Surveillance de la végétation et cerf de Virginie
Parc national de la Pointe-Pelée
Le parc national de la Pointe-Pelée mène chaque année plusieurs programmes différents de surveillance de la végétation. Parmi ceux-ci, deux programmes – la régénération des semis et la surveillance du broutement – constituent un petit volet de la surveillance qui soutient le programme de gestion des cerfs surabondants. Le programme de gestion des cerfs surabondants, mené en partenariat avec la Première Nation de Caldwell, comprend la surveillance de l’écosystème, la surveillance de la population de cerfs, la protection des espèces en péril, ainsi que la recherche et la collaboration continues, outre son objectif de réduire la population de cerfs à des niveaux durables pour soutenir la santé de l’écosystème.
Les programmes de régénération des semis et de surveillance du broutement des cerfs se concentrent sur l’évaluation de la petite végétation, ce qui permet au personnel du parc non seulement d’examiner la santé actuelle de la forêt, mais aussi de prévoir sa santé à l’avenir.
Régénération des semis
La pointe Pelée assure une surveillance continue de la régénération des semis depuis 2012, en suivant le protocole du Réseau d’évaluation et de surveillance écologique (RESE). Il y a 20 parcelles de surveillance réparties dans le parc (de 20 m x 20 m chacune), et chaque parcelle compte cinq sous-parcelles (de 2 m x 2 m chacune). Chaque parcelle est sous surveillance à peu près à la même période (mi-juillet à mi-août), une année sur deux.
Dans chaque sous-parcelle, le personnel du parc compte tous les jeunes plants et jeunes arbres des espèces susceptibles d’atteindre la dimension d’un arbre. Le personnel calcule ensuite la densité moyenne des jeunes plants dans les sous-parcelles, afin de comprendre les différences de densité au fil du temps, et d’utiliser cette information pour avoir une idée de la santé de la forêt. Les études menées dans des forêts similaires à celle de la pointe Pelée donnent une estimation de ce que devrait être la densité moyenne des jeunes plants pour une forêt saine. Actuellement, la régénération des semis de la pointe Pelée est en mauvais état. De nombreuses études ont montré que le broutement excessif par les cerfs peut entraîner une importante diminution de la densité des jeunes plants, et qu’il peut falloir de nombreuses années pour que cette densité se recrée, même lorsque le broutement et la pression qu’il exerce diminuent.
Broutement des cerfs
Des études antérieures sur le broutement des cerfs dans le parc national de la Pointe-Pelée ont montré que le broutement des cerfs de Virginie a un impact négatif sur la santé de la forêt. Comme les cerfs ont tendance à brouter certaines espèces plus que d’autres, les populations de cerfs trop importantes ou surabondantes peuvent modifier la composition et la diversité des espèces présentes dans la forêt au fil du temps. Le broutement incontrôlé des cerfs pourrait entraîner la disparition totale de certaines espèces dans le parc, surtout si ces espèces sont déjà rares et/ou poussent en petites grappes. Par exemple, il est probable que l’if du Canada (Taxus canadensis) ait disparu du parc en raison du broutement excessif des cerfs. Les cerfs pourraient aussi compromettre les efforts visant à accroître les populations de plantes rares.
Compte tenu de ces effets considérables, il est important de bien comprendre à quoi ressemble le broutement des cerfs dans le parc; c’est pourquoi la collecte de données sur le broutement a été ajoutée au travail de surveillance de la végétation en 2022. La surveillance du broutement des cerfs se déroule dans les mêmes sous-parcelles que la surveillance de la régénération des semis. Pour chaque jeune plant ou jeune arbre trouvé dans une sous-parcelle (y compris les arbustes qui n’atteignent pas la hauteur d’un arbre), le personnel du parc note s’il a été brouté au cours de la dernière année ou non et, s’il a été brouté, s’il l’a été par des cerfs ou des lapins. Les connaissances fournies par la Première Nation de Caldwell ont été très importantes pour la mise en œuvre de ces techniques de surveillance. Le parc national de la Pointe-Pelée s’est engagé à peaufiner le programme de surveillance au besoin, à mesure que nous continuons à en apprendre sur le broutement des cerfs dans le parc.
Exclos
En 2022, cinq exclos ont été aménagés dans tout le parc, dans différents endroits boisés à proximité des parcelles de surveillance existantes. Les exclos sont des aires stables, clôturées, qui excluent certaines espèces ou les empêchent d’y pénétrer, permettant ainsi aux chercheurs de suivre l’évolution de la végétation à l’intérieur de l’exclos en l’absence de ces espèces.
Les sous-parcelles retenues pour la surveillance de la régénération des semis et du broutement à l’intérieur des exclos ont été aménagées et suivies de près au cours de l’été 2022, avant l’installation des clôtures, afin de recueillir des données de base (voir l’encadré). Comme les exclos sont à proximité des parcelles de surveillance non clôturées existantes, le personnel du parc pourra comparer les taux de croissance et le broutement entre les plantes à l’intérieur des exclos et celles à l’extérieur, et établir les écarts. Les résultats de cette surveillance permettront de répondre aux questions comme celles-ci :
Que sont les données de base?
Les données de base sont des données qui sont recueillies avant qu’une chose se produise. Les données de base peuvent être comparées aux données recueillies après qu’une chose se produit, et donc les chercheurs ont une meilleure idée des changements survenus.
- La régénération des semis et/ou les effets du broutement sont-ils différents à l’intérieur des exclos?
- La régénération des semis s’améliore-t-elle et/ou le broutement des cerfs a-t-il moins d’effets lorsque la population de cerfs est réduite?
- Certaines espèces du parc sont-elles préférées par les cerfs qui broutent?
Les programmes de surveillance de la végétation par la régénération des semis et le broutement des cerfs sont des éléments clés de l’engagement du parc national de la Pointe-Pelée à gérer la végétation et la vie sauvage d’une manière adaptative et responsable.
Liens connexes
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