Lac Hidden

Parc national Banff

Parcs Canada rétablit l’habitat essentiel de la truite fardée versant de l’ouest dans le parc national Banff. Cette espèce était autrefois abondante dans les eaux froides et limpides du lac Hidden. Aujourd’hui, la population albertaine de ce poisson est inscrite à la Loi sur les espèces en péril à titre d’espèce menacée.

Au début du 1900e siècle, Parcs Canada a commencé à ensemencer les lacs des parcs des montagnes pour satisfaire à la demande du nombre croissant de visiteurs qui voulaient pratiquer la pêche dans le parc. Des espèces de poissons non indigènes, comme l’omble de fontaine et la truite arc-en-ciel, y ont été introduites et ont prospéré, au point de supplanter les espèces indigènes. Parcs Canada n’ensemence plus les lacs en poissons non indigènes, mais les incidences de ces pratiques antérieures continuent de se faire sentir sur les écosystèmes aquatiques du parc.

La truite fardée versant de l’ouest est une espèce en péril pour plusieurs raisons :
  • Délogement par des poissons non indigènes
  • Concurrence avec l’omble de fontaine pour les ressources
  • Hybridation avec la truite arc-en-ciel et la truite fardée de Yellowstone
  • Disparition et altération de l’habitat de ruisseau
  • Augmentation de la température de l’eau et autres facteurs liés au changement climatique

Processus en quatre étapes suivi par Parcs Canada pour sauvegarder les truites menacées :

1. Trouver un habitat sûr

Le bassin d’eau idéal pour le rétablissement de la truite fardée versant de l’ouest renferme de l’eau propre et froide, des frayères convenables et un obstacle en aval qui empêche les poissons non indigènes de remonter le courant pour s’installer dans l’habitat rétabli. Le lac Hidden, dans le secteur Skoki, satisfait à ces critères et abritait autrefois une saine population de truites fardées versant de l’ouest.

2. Retirer les poissons non indigènes

Avant de réintroduire les truites fardées versant de l’ouest, les spécialistes des milieux aquatiques devaient enlever les ombles de fontaine non indigènes du lac.

2011 – 2017
Nos spécialistes ont travaillé d’arrache-pied pour débarrasser le lac Hidden de ses ombles de fontaine non indigènes. Ils ont eu recours à plusieurs techniques : la pêche à la ligne, la pêche au filet maillant et la pêche électrique. Aucune de ces méthodes d’enlèvement manuel n’a produit les résultats espérés.

2018 – 2019
Avec l’aide de partenaires, le personnel responsable des milieux aquatiques a traité le lac Hidden à la roténone à deux reprises. Le traitement a nécessité une journée de travail chaque année. Nos spécialistes sont restés sur les lieux pendant une semaine pour s’assurer que la concentration de roténone diminuait à des niveaux sécuritaires. Ils ont appliqué un agent neutralisant qui, combiné à l’eau vive et à la lumière du soleil, a aidé la roténone à se décomposer.

La roténone, une substance naturelle toxique pour les poissons, permet d’enlever efficacement les poissons des étendues d’eau de haute montagne, comme le lac Hidden. Elle provient des racines d’une plante de la famille du haricot et est utilisée un peu partout dans le monde pour l’enlèvement de poissons, y compris dans les parcs nationaux de l’Est du Canada. La roténone est inoffensive pour les humains, les mammifères et les oiseaux, à moins d’être ingérée dans des quantités déraisonnables.

Chargement d’un baril de roténone à bord d’un bateau

2020
Le personnel responsable des milieux aquatiques a surveillé le lac Hidden en analysant l’ADN environnemental

ADNe:
Les organismes vivants perdent constamment du matériel génétique sous forme d’ADN. Ce matériel, appelé ADN environnemental ou ADNe, reste présent dans le milieu ambiant. Il peut être prélevé dans des échantillons d’eau plutôt que directement d’un organisme. L’échantillonnage de l’ADNe et la surveillance physique (pêche à la ligne, pêche au filet, pêche électrique) peuvent nous aider à déterminer si des espèces non indigènes sont présentes dans l’eau.

Nos travaux de surveillance ont révélé que tous les poissons non indigènes avaient été enlevés et que de saines populations d’insectes et de zooplancton – de la nourriture pour les poissons – y étaient encore présentes. Nous pouvions donc commencer à réintroduire la truite fardée versant de l’ouest!

3. Réintroduire la truite fardée versant de l’ouest

Une main humaine tient un petit contenant qui renferme de multiples œufs de truite orange ornés de deux points noirs : les yeux.

2021 

En juin, les spécialistes des milieux aquatiques ont prélevé des œufs et de la laitance d’une population génétiquement pure de truites fardées versant de l’ouest dans le lac Big Fish, qui se trouve dans le parc national Banff. Ensuite, ils les ont mélangés sur place pour assurer la fécondation. Les œufs fécondés ont alors été envoyés à une écloserie, où ils ont pu amorcer leur croissance dans des conditions optimales. Les œufs partiellement matures ont été placés à l’intérieur de contenants dans le ruisseau Hidden, pour qu’ils puissent éclore à l’abri de tout danger et devenir des alevins, c’est-à-dire des bébés poissons. Cette technique porte le nom d’incubation en dérivation. Après environ trois semaines dans les incubateurs en dérivation, 311 alevins ont été relâchés directement dans leur nouvel habitat permanent, le ruisseau Hidden, émissaire du lac Hidden. Ils seront les premières truites fardées versant de l’ouest à nager dans le ruisseau Hidden en 50 ans!

2023

Après la première année de réintroduction de l’espèce, Parcs Canada a créé un incubateur personnalisé pour réduire les coûts ainsi que le temps de transport et de manutention des œufs vers un incubateur hors site. Entre 2022 et 2023, plus de 10 000 œufs ont été élevés dans le parc et relâchés dans le lac Hidden et ses affluents grâce à l’incubateur de Parcs Canada.

Pourquoi l’incubation en dérivation?

L’incubation en dérivation aide à assurer la survie des œufs fécondés pour plusieurs raisons :

  • Elle permet aux bébés poissons de s’adapter à leur nouveau milieu naturel dès le début de leur vie.
  • Elle empêche les alevins de s’accoutumer à l’environnement de l’écloserie.
  • Elle les protège contre les dangers associés au transport.

Un incubateur pour les parcs des montagnes

L’équipe responsable des milieux aquatiques commencera à utiliser une remorque d’incubation au printemps 2022. Elle n’aura plus à recourir aux services d’une écloserie et pourra mener à bien tout le processus sur place. Cherchez la remorque d’incubation dans les parcs nationaux Banff et Yoho pendant votre séjour!

4. Surveiller les résultats

Prochaines étapes

L’équipe surveillera les poissons réintroduits et poursuivra ses travaux d’incubation en dérivation jusqu’à ce que le lac Hidden soutienne une population saine et autosuffisante de truites fardées versant de l’ouest.


Pourquoi toute cette agitation à propos des poissons?

Gros plan de la face d’une truite fardée versant de l’ouest

La protection des espèces en péril et le rétablissement des écosystèmes aquatiques constituent des priorités pour Parcs Canada.

  • La truite fardée versant de l’ouest est un poisson qui a des besoins très particuliers, c’est-à-dire une espèce indicatrice. Elle a besoin d’eaux froides, propres et non polluées pour prospérer. Si la population de truites fardées est en santé, nous avons de bonnes raisons de croire que l’écosystème l’est aussi.
  • Les écosystèmes aquatiques en santé sont essentiels à la santé de l’écosystème tout entier.

Six agents en uniforme posent pour une photo devant le lac Hidden.
2018 au lac Hidden; de gauche à droite : Geoff Skinner, parc national Jasper, Lisa Larson, parcs nationaux du Mont-Revelstoke et des Glaciers, Jennifer Earle, ministère de l’Environnement et des Parcs de l’Alberta (AEP), John Jimmo, Unité de gestion de Lake Louise, Yoho et Kootenay, Mike Sullivan (Ph.D.), AEP, et Paul Harper, parc national des Lacs-Waterton

 

Suivez l’initiative lancée par Parcs Canada pour protéger et rétablir l’habitat d’une espèce en péril.
Pour en savoir davantage, écrivez à l’adresse  pc.llykaquatics-aquatiquesllyk.pc@pc.gc.ca

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