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Révérende Jennie Johnson (1868–1967)

Révérende Jennie Johnson. © Photo fournie par Canadian Baptist Church Archives.

Pour la semaine du lundi 6 juin 2022.

Le 10 juin 1886, les résidents de la petite collectivité rurale du canton de Chatham (qui fait maintenant partie de la municipalité de Chatham-Kent), dans le Sud-Ouest de l’Ontario, se réunissent pour voir la pose de la pierre angulaire de la nouvelle église de l’Union Baptist Church. C’est là que Jennie Johnson, membre de cette congrégation, fait ses premiers pas sur le chemin du leadership spirituel et communautaire.

Fille de Charlotte et d’Isaiah Johnson, Jennie voit le jour en juillet 1868 dans le canton de Chatham. Au XIXe siècle, Chatham-Kent compte de nombreuses personnes d’ascendance africaine, et la municipalité est un terminus important du chemin de fer clandestin, un réseau activiste de Noirs abolitionnistes et de leurs alliés qui aidera des dizaines de milliers de personnes en quête de liberté à fuir l’esclavage qui sévit aux États-Unis. Des églises baptistes et méthodistes fondées et dirigées par des ministres d’ascendance africaine, comme l’église de la First Baptist Church d’Amherstburg, la chapelle Salem de la British Methodist Episcopal Church, l’église de la British Methodist Episcopal Church R. Nathaniel Dett et l’église de la First Baptist Church de Sandwich, accueillent, abritent et soutiennent des personnes en quête de liberté dans le Sud-Ouest de l’Ontario, jouent un rôle important dans le développement du sentiment de communauté et contribuent à faire progresser les objectifs du mouvement abolitionniste. 

Jennie Johnson grandit au sein de l’Église anglicane et est attirée par la vie religieuse dès son enfance. À l’hiver 1885, Samuel Lynn, un pasteur baptiste, aide à fonder l’Union Baptist Church à l’école de Johnson dans le canton de Chatham. Elle se joint à l’Église baptiste en février et est l’assistante de Lynn pendant plusieurs années. Elle commence à prêcher à l’âge de 17 ans, lorsque l’Union Baptist Church déménage dans un nouveau bâtiment en 1886. 

En 1892, Johnson s’inscrit au programme de théologie à l’Université Wilberforce en Ohio, laquelle est affiliée à l’Église épiscopale méthodiste africaine (AME). Johnson occupe plusieurs emplois pour payer ses études. N’ayant pas réussi à avoir un travail missionnaire en Afrique, elle retourne chez elle en 1894 pour continuer son œuvre religieuse et participer au Grand réveil, un mouvement religieux en pleine croissance. 

En 1909, elle devient la première Canadienne à être ordonnée ministre protestante, trouvant une confrérie auprès de la congrégation baptiste Free Will au Michigan durant ses voyages aux États-Unis. Avec le soutien de cette congrégation, elle ravive en 1915 la Prince Albert Baptist Church près de Dresden, en Ontario. Elle en dirige l’église pendant une dizaine d’années, s’imposant comme une leader religieuse et communautaire. Elle déménage ultérieurement à Flint, au Michigan, où elle fonde un centre chrétien qui sert de maison d’établissement et de lieu de culte. Lorsqu’elle prend sa retraite dans les années 1940, elle est une aînée respectée. La révérende Jennie Johnson meurt en 1967. 

 
Certificat d’ordination de la révérende Jennie Johnson, 1909. © Photo fournie par Canadian Baptist Church Archives.

L’église de la First Baptist Church de Sandwichla chapelle Salem de la British Methodist Episcopal Churchl’église British Methodist Episcopal Church R. Nathaniel Dett, et l’église de la First Baptist Church d’Amherstburg sont des lieux historiques nationaux désignés. La Commission des lieux et monuments historiques du Canada (CLMHC) conseille le gouvernement du Canada sur la commémoration des lieux historiques nationaux, qui peuvent englober une vaste gamme de lieux patrimoniaux, dont des jardins, des groupements de bâtiments et des paysages culturels.

Le chemin de fer clandestin a été désigné événement historique national en 1925. La CLMHC conseille le gouvernement du Canada sur la commémoration des événements historiques nationaux qui évoquent des moments, des éxperiences, des épisodes ou des mouvements marquants de l’histoire du Canada.

Le Programme national de commémoration historique compte sur la participation de la population pour la mise en candidature de lieux, d’événements et de personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent soumettre un sujet à l’examen de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada. Voyez comment participer à ce processus.

Apprenez-en plus au sujet de l’approche de Parcs Canada sur l’histoire publique en consultant Le cadre pour l’histoire et la commémoration (2019) sur notre site web.
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