Rapport ce que nous avons entendu
Parc national Jasper
Stratégie d’élevage à des fins de conservation pour reconstituer les petites populations de caribous du parc national Jasper
Consultations des Autochtones, des intervenants et du public 2022
Sur cette page
- Populations de caribous en danger imminent
- Aperçu de la consultation
- Consultation des partenaires autochtones
- Consultation des intervenants
- Consultation du public
- Collaboration avec les administrations partenaires
- Modifications de la proposition et de l’étude d’impact détaillée
- Commentaires dépassant la portée du programme proposé et de l’étude d’impact détaillée
- Échéancier et prochaines étapes
Populations de caribous en danger imminent
Les populations de caribous du parc national Jasper ont considérablement diminué au cours des 50 dernières années, et sont tombées à un nombre très bas. D’après les données probantes, si Parcs Canada ne fait rien pour intervenir, les populations de la vallée Tonquin et de la Brazeau, dans le parc, disparaîtront (extinction locale). La population de la Maligne est déjà considérée comme disparue, car aucun animal n’a été observé depuis 2018.
Le caribou des montagnes du Sud est l’une des six espèces prioritaires qui, selon le gouvernement du Canada, doivent faire l’objet de mesures de conservation. Ce statut prioritaire est fondé sur les valeurs écologiques, sociales et culturelles de l’espèce pour les Canadiens, et sur le fait que son rétablissement pourrait grandement contribuer à la survie d’autres espèces en péril ainsi qu’à la biodiversité globale des écosystèmes qu’elle habite.
Parcs Canada a élaboré une proposition visant à empêcher la disparition de la population locale du parc national Jasper du caribou des montagnes du Sud ainsi qu’à repeupler des hardes viables. Cette proposition est le fruit d’années de collecte d’information, d’observation et de recherche scientifique. À l’heure actuelle, bon nombre des menaces qui pèsent sur le caribou dans le parc Jasper sont atténuées, et les conditions sont favorables au rétablissement de plus grandes populations de cet animal. Le repeuplement des hardes de caribous en déclin dans la population locale du parc national Jasper contribuera à assurer la pérennité de ces caribous, parmi les plus méridionaux du monde.
Parcs Canada a étudié en détail plusieurs solutions qui pourraient favoriser le rétablissement du caribou. En se fondant sur la recherche et sur un examen scientifique externe des données probantes liées au recours à l’élevage à des fins de conservation, Parcs Canada est convaincu qu’un programme d’élevage à des fins de conservation et d’augmentation est réalisable, et qu’il s’agit de la solution qui a le plus de chances de réussir.
La meilleure solution pour reconstituer les populations locales des parcs nationaux Jasper et Banff
La conservation du caribou est une question très médiatisée au Canada, qui touche de nombreuses administrations et suscite une grande attention du public. L’élevage à des fins de conservation du caribou à l’échelle proposée par Parcs Canada est également une nouvelle approche en Amérique du Nord. Pour ces raisons, Parcs Canada s’est engagé à offrir de multiples occasions de participation et de discussion au sujet du programme proposé afin de s’assurer que la proposition et l’étude d’impact détaillée soient fondées sur les meilleures connaissances et informations disponibles. La consultation est essentielle pour mieux comprendre les effets négatifs que pourrait avoir ce programme et pour éliminer ou atténuer ces effets, dans la mesure du possible.
Le présent document contient les commentaires reçus par Parcs Canada lors des consultations officielles et résume comment ces commentaires ont été utilisés pour parfaire la proposition et l’étude d’impact détaillée. Il se veut un sommaire des idées et des commentaires reçus lors de la consultation. On n’y trouve pas les commentaires précis, mais ceux-ci ont tous été consignés et pris en compte par Parcs Canada lors de l’examen de la proposition et de l’étude d’impact détaillée.
Consultation terminée, étude d’impact détaillée achevée
Les questions, préoccupations et recommandations mentionnées lors des consultations ont été résumées, analysées et utilisées aux fins d’examen du programme d’élevage à des fins de conservation proposé et de l’ébauche de l’étude d’impact détaillée. Combinés aux recherches et aux analyses antérieures, la proposition examinée et l’étude d’impact détaillée serviront de fondement à la décision de Parcs Canada quant à la mise en œuvre du programme d’élevage à des fins de conservation proposé pour reconstituer les populations de caribous dans le parc national Jasper.
Parcs Canada remercie sincèrement tous ceux et celles qui ont fait part de leurs commentaires sur le programme d’élevage à des fins de conservation proposé et sur l’ébauche de l’étude d’impact détaillée. Votre contribution a permis de parfaire et de renforcer la proposition et l’étude d’impact détaillée.
Bien que les consultations officielles sur le programme d’élevage aux fins de conservation proposé et l’étude d’impact détaillée aient pris fin, Parcs Canada continuera de collaborer avec les partenaires autochtones et gouvernementaux, les intervenants et le public concernant le rétablissement du caribou dans le parc national Jasper.
Aperçu de la consultation
Avant le lancement des consultations officielles en 2022, Parcs Canada a communiqué avec des partenaires autochtones, des intervenants et le public sur un éventail d’aspects concernant la conservation et le rétablissement du caribou. Les activités de mobilisation préliminaires suivantes ont été prises en compte lors de l’élaboration initiale de la proposition de programme d’élevage à des fins de conservation :
- consultation des Autochtones, des intervenants et du public sur le Programme de rétablissement du caribou des bois (2014), menée par Environnement Canada entre 2011 et 2014;
- consultation des Autochtones, des intervenants et du public sur le Plan d’action visant des espèces multiples dans le parc national Jasper (2017), en 2017;
- activités de consultation des partenaires autochtones sur le programme d’élevage à des fins de conservation proposé en 2019, y compris l’information écrite, la visite du site et la participation à l’évaluation des impacts du site du centre d’élevage proposé sur les ressources archéologiques;
- facilitation par l’organisme Foundations of Success, en janvier 2021, d’un examen indépendant du programme d’élevage à des fins de conservation proposé par un groupe d’experts internationaux, les gouvernements de l’Alberta et de la Colombie-Britannique, un partenaire autochtone et le personnel de Parcs Canada;
- consultation des Autochtones, des intervenants et du public sur l’ébauche du plan directeur du parc national Jasper au printemps et à l’été 2021. Le plan comprenait une orientation stratégique et des objectifs pour le rétablissement du caribou dans le parc.
Version textuelle
- 2005 – 2021 : Recherche et développement
- Parcs Canada a réalisé des recherches sur les causes du déclin des populations de caribous dans le parc national Jasper ainsi que cerné et atténué les menaces auxquelles sont exposés les caribous. L’Agence a recherché et évalué la faisabilité d’une stratégie d’élevage de conservation visant à soutenir le rétablissement du caribou dans le parc et a mobilisé des partenaires autochtones et gouvernementaux, d’autres experts ainsi que des intervenants clés pour discuter d’une stratégie d’élevage de conservation.
- Janvier 2021 : Examen scientifique
- Parcs Canada a organisé un examen exhaustif et indépendant de l’approche proposée par un groupe de spécialistes de l’écologie du caribou et de l’élevage de conservation. Les résultats de cet examen ont démontré un appui scientifique à une stratégie d’élevage de conservation et d’augmentation dans le parc national Jasper.
- 2021 – 2022 : Étape de la planification
- En août 2021, le gouvernement du Canada s’est engagé à financer les initiatives de conservation du caribou dans le parc. Grâce à ce financement, Parcs Canada est allé de l’avant avec l’élaboration d’une conception détaillée pour une installation et le début d’un processus d’évaluation d’impact détaillé pour un éventuel programme d’élevage de conservation.
- 2022 : Étude d’impact détaillée et consultations
- D’avril à septembre 2022, Parcs Canada a consulté des partenaires autochtones, des intervenants et le public sur le programme proposé d’élevage de conservation. La proposition de projet ainsi que la portée et l’ébauche d’une évaluation d’impact détaillée ont été publiées aux fins d’examen et de commentaires de partenaires autochtones et gouvernementaux, d’intervenants et du public.
Depuis un certain nombre d’années, Parcs Canada travaille également en étroite collaboration avec ses partenaires d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC), du gouvernement de l’Alberta (Alberta) et du gouvernement de la Colombie-Britannique (Colombie-Britannique) à l’étude de la possibilité d’un programme d’élevage du caribou à des fins de conservation comme stratégie de rétablissement de la population locale des parcs Jasper et Banff. Ces administrations partenaires ont fourni des informations et des idées précieuses qui ont eu une incidence sur les premières versions de la proposition de projet.
Au printemps et à l’été 2022, Parcs Canada a mené des consultations officielles sur la proposition d’élevage à des fins de conservation, sur la portée de l’étude d’impact détaillée et sur l’ébauche de l’étude d’impact détaillée. Les partenaires autochtones, les intervenants et le public ont été invités à se renseigner sur le programme proposé et à communiquer leurs commentaires lors de réunions (virtuelles et en personne), par écrit, en ligne et par l’intermédiaire du Registre canadien d’évaluation d’impact.
Comme le montre la figure 1, Parcs Canada a organisé plusieurs séances de consultation différentes et a reçu un grand nombre de commentaires sur la proposition et sur l’ébauche de l’étude d’impact détaillée. Tous les commentaires reçus ont été analysés et utilisés pour parfaire et renforcer la proposition et l’étude d’impact détaillée. Qu’une idée ait été exprimée une fois ou à maintes reprises, Parcs Canada les a examinées une par une avec attention.
Version textuelle
Plus de 95 % des personnes qui ont exprimé une opinion soutenaient fermement ou conditionnellement la proposition.
La grande majorité des partenaires autochtones, des intervenants et des membres du public qui ont fourni des commentaires sur la proposition d’élevage à des fins de conservation du caribou y étaient favorables. Sur les quelque 65 personnes et organismes qui ont explicitement exprimé leur opinion sur la proposition, près de 90 % étaient favorables. Si l’on inclut les 324 personnes qui ont envoyé des lettres de campagne identiques précisant un soutien prudent à la proposition, le nombre de personnes ayant indiqué un certain niveau de soutien au programme est d’environ 98 %. Seuls six membres du public ont explicitement exprimé leur opposition à la proposition, déclarant que le projet ne constituait pas une utilisation judicieuse des fonds, que la survie du caribou devait suivre son cours naturel, sans aucune intervention, et que les fonds devraient plutôt être affectés aux biens du parc. De nombreux répondants n’ont pas explicitement exprimé leur soutien ou leur opposition à la proposition, mais ont plutôt soulevé des questions ou des préoccupations et, dans certains cas, proposé des recommandations pour répondre à leurs préoccupations.
Bien que les partenaires autochtones, les administrations partenaires, les intervenants et le public aient exprimé des points de vue et des préoccupations différents au sujet de la proposition, plusieurs préoccupations étaient communes à tous (figure 2). Parcs Canada est d’accord avec bon nombre des préoccupations soulevées. Celles-ci ont contribué à façonner la conception du programme et ont conduit à des modifications de l’étude d’impact détaillée pour en tenir compte.
Une collaboration et une mobilisation continues sont essentielles au succès du rétablissement du caribou dans le parc national Jasper et au programme, s’il est mis en œuvre.
Version textuelle
Consultation des partenaires autochtones
"Le caribou, comme le bison, est un cadeau. Nous voulons voir le caribou revenir dans le paysage."
Parcs Canada a des obligations précises quant à la tenue de consultations véritables avec ses partenaires autochtones sur tout projet susceptible d’avoir un impact négatif sur les intérêts et les droits des Autochtones. De plus, la consultation des Autochtones montre le respect qu’a Parcs Canada pour les peuples autochtones et l’engagement du gouvernement du Canada à renouveler sa relation avec ces derniers en respectant les principes de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et désormais reconnus par la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
En reconnaissance du rôle essentiel que jouent les peuples autochtones dans la protection des ressources naturelles et culturelles, toutes les études d’impact détaillée passent par la consultation et la mobilisation des Autochtones. C’est nécessaire pour faciliter l’évaluation du programme proposé sur les droits et les valeurs des Autochtones d’une manière qui favorise la réconciliation et renforce la compréhension de tous les éléments et valeurs environnementaux concernés.
"Nous parlons de réconciliation économique, mais il faut un projet comme celui-ci pour la mettre en œuvre."
Parcs Canada travaille avec plus de 25 communautés de Premières Nations et de Métis partenaires qui entretiennent des liens historiques avec les terres composant aujourd’hui le parc national Jasper. Un large éventail de méthodes a été utilisé pour consulter les partenaires autochtones au printemps et à l’été 2022, notamment la communication d’informations écrites et l’organisation d’une série de réunions virtuelles et en personne. Quatorze groupes partenaires autochtones ont participé à diverses séances de consultation et ont fourni des commentaires réfléchis sur la proposition et l’ébauche de l’étude d’impact détaillée.
Tout au long des consultations de 2022, les partenaires autochtones ont exprimé leur soutien au programme d’élevage à des fins de conservation proposé. Malgré ce soutien, ils ont également exprimé certaines préoccupations et ont offert des commentaires détaillés pour renforcer la proposition et l’étude d’impact détaillée. Ces commentaires et la réponse de Parcs Canada à ceux-ci sont résumés dans le tableau 1.
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Tableau 1 Résumé des commentaires fournis par les partenaires autochtones lors des consultations de 2022
Effets possibles sur les populations sources Les partenaires autochtones sont préoccupés par les effets possibles sur les populations sources. Ils soutiennent la proposition, à condition que les populations situées à l’extérieur du parc national Jasper ne soient pas mises en danger par le déplacement de caribous sauvages vers le centre d’élevage. Considérations de Parcs Canada Parcs Canada est d’accord avec cette préoccupation et travaillera en étroite collaboration avec les partenaires autochtones, les administrations partenaires et d’autres experts pour s’assurer que la capture de caribous n’ait pas d’effets sur la viabilité à long terme de la population source. Effets possibles sur les caribous pendant la capture Les partenaires autochtones sont préoccupés par les effets possibles de la capture sur le caribou, notamment la myopathie de capture, des blessures ou la mort. Considérations de Parcs Canada La myopathie de capture ou la mortalité liée à la capture et au transport constituent toujours un risque. Les connaissances acquises au cours des dernières décennies pour la pose de colliers aux caribous à des fins de surveillance, la relocalisation et les enclos de maternité ont montré que le taux de mortalité est très faible, soit moins de 1 %. Parcs Canada est convaincu que ce faible niveau de risque peut être atténué si l’on suit des protocoles de capture stricts et fait appel à du personnel expérimenté. État sauvage des caribous élevés en captivité Les partenaires autochtones veulent s’assurer que les caribous du centre d’élevage resteront à l’état sauvage afin qu’ils puissent survivre et se réintégrer aux populations sauvages une fois remis en liberté. Considérations de Parcs Canada Parcs Canada a l’intention d’intervenir le moins possible auprès des caribous d’un an afin de s’assurer que les animaux qui seront remis en liberté pourront réintégrer la nature avec succès. On surveillera les caribous remis en liberté et adaptera les protocoles du centre au besoin. Parcs Canada a par ailleurs tiré de l’information d’autres projets sur le caribou et continuera de le faire. Santé et bien-être des caribous au centre d’élevage Les partenaires autochtones sont préoccupés par la santé et le bien-être des caribous au centre d’élevage, notamment en ce qui a trait au nombre d’animaux et à ce qu’ils mangeront. Ils ont fait remarquer que des caribous devront être capturés d’autres populations pour former la population d’élevage et que Parcs Canada a l’obligation d’être prudent avec ces animaux.
Un partenaire recommande à Parcs Canada d’envisager un programme de collecte de lichens par des partenaires autochtones, semblable à celui du Zoo de Calgary, auquel il participe.Considérations de Parcs Canada Parcs Canada convient qu’il aura la responsabilité importante de prendre soin des caribous au centre d’élevage. La santé et le bien-être des animaux sont une priorité essentielle du projet.
Parcs Canada a discuté des protocoles pour le centre d’élevage, y compris le nombre d’animaux, la conception des installations ainsi que l’alimentation et les soins des bêtes, avec des experts dans le domaine. La conception des installations et les protocoles propres au centre d’élevage de Jasper sont encore en cours d’élaboration et seront adaptés si nécessaire en fonction des recherches et du suivi. Le bien-être des caribous du centre est une priorité essentielle.
Parcs Canada continuera de faire participer les partenaires autochtones à des occasions de partenariat dans le cadre du programme.Adaptation à la vie en liberté des caribous élevés en captivité Les partenaires autochtones s’inquiètent de la capacité de caribous élevés en captivité à survivre dans la nature et à être acceptés au sein des populations sauvages, surtout si les caribous sont remis en liberté sans leur mère. Considérations de Parcs Canada D’autres projets de relocalisation ont montré que les nouveaux animaux sont rapidement acceptés au sein des populations existantes. Parcs Canada surveillera les caribous remis en liberté et adaptera les processus si nécessaire.
Parcs Canada voudra conserver les femelles pour la reproduction au centre, de sorte que les mères ne seront pas remises en liberté avec les faons. Tous les caribous ne s’accommodent pas bien de la captivité. Dans certaines situations, des caribous adultes pourraient être remis en liberté avec les faons et jouer le rôle de « tantes ». Les caribous remis en liberté seront surveillés, et les protocoles et procédures pourront être adaptés si nécessaire.Effets possibles des humains sur les caribous nouvellement remis en liberté. Les partenaires autochtones s’inquiètent de l’effet que pourraient avoir les humains sur les caribous nouvellement remis en liberté. Ils ont fait remarquer que Parcs Canada doit trouver un équilibre entre deux intérêts concurrents, soit des populations de caribous viables et la fréquentation des parcs. Les partenaires autochtones souhaitent participer à des activités d’éducation et de sensibilisation pour aider les visiteurs à comprendre les liens entre les Autochtones et le caribou, et les raisons pour lesquelles il ne convient pas de permettre la fréquentation de certains secteurs du parc. Considérations de Parcs Canada Parcs Canada surveillera les caribous remis en liberté et pourra, au besoin, adapter les protocoles afin de réduire les répercussions de l'activité humaine sur les caribous nouvellement libérés.
Parcs Canada continuera de travailler avec les partenaires autochtones pour élaborer des possibilités de partenariat, y compris des possibilités d’éducation et de sensibilisation.Contrôle des prédateurs Les partenaires autochtones s’inquiètent de savoir s’il sera nécessaire de contrôler les prédateurs à l’avenir. Ils reconnaissent l’effet dévastateur que les prédateurs peuvent avoir sur de petites populations de caribous. Considérations de Parcs Canada À l’heure actuelle, le nombre de loups dans le parc national Jasper est faible : il se situe à un niveau qui favorise le rétablissement des caribous. Parcs Canada continuera de surveiller les populations de loups dans le parc. Si leur taille augmente, Parcs Canada analysera les solutions possibles pour s’assurer que le rétablissement du caribou n’est pas mis en péril. Nous utiliserons un contrôle des prédateurs ciblé et précis, si nécessaire (relocalisation ou retrait de prédateurs donnés). Échéance du programme Les partenaires autochtones sont préoccupés par le fait que le programme d’élevage à des fins de conservation proposé n’avance pas assez vite. Si nous attendons trop longtemps, les caribous auront disparu avant que nous puissions commencer le programme. Considérations de Parcs Canada Parcs Canada convient que le temps est un facteur essentiel, mais il faut aussi trouver un équilibre entre la nécessité d’agir rapidement et celle de s’assurer que le projet est réalisé de la bonne façon et ne met pas en danger le caribou. Collaboration avec les Autochtones Les partenaires autochtones ont affirmé avec force qu’ils devaient être partenaires de Parcs Canada dans le rétablissement du caribou. Ils souhaitent bénéficier d’occasions de passation de marchés pendant la construction du centre d’élevage et d’occasions d’emploi et de partenariat pendant la mise en œuvre du projet. Les occasions précises qu’ils ont suggérées comprennent la collecte de lichens, les programmes d’éducation et de sensibilisation ainsi que la surveillance ou les gardiens autochtones pour protéger les caribous lorsque ceux-ci sont remis en liberté. Ils ont également demandé à faire partie d’un comité consultatif ou directeur chargé de superviser la mise en œuvre et le fonctionnement du programme. Considérations de Parcs Canada Parcs Canada a ajouté les commentaires des partenaires autochtones dans un Plan des avantages pour les Autochtones dans le cadre du processus de passation de marchés pour la construction du centre d’élevage, si le projet est approuvé.
Si l’on décide de mener à bien le projet, Parcs Canada continuera de consulter ses partenaires autochtones sur les possibilités d’emploi et de partenariat à l’étape de l’exploitation. Parcs Canada prévoit d’inviter des représentants des partenaires autochtones à siéger à un comité consultatif.Connaissances, cérémonies et culture propres aux Autochtones Les partenaires autochtones ont exprimé l’importance des connaissances traditionnelles, des cérémonies et de la culture dans le cadre du programme et du rétablissement du caribou. Ils ont demandé que des cérémonies soient organisées lors d’étapes et d’événements importants, et ont suggéré des possibilités de mise en commun des connaissances entre les communautés autochtones partenaires, les jeunes autochtones et le personnel de Parcs Canada. Considérations de Parcs Canada Parcs Canada s’engage à allier le savoir autochtone à la science occidentale pour orienter ce programme s’il est mis en œuvre. Nous continuerons à travailler avec les partenaires autochtones pour soutenir et faciliter les cérémonies et la mise en commun des connaissances. Effet possible du changement climatique Les partenaires autochtones s’inquiètent de l’effet possible des changements climatiques sur le caribou et son habitat, comme les changements potentiels de l’abondance et de la répartition des lichens. Considérations de Parcs Canada L’effet des changements climatiques est l’une des plus grandes menaces pour les espèces en péril dans le parc national Jasper. Même si les scientifiques essaient de prédire ces effets, nous ne pouvons prévoir dans le détail comment les espèces s’adapteront ni les effets de ces changements sur les écosystèmes. Parcs Canada collabore avec les Autochtones et des universitaires pour effectuer d’importantes recherches au sein des aires protégées. Ces études contribueront à notre compréhension des effets actuels et éventuels des changements climatiques.
"Nous voulons que les jeunes de notre communauté voient des caribous à l’avenir."
"Les choses doivent aller plus vite dans le parc national Jasper. Avec les changements climatiques, les choses évoluent rapidement. Nous souhaitons la présence des caribous dans le parc national Jasper. […] Nous voulons jouer un rôle dans leur rétablissement."
"Nous sommes très préoccupés par la population de la Brazeau, mais si l’augmentation de cette population est le seul moyen de la sauver, alors nous sommes d’accord pour la capturer."
"Parcs Canada doit trouver un équilibre entre deux intérêts concurrents : des populations de caribous viables et la fréquentation des parcs. Ces objectifs ne sont pas mutuellement exclusifs. Les gens veulent voir des animaux. Cependant, Parcs Canada peut transformer l’expérience pour en faire plus qu’une simple visite. Les gens devraient comprendre pourquoi certaines zones sont interdites aux visiteurs et comprendre les liens entre les Autochtones et le caribou. Il s’agit d’activités auxquelles peuvent participer les partenaires autochtones."
Consultation des intervenants
Bon nombre de ces groupes reconnaissent que la dernière chance de rétablir la population locale de caribous des parcs Jasper et Banff passera par une approche intensive.
Il est essentiel de mener une consultation véritable pour bien comprendre les effets négatifs potentiels du projet proposé sur les intérêts des intervenants. Les perspectives offertes par ces derniers lors de la consultation peuvent conduire à un processus d’évaluation plus efficace et contribuer au projet proposé en ajoutant des idées et des valeurs importantes.
Un large éventail de méthodes a été utilisé pour consulter les intervenants au printemps et à l’été 2022, notamment la communication d’information écrite et l’organisation d’une série de réunions virtuelles. Dix organismes intervenants ont fourni des commentaires détaillés sur la proposition et sur l’ébauche de l’étude d’impact détaillée.
Les groupes intervenants ont soutenu le programme proposé. Bon nombre de ces groupes reconnaissent que la dernière chance de rétablir la population locale de caribous des parcs Jasper et Banff passera par une approche intensive.
Les intervenants ont exprimé certaines préoccupations et offert des commentaires détaillés pour renforcer la proposition et l’ébauche de l’étude d’impact détaillée. Ces commentaires et la réponse de Parcs Canada sont résumés dans le tableau 2.
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Tableau 2 Résumé des commentaires fournis par les intervenants lors des consultations en 2022
Effets possibles sur les populations sources Les intervenants s’inquiètent des effets possibles sur les populations sources, d’autant plus que de nombreuses populations sources potentielles sont également très petites et sont aux prises avec des problèmes de destruction de l’habitat.
Les intervenants ont également exprimé des inquiétudes quant à la relocalisation de la totalité de la population de la Brazeau vers le centre d’élevage, car cette population perdrait alors sa connaissance du territoire de la Brazeau. Ils ont recommandé qu’un système de géolocalisation soit installé sur les animaux capturés de la Brazeau au centre d’élevage et que ceux-ci fassent partie des populations relocalisées lorsque les animaux seront remis en liberté dans le territoire de la Brazeau. Les intervenants ont recommandé que Parcs Canada communique des messages cohérents sur les plans de réoccupation et protège bien l’habitat pour que les caribous puissent y retourner.
Les intervenants ont exprimé des inquiétudes quant au transfert de caribous de la population de la vallée Tonquin vers le centre d’élevage. Ils ont recommandé que le plus grand nombre possible de caribous sauvages de la vallée Tonquin continuent d’occuper leur aire de répartition afin d’augmenter les chances de survie des jeunes d’un an élevés en captivité lorsqu’ils seront remis en liberté dans ce secteur.Considérations de Parcs Canada La priorité de Parcs Canada consiste à veiller à ne pas nuire à la viabilité à long terme de toute population source possible. Nous continuons à travailler avec nos partenaires provinciaux et fédéraux, ainsi qu’avec d’autres experts, pour établir ces populations sources.
Parcs Canada a l’intention de déplacer toute la population restante de la Brazeau dans l’installation d’élevage afin de préserver la génétique et le comportement de cette population étant donné ses chances de survie précaires à long terme. Parcs Canada surveillera les animaux de la Bazeau et envisagera fortement la possibilité de les réintroduire dans l’aire de répartition de la harde afin d’y rétablir la population.
À l’heure actuelle, Parcs Canada envisage de capturer et de transférer quelques caribous de la population de la vallée Tonquin afin de préserver la génétique locale. Tout caribou retiré de la vallée Tonquin ne devrait pas mettre en danger cette population, car l’augmentation de la population sera probablement meilleure si des animaux élevés en captivité sont remis en liberté dans une population existante.Garder les caribous élevés en captivité à l’état sauvage Les intervenants sont préoccupés par le fait de garder sauvages les caribous du centre d’élevage afin d’améliorer leurs chances de réintégrer avec succès la nature lorsqu’ils seront remis en liberté. Ils ont recommandé que les caribous élevés en captivité soient gardés principalement dans des enclos extérieurs qui imitent autant que possible la nature, en nombre relativement faible, et qu’ils aient un minimum de contacts avec les humains. La SNAP a aussi recommandé que les caribous du centre d’élevage soient nourris d’aliments récoltés localement, dans la mesure du possible. Considérations de Parcs Canada Parcs Canada est d’accord avec cette préoccupation. Des protocoles pour la manipulation des animaux et la conception du site sont en cours d’élaboration avec des experts pour tenter de limiter les contacts entre les caribous et les humains. Santé et bien-être des caribous au centre d’élevage Les intervenants sont préoccupés par la santé et le bien-être des caribous élevés en captivité. Les préoccupations concernaient le nombre de caribous par centre d’élevage, la façon dont les caribous s’adapteront à la vie en captivité, l’utilisation d’individus comme reproducteurs répétitifs et le risque de transmission de maladies.
Les intervenants ont recommandé de collaborer avec des partenaires autochtones et des écologistes comportementaux, de relâcher dans leur population sauvage les caribous qui ne s’adaptent pas à la vie en captivité et de fixer une limite maximale au nombre d’années du séjour des femelles au centre d’élevage.Considérations de Parcs Canada Parcs Canada continuera de consulter des experts afin d’élaborer des protocoles adaptés en matière de manipulation et de nombre de caribous. On a également travaillé à d’autres projets similaires, comme les projets d’enclos de maternité (p. ex., harde de Nakusp, mont Revelstoke, Klinse-za), pour apprendre de leurs expériences. Parcs Canada accorde la priorité à la santé et au bien-être de la population reproductrice ainsi que des caribous élevés en captivité et remis en liberté dans la nature.
Parcs Canada prévoit de remettre en liberté les caribous qui ne s’adaptent pas à la vie en captivité et envisagera également de remettre en liberté les animaux dans la nature après un certain temps passé à l’installation d’élevage.
Parcs Canada surveillera la santé des caribous dans l’installation et rédige actuellement des protocoles pour prévenir et réduire la transmission des maladies.
Parcs Canada collaborera avec les partenaires autochtones à la mise en œuvre de ce programme, le cas échéant. Le plan de science et de surveillance prendra en compte l’écologie comportementale.Fin du programme Certains intervenants sont convaincus que le programme d’élevage à des fins de conservation doit être assorti d’une date de fin et d’une stratégie de mise hors service. Considérations de Parcs Canada Il s’agit d’un programme à long terme, mais temporaire. Un centre d’élevage serait construit, mais un plan sera élaboré pour sa mise hors service ainsi que pour la remise du site à l’état naturel.
Le programme sera évalué périodiquement par rapport aux principaux jalons, par exemple après la mise en liberté de quelques caribous dans une harde sauvage, une fois que la population de la vallée Tonquin aura atteint 200 bêtes ou une fois que la population de la harde de la Brazeau ou de la Maligne aura atteint une taille lui permettant d’assurer sa survie.Effets possibles de la présence des visiteurs sur le caribou et son habitat Certains intervenants sont préoccupés par les répercussions de la présence des visiteurs sur le caribou et son habitat dans le parc national Jasper. Leurs recommandations sont les suivantes : surveiller l’utilisation humaine dans les aires de répartition du caribou, en particulier lorsque les populations augmentent; envisager des limites permanentes à la fréquentation dans les aires de répartition du caribou; intégrer les modèles d’utilisation de l’habitat du caribou à la fréquentation afin de définir un seuil de fréquentation fondé sur des preuves, au-delà duquel les caribous sont touchés négativement. Considérations de Parcs Canada Parcs Canada a travaillé à la protection de l’habitat du caribou et continuera de le faire, comme l’exigent la Loi sur les parcs nationaux du Canada et la Loi sur les espèces en péril.
Parcs Canada continuera également d’adopter d’autres mesures de rétablissement du caribou afin de réduire au minimum les répercussions de la fréquentation du parc sur l’animal et son habitat, notamment la fermeture des aires de répartition occupées par le caribou en hiver. Nous utiliserons les meilleures informations disponibles pour éclairer les mesures de rétablissement du caribou, et nous nous associerons aux projets de recherche pertinents dans la mesure du possible.Protection de l’habitat du caribou Certains intervenants sont préoccupés par la sécurité de l’habitat du caribou dans le parc national Jasper. Ils ont fait remarquer que pour la survie à long terme de l’animal dans le parc, celui-ci a besoin d’un habitat sûr, intact et de haute qualité. Ils ont également mentionné qu’un programme réussi aidera les caribous à occuper à nouveau les secteurs qu’ils n’occupent plus, mais que pour cela, il faut maintenir en bon état les parcelles inoccupées de l’habitat du caribou. Considérations de Parcs Canada Parcs Canada reconnaît l’importance de la protection de l’habitat essentiel dans les parcs nationaux et sait que le caribou, sauvage ou réintroduit, ne peut prospérer sans ces protections. On continuera de protéger l’habitat du caribou dans les aires de répartition occupées et inoccupées, comme l’exigent la Loi sur les espèces en péril, la Loi sur les parcs nationaux du Canada et le Plan directeur du parc national Jasper de 2022. Approche en matière de communication Certains intervenants craignent que Parcs Canada ne communique pas suffisamment d’information sur les initiatives de rétablissement du caribou dans le parc national Jasper. Ils ont recommandé que l’on élabore, et offre aux utilisateurs du parc, des programmes d’éducation et de mobilisation afin d’accroître la compréhension et le soutien à long terme du programme d’élevage à des fins de conservation. Considérations de Parcs Canada Parcs Canada continuera d’offrir des programmes de sensibilisation et d’éducation, et d’en élaborer de nouveaux, pour expliquer à un plus grand nombre de visiteurs le programme d’élevage à des fins de conservation et le rétablissement du caribou dans le parc. Nous continuerons également à collaborer à ce programme avec les intervenants.
Les intervenants ont formulé plusieurs recommandations et demandes pour renforcer la proposition, notamment :
- élaborer un plan de mesures qui seront prises si les faons élevés en captivité commencent à s’acclimater au centre d’élevage
- intégrer les modèles d’utilisation de l’habitat du caribou aux données sur la fréquentation du parc afin d’établir un seuil de fréquentation, fondé sur des données probantes, au-delà duquel les caribous sont touchés négativement, et qui peut éclairer la gestion de l’accès dans l’habitat du caribou
- prendre des mesures pour réduire les pressions exercées par les activités récréatives sur le caribou et son habitat essentiel en sensibilisant la population aux répercussions des activités humaines sur le caribou et son habitat
- utiliser des messages cohérents sur l’intention de ramener le caribou dans les aires de répartition inoccupées et sur la nécessité d’y protéger l’habitat du caribou
- maintenir les communications ouvertes et faire participer les groupes de tourisme et de loisirs au rétablissement du caribou
"Un programme réussi aidera les caribous à occuper à nouveau les aires qu’ils n’occupent plus, notamment la Maligne. Pour y arriver, il faut maintenir l’habitat du caribou en bon état dans les secteurs inoccupés."
"Il sera difficile de trouver des caribous sources pour la première population dans l’installation d’élevage, en grande partie à cause de la situation semblable des caribous sur les terres provinciales voisines."
"Parcs Canada doit utiliser les meilleures données scientifiques disponibles et les connaissances traditionnelles pour établir les procédures de reproduction, d’élevage et de remise en liberté des caribous afin d’optimiser le bien-être des animaux élevés en captivité et les taux de survie dans la nature."
"Nous soutenons le programme d’élevage… Cependant, la survie dépend de bien plus qu’une installation d’élevage, qui est essentiellement une réponse d’urgence à court terme pour sauver une espèce en péril. Le caribou a besoin d’un habitat sûr et intact, et un tel programme d’élevage visant à soutenir la survie à long terme de l’espèce doit être soutenu en donnant la priorité à la protection de l’habitat."
"Ce projet est particulièrement bien placé pour montrer comment le savoir autochtone peut être associé à la science occidentale pour créer un programme global qui s’attaque à de multiples attributs du paysage et des espèces."
Consultation du public
Une consultation publique véritable est une étape importante d’un processus d’évaluation efficace, ouvert et transparent. La vision et les valeurs du public ont contribué à la proposition en permettant de dresser un tableau plus complet.
Parcs Canada a organisé une séance virtuelle et une séance en personne afin de présenter des renseignements détaillés sur le programme proposé et de comprendre les questions et les préoccupations du public, de même que les mesures d’atténuation qu’il recommande. Une cinquantaine de personnes ont assisté à l’une de ces deux séances. En outre, à trois dates différentes, un kiosque d’information a été installé à l’ancienne caserne de pompiers de Jasper. Les citoyens qui s’y sont arrêtés ont reçu de l’information sur le caribou et le programme proposé, et ont été invités à faire des commentaires sur la proposition par courriel ou par l’entremise du site Web.
Une grande majorité des membres du public a exprimé son soutien au programme d’élevage à des fins de conservation proposé.
Le site Web du parc national Jasper a fourni des informations détaillées sur l’histoire et la situation actuelle du caribou des bois dans le parc, a rendu accessible la proposition complète, a fourni le lien vers l’ébauche de l’étude d’impact détaillée sur le site du Registre canadien d’évaluation d’impact et a invité les gens à faire leurs commentaires par l’entremise d’un formulaire de rétroaction, du site Web « Parlons parcs des montagnes » ou d’un courriel. Dans l’ensemble, Parcs Canada a reçu 41 réponses par formulaires, 10 messages sur le site Web « Parlons parcs des montagnes », 324 lettres de campagne identiques et 27 courriels. Une grande majorité de membres du public a exprimé son soutien au programme d’élevage à des fins de conservation proposé. Les commentaires obtenus et la réponse de Parcs Canada à ces commentaires sont résumés au tableau 3.
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Tableau 3 Résumé des commentaires du public lors des consultations en 2022
Effets possibles sur les populations sources On craint les effets possibles sur les populations sources, y compris la survie à long terme de ces populations et les effets sociaux possibles. Des préoccupations particulières ont été exprimées quant à l’utilisation des populations d’À la Pêche, de la Brazeau et de la vallée Tonquin comme populations sources possibles. Considérations de Parcs Canada La priorité de Parcs Canada est de veiller à ne pas nuire à la viabilité à long terme de toute population source possible. Nous continuons à travailler avec nos partenaires provinciaux et fédéraux, ainsi qu’avec d’autres experts, pour établir ces populations sources.
Parcs Canada a l’intention de déplacer toute la population restante de la Brazeau dans l’installation d’élevage afin de préserver la génétique et le comportement de cette population étant donné ses chances de survie précaires à long terme. Cette population est bien en dessous des niveaux de quasi-disparition et est exposée à une disparition imminente.
À l’heure actuelle, Parcs Canada envisage de capturer et de transférer quelques caribous de la population de la vallée Tonquin afin de préserver la génétique locale. Tout caribou retiré de la vallée Tonquin ne devrait pas mettre en danger cette population, car l’augmentation de la population sera probablement meilleure si des animaux élevés en captivité sont remis en liberté dans une population existante.
Des analyses plus poussées et la collaboration avec des experts et des partenaires éclaireront ces décisions.Diversité génétique dans la population de reproduction On craint que la population reproductrice du centre d’élevage proposé ne présente pas une diversité génétique suffisante pour la réussite à long terme des caribous élevés en captivité. Considérations de Parcs Canada Parcs Canada a l’intention de capturer, dans des populations sources, des individus convenables sur le plan génétique et comportemental, et uniquement dans des populations qui peuvent survivre à ces captures à long terme. Nous avons réalisé plusieurs analyses génomiques à petite échelle sur des populations sources afin d’aider à définir ces exigences. Grâce à ces travaux, nous avons une bonne connaissance de la diversité génétique du caribou, et nous puiserions dans plusieurs sources afin d’optimiser la diversité génétique au sein de la population élevée en captivité. La surveillance et l’appariement génétiques dans la population élevée en captivité seront importants, car nous nous efforçons de maintenir et d’optimiser la diversité génétique. Il sera également important d’introduire régulièrement de nouveaux mâles dans l’installation afin de maintenir cette diversité. Garder les caribous élevés en captivité à l’état sauvage On craint que les caribous du centre d’élevage s’habituent aux humains et ne soient pas en mesure de survivre dans la nature une fois remis en liberté. Considérations de Parcs Canada Parcs Canada convient que la manipulation des animaux dans l’installation devra être gérée avec attention. On a l’intention de garder les faons devant être remis en liberté dans les enclos les plus éloignés des bâtiments et de veiller à ce qu’ils aient le moins possible de contact avec les humains. La manipulation la plus importante des animaux ne concerne que les femelles reproductrices, afin de garantir leur santé et leur bien-être pendant qu’elles sont au centre. Santé et bien-être des caribous dans le centre d’élevage On craint pour la santé et le bien-être des caribous du centre d’élevage, notamment en ce qui concerne la transmission potentielle de maladies et le nombre de caribous qui y vivront. Considérations de Parcs Canada Parcs Canada accorde la priorité à la santé et le bien-être des caribous du centre d’élevage. Nous effectuons actuellement un contrôle de la santé des populations sources possibles, et nous prendrons des animaux provenant de secteurs exempts de maladies chroniques. Lors de leur arrivée dans l’installation, les animaux seront soumis à des tests de dépistage de différentes maladies et seront initialement placés en quarantaine. Des protocoles de contrôle des maladies seront adoptés pour éviter la propagation de maladies au sein de l’installation et aux populations sauvages. Remise en liberté des caribous élevés en captivité On craint pour la capacité des caribous élevés en captivité à s’adapter à la vie dans la nature : les caribous élevés dans une zone forestière pourraient ne pas s’adapter à un environnement plus alpin lorsqu’ils seront remis en liberté; les caribous élevés en captivité pourraient ne pas savoir comment survivre dans la nature, surtout s’ils ne sont pas accompagnés de leur mère; les caribous élevés en captivité ne seront peut-être pas acceptés par les populations sauvages. Considérations de Parcs Canada Plusieurs mesures seront prises pour tenter d’accroître les chances de survie à l’état sauvage des caribous élevés en captivité. Lorsqu’ils seront remis en liberté, ces animaux seront placés dans un enclos de remise en liberté progressif avec des caribous sauvage de la vallée Tonquin, dont ils pourront apprendre la survie. Les femelles seront remises en liberté juste avant le rut, afin qu’elles puissent s’intégrer aux harems. Il y aura aussi probablement de la neige au sol à haute altitude lorsque les femelles seront remises en liberté en septembre ou en octobre, ce qui contribuera à empêcher les prédateurs d’accéder aux caribous. De plus, les fermetures saisonnières hivernales dans l’habitat du caribou seront maintenues, le nombre de prédateurs est bas dans le parc national Jasper, et les caribous seront remis en liberté au cœur de leur aire de répartition, loin de l’endroit où se trouvent la plupart des prédateurs dans le parc. Les animaux seront surveillés après leur remise en liberté, et des mesures de protection supplémentaires pourront être mises en place pour les protéger au besoin. Contrôle des prédateurs On craint de devoir contrôler les prédateurs à l’avenir si une augmentation de la population de caribous entraîne une hausse de la population de loups dans le parc. Certains étaient favorables au contrôle des prédateurs et d’autres y étaient opposés. Considérations de Parcs Canada Parcs Canada ne s’attend pas à ce qu’une augmentation de la population de caribous entraîne une hausse marquée de la population de loups dans le parc. Par le passé, lorsque le parc national Jasper a connu une forte augmentation des populations de loups, plus d’un millier de wapitis étaient là pour soutenir cette augmentation. Deux cents caribous fourniront un peu de nourriture aux loups, mais ce n’est pas un nombre suffisamment élevé pour soutenir un accroissement réel des populations. De plus, si les populations de caribous sont suffisamment importantes, elles pourront résister à un certain niveau de prédation.
Parcs Canada continuera de surveiller les populations de prédateurs et de proies, et prendra les mesures nécessaires en cas de déséquilibre entre elles. Une stratégie de gestion des prédateurs sera élaborée, qui établira les seuils et les conditions dans lesquels des mesures ciblées et précises de gestion des prédateurs (relocalisation ou retrait) seront utilisées, le cas échéant, pour soutenir l’accroissement du nombre de caribous dans son aire de répartition de la vallée Tonquin.Effets sur l’accès des visiteurs On craint que le lieu proposé pour le centre d’élevage nuise à l’accès des visiteurs au secteur. D’autres membres du public ont exprimé leur inquiétude quant aux changements à long terme de l’accès à l’arrière-pays en hiver et en été dans les aires de répartition des caribous. Considérations de Parcs Canada Si ce projet se réalise, il n’y aura pas de fermeture importante ou à long terme du chemin coupe-feu Geraldine; cependant, l’accès public au chemin coupe-feu Geraldine, aux lacs Geraldine et à la vallée Fryatt sera touché à certains moments, et quelques changements seront faits à l’accès actuellement autorisé en hiver.
Il pourrait également y avoir des fermetures temporaires là où les jeunes caribous seront remis en liberté si le programme se poursuit.
Si le rétablissement de la population de la vallée Tonquin réussit, et si les caribous sont réintroduits dans des aires de répartition du caribou inoccupées (p. ex., aires de la Brazeau et de la Maligne), les fermetures saisonnières hivernales de l’habitat du caribou pourraient être rétablies dans ces secteurs.Échéanciers du programme On trouve que le programme n’avance pas assez vite. Il est primordial d’agir rapidement. Considérations de Parcs Canada Parcs Canada convient que le temps est un facteur essentiel, mais il doit aussi trouver un équilibre entre la nécessité d’agir rapidement et celle de s’assurer que le projet sera réalisé de la bonne façon et ne mettra pas en danger le caribou. Conséquences imprévues de l’accroissement des populations de caribous On craint que l’accroissement des populations de caribous dans le parc entraîne des conséquences imprévues, par exemple une hausse de la fréquentation de l’arrière-pays pour observer ces animaux (ce qui pourrait avoir un effet négatif), une concurrence accrue pour un nombre limité de ressources, et des répercussions sur les activités récréatives humaines dans le parc. Considérations de Parcs Canada Parcs Canada ne prévoit pas d’augmentation importante de l’utilisation de l’arrière-pays si ce programme est mis en œuvre en raison des mesures existantes qui régissent la fréquentation de la vallée Tonquin, comme le nombre fixe d’emplacements de camping, les permis de camping sauvage et les règlements sur l’accès à cheval et à vélo.
Par le passé, les populations de caribous dans le parc étaient beaucoup plus nombreuses qu’aujourd’hui. Parcs Canada prévoit qu’à mesure que les populations augmenteront, les caribous se déplaceront vers un habitat actuellement inoccupé. La qualité de l’habitat du caribou demeure élevée et reste protégée, et Parcs Canada croit que des populations plus nombreuses sont viables.
Aucune nouvelle fermeture à long terme relative à cette proposition n’est prévue. Il pourrait cependant y avoir des fermetures temporaires et à court terme, et les fermetures saisonnières pourraient être rétablies dans les aires de répartition du caribou actuellement inoccupées si celles-ci sont occupées à nouveau.Autres initiatives de rétablissement du caribou On craint que d’autres mesures de rétablissement du caribou doivent être prises en plus de l’élevage à des fins de conservation, y compris la protection et l’amélioration de l’habitat, l’établissement de limites en matière d’aménagements dans l’habitat du caribou, les restrictions saisonnières ou permanentes de l’accès à l’habitat du caribou, la détermination des causes originales du déclin des populations de caribous dans le parc et l’éducation du public sur les mesures de rétablissement du caribou. Considérations de Parcs Canada Parcs Canada convient que l’élevage à des fins de conservation n’est qu’un outil parmi d’autres pour le rétablissement de l’espèce. On continuera de mettre en œuvre les autres stratégies de rétablissement du caribou déjà en place, et on envisagera la mise en œuvre de mesures supplémentaires qui pourraient s’avérer nécessaires à l’avenir : protection de l’habitat du caribou, fermetures saisonnières, sensibilisation et éducation ainsi que surveillance et gestion de l’écosystème et de la faune. Intervention humaine pour le rétablissement du caribou Les membres du public ont exprimé à la fois leurs préoccupations envers l’intervention humaine et leur soutien pour la gestion des populations de caribous. Certains s’inquiètent du fait que le programme d’élevage à des fins de conservation proposé constitue une intervention importante nécessitant le soin et l’alimentation des animaux, et se demandent si l’on ne pourrait pas plutôt opter pour d’autres interventions moins intensives. Certains estiment que l’avenir du caribou devrait être déterminé par des facteurs naturels. D’autres, enfin, croient que l’intervention humaine est essentielle. Considérations de Parcs Canada Parcs Canada est responsable de la protection et du rétablissement des espèces en péril, dont le caribou. On reconnaît que le projet d’élevage à des fins de conservation proposé est un projet de gestion de la faune intensif. Compte tenu du déclin du caribou dans le parc national Jasper découle de mesures de gestion antérieures, cette occasion pourrait permettre de réparer les erreurs du passé en mettant à profit les données dont on dispose aujourd'hui. Nous avons envisagé et évalué d’autres stratégies possibles, mais la recherche montre que ces interventions ne sont pas susceptibles de réussir dans le contexte du parc national Jasper. Les données probantes montrent également que si Parcs Canada n’intervient pas, les populations de caribous finiront par disparaître localement. Effets possibles du changement climatique Les membres du public sont préoccupés par les effets possibles du changement climatique sur le rétablissement du caribou. Considérations de Parcs Canada L’effet des changements climatiques est l’une des plus grandes menaces pour les espèces en péril dans le parc national Jasper. Même si les scientifiques essaient de prédire ces effets, nous ne pouvons prévoir dans le détail comment les espèces s’adapteront ni les effets de ces changements sur les écosystèmes. Parcs Canada collabore avec les Autochtones et des universitaires pour effectuer d’importantes recherches au sein des aires protégées. Ces études contribueront à notre compréhension des effets actuels et éventuels des changements climatiques.
"Je ne crois pas que les Canadiens veuillent voir disparaître d’autres espèces. Le caribou est un animal très important dans tout le pays."
"J’aimerais voir le maintien de plusieurs populations résilientes de caribous dans les décennies à venir. Je crois que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que cela devienne une réalité."
"Ma seule préoccupation est que les caribous élevés en captivité n’auront peut-être pas la même peur des prédateurs que les caribous sauvages. Cela peut augmenter leur risque qu’ils soient tués."
"Il est faux de dire que nous devons laisser la nature suivre son cours, même si cela signifie qu’il faut envisager la disparition du caribou. Ce n’est pas correct, car l’humain a déjà perturbé la nature, même dans les parcs, en aménageant des routes, des sentiers, des installations de ski et d’autres perturbations. […] Il est important que les humains essaient de rétablir le caribou dans les habitats qu’ils ont perturbés."
"Ce n’est qu’une perte de temps et de ressources, et du stress supplémentaire pour les malheureux animaux dont le nombre a été réduit à néant et dont les derniers survivants auront été tourmentés pour rien au final."
"Je pense que Parcs Canada devrait laisser les caribous tels qu’ils sont à l’heure actuelle et ne pas mener de programme d’élevage à des fins de conservation. On ne sait pas encore comment le changement climatique touchera les caribous, mais il pourrait bien les faire migrer plus au nord, hors du parc national Jasper et dans des zones trop perturbées. Je crois qu’il y a trop de facteurs inconnus sur les raisons du déclin des populations de caribous en Amérique du Nord pour soutenir ce projet. S’ils disparaissent dans le parc national Jasper, qu’ils disparaissent."
Collaboration avec les administrations partenaires
ECCC, l’Alberta et la Colombie-Britannique ont fourni des informations et des idées précieuses sur le rétablissement du caribou au cours des dernières années. Ces idées ont été prises en compte lors de l’élaboration de la proposition de projet initiale, et des discussions sont en cours avec les administrations partenaires sur l’élevage à des fins de conservation et le rétablissement du caribou à l’échelle régionale. En juillet 2022, ces administrations partenaires ont reçu la proposition de projet et l’ébauche de l’étude d’impact détaillée, et ont été invitées à faire des commentaires et à soulever leurs préoccupations. Les trois administrations partenaires ont fourni des commentaires écrits.
Ces administrations ont relevé un certain nombre de préoccupations :
- Il faudra établir une communication, une collaboration et une coordination claires entre les administrations, en particulier pour la relocalisation possible de caribous de populations situées sur des terres provinciales vers le centre d’élevage proposé dans le parc national Jasper.
- Il pourrait y avoir des répercussions sur les populations sources; plus précisément, les administrations partenaires craignent que le retrait de caribous de populations gérées par les provinces ou relevant de plus d’une administration limite la capacité des provinces à maintenir et à rétablir ces populations de caribous des montagnes du Sud.
- Il ne leur paraît pas certain que les conditions écologiques actuelles du parc national Jasper permettront le rétablissement du caribou. Des préoccupations particulières ont été soulevées quant aux faibles taux de survie perçus du caribou dans le parc national Jasper, à la densité maximale de loups citée dans le Programme de rétablissement du caribou des bois (2014) et à la décision de Parcs Canada de ne pas envisager le contrôle des prédateurs dans le cadre du programme de rétablissement du caribou dans le parc national Jasper.
Les administrations partenaires ont recommandé l’élaboration d’une entente particulière et la mise en œuvre de comités consultatifs et techniques pour orienter les travaux en cours concernant la relocalisation possible de caribous des populations situées sur les terres provinciales vers le centre d’élevage proposé dans le parc national Jasper. Ils ont également recommandé une mise à jour des travaux de modélisation pour déterminer le nombre de caribous, et un échéancier pour le retrait des caribous des populations provinciales, de façon à ne pas mettre en péril la survie à long terme des populations sources.
Modifications de la proposition et de l’étude d’impact détaillée
Parcs Canada est d’accord avec bon nombre des préoccupations exprimées par les partenaires autochtones, les intervenants, le public et les administrations partenaires. Nous avons examiné les commentaires et les recommandations particulières exprimés. En fonction des commentaires fournis, Parcs Canada a apporté plusieurs modifications à la proposition de projet et à l’étude d’impact détaillée, notamment :
Parcs Canada continuera de travailler avec ses partenaires autochtones, ses administrations partenaires, les intervenants et le public pour collaborer au programme d’élevage à des fins de conservation et mettre celui-ci en œuvre, le cas échéant.
- renforcé la formulation de l’article 8.9 afin de refléter les commentaires reçus des partenaires autochtones, notamment en mentionnant l’élaboration d’un plan d’inclusion des Autochtones afin de garantir la mise en œuvre d’un processus adapté pour poursuivre la collaboration avec les partenaires autochtones;
- inclus un engagement à poursuivre la collaboration et la coopération avec les administrations partenaires, y compris l’élaboration d’ententes officielles adaptées, conformément à la Loi sur les espèces en péril;
- renforcé la formulation de l’étude d’impact détaillée pour préciser que Parcs Canada collaborera avec un groupe de travail autochtone qui fournira des conseils et une orientation sur l’interprétation et l’intégration du savoir autochtone au projet;
- renforcé la formulation de l’étude d’impact détaillée pour indiquer que Parcs Canada travaillera avec des partenaires autochtones provinciaux, fédéraux et locaux, ainsi qu’avec d’autres experts en conservation du caribou, afin d’éviter de mettre en péril la survie à long terme des populations sources, et pour reconnaître que des travaux supplémentaires sont nécessaires à cet égard;
- inclus un engagement à ne capturer des caribous sur des terres provinciales ou provenant d’une population partagée (p. ex. À la Pêche) qu’en vertu d’une entente entre Parcs Canada et la province;
- nommé les comités consultatifs et techniques externes qui pourraient être mis en place pour soutenir le projet d’élevage à des fins de conservation dans le parc national Jasper sur des aspects tels que le recensement des populations sources et la reproduction des animaux;
- renforcé la formulation de l’étude d’impact détaillée afin d’indiquer que Parcs Canada élaborera et mettra en œuvre des protocoles rigoureux en matière de santé et de reproduction;
- ajouté des détails pertinents aux articles 3 et 8.9 afin de refléter l’élaboration d’un ensemble d’avantages pour les Autochtones dans le cadre d’occasions de passation de marchés pour le projet;
- inclus dans l’article 8.9 l’engagement de collaborer avec les partenaires autochtones aux programmes de sensibilisation et d’éducation, à la mise en commun des connaissances, aux possibilités de récolte de plantes et à la collecte et au partage des bois de cerf;
- inclus l’engagement d’élaborer une stratégie de gestion des prédateurs qui établira des seuils et des conditions pour le recours à une gestion ciblée et localisée des prédateurs (p. ex., relocalisation ou retrait);
- ajouté, aux articles 2.4, 8.7 et 11, des détails pertinents sur le plan de science et de surveillance, ainsi que sur le groupe de travail autochtone et les comités techniques éventuels, qui permettront de remédier aux lacunes en matière de connaissances;
- mentionné, à l’article 11, les effets des changements climatiques et de l’utilisation humaine sur le caribou et son habitat parmi les lacunes en matière de connaissances qui seront comblées par le plan de science et de surveillance;
- fait référence au plan de science et de surveillance pour ce qui concerne la surveillance des populations de prédateurs et de proies, en précisant clairement que des mesures ciblées et précises de gestion des prédateurs (relocalisation ou retrait) seront mises en œuvre, si nécessaire;
- mis à jour la densité maximale de loups nécessaire pour favoriser le rétablissement du caribou et des références connexes en fonction des recommandations formulées.
Parcs Canada continuera de travailler avec les partenaires autochtones, les administrations partenaires, les intervenants et le public pour collaborer au programme et mettre celui-ci en œuvre, le cas échéant.
Commentaires dépassant la portée du programme proposé et de l’étude d’impact détaillée
Plusieurs préoccupations soulevées par les partenaires autochtones, les intervenants et le public dépassaient la portée du programme d’élevage à des fins de conservation lui-même, bien que ces préoccupations soient liées au rétablissement du caribou de façon plus générale. Ainsi, des participants ont fourni des commentaires et formulé des recommandations sur des plans opérationnels propres à l’élevage à des fins de conservation. Ces détails opérationnels n’ont pas été ajoutés dans la proposition ou l’étude d’impact détaillée, car ils ne seront examinés que si le programme est approuvé. Cependant, Parcs Canada a pris en note les commentaires et les recommandations, et en tiendra compte lorsque les plans opérationnels seront préparés.
D’autres commentaires et recommandations portaient sur la gestion de la fréquentation et les fermetures saisonnières, la sûreté de l’habitat du caribou à l’échelle régionale et le financement du programme proposé. Ces commentaires, et la réponse de Parcs Canada à ceux-ci, sont résumés dans le tableau 4.
Bien que cette rétroaction n’ait pas entraîné de changements à l’étude d’impact détaillée ni au programme proposé, Parcs Canada en tiendra compte dans le vaste contexte du rétablissement du caribou.
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Tableau 4 Commentaires de consultation qui ne relèvent pas de la proposition et de l’ébauche de l’étude d’impact détaillée
Gestion de la fréquentation et fermetures saisonnières Des membres du public ont exprimé leur accord et d’autres, leur désaccord pour la fermeture saisonnière de l’habitat occupé par les caribous.
Certains intervenants ont recommandé que Parcs Canada surveille la fréquentation dans l’habitat du caribou et intègre les tendances d’utilisation de l’habitat par le caribou aux données sur la fréquentation afin d’établir un seuil de fréquentation fondé sur des données probantes, au-delà duquel le caribou subit des effets néfastes. Certains ont également recommandé que Parcs Canada informe le public des raisons des fermetures saisonnières, du programme d’élevage à des fins de conservation et de la stratégie globale de rétablissement de l’unité de population locale des parcs Jasper et Banff, et non seulement de la population de la vallée Tonquin.Considérations de Parcs Canada Les fermetures saisonnières hivernales dans l’habitat occupé par le caribou soutiennent les initiatives de rétablissement de l’animal, mais ne sont pas directement liées à l’élevage à des fins de conservation. Ces fermetures saisonnières resteront en place que le programme d’élevage à des fins de conservation proposé soit mis en œuvre ou non afin de soutenir le rétablissement de l’unité de population locale des parcs Jasper et Banff. La fermeture hivernale de l’habitat occupé par le caribou a pour objectif de diminuer l’accès facilité aux caribous par les prédateurs.
Dans le parc national Jasper, le caribou et son habitat sont protégés en vertu de la Loi sur les parcs nationaux du Canada et de la Loi sur les espèces en péril. Bien que ces lois ne prescrivent pas de mesures de gestion précises à prendre, elles ordonnent à Parcs Canada de protéger et de rétablir les espèces en péril et leur habitat, ce qui comprend la réduction des menaces. Le Programme de rétablissement de la population des montagnes du Sud du caribou des bois au Canada relève, parmi les menaces pour l’espèce, l’accès facilité des prédateurs à l’habitat du caribou grâce aux petits sentiers créés lors des activités récréatives hivernales. Les fermetures saisonnières hivernales constituent une mesure efficace pour réduire cette menace.
Dans le parc national Jasper, l’expérience du visiteur sera gérée de manière à ne pas compromettre le rétablissement du caribou. Les priorités en matière de gestion du parc sont énoncées dans le Plan directeur du parc national Jasper de 2022. La gestion du parc et des opérations sont aussi régies par la Loi sur les parcs nationaux du Canada et un ensemble de lois, de règlements et de politiques.
Parcs Canada élaborera des programmes de sensibilisation et d’éducation pour aider à faire connaître le projet au public, y compris le rétablissement du caribou de façon plus générale pour l’unité de population locale des parcs Jasper et Banff (populations de Banff, de la Brazeau, de la Maligne et de la vallée Tonquin).Sûreté de l’habitat du caribou à l’échelle régionale et rétablissement du caribou à l’échelle du paysage Les intervenants et les membres du public ont aussi exprimé des préoccupations quant à la sûreté de l’habitat du caribou à l’échelle régionale (p. ex., à l’extérieur du parc national Jasper). Certains intervenants ont mentionné que la connectivité des terres fédérales et provinciales est importante pour la sûreté et le rétablissement du caribou.
Les participants ont recommandé que Parcs Canada travaille avec les provinces de l’Alberta et de la Colombie-Britannique pour améliorer la connectivité entre les paysages et la sûreté de l’habitat sur les terres provinciales environnantes. Certains ont recommandé de travailler avec les administrations voisines et les partenaires autochtones à un programme de rétablissement du caribou à l’échelle du paysage.Considérations de Parcs Canada Parcs Canada continuera de collaborer avec ses partenaires fédéraux et provinciaux pour soutenir la sûreté de l’habitat régional, comme le soulignent le Plan d’action visant des espèces multiples (2017) et le Plan directeur du parc national Jasper de 2022. Nous participerons à des projets de recherche pertinents dans la mesure du possible. Nous continuerons à faire des observations sur la planification provinciale de l’aire de répartition du caribou en Alberta et la planification de la population de caribous en Colombie-Britannique lorsqu’on nous y invitera. Financement du programme Plusieurs membres du public ont exprimé leur inquiétude quant au financement du programme proposé. Certains ont estimé que le financement pourrait être plus utile ailleurs, par exemple pour l’entretien des biens ou la sensibilisation et l’éducation. D’autres craignaient que le financement alloué soit insuffisant, que l’inflation augmente considérablement les coûts du projet ou qu’un changement de gouvernement entraîne une réduction des fonds. Considérations de Parcs Canada Le gouvernement du Canada s’est engagé à rétablir les espèces en péril, et le caribou des montagnes du Sud est l’une des six espèces prioritaires en matière de conservation. Parcs Canada accorde la priorité à la santé et le bien-être des caribous et le financement sera alloué et maintenu en conséquence.
L’élevage à des fins de conservation, en raison de l’infrastructure qui y est associée, est une solution coûteuse ; cependant, Parcs Canada estime qu’il s’agit de la meilleure option pour rétablir les populations de caribous dans le parc national Jasper. D’autres stratégies ont été étudiées, mais ces solutions de rechange sont peu susceptibles d'accroître les populations de caribous à Jasper. Parcs Canada est conscient des risques d’inflation et a constitué des fonds pour éventualité pour le programme, s’il est mis en œuvre. On s’attend à ce que les estimations actuelles des coûts du programme, en particulier pour la construction du centre d’élevage, augmentent en raison de la hausse rapide des coûts des matériaux, de l’inflation, de la pénurie de main-d’œuvre et des problèmes de chaîne d’approvisionnement.
Un financement est alloué à Parcs Canada pour les priorités de conservation, comme le rétablissement du caribou. Le financement alloué pour l’entretien des biens et des infrastructures suit un autre processus. Parcs Canada a investi considérablement dans ses biens au cours des dernières années; les investissements dans la conservation et dans les biens ne sont pas mutuellement exclusifs.Restrictions à long terme de l’accès à l’arrière-pays Certains membres du public craignent des changements à long terme de l’accès à l’arrière-pays en hiver et en été dans les aires de répartition du caribou; certains se sont même dits inquiets que la vallée Tonquin soit entièrement fermée au public. Ils ont exprimé des doutes quant à la déclaration de Parcs Canada selon laquelle aucune nouvelle fermeture à long terme n’était prévue compte tenu de la récente prolongation des fermetures hivernales dans la vallée Tonquin et de la Brazeau, et de la fermeture des pourvoiries de la vallée Tonquin. Considérations de Parcs Canada Parcs Canada affirme qu’aucune nouvelle fermeture à long terme n’est prévue relativement au programme d’élevage à des fins de conservation proposé. Il pourrait cependant y avoir des fermetures temporaires et à court terme. Ainsi, il pourrait y avoir des retards ou des fermetures temporaires pendant la construction de l’installation d’élevage pour des raisons de sécurité, ou des fermetures temporaires là où les jeunes caribous seront libérés. Si le rétablissement de la population de la vallée Tonquin réussit, et si les caribous sont réintroduits dans des aires de répartition qu’ils n’habitent pas à l’heure actuelle (p. ex., aires de la Brazeau et de la Maligne), des fermetures hivernales de l’habitat du caribou pourraient être rétablies à ces endroits, comme c’était le cas lorsque le caribou y vivait.
En octobre 2021, Parcs Canada a prolongé la durée des fermetures saisonnières dans l’habitat occupé par le caribou. Auparavant, les fermetures étaient en vigueur du 1er novembre au 15 février. En 2021, des fermetures saisonnières ont été mises en place du 1er novembre au 15 mai.
Les deux pourvoiries autorisées de la vallée Tonquin ont été touchées par ce changement, car les restrictions de l’accès ont réduit leur saison d’exploitation de dix semaines et les ont empêchées d’utiliser des motoneiges pour réapprovisionner les gîtes. Conscient de ces répercussions, Parcs Canada a amorcé des pourparlers avec les pourvoyeurs à l’automne 2021 afin de négocier des options leur permettant de poursuivre leurs activités du 16 mai au 31 octobre de chaque année ou de mettre fin à leur permis d’occupation avec indemnisation. En suivant les conseils d’un évaluateur agréé indépendant, Parcs Canada est parvenu à un accord avec les exploitants Tonquin Valley Adventures et Tonquin Valley Backcountry Lodge en 2022 pour racheter leur infrastructure et leurs biens fixes, et mettre fin à leur permis d’occupation.
La vallée Tonquin est ouverte aux activités récréatives de l’arrière-pays entre le 16 mai et le 31 octobre. L’hébergement pour la nuit peut être réservé dans l’un des sept terrains de camping de Parcs Canada dans la vallée Tonquin, à l’auberge Edith Cavell d’Hostelling International et au refuge Wates-Gibson du Club alpin du Canada pendant la saison estivale.
"L’aspect et la répercussion qui me préoccupent le plus sont la perte de la culture et de l’histoire du ski, des possibilités de ski récréatif et dans l’arrière-pays, ainsi que des pourvoiries de la vallée Tonquin, qui devraient également avoir leur place dans un parc national. La culture de la montagne, et en particulier celle du ski de montagne, est importante."
Échéancier et prochaines étapes
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