Archéologie dans un paysage brûlé : la nature donne et prend

Parc national des Lacs-Waterton

Le parc national des Lacs-Waterton fait partie d’un riche paysage culturel étroitement lié aux modes de vie autochtones remontant à des milliers d’années.

Lorsqu’ils pensent à Waterton, la plupart des gens pensent à la prairie et aux montagnes balayées par le vent et à la faune et aux fleurs abondantes qui créent un paysage incroyablement diversifié.

Peu de gens se rendent compte de l’envergure des riches données archéologique du parc national des Lacs-Waterton, qui remontent à plus de 10 000 ans.

Le feu de Kenow en 2017 a offert une occasion unique de recherche archéologique dans le parc en raison du dégagement de la couverture végétale et de la visibilité exceptionnelle de la surface des terres.

La visibilité issue d’un feu d’une telle intensité représente une occasion unique de consigner de nouveaux sites archéologiques et d’enrichir notre connaissance des sites déjà identifiés.

Os à la surface du sol brûlé
Une dispersion d’os visible sur une surface brûlée. Il serait difficile, même impossible, de voir de telles dispersions sous le couvert végétal habituel.
Repousse dans des parcelles de terre brûlée
La nouvelle végétation a mis au jour un vaste réseau d’anciens sentiers à travers le complexe Eskerine à la base de la crête Belleview (photo en direction de Vimy vers le sud).

Des travaux ont lieu dans les secteurs brûlés par le feu de Kenow dans le parc. Celui-ci s’étend sur environ 19 000 hectares de prairie et de zone subalpine et alpine.

Le feu de Kenow a entraîné une visibilité incroyable, mais menace les sites existants.

Certains sites exposés sont maintenant vulnérables à d’autres phénomènes naturels tels que glissements de terrain, précipitations extrêmes, avalanches et fonte des neiges rapide. S’ils sont trop perturbés, il deviendra difficile de rassembler les éléments pour raconter une histoire.

Les ressources archéologiques ne peuvent pas être reproduites ou remplacées en cas de perte, de dommage ou de destruction. Elles sont précieuses, car elles nous permettent d’établir un contact physique avec notre passé. Elles enrichissent notre connaissance de l’histoire. Il est important de ne pas oublier que les ressources archéologiques peuvent être protégées par la loi.

Durant les évaluations du parc après le feu, cinq archéologues examinent les zones brûlées pour détecter tout nouveau site, évaluer l’état des sites touchés par le feu et déterminer les risques potentiels aux sites connus dans l’environnement suivant le feu.

Ceci est la première étape d’un plan quinquennal d’étude de l’archéologie de Waterton visant à examiner de nouveau et élargir notre connaissance de l’utilisation de la région au fil du temps.

Ces travaux misent sur les recherches archéologiques menées dans le parc national des Lacs-Waterton et le savoir traditionnel. Notre objectif est de mieux comprendre l’histoire du parc, du Canada et de notre passé partagé.

Nous publierons des mises à jour régulières au sujet de nos travaux et découvertes.

Partie d'une mâchoire de bison
Partie d'une mâchoire de bison trouvée dans la vallée Blakiston.
Roche fissurée
La chaleur produite par le feu de Kenow était extrême et les sites dont les artefacts se trouvaient à la surface ou près de celle-ci ont été gravement touchés. Dans certaines zones, le feu était si chaud qu’il a fissuré des roches et brûlé la terre végétale. Les restes organiques dans ces secteurs ont été gravement endommagés ou complètement brûlés.
Morceau de pointe de flèche
Voici la base brisée d’une pointe de projectile trouvée à la surface. Ce type de flèche remonte à la période préeuropéenne récente et date d’au moins 300 ans. Il serait presque impossible de trouver un petit artefact comme celui-ci dans la végétation dense d’avant le feu.
Racines d’arbre brûlé
Les racines de ces grands conifères étaient tellement entremêlées que quatre arbres sont tombés ensemble, probablement durant une tempête de vent, et ont ouvert une bonne partie de la rive où elles se sont retrouvées, créant ce qu’on appelle une fouille de chablis. Tout artefact dans ce secteur aura été retiré de son contexte et peut-être perdu dans le cours d’eau.

Article de blogue d’Alanna Shockley.

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