Rétablissement du pluvier siffleur

Parc national Kouchibouguac

Pluvier siffleur (Charadrius melodus)
Nom Mi’gmaq : Jijuikate’j
Statut LEP : En voie de disparition

Le pluvier siffleur est un petit oiseau de rivage que l’on retrouve uniquement en Amérique du Nord. Il a le dos couleur de sable, le bec court et les pattes orange. Durant la saison de reproduction, un seul collier noir traverse sa poitrine, une bande noire s’étend sur le front entre les yeux, et le bec est orange, avec le bout noir.

Des pluviers siffleurs
Un bébé et sa maman

Plus du tiers de la population mondiale se reproduisent au Canada, et plus de la moitié de l’aire de nidification de l’espèce se trouve au Canada. Le pluvier siffleur a été désigné en voie de disparition ou menacé d'extinction par le Comité sur la situation des espèces sauvages au Canada (COSEPAC) depuis 1985 et a été l’objet d’études approfondies et de nombreuses mesures de conservation et de rétablissement au cours des 50 dernières années.

Habitat

À l’échelle de son aire de reproduction, le pluvier siffleur niche sur de larges plages de sable à végétation clairsemée parsemées de petits galets, de gravier, de coquillages et de morceaux de bois. Dans la portion canadienne de la région des Grands Lacs et au lac des Bois, en Ontario, le Pluvier siffleur se reproduit sur des plages de sable et de gravier de formations dunaires d’eau douce sur des îles barrières ou des péninsules ou sur les rives de grands lacs. Le long de la côte atlantique, il préfère les plages de sable d’îles-barrières, les bords d’océan, les baies et les barres de sable.

Deux pluviers siffleurs sur la plage
Des pluviers siffleurs

Au printemps, ce petit oiseau de rivage niche le long des dunes au sable doré du parc suite à un long vol en provenance des Caraïbes, retournant souvent dans la même zone de nidification au cours des années consécutives. Après avoir trouvé l’endroit parfait où nicher le long des plages du parc national Kouchibouguac, le pluvier siffleur confectionne un nid modeste en creusant une simple dépression dans le sable, y pond ses œufs et camoufle sa couvée parmi du gravier, des cailloux, du bois flottant, et des morceaux de coquillages. La femelle y dépose quatre œufs, qui éclosent environ 28 jours plus tard. Les deux parents participent à la couvaison et s’occupent des oisillons par la suite. Les jeunes prennent leur envol 18 à 35 jours après l’éclosion. Dès l’éclosion, les oisillons doivent être en mesure d’accéder la bordure de l’eau afin de se nourrir d’invertébrés et d’entreposer une quantité suffisante d’énergie pour compléter leur premier voyage aux Caraïbes en automne.

Menaces

Les principales menaces qui pèsent sur le Pluvier siffleur sont la prédation (principalement des œufs et des oisillons), les perturbations anthropiques et la destruction ou la dégradation de l’habitat. L’abondance de certains prédateurs naturels a augmenté avec la présence accrue d’humains, et certains animaux de compagnie ou animaux retournés à l’état sauvage se nourrissent également de Pluviers siffleurs. Les perturbations causées par les humains peuvent avoir des effets directs sur l’espèce en entraînant la destruction des œufs ou des nids, de même que plusieurs effets indirects en empêchant les adultes de nicher ou de se nourrir, et les traces profondes laissées par les pneus sur les plages de nidification peuvent empêcher les adultes de se nourrir normalement et piéger les oisillons. Les activités humaines, en particulier le développement, les activités récréatives et l’extraction des ressources, réduisent la quantité et la qualité de l’habitat disponibles pour le Pluvier siffleur dans les aires de reproduction et d’hivernage. Les changements climatiques constituent une menace croissante, en particulier dans les régions côtières fréquentées durant les périodes de reproduction et d’hivernage, où l’augmentation de la fréquence des fortes tempêtes et l’élévation du niveau de la mer devraient provoquer une réduction de l’habitat disponible.

Des oeufs et des bébé pluvier siffleurs
Le nid du pluvier siffleur

Puisque le pluvier siffleur dépend surtout de son camouflage comme moyen de défense et que ses nids et ses couvées sont très vulnérables, la direction du parc interdit l’accès à certaines sections des plages dans l’espoir de diminuer les perturbations humaines et d’accroître la productivité des nids. De plus, les animaux domestiques sont interdits en tout temps le long des cordons littoraux du parc afin de réduire les perturbations causées aux pluviers siffleurs et aux autres oiseaux de rivage.

Un recensement annuel est effectué du début mai à la mi-août sur l'ensemble des 25 km de côtes. Les emplacements des nids sont marqués, puis surveillés tous les 3 à 5 jours pour les observations d'oiseaux, les couples nicheurs et/ou l'activité du nid. Des informations supplémentaires sur les résultats et les progrès de chaque nid sont enregistrées afin de relier la productivité au sort de l'embrayage. Ce suivi est effectué pendant la durée de la saison de reproduction, jusqu'à ce que tous les poussins soient partis et que tous les adultes aient quitté les plages du parc. Des caméras à distance sont également utilisées à l'occasion pour nous aider à comprendre pourquoi les nids échouent et quel type de prédateurs sont présents.

Parcs Canada et ses partenaires- Environnement et Changement Climatique Canada et Nature NB - et des bénévoles travaillent ensemble pour protéger ce petit oiseau de rivage en voie de disparition. Parcs Canada est un leader en rétablissement des populations d’espèces à risque et nous agissons concrètement dans le rétablissement du pluvier siffleur ainsi qu’à l’amélioration de la santé des parcs nationaux. Les résultats obtenus jusqu’ici sont encourageants et le déclin rapide observé dans la population semble avoir ralenti. Le pluvier siffleur a toutefois besoin de notre aide pour assurer sa survie à long terme.

Êtes-vous prêts à nous aider?

Un pluvier siffleur dans le sable
Un pluvier siffleur

Vous pouvez faire bien des choses pour appuyer les efforts de rétablissement :

  • Gardez les plages propres. En ramassant les ordures sur la plage, même les objets biodégradables (coeurs de pommes et pelures de fruits), vous aidez à réduire le risque d’attirer les prédateurs naturels des oiseaux de rivage tels que les goélands et les corneilles qui se gavent des oeufs vulnérables du pluvier siffleur.
  • Restez à l’écart des zones fermées.
  • Veuillez tenir vos chiens loin des plages et des dunes en tout temps.

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