Rapports d'accidents - avril/mai 2011
Sécurité en montagne
Décès à la suite d’une chute dans une crevasse au mont Snowdome, dans le parc national Jasper, le 2 mai 2011
Écrasement d’avion dans la vallée de la Kicking Horse, parc national Yoho, le 27 avril 2011
Décès à la suite d’une chute dans une crevasse au mont Snowdome, dans le parc national Jasper, le 2 mai 2011
Un groupe de trois skieurs en excursion pour la journée gravissait le mont Snowdome à partir de la promenade des Glaciers. La personne qui ouvrait la piste a fait une chute de 40 à 45 mètres dans une crevasse cachée, mal recouverte. Les trois membres du groupe portaient un baudrier, mais n’utilisaient pas de corde. Le groupe a essayé, sans succès, de secourir la personne qui était dans la crevasse, après quoi un membre du groupe a skié jusqu’au chemin emprunté par l’autocar des neiges et a téléphoné au Service de répartition du parc national Jasper pour obtenir du secours. L’autre skieur est resté près de la crevasse.
Le personnel responsable des urgences des parcs nationaux Jasper et Banff s’est rapidement organisé pour s’envoler vers la crevasse où la chute avait eu lieu. Étant donné que la région est connue comme étant abondamment crevassée, seuls deux membres de l’équipe de secours se sont rendus sur les lieux dans un premier temps pour établir une aire de travail sécuritaire. Les six autres sauveteurs ont été dépêchés immédiatement après, tandis que le troisième skieur qui était resté sur place pour guider les sauveteurs était conduit en lieu sûr.
À l’aide d’un système de treuil, l’équipe a fait descendre un de ses membres dans la crevasse afin d’essayer d’atteindre le skieur qui y était tombé. Par endroits, la largeur de la crevasse était inférieure à 30 cm, puis la crevasse présentait un resserrement où le skieur avait été arrêté dans sa chute. En travaillant dans un espace très réduit, l’équipe de Parcs Canada a utilisé tous les trucs possibles pour tenter de dégager le skieur de ce resserrement. Au bout de deux heures, l’équipe a réussi à le dégager et à le ramener à la surface. À ce stade, le blessé n’avait ni réaction, ni pouls, et sa température interne était inférieure à 25 °Celsius.
Malgré une perturbation, un hélicoptère a réussi à évacuer le blessé et trois sauveteurs. Ils ont été amenés au Centre du Champ-de-Glace. De là, le blessé a été transféré au service médical d’urgence, pour être ensuite amené à Jasper, puis à Edmonton, où son décès a été constaté.
Les cinq autres sauveteurs ont passé la nuit dans une tempête, près de la crevasse, pour repartir en ski le lendemain par le glacier Saskatchewan dans des conditions de voile blanc. Ce n’est que plusieurs jours plus tard que les conditions météorologiques se sont améliorées suffisamment pour permettre à l’équipe de Jasper de retourner sur les lieux en hélicoptère afin de récupérer tout l’équipement de sauvetage qui y avait été caché.
© Parcs Canada
Analyse
Les pentes situées sur le versant sud ouest du mont Snowdome sont connues pour être dépouillées de leur neige par les vents forts qui balayent le champ de glace Columbia. L’épaisseur du manteau neigeux sur le champ de glace principal pouvait atteindre trois mètres, alors qu’elle dépassait à peine un mètre sur les lieux de l’accident. Ce secteur présente aussi beaucoup de grandes crevasses ouvertes qui deviennent cachées pendant les dernières tempêtes de l’hiver. Ces tempêtes donnent l’illusion d’une pente lisse, uniforme, sans crevasse.
Beaucoup de personnes se déplacent sur les glaciers sans être reliées par une corde. Il faudrait utiliser des cordes pour ne pas risquer de tomber dans une tombe glaciale si la visibilité est réduite; si les personnes ont une connaissance limitée du terrain sur lequel elles circulent; si le manteau neigeux est peu épais (moins de deux mètres); ou si la pente présente des affaissements et des dépressions évidents. Sur un glacier, il y a plus de raisons d’utiliser une corde que de ne pas le faire. Si ce groupe avait utilisé une corde, l’accident aurait probablement eu une issue heureuse.
Écrasement d’avion dans la vallée de la Kicking Horse, parc national Yoho, le 27 avril 2011
Le présent rapport concerne un monomoteur Cessna 185 qui avait entrepris un vol de Vulcan, en Alberta, à Springhouse, en Colombie-Britannique (à 16 km au sud de Williams Lake, en Colombie Britannique). Le pilote était seul à bord avec son chien Rusty. Un dispositif portatif SPOT enregistrait la position de l’avion aux dix minutes. À 7 h 59 (heure avancée des Rocheuses), l’avion se trouvait près du glacier Vaux, dans le parc national Yoho – sa dernière position consignée. N’ayant toujours aucune nouvelle de l’avion à l’heure d’arrivée prévue, l’aéroport de Springhouse a pris contact avec la Sécurité des visiteurs de Parcs Canada. Des recherches ont alors été amorcées.
Le Centre de coordination de sauvetage (RCC) de Comox, en Colombie-Britannique, avait déjà été alerté et se préparait à lancer une opération de recherche par aéronef. Le spécialiste de la Sécurité des visiteurs de Parcs Canada a fait savoir au RCC que le parc avait à sa disposition un hélicoptère capable d’effectuer un sauvetage par héliportage. Le RCC a donc demandé à la Sécurité des visiteurs de lui prêter main-forte pour les recherches. L’hélicoptère a été dépêché de Canmore avec trois spécialistes de la Sécurité des visiteurs à bord. Deux autres spécialistes sont restés en disponibilité. Un bruit fort provenant de l’ELT de l’avion abîmé se faisait entendre aux environs du bloc des services d’entretien du Ruisseau-Boulder, dans le parc national Yoho. Un hélicoptère Griffin 412, dépêché par le RCC, était déjà sur les lieux, tandis que deux avions de sauvetage, un Buffalo 456 et un Cormorant 906, étaient en route. Dès l’arrivée du Buffalo sur les lieux, il a été possible de localiser le signal de l’ELT et de diriger l’hélicoptère de Parcs Canada vers un bassin versant latéral de la rivière Otterhead. Les chercheurs ont repéré l’avion, qui s’était écrasé dans les arbres, à la lisière d’un couloir d’avalanche. Deux spécialistes de la Sécurité des visiteurs ont été héliportés jusqu’au lieu de l’accident et ont établi que le pilote était décédé. Ils ont pris contact avec le GRC et le coroner, qui leur ont donné l’autorisation de retirer le corps du lieu de l’écrasement. Un troisième spécialiste de la Sécurité des visiteurs a été héliporté sur les lieux, et la dépouille a été transportée jusqu’au bloc des services d’entretien et confiée à la GRC et au coroner.
/ © Parcs Canada
Le lendemain, le 28 avril, deux spécialistes de la Sécurité des visiteurs se sont rendus sur les lieux de l’écrasement en motoneige et en skis pour tenter de retrouver le chien, qui avait survécu à l’écrasement. Ils ont repéré Rusty et l’ont confié à la famille du pilote.
Le 7 juin, trois spécialistes de la Sécurité des visiteurs sont retournés en hélicoptère sur les lieux de l’accident et en ont retiré l’épave.
Analyse
En montagne, le pilotage d’un avion peut être une activité dangereuse. Les variables sont nombreuses, et il peut être difficile de se sortir d’un mauvais pas. Cette opération sort du cadre des interventions ordinaires de la Sécurité des visiteurs, mais elle témoigne bien de la diversité des situations avec lesquelles il lui faut parfois composer. Rusty a été très chanceux d’avoir survécu à cet écrasement.
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