Au fil des événements
Lieu historique national du Canal-de-Lachine
© Archives nationales du Canada
Longtemps rêvé, le canal a finalement été réalisé et amélioré à quelques reprises. Voici, en résumé, les dates et les événements importants qui jalonnent son histoire.
Le rêve des Français
© Collection François Daniel / Archives du Séminaire de Saint-Sulpice, Montréal
Le projet d’un canal contournant le Sault-Saint-Louis (rapides de Lachine) remonte aux toutes premières années qui ont suivi la fondation de Ville-Marie (Montréal). En 1671, l’abbé François de Salignac de La Mothe-Fénelon énonce les avantages que procurerait un canal reliant Montréal et Lachine. François Dollier de Casson, supérieur du Séminaire de Saint-Sulpice de Montréal, relance l'idée en 1680, affirmant qu'un tel canal permettrait d'approvisionner en eau les moulins de Montréal et faciliterait la navigation vers les « pays d'en haut ». Les travaux débutent en 1689. L'attaque de Lachine par les Iroquois met fin à l'entreprise. Ils se poursuivent en 1700, sous la direction de Gédéon de Catalogne qui doit les abandonner par manque de fonds, à la mort de Dollier de Casson en 1701.
La détermination des marchands
© Archives de la Banque de Montréal / Jack Tremblay / coll. du Centenaire P767, 1964
Il faut attendre le début du XIXe siècle pour que le rêve se matérialise. Le canal de Lachine devient une nécessité pour les marchands de Montréal qui ambitionnent de faire de leur ville l'une des principales plaques tournantes du commerce nord-américain. Les travaux débutent en 1821. Le canal est achevé en 1825.
Le premier canal permet le passage de petits voiliers à fond plat. Avec l'accroissement du trafic et l'augmentation du tonnage des navires, il doit être élargi à deux reprises : les travaux ont cours de 1843 à 1848 et de 1873 à 1885.
De la popularité à la désuétude
© Archives de la Ville de Montréal / vers 1903
Au milieu du XIXe siècle, une chaîne de canaux, dont le canal de Lachine constitue le premier maillon, est aménagée pour faciliter la navigation entre Montréal et les Grands Lacs. À cette même époque, les premières entreprises s'installent sur les berges du canal, attirées notamment par son potentiel hydraulique. De 1847 à 1945, le Sud-Ouest de Montréal renferme la concentration d'établissements industriels la plus diversifiée du Canada.
Durant ses meilleures années, à la veille de la grande crise de 1929, près de 15 000 navires empruntent annuellement le canal. Pourtant, 30 ans plus tard, celui-ci est remplacé par la Voie maritime du Saint-Laurent. Mis à l'écart, partiellement remblayé à compter des années 1960, il ferme ses portes à la navigation en novembre 1970.
Au confluent du passé et de l'avenir
P.-É. Cadorette / 2002
Administré par Parcs Canada depuis 1978, le canal de Lachine est surtout connu pour son exceptionnelle piste polyvalente qui a permis à des millions d'usagers de traverser un paysage insolite, chargé d'histoire. Mais le canal reste avant tout un lieu historique national dont l'objectif est de témoigner de l'importance de la navigation, de la canalisation et de l'industrialisation dans l'histoire et le développement du pays.
Depuis 1997, un projet de revitalisation de grande envergure est en cours dans le but de redonner à ce lieu un second souffle. Les différents paliers de gouvernement, des organismes communautaires et des entrepreneurs privés vont y injecter plusieurs dizaines de millions de dollars. Ces fonds seront notamment consacrés à la mise en valeur de l'histoire du lieu et à la restauration de la voie canalisée. Le canal a été ouvert à la navigation de plaisance en 2002.
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