Le politicien
Lieu historique national Louis-S.-St-Laurent
© Parcs Canada
En novembre 1941 décède l'honorable Ernest Lapointe, principal adjoint du premier ministre Mackenzie King au Québec. Le poste de ministre de la Justice est alors confié à Louis S. St-Laurent . Réticent à se mêler de politique, St-Laurent acquiesce néanmoins. Il déclare accepter cette fonction par devoir et seulement pour la durée de la guerre.
© Archives nationales du Canada / C-13225
À cette époque, le ministre de la Justice est le bras droit du premier ministre. Aussi, St-Laurent s'occupe-t-il d'importants dossiers : la sécurité interne par l'intermédiaire de la Gendarmerie royale du Canada dont il est responsable, les relations fédérales-provinciales, le débat sur le drapeau, les allocations familiales et la conscription . Tout au long de cette période où dominent les impératifs de la guerre, St-Laurent demeure fidèle à son chef. Responsable de projets de loi souvent controversés et impopulaires, St-Laurent connaît un difficile apprentissage de la vie politique.
Une fois la guerre terminée, St-Laurent demande à être relevé de son engagement politique afin de retourner à son cabinet. Mais le premier ministre refuse. King a besoin d'hommes pour la reconstruction d'après-guerre. Quelques mois plus tard, St-Laurent est donc nommé secrétaire d'État aux Affaires extérieures.
© Archives nationales du Canada / PA-144172
Son arrivée donne une impulsion à la politique extérieure. Ses stratégies visent à façonner une nouvelle image du Canada dans le monde, que ce soit à l'ONU, à l'OTAN ou au sein du Commonwealth. Entre-temps, l'affaire Gouzenko éclate et les Canadiens apprennent, avec stupeur, l'existence d'un important réseau d' espionnage soviétique à Ottawa.
À la suite de la démission de Mackenzie King, St-Laurent est porté à la tête du parti libéral fédéral. Il devient premier ministre le 15 novembre 1948. L'année suivante, il déclenche des élections et mène son parti à la victoire .
Au pouvoir durant deux mandats consécutifs, St-Laurent compte de nombreuses réalisations . Sur le plan de l'autonomie nationale, il fait, entre autres choses, nommer le premier gouverneur général d'origine canadienne, le très honorable Vincent Massey. C'est aussi pendant son premier mandat que Terre-Neuve devient, le 31 mars 1949, la dixième province canadienne.
© Parcs Canada / 1954
Par ailleurs, le gouvernement canadien s'attaque à des projets de grande envergure comme la route transcanadienne et la voie maritime du Saint-Laurent. Il poursuit aussi sa politique sociale : allocations familiales, assurance-chômage, pensions de vieillesse, aide aux universités et création du Conseil des arts.
Sur la scène internationale, le Canada affirme graduellement sa souveraineté grâce à la politique de St-Laurent. L'OTAN devient une réalité. Sous l'égide de l'ONU, le gouvernement canadien expédie des troupes en Corée.
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Après la difficile année de 1956, avec la crise de Suez et la controverse du gazoduc, St-Laurent est défait par le conservateur John Diefenbaker en 1957. À l'âge de 75 ans, il se retire de la politique et reprend la tête de son cabinet d'avocats. En janvier 1958, Lester B. Pearson lui succède à la direction du parti libéral.
En 1967, St-Laurent devient Compagnon de l'Ordre du Canada. Cette distinction honorifique, remise par le gouverneur général Roland Michener, est la plus grande marque d' appréciation que le Canada puisse donner à un de ses citoyens.
Louis Stephen St-Laurent s'éteint le 25 juillet 1973, à l'âge de 91 ans. Après des funérailles d'État à Québec, son corps est transporté à Compton pour y être inhumé.
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