi le mandat de protéger l’intégrité écologique. Comme nous protégeons ces secteurs au profit de la population canadienne, nous bénéficions de son soutien et de sa confiance. L’Agence investit dans les infrastructures en tenant compte des vulnérabilités du littoral et des changements climatiques, en protégeant l’intégrité écologique et en permettant au public canadien d’utiliser ces endroits précieux et d’en profiter en toute sécurité. Des activités sont offertes dans le parc national de l’Île-du-Prince-Édouard pour que la population canadienne puisse profiter de la nature dans des secteurs moins fragiles sur le plan écologique.

Nous comprenons que, pour différentes raisons, l’accès au littoral est important pour les résidents du chemin Watts. Nous sommes favorables au maintien de l’accès pour piétons à la côte à partir de cet endroit, et le corridor de délimitation semble être une option qui reflète cette intention tout en respectant le mandat qui est conféré par la loi à Parcs Canada dans l’intérêt des Canadiens et Canadiennes.  

L’accès au littoral à partir du sentier du corridor de délimitation du parc national de l’Île-du-Prince-Édouard est difficile à distinguer de la propriété privée adjacente. Ce secteur fait actuellement l’objet d’un aménagement important, alors pourquoi Parcs Canada s’oppose-t-il à une infrastructure mineure comme la promenade ?

Le sentier du corridor de délimitation du parc national de l’Île-du-Prince-Édouard (en jaune sur la carte ci-dessous) débouche sur le littoral à partir du chemin Watts. Il se trouve entièrement sur des terres administrées par Parcs Canada au bénéfice des Canadiens. La propriété située au sud-est de la délimitation, adjacente au parc national, est une propriété privée.

Carte des limites du parc de l'Î.-P.-É. 

Les visiteurs qui empruntent le sentier du corridor de délimitation pourront accéder à la côte sans traverser la propriété privée. Parcs Canada évalue actuellement les suggestions formulées par les répondants au sondage, notamment enlever la végétation qui entrave le passage et installer des panneaux et délimiter certains tronçons par des cordes afin que les visiteurs puissent voir clairement le sentier et n’empiètent pas par inadvertance sur une propriété privée.

Les terres privées situées à l’extérieur du parc national ne relèvent pas de Parcs Canada, même si elles sont directement adjacentes aux aires protégées ou aux terres publiques fédérales, mais plutôt de la compétence du ministère provincial de l’Agriculture et des Terres.

Suggestions pour améliorer l’accès des piétons au littoral à partir du chemin Watts en empruntant le corridor de délimitation.

Parcs Canada évalue actuellement les suggestions des répondants au sondage pour améliorer l’accès des piétons au littoral par le corridor de délimitation, notamment :

  • Apporter des modifications le long du corridor de délimitation (p. ex., ajouter des panneaux et délimiter des tronçons par des cordes) jusqu’à l’extrémité du sentier sur le littoral de sorte que le point d’accès aux terres administrées par Parcs Canada soit facile à repérer et à emprunter, et que les piétons n’empiètent pas par inadvertance sur la propriété privée.
  • Ajouter des panneaux (p. ex. à la promenade de bois fermée pour indiquer que cet écosystème est en réparation ainsi qu’au point d’accès au corridor de délimitation et le long de celui-ci).
  • Enlever la végétation qui entrave la circulation des piétons et remplir les trous sur le sentier du corridor de délimitation.
Pourquoi retirer la promenade maintenant ? Elle a toujours été là, et le maintien de l’infrastructure existante a un impact environnemental mineur.

Accès historique et évolution du paysage

Le fragile milieu humide interdunaire qui existe à Watts Road a été créée naturellement au fil des décennies et l'environnement côtier actuel a évolué par rapport à ce qui existait dans le passé. Parcs Canada a récemment examiné des photos du secteur du chemin Watts datant d’aussi loin que 1935, et celles-ci semblent montrer un accès piétonnier à la plage au bout du chemin Watts. Cependant, dans les années 30, l’habitat côtier était totalement différent de ce qu’il est aujourd’hui. Les photos aériennes historiques de cette zone datant de 1935 semblent présenter une large étendue de sable sec à l’intérieur des terres remontant jusqu’à l’extrémité du chemin Watts. En raison de la migration et de l’évolution de l’écosystème côtier, le point d’accès a été fermé et un milieu humide saumâtre s’est installé dans le creux interdunaire.



Création du parc et élaboration du plan directeur

Le parc national de l’Île-du-Prince-Édouard a été créé en 1937, et le premier processus d’élaboration d’un plan directeur a commencé en 1974. Les plans directeurs permettent de préciser la vision, l’orientation stratégique et le processus décisionnel pour les parcs nationaux, et tous les plans antérieurs, y compris le plan directeur préliminaire datant de 1977, reconnaissent l’importance sur le plan écologique du secteur des environs du chemin Watts. Le plan de 1977 classe tout le secteur à l’est de Dalvay comme zone I – Zone de préservation spéciale, puisqu’il présente « de bons exemples de végétation de marécages et de tourbières » et est considéré comme revêtant « une importance nationale en tant que bon exemple représentatif d’écosystème de dunes de sable » (p. 13 et 14). 

D’après les registres des biens de Parcs Canada, le sentier du chemin Watts a été aménagé en 1982. Dans les années qui ont suivi, des réparations mineures périodiques ont été effectuées à la suite d’inspections de routine menées par l’Agence afin d’assurer la sécurité des visiteurs.

Depuis le plan directeur préliminaire de 1977 et la construction du sentier en 1982, Parcs Canada a entrepris plusieurs processus de planification et d'examen de la gestion (en 1986, 1998, 2007 et 2017) et les thèmes suivants ont été présents et ont été développés dans chaque plan successif :

  • une protection spéciale et une gestion attentive sont justifiées dans les zones 1 ;
  • le secteur du parc est une ressource dynamique, et son aspect d’aujourd’hui ne reflète pas nécessairement l’environnement de demain. La stratégie générale de gestion des ressources physiques du parc consiste donc à laisser la nature suivre son cours ;
  • les pratiques de gestion actuelles et futures de Parcs Canada permettront aux processus naturels de se dérouler sans entrave ; ainsi, lorsque des installations existantes sont menacées par l'érosion, leur nécessité sera évaluée ; et
  • la planification des infrastructures prend en compte les effets des processus naturels continus et évolutifs.

Dans le Plan directeur de 1998 du parc national du Canada de l’Île-du-Prince-Édouard, on insiste davantage sur la priorité de renforcer l’intégrité écologique des ressources du parc, ainsi que sur la remise en état et la restauration des sites :

  • « Comme le précise la politique de Parcs Canada, la première considération est de conserver ces lieux [Zone I – Préservation spéciale] intacts. » « Seuls sont autorisés les aménagements restreints tels que des sentiers écologiques. » (p. 15)
  • « Les processus naturels d’érosion et de migration des dunes seront soigneusement étudiés dans la planification des installations de remplacement. » (p. 28)

Les mesures visant à maintenir et à rétablir l’intégrité écologique étaient l’un des principaux objectifs du Plan directeur de 2007 du parc national du Canada de l’Île-du-Prince-Édouard. La restauration des sites perturbés est décrite comme un élément important du maintien et du rétablissement de l’intégrité écologique. Ce plan commence à définir l’orientation de gestion et la prise de décisions visant à réduire l’empreinte des aménagements dans le parc par la restauration de sites perturbés et l’enlèvement d’installations destinées aux visiteurs ayant atteint la fin de leur durée de vie utile afin que ces secteurs puissent être remis à l’état naturel (p. 17).

Le plus récent plan directeur du parc national du Canada de l’Île-du-Prince-Édouard a été préparé en 2017 à la suite d’une vaste consultation et avec la contribution de personnes et d’organismes divers : peuples autochtones, administrations municipales ou sociétés de développement des collectivités voisines du parc, établissements d’enseignement, ministères provinciaux, groupes environnementaux, organismes culturels, associations touristiques provinciales et régionales, organisations de loisirs, titulaires de baux et de permis, résidents locaux et régionaux, visiteurs et personnel de Parcs Canada. Ce plan souligne l’importance de « viser les gains à long terme en matière de conservation des ressources culturelles et naturelles, de remédier aux problèmes associés à une infrastructure vieillissante » et d’intégrer la recherche et les prévisions en matière de changements climatiques aux décisions de gestion.

Le plan de 2017 comprend l’objectif déclaré suivant : « [l]’érosion des côtes est abordée d’abord et avant tout par la restauration et le retrait » (p. 7). Dans le plan, on décrit « le zonage [comme] un outil de gestion important qui contribue à soutenir la vision du parc en orientant les visiteurs vers des secteurs appropriés [du parc] et en assurant ainsi la protection des zones écologiques ou culturelles rares ou fragiles » (p. 10) et on désigne comme secteur de zone I les « excellents systèmes dunaires primaires et secondaires à Dalvay [et] l’habitat de tourbière dans le secteur de Dalvay ». (p. 11)

Maintenant, plus que jamais, Parcs Canada comprend à quel point l'écosystème côtier du parc national de l’Î. -P.-É. est vulnérable et combien il est important en tant que barrière naturelle au changement climatique. La protection des dunes dans le parc national de l’Île-du-Prince-Édouard est une priorité pour Parcs Canada. Les dunes forment un habitat naturel important pour diverses espèces et agissent comme un écran de protection naturel contre les effets des tempêtes et des vagues. Parcs Canada s'efforce de réduire le nombre de points d'accès côtiers qui fragmentent la continuité des dunes, et de réduire l'impact humain dans l'environnement dunaire. Par exemple, l'année dernière, une plate-forme d'observation qui était historiquement accessible aux visiteurs dans le système de dunes de Greenwich a été décommissionnée.

À mesure que Parcs Canada recueille davantage de preuves et comprend mieux la vulnérabilité de l'environnement côtier à l'impact et à la gravité croissants des tempêtes dues aux changements climatiques, notre engagement et notre détermination à protéger les dunes du parc se sont renforcés et notre prise de décision doit refléter ce que la science nous montre au sujet de ces secteurs sensibles du parc. Le secteur de la zone I autour du chemin Watts est sensible et Parcs Canada l'a reconnu depuis le dépôt des premiers plans directeurs ; toutefois, avec l'information dont nous disposons maintenant sur les changements climatiques et le rôle important que les dunes ont à jouer, nous devons maintenant faire les choses différemment que par le passé.


Conservation et protection de l’intégrité écologique pour tous les Canadiens

Parcs Canada s’est vu conférer par la loi le mandat de protéger l’intégrité écologique et d’améliorer la santé de l’écosystème du parc national de l’Île-du-Prince-Édouard. Un des moyens à prendre pour y arriver consiste à améliorer l’intégrité de l’écosystème côtier. Grâce à la protection des secteurs côtiers, nous pouvons accroître la résilience du parc et du littoral par rapport aux répercussions des changements climatiques, comme l’érosion côtière accrue, la perte du littoral et les inondations intérieures. Les effets des changements climatiques sur les lieux patrimoniaux administrés par Parcs Canada sont complexes, mais l’Agence s’est engagée à intégrer à son travail des mesures d’atténuation et d’adaptation. Le réseau d’aires protégées du Canada contribue à la protection et au rétablissement d’écosystèmes sains et résilients, et fait partie d’une solution naturelle aux changements climatiques.

De plus, depuis la création du parc national de l’Île-du-Prince-Édouard, le mandat principal de Parcs Canada a été réorienté afin de privilégier la conservation, la protection et l’intégrité écologique. Les écosystèmes des milieux humides constituent une importante source de nourriture pour des espèces en péril comme les hirondelles de rivage, le vespertilion nordique et le vespertilion brun, dont on sait qu’ils se nourrissent dans les milieux humides ouverts du littoral. Ces espèces n’étaient pas désignées comme en péril au moment de la construction de la promenade (au début des années 1980), mais Parcs Canada met à jour l’approche de conservation de l’habitat à mesure que l’on en apprend davantage sur les espèces en péril et sur l’environnement dont elles ont besoin pour prospérer. Les infrastructures et le lieu où elles ont été placées ne conviennent donc plus toujours à la lumière des dernières données scientifiques sur les écosystèmes côtiers et la vulnérabilité liée aux changements climatiques.

La promenade de bois actuelle du chemin Watts a atteint la fin de son cycle de vie et présente un risque pour la sécurité des visiteurs. Elle traverse un milieu humide et un marais à canneberges qui font partie d’une zone de préservation spéciale. Le remplacement des infrastructures dans ce milieu protégé ne semble pas correspondre au mandat de Parcs Canada ni avec son engagement à protéger l’intégrité écologique. L’enlèvement de cette infrastructure permettra d’améliorer l’intégrité de l’ensemble de l’écosystème côtier du parc national de l’Île-du-Prince-Édouard et d’accroître la résilience de nos côtes par rapport aux répercussions des changements climatiques, comme l’érosion côtière accrue et les inondations intérieures.

Parcs Canada est responsable devant les Canadiens et Canadiennes, et elle s’est vue conférer par la loi le mandat de protéger l’intégrité écologique. Comme nous protégeons ces secteurs au profit de la population canadienne, nous bénéficions de son soutien et de sa confiance.

Nous comprenons que, pour différentes raisons, l’accès au bord de mer est important pour les résidents du chemin Watts. Nous soutenons le maintien d’un accès continu au littoral à partir du chemin Watts, conformément au mandat qui nous est conféré par la loi et au zonage de ce secteur du parc national de l’Île-du-Prince-Édouard.

Les moustiques et les insectes piqueurs sont trop nombreux sur le sentier du corridor de délimitation.

Au printemps et en été, les visiteurs des lieux administrés par Parcs Canada doivent se préparer à la présence d’insectes piqueurs comme les mouches noires et les maringouins. Les maringouins sont attirés par la chaleur et le dioxyde de carbone provenant de l’expiration ainsi que par des signaux visuels. Afin de se protéger des piqûres de moustiques, les visiteurs peuvent se couvrir, porter des vêtements de couleur claire (les moustiques étant attirés par les couleurs sombres) ou utiliser un insectifuge.

Les moustiques sont plus abondants dans les parties plus fraîches et ombragées de la forêt. Ils sont communs dans les secteurs d’eau calme et stagnante, et ils sont plus actifs à l’aube et au crépuscule. Bien qu’ils soient souvent considérés comme une nuisance par les visiteurs, les maringouins constituent une source de nourriture importante pour les insectivores aériens (y compris des espèces en péril).

Parcs Canada n’applique pas de pesticides pour lutter contre les insectes piqueurs dans les aires protégées, car cela pourrait nuire aux écosystèmes.

Soutien à la désaffectation de l’infrastructure pour préserver l’intégrité écologique du secteur. Parcs Canada doit concentrer ses efforts et ses investissements sur l’infrastructure qui est connue de tous les utilisateurs du parc ou est promue auprès d’eux.

Le secteur du chemin Watts, situé dans le parc national de l’Île-du-Prince-Édouard, abrite un écosystème fragile et rare, dont un marais à canneberges et un milieu humide qui ont été désignés comme des secteurs préoccupants devant être protégés. Ces milieux humides sont fragilisés par l’activité humaine, et la moindre perturbation peut y avoir des effets néfastes. Comme l’indique le Plan directeur de 2017 du parc national du Canada de l’Île-du-Prince-Édouard, et tous les plans de gestion antérieurs, le secteur du chemin Watts fait partie d’un secteur de zone I – Zone de préservation spéciale. La zone I est la catégorie qui assure la plus haute protection dans le système de zonage de Parcs Canada dans le parc national de l’Î. -P.-É.

Au cours de l’été et au début de l’automne 2021, Parcs Canada a entrepris un exercice de révision de la nécessité de décommissioner la promenade de bois au chemin Watts pour s’assurer que toutes les options et implications potentielles étaient prises en compte. Les résultats de cet exercice suggèrent que le remplacement de la promenade de bois actuel n'est probablement pas possible compte tenu du caractère fragile du secteur sur le plan écologique et du mandat que nous confère la loi, soit protéger ces lieux pour le peuple canadien.

Parcs Canada s’est vu conférer par la loi le mandat de protéger l’intégrité écologique et d’améliorer la santé de l’écosystème du parc national. Un des moyens pris pour y arriver consiste à améliorer l’intégrité de l’écosystème côtier. Grâce à la protection des secteurs côtiers, nous pouvons accroître la résilience du parc et du littoral par rapport aux répercussions des changements climatiques, comme l’érosion côtière accrue. Les effets des changements climatiques sur les lieux patrimoniaux administrés par Parcs Canada sont complexes, mais l’Agence s’est engagée à intégrer dans son travail des mesures d’atténuation et d’adaptation. Le réseau d’aires protégées du Canada contribue à la protection et au rétablissement d’écosystèmes sains et résilients, et fait partie d’une solution naturelle aux changements climatiques.

L’enlèvement de cette infrastructure permettra d’améliorer l’intégrité de l’ensemble de l’écosystème côtier du parc national de l’Île-du-Prince-Édouard et d’accroître la résilience des côtes par rapport aux répercussions des changements climatiques, comme l’érosion côtière accrue et les inondations intérieures.

Parcs Canada est responsable devant les Canadiens et les Canadiennes, et elle s’est vu conférer par la loi le mandat de protéger l’intégrité écologique. Comme nous protégeons ces secteurs au profit de la population canadienne, nous bénéficions de son soutien et de sa confiance. Parcs Canada investit dans les infrastructures en tenant compte des vulnérabilités des côtes et des changements climatiques, en protégeant l’intégrité écologique et en permettant au public canadien d’utiliser ces endroits précieux et d’en profiter en toute sécurité.

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