Le bassin Peel

Lieu historique national du Canal-de-Lachine

Ce que l’on nomme « bassin Peel » se situe entre l’écluse no 2 et le pont Wellington, et constitue la première section du bief no 2, qui est quant à lui le plan d’eau se trouvant entre l’écluse no 2 et celles de Saint-Gabriel. Bien que le nom ‘bassin Peel’ soit ancré dans la culture populaire, il ne s’agissait pas d’un terme toponymique officiel durant les années d’opération du canal comme voie de navigation commerciale. 

Anonyme, SIMLA dans l'écluse no. 1, Canal-de-Lachine, 1920, BAC PA 198564 / Collection Andrew A. Merrilees
Navire océanique qui navigue dans le canal de Lachine, 1920 © Anonyme, SIMLA dans l'écluse no. 1, Canal-de-Lachine, 1920, BAC PA 198564 / Collection Andrew A. Merrilees

Historiquement, le secteur du bassin Peel a joué un rôle majeur dans l’essor industriel de Montréal et du Canada. En raison de sa profondeur et de son gabarit, le bassin Peel constituait un bassin dit « de retournement » et il était la seule section du canal de Lachine accessible aux navires océaniques. On le surnommait le « terminus de Montréal ». Cette plaque tournante était un lieu de rassemblement pour les navires destinés au réseau intérieur et les navires océaniques tout en étant bordée de voies ferrées.

Lors du premier agrandissement du canal de Lachine, de 1843 à 1848, un premier site hydraulique, soit celui de bief no 2, est aménagé le long de la rue Mill. Cette source d’énergie, moins chère et surtout inépuisable, permettra à l’industrie montréalaise de connaitre un essor majeur. On profita de cet élargissement pour y construire « les bassins à farine », qui sont aujourd’hui toujours accessibles.

C’est lors du deuxième agrandissement du canal de Lachine, de 1873 à 1884, qu’est aménagée la forme actuelle du bassin Peel. Le bassin Wellington, un bassin latéral donnant sur le bassin Peel, a été construit à compter de 1880 et a accueilli ses premiers navires dès 1883. 

Vue aérienne vers l'est du bassin Peel et de Montréal vers 1950.
Bassin Peel - vers 1950 © Archives de la Ville de Montréal

Le bassin Peel deviendra un point de liaison stratégique entre les navires de haute mer et ceux navigant sur le réseau intérieur. Cette portion du bief no 2 comprend un bassin de retournement, qui permettait aux grands navires océaniques de pouvoir décharger leur marchandise, de se retourner et d’ensuite regagner le fleuve qui les ramenait vers l’océan. 

Le remblaiement et la remise en état du bassin Peel

Avec l’inauguration de la voie maritime du Saint-Laurent en 1959, la navigation commerciale cesse et bien que la navigation de transit pour les entreprises longeant le canal se poursuit, le bief no 2, en aval du déversoir no 2,  est progressivement remblayé entre 1966 et 1970. De nos jours, on peut y voir l’autoroute Bonaventure traverser en hauteur une partie du bassin Peel.

De 1997 à 2002, des travaux menés par Parcs Canada visant la remise en valeur du canal de Lachine ont permis le déblayage des bassins à farine. Le secteur du bassin Peel offre une vue magnifique et unique sur le paysage historique industriel qu’a connu Montréal, dont le silo no 5 et la célèbre enseigne de la minoterie « Farine Five Roses ».

Personnes en canot sur le Canal-de-Lachine avec un point de vue sur l'enseigne de la minoterie « Farine Five Roses »
Vue sur la célèbre enseigne de la minoterie « Farine Five Roses »

Vous voulez en apprendre plus sur l'évolution de ce secteur? En collaboration avec le Laboratoire d’histoire et de patrimoine de Montréal de l’UQAM, Parcs Canada vous présente une carte interactive permettant de visualiser l’ampleur de l'évolution des entreprises de ce secteur lors de 5 années charnières, soit 1880, 1890, 1913, 1950 et 1964.

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