Gestion du bois à brûler

Parc national de la Mauricie

Votre séjour de camping est enfin réservé et vous rêvez déjà de guimauves autour du feu ? Parcs Canada tient à vous rappeler qu’il est interdit d’apporter du bois pour le feu dans les parcs nationaux en raison des risques de propagation de ravageurs et de maladies néfastes pour nos forêts

Quel est le problème ?

Les maladies et les insectes peuvent survivre dans le bois à brûler et peuvent se propager à la forêt environnante. Une seule bûche de bois peut détruire des millions d’arbres.

La maladie corticale du hêtre, la rouille vésiculeuse du pin blanc et le chancre du noyer cendré sont des maladies présentes dans quelques secteurs des forêts du parc national de la Mauricie. Par ailleurs, l’agrile du frêne et la spongieuse sont deux insectes ravageurs déjà présents un peu partout au Québec.

Le transport de bois constitue une des principales causes de la dispersion de ces ravageurs des forêts et contribue à accélérer leur propagation.

Parcs Canada vous demande donc de laisser votre bois à brûler à la maison, d’acheter plutôt le bois provenant de sources locales qui est mis à votre disposition dans le parc et de le faire brûler sur place.

Pourquoi faut-il agir maintenant ?

Une fois établie, la propagation des maladies et des insectes ravageurs est très difficile à arrêter. La meilleure méthode de contrôle reste la prévention.

Compte tenu de la gravité de ces menaces pour la pérennité des forêts, toutes les mesures raisonnables sont prises pour assurer la santé de la forêt et l’intégrité écologique du parc.

C’est pourquoi Parcs Canada interdit l’importation de bois à brûler dans le parc. En agissant ainsi, l’Agence souscrit à la campagne « Ne déplacez pas de bois de chauffage », coordonnée par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) et qui a pour objectif de protéger les forêts du pays.

Comment nous aider ?

Protéger les forêts du Canada est une responsabilité partagée. Lors de votre séjour en camping, ayez ces quelques règles en tête :

  • N’apportez pas de bois de l’extérieur du parc ;
  • Achetez votre bois dans le parc et faites-le brûler sur place ;
  • S’il vous reste quelques bûches, ne les rapportez pas à la maison.

Insectes et maladies, les faits

Le chancre du noyer cendré (<em>Ophiognomonia clavigignenti-juglandacearum</em>)
Le chancre du noyer cendré (Ophiognomonia clavigignenti-juglandacearum)
Photo : Ressources naturelles Canada

Chancre du noyer cendré

Le chancre du noyer cendré est une infection causée par un champignon (Ophiognomonia clavigignenti-juglandacearum) qui s’attaque principalement aux noyers cendrés.

Il n’existe aucun moyen de combattre l'infection du champignon et les noyers cendrés ne sont pas résistants à la maladie. La meilleure stratégie de lutte contre ce ravageur demeure donc la prévention. Le noyer cendré est protégé par la Loi sur les espèces en péril depuis 2005.


Agrile du frêne

L’agrile du frêne (<em>Agrilus planipennis</em>)
L’agrile du frêne (Agrilus planipennis)
© Debbie Miller USDA Forest Service

L’agrile du frêne (Agrilus planipennis) est une espèce de coléoptère en forme de torpille.

La plupart des frênes nord-américains sont très vulnérables à cet insecte qui se nourrit des fibres de l’arbre. Il a détruit des millions d’arbres dans des zones forestières et urbaines au Canada. Au parc national de la Mauricie, il s’attaque au frêne d’Amérique et au frêne noir, une espèce désignée comme étant menacée par le comité sur la situation des espèces en péril du Canada depuis 2017.

Aucun prédateur naturel nord-américain, comme le pic-bois, les autres insectes ou les parasites, n’a pu ralentir la propagation de l’agrile du frêne ou l’empêcher de détruire les arbres.


Rouille vésiculeuse du pin blanc (<em>Cronartium ribicola</em> J. C. Fischer ex Rabenh)
Rouille vésiculeuse du pin blanc (Cronartium ribicola J. C. Fischer ex Rabenh)

Rouille vésiculeuse du pin blanc

Cette maladie est causée par Cronartium ribicola J. C. Fischer ex Rabenh, un champignon observé pour la première fois au Québec en 1916. Il aurait été introduit par des plants contaminés, mais asymptomatiques importés d'Europe. La maladie est aujourd'hui répandue dans toute l'aire de distribution du pin blanc.

La rouille vésiculeuse tue des pins blancs de tous les âges. Un fort pourcentage de victimes ont moins de 25 ans. Sur les jeunes semis, la maladie peut entraîner une mortalité importante. Certains arbres meurent quatre ans après le début de l'infection, alors que d'autres peuvent survivre plus de 20 ans. Même si elle ne les tue pas, la maladie affaiblit la tige des gros arbres et retarde leur croissance.


Maladie corticale du hêtre

La maladie corticale du hêtre
La maladie corticale du hêtre
Photo : Ressources naturelles Canada

La maladie corticale du hêtre est le fruit d’une interaction avec un insecte, la cochenille du hêtre, et deux champignons pathogènes.

La maladie survient lorsque les spores des champignons s'introduisent par des blessures faites à l'écorce, notamment celles causées par la cochenille du hêtre. Ces insectes suceurs créent des milliers de microblessures dans l'écorce afin de se nourrir. Une substance produite par la cochenille empêche la cicatrisation des blessures. Les spores des champignons pathogènes peuvent y germer, et ce, sans réaction immédiate de l'arbre.

La dégradation des hêtres touche entre autres l’habitat et la disponibilité de nourriture de plusieurs espèces animales. Pour l’ours noir par exemple, qui adore manger les fruits du hêtre (appelés faînes), la mortalité des frênes peut entraîner des conséquences dramatiques. Il y aurait d’ailleurs une relation de cause à effet entre la production de faînes et les populations d'ours noirs.


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