Grenouilles et crapauds
Parc national des Lacs-Waterton
C’est au printemps que les amphibiens sont les plus évidents dans le parc national des Lacs-Waterton. Écoutez leur chant nuptial nocturne. C’est la rainette faux-grillon du nord qui annonce généralement le printemps. Toutes les espèces vivent dans les eaux peu profondes des lacs et des étangs. Vous pourriez également apercevoir des crapauds de l’Ouest le long de certains sentiers.
Conduisez prudemment : soyez à l’affût des amphibiens sur les routes, particulièrement la nuit quand il pleut.
Les grenouilles et les crapauds sont des amphibiens. Ils partagent de nombreuses caractéristiques, mais comptent aussi certaines différences. Les crapauds ont la peau plus épaisse et peuvent passer plus de temps loin de l’eau que les grenouilles. Toutes les espèces de grenouilles et de crapauds pondent leurs œufs dans l’eau. Les œufs donnent des têtards munis de branchies, qui finissent par se transformer en juvéniles dotés de poumons et de pattes. Cette transformation est appelée métamorphose.
Rainette faux-grillon du nord (Pseudacris maculata)
Cette minuscule grenouille (les adultes mesurent 2 cm à 4 cm) porte bien son nom. Son cri ressemble au bruit que l’on fait en passant le doigt le long des dents de peigne. Écoutez les cris de ces rainettes qui se recoupent près des étangs au début du printemps.
La rainette faux-grillon du nord vit dans les milieux humides à basse altitude du parc national des Lacs-Waterton. Ces zones humides se trouvent dans la prairie ouverte et les forêts-parc de feuillus où elle se nourrit de divers invertébrés.
Bien que la température dans le parc national des Lacs-Waterton puisse descendre jusqu’à -40 degrés Celsius, cette grenouille a un truc pour survivre! Elle survit en effet aux mois d’hiver les plus rigoureux en s’enfouissant dans le sol près des zones humides. Grâce aux sucres naturels dans son corps, elle produit son propre antigel! Jusqu’à la moitié de ses fluides forme des cristaux de glace l’hiver. Lorsque la glace fond au printemps, pensez à ces petites grenouilles qui dégèlent aussi!
Grenouille léopard (Lithobates pipiens)
À partir des années 1970, la population de grenouilles léopards a connu un vaste déclin dans la plus grande partie de son aire de répartition historique dans l’ouest de l’Amérique du Nord, y compris le parc national des Lacs-Waterton. La dernière observation de grenouille léopard remonte à 1980. La grenouille léopard figure sur la liste des espèces préoccupantes en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada et est désignée comme espèce menacée en vertu des règlements de la Loi sur la faune de l’Alberta.
Depuis 2015, des employés du parc collaborent avec le parc national des Prairies et d’autres partenaires pour rétablir l’espèce dans une partie de son ancienne aire de répartition.
Pour en savoir plus au sujet de cette bonne nouvelle : Initiatives de recherche et de surveillance dans le parc national des Lacs-Waterton.
Les grenouilles léopards adultes peuvent revêtir différentes nuances de vert et brun avec de grandes taches foncées avec une bordure blanche sur le dos et les pattes. Elles mesurent entre 7 et 12 cm de longueur. Le cri des mâles (en anglais seulement) évoque une porte qui grince en s’ouvrant, suivi d’un petit grognement.
NLes têtards se nourrissent principalement d’algues, mais ils mangent aussi des bactéries et de petits invertébrés. Les adultes sont carnivores et mangent tout ce qu’ils peuvent se mettre dans la bouche. Les insectes (coléoptères, mouches, arachnides, grillons), vers de terre et limaces sont tous au menu. Quand l’occasion se présente, ils mangent également de plus grandes proies comme de petits rongeurs.
Les grenouilles léopards ont besoin de trois habitats clés pour compléter leur cycle de vie :
- Pour se reproduire : un plan d’eau aux rives peu élevées, une couverture végétale adéquate et de la lumière du soleil directe
- Pour s’alimenter et se déplacer : des zones ouvertes près du plan d’eau
- Pour hiverner : un plan d’eau bien oxygéné dont le fond ne gèle pas. Les grenouilles léopards passent l’hiver dans l’eau non gelée et absorbent l’oxygène par leur peau perméable.
Quelques faits sur la grenouille léopard
- Les femelles peuvent pondre jusqu’à 7 000 œufs par saison.
- Au cours de la saison de la reproduction, les mâles ont aussi des bosses très foncées à la base des pouces, les durillons nuptiaux.
- Les jeunes peuvent franchir jusqu’à 8 km de l’étang où ils sont nés.
- Lorsqu’elle fuit un danger sur la terre ferme, la grenouille léopard saute en zig-zag.
- On confond parfois la grenouille léopard et la grenouille maculée de Columbia, dont les taches sont entourées d’une bordure foncée plutôt que claire.
Grenouille maculée de Columbia (Rana luteiventris)
La grenouille maculée de Columbia est la plus courante et a le plus vaste territoire dans le parc national des Lacs-Waterton. Elle se retrouve du fond des vallées à la limite des arbres. Elle ressemble à la grenouille léopard, de taille et d’apparence, et on les confond souvent. La grenouille maculée de Columbia n’a pas de crêtes claires sur le dos et ses taches ont un minuscule centre clair. Son ventre est également blanc avec une teinte rose qui s’étend sur ses cuisses.
Dans les étangs de reproduction au printemps, le mâle fait entendre une série de cris sourds qui rappelle le son d'un hélicoptère à distance. Les masses d’œufs, de la taille d’un pamplemousse, sont parfois pondues en groupes, et tournent parfois au vert en raison d’algues inoffensives.
La grenouille maculée de Columbia ne peut pas coexister avec des poissons comme la truite. Suivant l’introduction de la truite dans de nombreux plans d’eau du parc durant les années 1900, de nombreuses populations ont disparu à l’échelle locale et ne se sont pas rétablies à ce jour. Le projet de conservation des communautés aquatiques de Waterton vise à rétablir les grenouilles maculées de Columbia et d’autres amphibiens dans certains plans d’eau touchés par la truite.
Crapaud de l’Ouest (Bufo boreas)
Le crapaud de l’Ouest est une espèce préoccupante en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada. Comme tous les amphibiens, il est susceptible aux changements dans son environnement. Bien qu’ils soient protégés dans le parc national des Lacs-Waterton depuis plus d’un siècle, sa population a décliné au cours des dernières décennies. Des effets environnementaux (maladie, pollution) d’envergure mondiale peuvent toucher les espèces dont l’habitat est protégé.
En dépit de ce qu’on peut lire dans des fables, ce crapaud n’est pas couvert de verrues. Il est couvert de glandes qui produisent une toxine afin d’éloigner les prédateurs et les pathogènes. Cette toxine n’est pas nocive pour les humains. Par respect pour toutes les créatures, il vaut mieux ne jamais les toucher (et il est interdit de toucher les animaux sauvages dans les parcs nationaux en vertu de la Loi sur les parcs nationaux).
Le crapaud de l’Ouest est le seul amphibien du parc national des Lacs-Waterton qui possède des glandes visibles derrière les yeux, et il est donc facile de le distinguer des grenouilles. Une autre marque distinctive est sa rayure de couleur claire tout le long du dos.
Regardez où vous mettez les pieds, car il pourrait y avoir des crapauds! Les crapauds ont de courtes pattes et se déplacent mieux en marchant qu’en sautant. Ils ont tendance à rester immobiles et à essayer de se fondre dans le paysage quand ils sont en danger. La peau épaisse du crapaud de l’Ouest lui permet de passer une grande partie de sa vie loin des plans d’eau, en quête d’un abri et de nourriture, notamment des vers de terre, des limaces et des araignées. On les observe parfois en train de chercher de la nourriture sur les routes et les sentiers quand il fait nuit. Restez à l’affût et donnez-leur l’espace qu’ils méritent.
Au printemps, la femelle peut déposer de longs rubans portant jusqu'à 16 500 œufs dans un étang ou un lac peu profond, généralement dans des régions boisées. Les œufs éclosent en têtards noirs. Leur pigmentation contient une toxine qui les rend désagréables au goût pour les prédateurs comme les poissons. Le crapaud de l’Ouest est ainsi bien adapté à la vie dans les eaux qui contiennent des populations de truites naturelles ou introduites.
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