Lieu historique national de l'École Mon Keang

Un bâtiment sur une rue
Façade de l'École Mon Keang, 2023
© Charlotte Hung

L’École Mon Keang a été désignée lieu historique national en 2023.

Plaque commémorative : pas de plaque installéeFootnote 1

École Mon Keang

L’école Mon Keang est fondée en 1923 par l’association Wong Kung Har Tong (maintenant la Wongs’ Benevolent Association) et ouvre ses portes en 1925 à Vancouver, en Colombie-Britannique. L’école offre aux enfants et aux jeunes de la communauté chinoise de Vancouver un enseignement en langue chinoise. Les matières enseignées comprennent le cantonais et d’autres sujets culturels de la Chine. L’école contribue ainsi, à créer un lien culturel avec la Chine à une époque où les personnes chinoises au Canada sont victimes d’un racisme virulent et où l’immigration en provenance de ce pays est considérablement restreinte. L’école représente la tradition culturelle sino-canadienne des écoles de langue et est la première institution d’enseignement de langue chinoise au Canada à offrir un enseignement de niveau secondaire. Utilisée presque sans interruption depuis sa fondation, l’école présente encore certains de ses éléments originaux, comme la configuration, les portes et les fenêtres. Situé aux étages supérieurs du bâtiment de la Wongs’ Benevolent Association, au cœur du quartier chinois de Vancouver, l’emplacement de l’école témoigne de l’importance des associations chinoises dans la prestation de services éducatifs et sociaux aux Sino-Canadiens.

 

Un bâtiment vue depuis l'autre côté de la rue
Vue de la rue d'en face, 2004
© Ville de Vancouver
Vue de côté d'un bâtiment sur une rue
École Mon Keang, 2012
© Wikipedia Creative Commons
Un bâtiment sur une rue
Vue de devant, 2023
© Charlotte Hung

 

Pour les Sino-Canadiens, l’éducation et la préservation de la culture revêtent une grande valeur, même si la communauté chinoise au Canada avant la Seconde Guerre mondiale est essentiellement masculine et compte peu de familles avec des enfants. L’école Mon Keang est fondée en 1923, dans un contexte marqué par un racisme prononcé envers les personnes chinoises et l’année même où le Canada adopte une loi visant à exclure l’immigration en provenance de Chine. Elle est l’une des nombreuses écoles de langue chinoise situées dans le quartier chinois de Vancouver au début du XXe siècle. Dans ces écoles, les élèves reçoivent une éducation en langue chinoise en prévision d’un départ éventuel pour la Chine et pour pouvoir travailler dans des entreprises transpacifiques ou dans les quartiers chinois du Canada.

« L’école de langues Mon Keang, située au cœur du dynamique quartier chinois de Vancouver, a eu l’honneur d’être désignée lieu historique national par le gouvernement du Canada, en reconnaissance de ses importantes contributions culturelles et éducatives. Cette désignation célèbre le rôle de l’école dans la préservation et la promotion du dialecte cantonais et des pratiques traditionnelles de la diaspora chinoise, un témoignage du riche patrimoine multiculturel du Canada. Il s’agit d’un point de repère précieux, qui nous rappelle la résilience et l’histoire de la communauté chinoise à Vancouver et dans tout le Canada, depuis l’époque de la Loi d’exclusion, lors de sa fondation en 1923, jusqu’à aujourd’hui, en tant qu’institution et chef de file culturels. »

Stephanie Leo, Directrice exécutive de la Chinatown Celebration Society et promotrice de la candidature

En 1920, la Wong Kung Har Tong achète un bâtiment au 121-125, rue Pender Est et y ajoute deux étages. Le troisième (et dernier) étage comprend une salle d’assemblée lumineuse et spacieuse. Le bâtiment est orné de vitraux complexes au-dessus des portes d’entrée et dans les puits de lumière. À son ouverture en 1925, l’école compte deux salles de classe au dernier étage et accueille les enfants de toutes les familles, pas seulement les membres des familles Wong ou Huang. Des activités scolaires, comme des assemblées, des remises de diplômes et des cérémonies de remise de prix, ont lieu dans la salle d’assemblée, et les élèves paient leurs droits au bureau adjacent. L’école embauche des enseignants qualifiés en Chine et ceux-ci doivent demander une dérogation à la Loi sur l’immigration chinoise de 1923 pour entrer au Canada jusqu’à ce que cette législation d’exclusion soit abrogée en 1947. L’école Mon Keang est chapeautée par les autorités scolaires chinoises pour s’assurer qu’elle respecte certaines normes et prodigue un enseignement transférable. Pendant la guerre sino-japonaise (1937-1945), l’école Mon Keang, à l’instar d’autres organisations sino-canadiennes, envoie de l’aide financière en Chine. En 1939, la Wong Kung Har Tong fonde le club d’athlétisme Hon Hsing afin de recueillir des fonds pour la Chine.

Dans les premiers temps, l’école primaire occupe le dernier étage du bâtiment, mais, en 1947, elle est agrandie pour accueillir un nombre croissant d’enfants d’âge scolaire. Le deuxième étage, qui abrite un restaurant, est transformé pour y aménager cinq salles de classe bien éclairées aux hauts plafonds, une bibliothèque, des toilettes et une aire de loisirs centrale. Cette même année, l’école Mon Keang est la première école de langue chinoise au Canada à accueillir des élèves du secondaire, donnant ainsi aux enfants la possibilité d’obtenir un diplôme de 10e année reconnu en Chine. Ceux-ci y apprennent le cantonais, la calligraphie, la poésie, les mathématiques, l’histoire, les sciences et l’anglais. Les élèves ont l’occasion de pratiquer des sports, de la musique et d’autres activités parascolaires. L'école Mon Keang ferme ses portes en 2011 et, depuis 2016, ses locaux accueillent le Youth Collaborative for Chinatown, qui y propose une école du samedi pour apprendre le cantonais.

La présente fiche d’information a été rédigée au moment de l’annonce ministérielle en 2024.

Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

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