Rapports d'accidents - Février 2011

Sécurité en montagne

Skieur blessé au lac Helen, parc national Banff, le 18 février 2011
Avalanche ayant causé des blessures dans le couloir du lac Emerald, parc national Yoho, le 12 février 2011


Skieur blessé au lac Helen, parc national Banff, le 18 février 2011

Vers 14 h 30, dans le bassin hydrographique du lac Helen, à une altitude d’environ 2 400 m, deux amis descendaient une pente en télémark lorsque l’un des skis du skieur de tête s’est coincé dans la neige. Le skieur a entendu un claquement et a ressenti une douleur immédiate à la cheville. Il n’était plus en mesure de supporter du poids sur son pied. Son ami est parti chercher des secours. Il s’est rendu à skis au Centre d’accueil de Lake Louise et a informé la Sécurité des visiteurs de la situation.

À 16 h, le skieur bien portant a expliqué à un spécialiste de la Sécurité des visiteurs de Parcs Canada que son ami s’était blessé à la cheville à environ 3 km de distance, dans la partie supérieure du bassin hydrographique du lac Helen. Le blessé avait accès à plusieurs blousons et à de bons vêtements pour rester au chaud. Après avoir dépêché un hélicoptère, le spécialiste de la Sécurité des visiteurs a quitté le Bureau des gardes de Banff avec deux techniciens de la Sécurité des visiteurs, de l’équipement d’héliportage, des fournitures médicales et de l’équipement d’évacuation au sol. À 17 h 18, l’équipe a réussi à atterrir près du skieur blessé, qui a été chargé à bord de l’hélicoptère et ramené au Bureau des gardes de Lake Louise, puis à l’hôpital de Banff.

Analyse
Les sensations et la circulation du patient étaient intactes. La blessure a été causée par une torsion de la cheville lors d’une chute à haute vitesse. Les sauveteurs n’ont pas immobilisé la cheville dans une attelle parce qu’il faisait sombre et qu’ils devaient s’envoler le plus rapidement possible. Le blessé a subi une intervention chirurgicale le lendemain. Certains ligaments étaient déchirés, et il a fallu installer sept broches au tibia et à la cheville du patient. Les blessures aux jambes sont relativement courantes chez les skieurs, mais cet accident aurait pu avoir des conséquences beaucoup plus graves si le groupe n’avait pas pris la précaution d’apporter des vêtements chauds et des provisions. Par ailleurs, si les skieurs avaient eu sur eux un dispositif de communication d’urgence, le blessé aurait pu être secouru bien plus tôt.


Avalanche ayant causé des blessures dans le couloir du lac Emerald, parc national Yoho, le 12 février 2011

Le présent rapport vise un groupe de deux personnes qui faisaient du ski de randonnée dans le couloir d’avalanche du lac Emerald. Les deux skieurs étaient suivis de trois autres groupes, de sorte qu’il y avait en tout 12 skieurs dans le couloir d’avalanche. Une avalanche de taille 3 s’est déclenchée et a happé le premier groupe juste en amont de la terrasse, à mi-hauteur environ. Les deux skieurs ont été partiellement ensevelis et ont subi des blessures. Les autres groupes les ont rejoint, les ont aidés à s’extirper des débris, leur ont administré les premiers soins et les ont déplacés sur le bord du couloir d’avalanche. Deux skieurs sont partis en direction de l’Emerald Lake Lodge pour alerter le Service de répartition de Banff.

Lieu de l’accident dans la zone de dépôt du couloir d’avalanche du lac Emerald
Lieu de l’accident dans la zone de dépôt du couloir d’avalanche du lac Emerald © Parcs Canada

Deux spécialistes de la Sécurité des visiteurs ont été dépêchés de Banff par hélicoptère. Deux autres spécialistes de la Sécurité des visiteurs ont fait le trajet en véhicule de Lake Louise. Le maître-chien de Parcs Canada s’est lui aussi rendu sur les lieux en véhicule depuis Banff. L’équipe de Banff a fait le trajet en hélicoptère par mauvais temps. Après avoir soigneusement examiné la question, il a été décidé de déposer un sauveteur à proximité des blessés. Après cette opération, l’hélicoptère a été forcé de rester au sol à une aire de rassemblement près du lac Emerald. Le sauveteur sur place a évalué les patients et a conclu qu’ils pouvaient être transportés à l’intérieur de l’hélicoptère. Avec l’aide du groupe, il a abattu des arbres et a aménagé une aire d’atterrissage. Dès que les conditions de vol se sont améliorées, le deuxième sauveteur est monté à l’arrière de l’hélicoptère avec les skis et le sac à dos du premier sauveteur. L’hélicoptère s’est posé à nouveau, et le sauveteur à bord a passé l’équipement au sauveteur au sol, après quoi les deux patients sont montés à bord et se sont envolés vers l’aire de rassemblement. Le premier sauveteur est alors reparti en skis vers l’aire de rassemblement en compagnie des autres skieurs. Vers 22 h, une deuxième avalanche de taille 4 est venue ensevelir la zone de sauvetage. Elle a déposé des débris dans le lac et a fracassé la glace.

Le couloir d’avalanche du lac Emerald et le cercle indiquant l’endroit où les skieurs ont été ensevelis par l’avalanche de taille 3. La photo montre également l’endroit où la glace du lac a été cassée par les débris de l’avalanche de taille 4.
Le couloir d’avalanche du lac Emerald et le cercle indiquant l’endroit où
les skieurs ont été ensevelis par l’avalanche de taille 3. La photo montre
également l’endroit où la glace du lac a été cassée par les débris de
l’avalanche de taille 4
© Parcs Canada

Analyse

Il convient de se demander comment les skieurs ont rationalisé leur décision de circuler dans le couloir d’avalanche du lac Emerald ce jour-là. L’hiver 2010-2011 a été rempli de surprises. Des avalanches majeures atteignaient les zones de dépôt habituelles bien après la fin des cycles de tempête. Dans ce cas particulier, l’indice de risque d’avalanche pour le secteur était « Considérable », mais le couloir d’avalanche était encore intact. Dans de telles conditions, il est important de déterminer s’il y a eu des avalanches dans le couloir au cours de cycles antérieurs. Les piles de débris, les arbres cassés et les cassures linéaires sont des indices évidents. Dans le doute, il faut demander aux résidents ou à des prévisionnistes professionnels s’ils ont des connaissances ou des données particulières sur des reliefs donnés.

Rapports d'accidents

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