Eau douce

Parc national de la Mauricie

Les lacs et cours d’eau sont des composantes essentielles de l’intégrité écologique du parc national de La Mauricie. Des minuscules insectes aux oiseaux en passant par les grands mammifères comme l’orignal, les écosystèmes aquatiques du parc abritent diverses formes de vie dans les multiples habitats qui les composent.

Paradis du canot et du kayak, les lacs du parc sont aussi appréciés pour les activités récréatives, ce qui en fait d’excellents endroits où les visiteurs peuvent se rapprocher de la nature. Pour assurer la santé des lacs et des cours d’eau du parc, on y surveille cinq indicateurs écologiques importants :

  1. Populations d’omble de fontaine
  2. Qualité de l’eau
  3. Anciens barrages
  4. Plongeon huard
  5. Conformité des ponts et ponceaux

1. Populations d’omble de fontaine

Des alevins d’omble de fontaine au fond d’un lac.

L’omble de fontaine était jadis présent dans plus d’une centaine de lacs sur le territoire du parc. Suite à l’exploitation forestière, l’introduction de nouvelles espèces de poissons et la pêche effectuée à l’époque des clubs privés, plusieurs populations ont disparu. Aujourd’hui seulement quelques lacs abritent exclusivement des ombles de fontaine.

La présence d’espèces de poissons compétitrices représente une menace importante pour les populations d’omble de fontaine et par conséquent, pour l’intégrité écologique des systèmes aquatiques du parc national de la Mauricie.

Les données utilisées pour le suivi sont les suivantes :

  • Nombre de populations uniques (en allopatrie)
  • Nombre de lacs avec des ombles de fontaine

Peu après la création du parc, en 1970, on retrouvait encore des ombles de fontaine dans une soixantaine de lacs, mais parfois en très faible quantité. Pour lui redonner la place qui lui revient dans le parc, cette espèce a été réintroduite dans plusieurs lacs où les poissons non-indigènes ont d’abord été éliminés, si nécessaire.

2. Qualité de l’eau

Deux fillettes souriantes sont étendues dans l’eau sur le bord d’un lac. Elles portent chacune un masque de plongée sur la tête.

La qualité de l’eau est un excellent indicateur de l’intégrité écologique d’un lac et de sa capacité à fournir des habitats favorables pour la flore et la faune et les ressources nécessaires à la survie des différentes espèces qui s’y trouvent. Sur les 150 lacs du parc, 50 font l’objet d’une surveillance.

Chaque année sur une période de 5 ans on analyse la qualité de l’eau de 10 lacs différents. Parmi les caractéristiques analysées, il y a le pH et la conductivité qui donnent un indice de la richesse en nutriments et en éléments minéraux des lacs.

Grâce aux suivis réalisés, on a constaté qu’au fil des ans, la pollution atmosphérique a contribué à l’acidification des lacs. Ce phénomène a entraîné une diminution de la qualité des écosystèmes aquatiques du parc.

Le projet de restauration des milieux aquatiques aide à l’amélioration de la qualité de l’eau.

3. Anciens barrages

Un employé de Parcs Canada debout dans un ruisseau retire à la main des pierres d’un barrage.

Saviez-vous que l’on compte environ 62 barrages dans le parc? Ces vestiges de l’époque de l’exploitation forestière ont modifié de façon importante les niveaux d’eau des lacs et cours d’eau.

Un rehaussement du niveau d’eau cause, à long terme :

  • L’érosion des berges
  • La perte d’habitats pour certaines espèces (comme la tortue des bois)

Les barrages peuvent aussi créer des obstacles au libre passage des poissons. Le démantèlement des barrages permet donc de rétablir la connectivité entre les cours d’eau, de rétablir les niveaux d’eau et ainsi, d’améliorer l’intégrité écologique.

4. Plongeon huard

Un plongeon huard adulte prend son envol sur un lac.

Le huard est sensible à l’impact de la pollution et aux changements climatiques ou environnementaux. La présence de plongeons huards nicheurs, le nombre de nids et la présence de jeunes huards sont des indicateurs utilisés pour évaluer la santé des lacs et l’intégrité écologique du parc en général.

Pour évaluer les populations de huard, on effectue deux inventaires; en juin, durant la période de nidification et en août, durant la période d’élevage. Un total de 17 lacs sont parcourus en canot pour confirmer la présence de couples de huards territoriaux et pour évaluer leur succès reproducteur.

Les données recueillies permettent de suivre la population et son taux de reproduction, d’évaluer les conflits avec les visiteurs et d’identifier des mesures de protection. Les visiteurs peuvent aussi participer au programme « Comptez pour la protection du huard » en notant et en rapportant leurs observations.

Les nombreuses mesures de protection mises en place par le parc national de la Mauricie ont permis de constater, depuis la mise en place du programme de suivi, une augmentation des populations de huards.

5. Conformité des ponts et ponceaux

Un ponceau traversant une route.

On ne les voit pas toujours, mais près de 500 ponceaux, petits et gros, sont dissimulés sous la route Promenade et les sentiers du parc national de la Mauricie. Ces ponceaux occupent l’habitat aquatique et sont essentiels à la libre circulation de l’eau et des poissons. Avec les années, les ponceaux peuvent s’abîmer, se remplir de sédiments et ainsi, rendre la vie des poissons très difficile.

L’objectif de cette mesure est de suivre l’état des ponceaux en fonction de critères précis et d’établir un indice de conformité à l’échelle du parc. Cet indice de conformité a été mis en place par rapport aux normes de libre-passage du poisson et de sédimentation de Pêches et Océans Canada et du ministère des Ressources naturelles et de la faune du Québec.

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