L'agriculture du marais asséché

Lieu historique national de l'Établissement-Melanson

Une mère et son enfant traversant un digue à marée haute et à marée basse
Une mère et son enfant traversant un digue à marée haute (haut); terres agricoles à gauche à marée basse (bas)

L'agriculture du marais asséché

L’agriculture sur marais asséché a commencé en Nouvelle-Écosse dans les années 1630, quand Charles de Menou d’Aulnay a appliqué une technique semblable à celle qui était utilisée depuis très longtemps en France. Le concept comportait la construction de digues en terre le long d’un cours d’eau ou d’une baie, dans le but d’empêcher l’eau salée d’inonder le marais. À marée basse, un système de canaux de drainage permettait à l’eau douce de s’écouler vers la mer par les aboiteaux ou écluses fabriquées d’un tronc d’arbre évidé ou de madriers. À marée haute, le clapet ou vanne de l’aboiteau se fermait du côté de la rivière ou de la mer à mesure que la marée montait, empêchant ainsi l’eau de mer d’entrer dans le marais. En quelques années, la pluie et la neige fondue avaient lessivé la majeure partie du sel, créant une plaine fertile où les fermiers pouvaient cultiver entre autres le blé, l’avoine et le lin.

Les chemins des terres agricoles traversaient souvent sur les digues. Des chariots tirés par des bœufs ou des chevaux servaient aux déplacements locaux. Le système de digues a survécu au fil des siècles. De nos jours, des milliers d’hectares de terres agricoles le long de la baie de Fundy, sur la côte de la Nouvelle-Écosse, sont encore endigués selon le concept établi par d’Aulnay et ses colons.

Aboiteau moderne sur la rivière Annapolis
Aboiteau moderne sur la rivière Annapolis
Les vestiges des couches de terre et de branches disposées lors de la construction des premières digues ont survécu jusqu’à aujourd’hui
Les vestiges des couches de terre et de branches disposées lors de la construction des premières digues ont survécu jusqu’à aujourd’hui

Aménagement d’un marais asséché

A) Aboiteau à marée basse

Aboiteau à marée basse

1. L’eau douce s’écoule du marais
2. La vanne ou clapet s’ouvre sous la pression du flot d’eau douce
3. Aboiteau
4. Digue

B) Aboiteau à marée haute

Aboiteau à marée haute

1. Le marais asséché se situe sous le niveau de la mer
2. La vanne ou clapet se ferme pour empêcher l’eau salée d’inonder la terre endiguée
3. Aboiteau
4. Digue

Ressources

BLEAKNEY, J. Sherman. Sods, soil, and spades: the Acadians at Grand Pré and their dykeland legacy, McGill University Press, 2007.

Nova Scotia Department of Agriculture and Marketing, Maritime Dykelands: the 350 year old struggle, 1987.

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