Hommage aux héros

Parmi les lieux emblématiques administrés par Parcs Canada, une cinquantaine ont un lien avec les deux guerres mondiales. En collaboration avec les collectivités avoisinantes, Parcs Canada présente des activités commémorant les guerres mondiales et, ce faisant, donne à voir toute la richesse du patrimoine national du pays. Grâce au programme Héros de chez nous, les Canadiens et les visiteurs de partout peuvent rendre hommage à des personnes remarquables, à leurs réalisations exceptionnelles et aux contributions inestimables qu'ils ont apportées à leur communauté.

Les navires homonymes de parcs ou de forts

Ces navires ont contribué à assurer la victoire des Alliés en 1945

Les héros de chez nous

Rendez hommage et exprimez votre reconnaissance à ces héros de chez nous pour le service qu'ils ont rendu en visitant les lieux historiques nationaux, les parcs nationaux et les aires marines nationales de conservation de Parcs Canada.


Nouveaux héros de chez nous

Venez découvrir la liste croissante d'hommes et de femmes d'ici qui ont été reconnus pour leur contribution aux Forces armées canadiennes et pour leur implication dans la préservation et la mise en valeur du patrimoine naval canadien. En faisant connaître ces histoires empreintes d’exemplarité, nous exprimons notre gratitude pour le dévouement et les sacrifices de ces héros.

Rowland Collinge Marshall
Célébration du 95e anniversaire  
Crédit : Juel Maerz   

Rowland Collinge Marshall (1927 – )

L’enrôlement d’un jeune Canadien dans la Seconde Guerre mondiale n’était pas inhabituel; plus d’un million de Canadiens ont joint les rangs de l’armée au cours de la guerre (1939-1945). On trouvait par contre plus rarement de jeunes hommes désireux de s’engager à seize ans et demi. C’est précisément ce qu’a fait Rowland Marshall puisque la Réserve volontaire de la Marine royale du Canada (RVMRC) permettait de s’enrôler à un très jeune âge. Il entre donc au service de la RVMRC à Windsor, en Ontario, et intègre l’équipage du navire canadien de Sa Majesté (NCSM) St Pierre (K680), où il est affecté à des tâches de « torpilleur », une expérience au cours de laquelle il sera chargé d’armer les grenades sous-marines du navire et d’escorter des sous-marins allemands capturés vers le nord de l’Écosse. Pour ce jeune homme qui n’a même pas 17 ans, cette grande aventure n’est que le début d’une carrière extraordinaire.

À la fin des hostilités, Rowland Marshall poursuit ses activités en servant à bord des NCSM Ontario, Magnificent, Toronto, Lauzon, Athabaskan et Saguenay. En 1962, il est transféré dans la Réserve navale et se joint à l’équipage du NCSM Scotian, où il entreprend une formation d’officier pour devenir commandant en 1975.

WWII Seaman Torpedoman
Matelot torpilleur de la Seconde Guerre mondiale avant de devenir officier.
Source: famille Marshall   

Rowland Marshall exerce ses fonctions dans la Réserve pendant plus de 40 ans. En 1977, en tant que commandant sortant du NCSM Scotian, la division obtient le prix d’excellence 1977, au premier rang des 18 divisions de réserve du Canada de cette époque. Il est également titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise de l’Université de Western Ontario ainsi que d’un doctorat de l’Université d’Ottawa. Il aura enseigné l’Université St. Mary’s pendant 40 ans. À la retraite, Rowland Marshall retourne aux études et suit de nombreux cours au Nova Scotia College of Art and Design pour se consacrer à une vie d’artiste avec passion. Il participe à de nombreuses expositions d’art et fait don de ses peintures à de nombreuses organisations de collecte de fonds.

Rowland Marshall est également administrateur de longue date du NCSM Sackville, le plus ancien navire de guerre du Canada et le dernier de la classe des corvettes. Sackville est aujourd’hui un mémorial naval canadien et un site historique national qui accueille des visiteurs du monde entier. En plus de ses fonctions au mémorial, Rowland Marshall consacre une grande partie de son temps à la Naval Association of Nova Scotia, dont il a été président à deux reprises. Rowland Marshall accorde des bourses d’études à des établissements d’enseignement secondaire et est un membre actif de son église, de la salle des fêtes et de la politique locale. Malgré tout cela, il n’est pas d’un naturel « grégaire », mais tout comme dans son service militaire, lorsqu’on lui demande de servir, il le fait de manière active et fidèle.

Le jour de son 95e anniversaire, Rowland Marshall a reçu la médaille du jubilé de platine de la Reine Elizabeth II et une courtepointe de valeur en mars 2023 pour ses contributions au Canada. Rowland est le père de cinq enfants, dix-neuf petits-enfants et quatre arrière-petits-enfants. Il vit à Seaforth, en Nouvelle-Écosse.

Sharon Richardson (1936 -)

Sharon Richardson
À bord du NCSM Sackville 2022
Crédit : Douglas Struthers

On pourrait dire que Sharon (Sherry) Richardson était destinée à piloter un avion, mais le chemin parcouru pour obtenir sa licence de pilote à l’âge de 74 ans est la partie qui représente le plus d’intérêt. Issue d’une famille fortement enracinée dans le service militaire, il n’est pas surprenant qu’elle ait entrepris son parcours en s’enrôlant.

BNée à Toronto en 1936, Sherry Richardson s’engage dans la Réserve navale en 1954 et se joint à l’équipage du Navire canadien de Sa Majesté (NCSM) Donnacona à Montréal. Cependant, son passage sur le Donnacona sera de courte durée; en 1955, elle est transférée à la Marine royale canadienne et est incorporée à la HMC Electrical School, du NCSM Stadacona, et suit une formation de technicienne en électronique de l’air. Elle est ensuite affectée au NCSM Shearwater avec la section de l’électronique aérienne de l’escadron VU 32.

Sharon (Sherry) Richardson
Technicienne en électronique de l'air 1959
Source: Collection privé

En 1960, elle entre au service du Corps du renseignement canadien et suit un cours de russe durant trois ans. Elle travaille ensuite au quartier général de la défense nationale à Ottawa et à la BFC Trenton. En 1985, elle revient à Halifax en tant que coordinatrice de la formation du personnel au quartier général de la Marine royale canadienne (MRC), puis à Debert, en Nouvelle-Écosse, où elle est rattachée à la Réserve opérationnelle régionale.

Les années 1990 marquent par un tournant important : Sherry Richardson devient la première femme à occuper les fonctions de commandante du NCSM Sackville. Dernier navire de la classe des corvettes canadiennes, le Sackville est aujourd’hui un mémorial naval canadien et un site historique national restauré dans sa configuration du temps de la guerre. Il comprend des expositions, des objets d’époque et un mémorial dédié à ceux qui ont servi pendant la bataille de l’Atlantique. Mme Richardson a également représenté le Fonds de commémoration de la marine canadienne qui supervise le navire lors d’événements commémoratifs organisés dans le monde entier, notamment la commémoration de la bataille de l’Atlantique (1939-1945) en Irlande du Nord. En 2010, Sharon Richardson est présentée à la reine Elizabeth II et au prince Philip, duc d’Édimbourg, à bord du NCSM Sackville, dans le cadre du centenaire de la Marine royale canadienne.

Sa passion pour les avions s’explique probablement par le fait que ses deux parents étaient titulaires d’une licence de pilote. En fait, elle avait également un oncle pilote dans l’Aviation royale canadienne pendant la Seconde Guerre mondiale (il est, hélas, tombé au combat en 1942 et repose en Hollande). Le temps qu’elle passe à côtoyer des pilotes et leurs avions sur le NCSM Shearwater a renforcé son désir de voler; elle obtient ainsi sa licence de pilote à 74 ans et sa licence de pilote privé à 78 ans. Lorsqu’on lui demande si elle préfère la mer ou l’air, Sherry Richardson : « Les deux! Flotte aérienne – aéronavale ». Aujourd’hui, à 87 ans, elle vole toujours et poursuit ses activités auprès du mémorial Sackville et du Fonds de commémoration de la marine canadienne.

La commodore Laraine Orthlieb (1938-)

Laraine Orthlieb
Laraine Orthlieb
Source : Famille Orthlieb
Une carrière innovante dans la réserve navale canadienne

Née à Saint John, au Nouveau-Brunswick, Laraine Orthlieb est l’histoire d’une réussite et d’un engagement exceptionnels. Elle est devenue la première femme officière générale, et la deuxième femme aux commandes de l’équipage d’un navire. Elle détenait le grade de commodore au moment de prendre sa retraite. Alors qu’elle était capitaine du NCSM Tecumseh, l’établissement naval basé à terre a été nommé « meilleure division de la réserve navale au Canada » en 1985.

Une activiste de la défense de la préservation et de la présentation de l’histoire navale du Canada

Outre son travail dans la marine, la commodore (retraitée) Orthlieb a joué un rôle déterminant dans la création du Musée naval de l’Alberta, le plus grand musée naval au Canada, où l’histoire et les traditions de la marine canadienne sont une source d’inspiration pour toutes les personnes qui le visitent.

Une véritable source d’inspiration

Laraine Orthlieb a également reçu une reconnaissance considérable de sa collectivité pour son travail dans la marine et dans le secteur privé. Ses exploits sont une source d’inspiration pour d’innombrables femmes navigatrices, et confirment que le genre ne doit jamais entraver la poursuite de l’excellence. Parcs Canada est honoré de souligner le 100e anniversaire de la Réserve navale en 2023 en ajoutant la commodore Laraine Orthlieb au programme Héros de chez nous.

Paris K. Sahlen (1944-2018)

Paris K. Sahlen
Paris K. Sahlen
Source : La famille Sahlen

Paris « Smiley » Sahlen naît à Barons, en Alberta. Il s’enrôle dans la Marine royale canadienne en 1962.

Même s’il aura quitté la marine après son engagement de trois ans, Paris Sahlen conservera une grande affection pour celle-ci. Il se vouera d’ailleurs pendant de nombreuses années à préserver et promouvoir le glorieux passé naval du Canada. Il cherchera ainsi à faire rayonner la marine en devenant un mentor et chef de file auprès de la jeunesse qu’il veut rapprocher des anciens combattants.

En reconnaissance de ses nombreuses années de service public, Paris Sahlen se verra décerner plusieurs prix, notamment la Médaille du souverain pour les bénévoles et la Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II en 2012. On le nomme également capitaine d’armes honoraire du NCSM Calgary en avril 2018. Paris Sahlen rend l’âme le 29 décembre 2018.

Capitaine de vaisseau (à la retraite) William H. Wilson, O.M.M., CStJ, AOE, M.S.M., CD (1924-)

William H. Wilson
William H. Wilson, lors de l’événement Héros de chez nous tenus à Calgary en juin 2022

Originaire de Winnipeg, Bill Wilson a 14 ans lorsque la Seconde Guerre mondiale est déclenchée et il décide alors de rejoindre les rangs des cadets de la marine. Trois ans plus tard, il s’enrôle dans la Réserve des volontaires de la Marine royale canadienne. Il était matelot canonnier à bord du NCSM Ottawa (deuxième du nom) lorsque celui-ci a pris part à la bataille de l’Atlantique et au débarquement en Normandie.

Officier de l’Ordre du mérite militaire et connu de sa communauté comme « M. Navy », Wilson a consacré sa vie à la préservation de l’histoire et des artefacts navals du Canada pour que les générations futures puissent les étudier et les admirer. Son souci d’éduquer les jeunes a inspiré la création du Naval Museum of Alberta inauguré en 1988 et intégré plus tard aux « Military Museums ».

En reconnaissance de son service et de ses efforts inlassables pendant 62 années pour faire rayonner la riche histoire navale du pays, la Marine royale canadienne a nommé Bill Wilson capitaine honoraire en 1992, poste qu’il a occupé jusqu’en 2014. Il a également reçu la Médaille des amiraux en 2008 et l'Ordre d'excellence de l'Alberta en 2013.

Nos héros de chez nous Laraine Orthlieb, Paris K. Sahlen et William H. Wilson partagent une passion commune pour la marine. Ils reconnaissent également l'importance d'échanger avec les nouvelles générations afin de préserver notre histoire.

Voyez la vidéo en hommage à Paris K. Sahlen et William H. Wilson.

Héros de chez nous — Transcription textuelle

00:12
matelot de 2E classe Paris Kemp Sahlen, CD

00:54
NCSM Antigonish

01:00
NCSM Margaree

01:35
NCSM Calgary

01:50
nommé capitaine d’armes honoraire du NCSM Calgary

02:02
« Tous les navires méritent un Paris Sahlen. J’aimerais que les magasins en gardent en inventaire et que je puisse en commander quelques-uns de plus. Vous ne rencontrerez pas de marin ayant servi à Calgary qui ne connaît pas Paris et ne le tient pas en très haute estime. »

Paul Francoeur
Chef d’état-major
Groupe du Personnel et de l’instruction de la Marine Marine Royale Canadienne Défense nationale
Gouvernement du Canada

02:37
Le Jour J 1944

03:30
Je pense que c’était le meilleur jour de la guerre pour le monde.

03:33
Nous avons libéré toute l’Europe.

03:37
Le Canada était présent, pour une petite nation comme la nôtre.

03:38
Capitaine de vaisseau (à la retraite) William H. Wilson, O.M.M, CStJ, AOE, M.S.M, CD

03:41
Et je suis encore stupéfait,

03:42
il y avait cinq plages et le Canada avait l’une d’elles...

03:45
et les Britanniques et les Américains nous faisaient confiance pour nous occuper de cette plage...

03:50
et nous l’avons fait… à plein.

03:53
Nos soldats sont allés et ont fait leur travail.

03:56
Et c’était le jour un de la libération de l’Europe.

04:00
Nos pilotes étaient sans pareil, tout comme les membres d’équipage,

04:04
nos marins, je le sais, étaient aussi bons que les meilleurs

04:08
et nos soldats étaient incomparables – des Canadiens exceptionnels.

04:12
et j’y étais, j’étais l’un d'eux.

04:18
Certains d’entre eux ne sont pas revenus,

04:22
et la plupart sont maintenant décédés, donc il en reste quelques-uns comme moi,

04:26
pour une raison quelconque.

04:28
Est-ce que je le referais ?

04:29
Absolument.

04:31
Un grand jour.

04:33
Un grand jour pour le monde.

04:44
L'Allemagne se retire

04:55
L'Allemagne se retire

04:58
NCSM Ottawa

05:15
Paris Kemp Sahlen et William H. Wilson ont préservé et mis en valeur le riche patrimoine naval du Canada en guidant les nouvelles générations.

05:34
Merci pour votre service


Héros de la haute mer

Commémorons la marine marchande du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, quelque 4200 navires de la marine marchande canadienne ou battant pavillon d’autres nations alliées ou neutres sombrèrent dans les flots après avoir subi des attaques ennemies. Plus de 62 900 marins périrent, y compris plus de 1600 Canadiens et Terre-Neuviens. Le Livre du Souvenir de la Marine marchande conservé dans la Chapelle du Souvenir de la Tour de la Paix, sur la Colline du Parlement, commémore leur sacrifice.

Depuis 2003, la journée du 3 septembre est reconnue comme la Journée des anciens combattants de la marine marchande, rendant ainsi hommage aux contributions de ceux qui ont servi. Leur sacrifice restera aussi en mémoire, comme la bataille de l'Atlantique, dont la commémoration annuelle se déroule chaque premier dimanche de mai.

Un défi ambitieux

Lors de la Seconde Guerre mondiale, les chantiers navals canadiens entreprirent un ambitieux programme de construction. Pas moins de 400 cargos furent bâtis entre 1941 à 1945. La société d’État Park Steamship Company Limited exploitait environ 180 de ces bâtiments dont la désignation rappelait des parcs canadiens. On construisit également des navires de commerce nommés d’après des forts ayant marqué l’histoire du pays. On construisit également des navires marchands nommés d’après des forts canadiens historiques pour aider la Grande-Bretagne.

L’héritage précieux des bâtisseurs de navires et l’héroïsme de ceux qui ont servi à leur bord demeurent bien vivants dans les collectivités qui les ont construits. Aujourd’hui, Parcs Canada est fière de mettre en valeur l’histoire de ces navires à travers son vaste réseau de lieux historiques, de parcs et d’aires marines nationales de conservation.

Plusieurs désignations historiques nationales commémorent la construction navale et la marine marchande canadiennes durant la Seconde Guerre mondiale

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