Lieu historique national de l’Ancien-Pensionnat-Indien-de-Muscowequan
Le système des pensionnats autochtones est un sujet pouvant causer des traumatismes évoqués par des souvenirs d’abus passés. Le gouvernement du Canada reconnaît la nécessité d’établir des mesures de sécurité afin de minimiser le risque de déclencher une réaction à l'évocation de violences passées. Une ligne d’écoute téléphonique des pensionnats autochtones a été établie au niveau national pour apporter du soutien aux anciens élèves des pensionnats. Vous pouvez obtenir de l’information sur le site Web ou accéder en tout temps à des services de soutien affectif et d’aiguillage en situation de crise en composant le : 1-866-925-4419.

© Parcs Canada / Allison Sarkar
L'ancien pensionnat indien Muscowequan, à Lestock, en Saskatchewan, a été désigné lieu historique national en 2021.
Plaque commémorative : Pas de plaque installéeFootnote 1
Désignation proposée par la Première Nation Muskowekwan
L’ancien pensionnat indien de Muscowequan est situé sur les terres de réserve de la Première Nation Muskowekwan, dans le territoire visé par le Traité n° 4 (le sud-est de la Saskatchewan). La demande de désignation du bâtiment a été soumise par la Première Nation Muskowekwan. Parcs Canada et la Première Nation Muskowekwan ont collaboré pour déterminer les valeurs historiques de cet ancien pensionnat puis ont développé conjointement un rapport à l’intention de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada sur l’histoire du pensionnat et les expériences des élèves.
La vérité éclaire notre esprit
Vanessa Wolfe, conseillère de portefeuille de la Première Nation de Muskowekwan et l’Aîné Andrew « Nick » Hunter, survivant du pensionnat indien de Muscowequan parlent de leur lien au pensionnat. Cette vidéo est une collaboration entre la Première Nation de Muskowekwan (en anglais seulement) et Parcs Canada.
Transcription
[TEXTE À L’ÉCRAN]
La présente vidéo traite de sujets susceptibles de provoquer des traumatismes en rappelant des souvenirs d’abus passés. Une ligne d’écoute téléphonique sur les pensionnats autochtones a été mise en place pour offrir un soutien aux anciens élèves des pensionnats et à leurs proches 24 heures sur 24. N’hésitez pas à composer le 1-866-925-4419 pour accéder à des services de soutien affectif ou d’aiguillage en situation de crise.
[Vue aérienne de la route menant vers l’ancien pensionnat indien de Muscowequan, de la musique symphonique joue doucement en arrière-plan.]
[TEXTE À L’ÉCRAN]
Lieu historique national de l’Ancien-Pensionnat-Indien-de-Muscowequan
Territoire visé par le Traité no 4
Sud-Est de la Saskatchewan
Territoire traditionnel des Premières Nations nehiyaw/Cris, Nahkawe/Saulteaux, Dakota, Lakota et Nakota ainsi que de la Nation michif/métisse
(VANESSA WOLFE)
Cet endroit est resté ouvert pendant 111 ans.
[Vanessa Wolfe, conseillère de portefeuille de la Première Nation de Muskowekwan, parle à la caméra.]
Il était financé par le gouvernement fédéral, et son mandat était de tuer l’Indien en moi et mes ancêtres.
[Photo d’archives d’une classe du pensionnat indien de Muscowequan et de religieuses qui se tiennent debout derrière le groupe d’élèves. On entend des enfants en bruit de fond.]
[TEXTE À L’ÉCRAN]
Le pensionnat indien de Muscowequan a ouvert ses portes en 1886.
(VANESSA WOLFE)
Aujourd’hui, je suis assise ici et je me réapproprie ma langue, ma culture et mes liens avec le territoire, mais j’invite aussi à une prise de conscience pour toutes les Nations. Pour créer un espace sacré de guérison.
[Une voiture se dirige vers le pensionnat indien de Muscowequan, Vanessa Wolfe marche sur la route et dans le bâtiment.]
[Andrew « Nick » Hunter, Aîné de la Première Nation de Muskowekwan et survivant du pensionnat indien de Muscowequan, parle à la caméra.]
(ANDREW HUNTER)
J’avais environ sept ou huit ans lorsque je suis allé au pensionnat pour la première fois. Je n’étais pas heureux de quitter la maison,
[Plusieurs images d’archives d’enfants au pensionnat.]
mais je me suis dit que j’avais dû faire quelque chose de mal, et que mes parents me punissaient en m’envoyant ici. Je ne savais pas qu’en réalité ils avaient été forcés de m’envoyer au pensionnat.
[Vue aérienne de l’ancien pensionnat indien de Muscowequan et images du bâtiment au sol. Le volume de la musique de fond augmente.]
(VANESSA WOLFE)
De la route, vous ne verrez qu’une vieille structure abandonnée.
[Vanessa Wolfe parle à la caméra.]
Elle renferme bien des vérités d’élèves qui ont franchi ces portes.
[Photo d’archives du pensionnat indien de Muscowequan.]
Pour moi, le pensionnat représente l’histoire et l’histoire des élèves qui sont passés par là.
[Vanessa Wolfe est dans le pensionnat, puis marche dans un corridor sombre.]
Mes ancêtres qui sont passés par là.
[Deux photos d’archives du pensionnat indien de Muscowequan montrant des garçons et des membres du personnel debout devant le bâtiment principal et une classe de couture réservée aux filles, assises derrière une machine à coudre.]
Heureusement, ils ont survécu à leurs expériences. Sinon, je ne serais pas ici aujourd’hui.
[Andrew Hunter parle à la caméra.]
(ANDREW HUNTER)
Toute ma famille est allée à l’école dans des pensionnats de ce genre. Ma mère, mon grand-père et ses parents aussi probablement.
[Vue aérienne de l’ancien pensionnat indien de Muscowequan.]
[Plusieurs photos d’archives de la vie au pensionnat.]
Souvent, les prêtres et les sœurs nous tapaient dessus ou se servaient d’une sangle. Ils nous fouettaient brutalement si on parlait notre langue ou si on faisait toutes sortes de choses qu'on faisait normalement à la maison. C’était des aspects de notre culture pour nous. Vous savez, ça a brisé un mode de vie associé aux traités.
[Scènes à l’intérieur du pensionnat.]
[Andrew Hunter parle à la caméra.]
Ça a touché énormément de personnes, et beaucoup se sont tournés vers l’alcool et les drogues. La communauté en souffre depuis de nombreuses années.
[À l’intérieur du pensionnat, on voit un corridor, une cage d’escalier ainsi qu’une porte de sortie d’urgence rouge dont la fenêtre est brisée et sur laquelle est affiché un panneau d’avertissement jaune vif.]
Même encore aujourd’hui, il m’arrive encore de pleurer parfois lorsque je pense à ces choses-là. Vous savez, la façon dont les enfants ont été traités, je ne voudrais pas que ça se reproduise.
[Une robe rouge sur un cintre est accrochée à un arbre à l’extérieur de l’entrée principale du pensionnat.]
[TEXTE À L’ÉCRAN]
Après la fermeture du pensionnat en 1997, des Aînés, des survivants et des membres de la communauté ont voté contre la démolition du bâtiment.
(VANESSA WOLFE)
Il y a eu un grand rassemblement, et plus de 300 membres de la communauté ont voté pour ne pas que le pensionnat soit démoli.
[Séquences vidéo et photos d’activités de réconciliation liées au pensionnat qui ont eu lieu devant le bâtiment principal du pensionnat.]
À ma connaissance, on tenait à rappeler au monde, au Canada et aux autres Nations notre histoire et ce que nous avons vécu en tant que Nations. Pour moi, le lieu représente des générations de résilience.
[Une musique optimiste et du marimba jouent doucement en arrière-plan.]
[Photo d’archives de garçons jouant au hockey sur glace en hiver.]
Il raconte une histoire.
[Photo d’archives de garçons jouant sur des structures de jeu, en été, dans l’aire de jeu réservée aux garçons.]
(ANDREW HUNTER)
J’aimerais que le pensionnat soit remis en état et qu’on l’utilise comme musée pour que nos enfants puissent comprendre, un jour, les vies que nous avons vécues.
[La musique s’estompe.]
[Vanessa Wolfe marche dans une ancienne salle de classe à l’abandon; on la voit ensuite parler à la caméra.]
[Une musique symphonique optimiste joue en arrière-plan.]
(VANESSA WOLFE)
La vérité. Le but ultime est de faire connaître la vérité.
[Photo d’un homme vêtu d’un kangourou orange examinant des souliers d’enfants placés sur les marches de l’escalier menant à l’entrée principale du pensionnat, suivie d’une photo d’une cérémonie de réconciliation devant le pensionnat.]
Et ce n’est pas ma vérité.
[Vanessa Wolfe apparaît à nouveau et parle à la caméra.]
C’est une multitude de vérités qui existent, mais qui demeurent inconnues.
[Vanessa Wolfe marche dans un corridor dans le bâtiment.]
Laissons le monde entier connaître notre vérité.
[La vidéo revient à Vanessa parlant à la caméra.]
Pas seulement le Canada. Le monde entier.
[Vanessa Wolfe parcourt un corridor sombre vers un corridor éclairé dans le bâtiment.]
L’ancien pensionnat indien de Muscowequan a été désigné lieu historique national en 2021.
[ÉCRAN FOND AU NOIR]
[La musique de fond diminue peu à peu et on entend un portail se fermer.]
[GÉNÉRIQUE DE FIN]
[Le logo de la Première Nation de Muskowekwan apparaît sous le texte.]
Cette vidéo a été réalisée grâce à la collaboration de la Première Nation de Muskowekwan et de Parcs Canada.
Nous sommes profondément reconnaissants de la participation de Vanessa Wolfe, conseillère de portefeuille de la Première Nation de Muskowekwan, et de l’Aîné Andrew « Nick » Hunter, survivant du pensionnat indien de Muscowequan.
Parcs Canada soutient les efforts des survivants et des communautés pour commémorer les pensionnats.
Renseignements : parcs.canada.ca/pensionnat
Sources des photos
Les photos d’archives qui apparaissent dans cette vidéo proviennent des archives des Sœurs Missionnaires Oblates et sont utilisées avec leur permission.
GÉNÉRIQUE DE FIN
LOGO DE PARCS CANADA
MOT-SYMBOLE DU GOUVERNEMENT DU CANADA
Le site et le bâtiment
Ce grand édifice de trois étages a été construit en 1930-1931 pour remplacer les bâtiments du pensionnat datant de la fin du XIXe siècle, et est demeuré ouvert jusqu’en 1997. Il a autrefois fait partie du grand domaine d’un pensionnat comprenant une ferme en activité, des dépendances, des cours de récréation et des patinoires. Un cimetière anonyme a été mis à jour sur le site. Il est le seul pensionnat encore debout en Saskatchewan et l’un des rares bâtiments de ce type qui subsistent au Canada.
Le système des pensionnats autochtones
Le pensionnat indien de Muscowequan fait partie du réseau de scolarisation en pensionnat au Canada qui est imposé aux Peuples Autochtones par le gouvernement fédéral et certaines organisations religieuses, qui ont travaillé ensemble dans une tentative délibérée d’assimiler les enfants autochtones et de les convertir au christianisme en les isolant de leur famille, de leur culture, de leur langue et de leurs traditions. Jusqu’en 1969, ce pensionnat est géré par les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée, une congrégation missionnaire catholique, et est exploité par les Sœurs de la Charité de Montréal (Sœurs grises) et les Sœurs Missionnaires Oblates du Sacré-Cœur et de Marie Immaculée. Dans les années 1980, il passe sous le contrôle administratif d’une organisation locale de Premières Nations et est l’un des derniers pensionnats à fermer ses portes au Canada.
Les mauvais traitements infligés aux élèves
Pendant plus d’un siècle, des enfants de plusieurs Premières Nations et d’autres communautés autochtones du territoire visé par le Traité n° 4, de toute la Saskatchewan et d’ailleurs au Canada fréquentent ce pensionnat. Leurs années au pensionnat sont marquées par une discipline sévère, des punitions et des abus, des travaux pénibles, une alimentation inadéquate, de mauvaises conditions de vie, la séparation de leurs frères et de leurs sœurs ainsi que de leurs cousins fréquentant le pensionnat, la tentative de suppression de leur langue et de leur culture ainsi que l’isolement de leur famille et de leur communauté. De nombreux enfants se sont enfuis, dont certains ont été ramenés de force. Certains enfants sont morts pendant qu’ils fréquentaient le pensionnat. Devant les menaces d’amende ou d’emprisonnement proférées par les représentants du gouvernement, des familles autochtones se livrent à des actes de résistance, en refusant par exemple d’envoyer leurs enfants au pensionnat, en les retirant du pensionnat sans autorisation et en écrivant des lettres au gouvernement pour protester contre les mauvais traitements de leurs enfants. Les séquelles durables des expériences vécues dans les pensionnats ont encore aujourd’hui des répercussions importantes sur les anciens élèves, leur famille et leur communauté.
Un lieu de reconquête culturelle
Ce bâtiment scolaire a été sauvé de la démolition par les survivants du pensionnat de Muscowequan et les membres de la communauté qui le considèrent comme un témoin important de l’histoire des pensionnats indiens et souhaitent réaménager le site pour en faire un lieu de commémoration, de guérison et d’apprentissage culturel ainsi qu’un lieu de mémoire pour tous les Canadiens.
Dernière mise à jour de ce document d'information : 2021-03-17.
Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.
Obtenir plus d'informations sur la façon de participer à ce processus
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