Directives en matière de motif architectural pour la ville de Jasper

Parc national Jasper

Préparé pour le Service canadien des parcs par Latimer Iliscock Architects en mars 1993

Modifié le 15 décembre 1997

Modifié le 3 mai 2021

Modifié en octobre 2024

Le Service canadien des parcs et le cabinet Latimer Hiscock Architects tiennent à souligner l'aide précieuse qui leur a été accordée par les membres du Comité municipal de Jasper, la Commission scolaire de Jasper et la Chambre de commerce de Jasper.

Les Directives s'inspirent directement des précieuses propositions et recommandations offertes par ces organismes.


1.0 Introduction

Parcs Canada a pour mandat de préserver et de protéger le parc national Jasper au profit des générations à venir. Il découle de ce mandat que les aménagements entrepris à Jasper doivent être du plus grand calibre technique, s'intégrant aussi bien avec le milieu montagnard qu'avec le contexte architectural local, riche en monuments historiques, partie essentielle du patrimoine passé, présent et futur de la ville de Jasper.

Ces directives ont été mises au point avec la participation de la collectivité de Jasper, ainsi que Parcs Canada. Elles visent à promouvoir des aménagements de qualité qui soient en harmonie avec le milieu naturel.

Le caractère montagnard de la petite localité de Jasper remonte aux origines de la ville. L'intégration de Jasper dans son milieu naturel ayant toujours été un facteur important, on y a dès le départ réglementé les aménagements architecturaux. Durant les années d'avant-guerre, les autorités responsables du Parc ont assuré de manière assez musclée le respect des normes de construction - elles ont souvent remanié les soumissions de projets architecturaux en modifiant considérablement l'aspect physique du produit fini. Depuis, une série de directives, de politiques écrites et de critères bien définis en matière d'aménagement ont remplacé cette démarche plutôt arbitraire.

Afin de faciliter le processus de soumission et d'évaluation des projets architecturaux, on mettait au point en 1979 les Directives architecturales et environnementales en matière de lotissement urbain pour la ville de Jasper. Un besoin de directives plus précises s'étant fait sentir, le présent document remplace les directives publiées antérieurement.

Jasper doit faire face à des besoins d'aménagement de plus en plus pressants. Tous les intervenants - entrepreneurs, concepteurs, habitants de Jasper et Service canadien des parcs - doivent avoir accès à une réglementation qui soit compréhensible. C'est la raison d'être des Directives en matière de motif architectural.

1.1 Objectifs des Directives

Les Directives constituent :

  • un énoncé des éléments souhaitables qu'on s'attend à trouver dans de nouveaux aménagements ou dans des réaménagements à Jasper;
  • un contrôle de qualité des nouveaux aménagements au moyen de normes conventionnelles et faciles à comprendre, qui permettront l'évaluation des propositions;
  • un renforcement de l'image de Jasper, en tant que communauté de montagne bien aménagée.

1.2 Emploi des Directives

1.2.1 Organisation des Directives

Les Directives se fondent sur le contexte architectural historique de la ville de Jasper. Les nouveaux bâtiments doivent s'intégrer harmonieusement dans le milieu architectural existant, et donc respecter le caractère du quartier ainsi que les caractéristiques physiques du milieu naturel. La ville de Jasper compte de nombreux bâtiments historiques, notamment le Centre d'information sur le Parc, la gare du CN, le bureau de poste et la Banque Canadienne Impériale de Commerce. Il existe en outre un grand nombre de constructions plus modestes - des maisons, des immeubles commerciaux simples et des logements rustiques - constituant un contexte saisissant dont on doit tenir compte lorsqu'on prévoit de nouveaux aménagements. Les monuments historiques nous apprennent énormément sur la manière dont les nouveaux bâtiments peuvent s'intégrer harmonieusement à un milieu de montagne.

Le Chapitre 2, qui traite du Contexte architectural historique, présente une analyse de ce qui, traditionnellement, rend un bâtiment compatible avec le style de la ville de Jasper.

Le Chapitre 3, qui comporte les directives proprement dites, se divise en quatre parties :

  • 3.1 Normes relatives à tout type d'aménagement
    Ces directives visent l'ensemble des nouveaux aménagements et des réaménagements, quel qu'en soit le type.
  • 3.2 Normes relatives aux ensembles résidentiels
    Ces directives visent l'ensemble des constructions de type résidentiel, ce qui inclut les constructions unifamiliales, les duplex, les maisons en rangées, les appartements et les annexes rajoutées à des constructions existantes. Les unités résidentielles faisant partie d'aménagements à usage multiple dans le centre-ville - logement du personnel au-dessus d'ateliers, par exemple - sont régies par les Normes relatives à l'aménagement du centre de la ville. 
  • 3.3 Normes relatives à l'aménagement du centre de la ville
    Ces directives s'appliquent aux aménagements commerciaux ou polyvalents qui se font dans le centre de la ville (quartier de Connaught Drive et Patricia Street), ce qui inclut les établissements de vente au détail, les bureaux, les hôtels et les éléments résidentiels à usage multiple du centre-ville.
  • 3.4 Normes relatives à l'aménagement de structures touristiques commerciales
    Ces directives visent les secteurs des hôtels et motels à chaque extrémité de la ville. Elles s'appliquent également aux constructions autonomes (notamment les restaurants et les stations-service) qu'on retrouve dans ces quartiers. Les hôtels et moyens d'hébergement pour touristes qui se trouvent dans le centre-ville tombent sous le coup des Normes relatives à l'aménagement du centre de la ville.

Les catégories ci-dessus ont été retenues dans le but de simplifier la conception et l'évaluation de types d'aménagement particuliers. Les trois différentes catégories d'aménagement correspondent non seulement à des types de bâtiment particuliers mais aussi à une répartition logique par rapport aux principales catégories de zonage et à des quartiers spécifiques de Jasper.

La chose est inévitable, certains aménagements, notamment les écoles et hôpitaux, ne sont pas faciles à classer dans l'une ou l'autre de ces catégories. Les intéressés devront consulter Parcs Canada pour savoir quelles directives s'appliquent à leur projet d’aménagement particulier. À titre indicatif, le tableau qui suit fait correspondre un certain nombre de types de bâtiments aux directives pertinentes.

Type de bâtiment Directives applicables
Garderies Directives relatives à tout type d'aménagement, plus Directives relatives aux ensembles résidentiels
Dépanneurs dans les quartiers résidentiels Directives relatives à tout type d'aménagement, plus Directives relatives aux ensembles résidentiels
Dépanneurs dans les quartiers touristiques commerciaux Directives relatives It tout type d'aménagement, plus Directives relatives à l'aménagement des structures touristiques commerciales
Écoles, églises et autres bâtiments à caractère institutionnel Directives relatives à tout type d'aménagement
Bâtiments dans le bloc S (bâtiments de service) Directives relatives à tout type d'aménagement, plus politiques spécifiquement établies pour ce secteur

Pour chaque catégorie de bâtiment, les directives se subdivisent en sous-ensembles portant sur des questions de conception spécifiques. Une question de conception particulière sera identifiée par l'énoncé d'un «Objectif», suivi d'une ou de plusieurs «Directives».

1.2.2 Applicabilité

Les Directives s'appliquent à tous les nouveaux aménagements et réaménagements entrepris à l'intérieur des limites du lotissement urbaine, que ceux-ci s'effectuent à même des fonds privés ou publics. Dans ce document, on entend par «aménagement» un nouvel aménagement ou un réaménagement - ces termes étant interchangeables dans ce contexte. Les présentes Directives s’appliquent du moment qu'une autorisation doit être obtenue par Parcs Canada. Les Directives portent sur les espaces à l'air libre ainsi que sur l'extérieur des bâtiments; elles ne concernent nullement la conception de l'intérieur des bâtiments.

1.2.3 Mise en vigueur, dérogations et appels

Les nouveaux aménagements doivent à tout le moins satisfaire aux exigences des Directives. Toutefois, ces dernières n'ont pas pour objet d'étouffer la créativité ou l'innovation architecturale. Lorsqu'un concepteur peut montrer que son projet respecte l'esprit ou l'objectif d'une directive, il se peut fort bien que la solution proposée soit acceptable, même si elle ne respecte pas les dispositions de la directive proprement dites. Les Directives ne sont donc pas des règles rigides et immuables - mais il est entendu qu'elles doivent constituer une norme de qualité minimale pour les nouveaux aménagements.

En deux mots, les dérogations aux directives ne pourront être envisagées que si les solutions de rechange proposées respectent les objectifs énoncés.

1.2.4 Autres documents cadres

Les Directives en matière de motif architectural s'inscrivent dans tout un corpus documentaire qui régit les nouveaux aménagements dans la ville de Jasper. Elles doivent donc être consultées conjointement avec la Politique d'aménagement du territoire de la ville de Jasper, les exigences applicables en matière d'évaluation des impacts et les règlements pertinents en vertu de la Loi sur les parcs nationaux du Canada.

En outre, d'autres politiques et règlements pourront s'appliquer selon le cas. Toute personne qui envisage de construire dans la localité de Jasper devra donc consulter Parcs Canada dès le début.


2.0 Contexte architectural historique

2.1 L'évolution architecturale de Jasper

Jasper doit sa naissance à deux courants - le chemin de fer et le tourisme. Chacun d'eux a influé sur le style de construction local.

Ainsi, le chemin de fer, tout en facilitant le tourisme vers l'arrière-pays, poursuivait un objectif essentiellement utilitaire : le transport de marchandises et la satisfaction des attentes des cheminots. Les habitations, magasins et installations communautaires destinées aux travailleurs du chemin de fer étaient généralement simples et sans prétention. En revanche, le tourisme en pleine nature devait adopter un style architectural résolument inspiré des Rocheuses et des constructions reflétant une vision romantique des montagnes. Aujourd'hui encore, ces deux forces continuent de conditionner l'architecture locale.

L'influence du chemin de fer

En 1910, la Grand Trunk Pacific Railway entreprit de construire la voie ferrée à travers le parc Jasper Forest; la ville de Jasper était née. Fitzhug, rebaptisée plus tard Jasper, avait été choisie localité de limite divisionnaire; elle demeure à ce jour un important centre de service à la clientèle CN - d'ailleurs, un sixième de la population de Jasper est constitué de cheminots.

Les premières installations étaient constituées de campements, de tentes et de baraques prévus pour les employés de chemin de fer. Ces logements sommaires étaient remplacés dans les trois ans par des constructions permanentes. Comme dans toutes les petites localités de l'Ouest, banques, églises, magasins, hôtels et bâtiments publics ne devaient pas tarder à faire leur apparition pour satisfaire aux attentes des travailleurs. Une bonne partie de ces bâtiments avaient également été conçus pour répondre aux besoins de la nouvelle industrie du tourisme, mais il s'agissait en général de structures très modestes. Or, cette tradition de simplicité et de conception épurée mérite d’être intégrée dans les bâtiments contemporains.

L'influence du tourisme

Presque au même moment où Jasper devenait «localité ferroviaire», le gouvernement fédéral conférait à cette ville le rôle de siège central pour la gestion des services et l'administration du parc avoisinant. En l'espace de trois ans, Jasper devint une localité de limite divisionnaire où allait élire domicile le directeur de parc résident, le colonel Rogers, venu d'Ottawa avec le mandat de créer une communauté dans des structures parfaitement étudiées, en harmonie avec un cadre naturel exceptionnel.

Les touristes n'allaient pas se faire prier, arrivant par pleines voitures dans le but d'explorer la nature et de goûter à une nouvelle expérience, les Rocheuses canadiennes. Le colonel Rogers était pour sa part déterminé à faire en sorte que les nouvelles constructions à Jasper cadrent parfaitement avec le milieu montagnard. À l'évidence, Jasper était destinée à devenir autre chose qu'une simple localité ferroviaire.

Cela devait conduire à une architecture résolument différente. Le pavillon de l'administration du parc, qui avait été construit à l'origine en 1913 (aujourd'hui, Centre d'information sur le Parc), illustre bien cette différence. Lorsqu'on le compare aux bâtiments antérieurs - des installations utilitaires du chemin de fer -, on constate qu'il y a eu un effort conscient d'intégration dans le cadre physique très particulier des Rocheuses canadiennes. Entre 1913 et 1934, sous la stricte houlette du directeur du Parc, Jasper fut métamorphosée, l'humble ramassis de baraques devenant une localité dotée d'un important lien architectural avec son milieu naturel.

Au cours de cette période, un architecte en particulier, Alfred M. Calderon, allait laisser sa marque sur de nombreux bâtiments d'importance. Le Centre d'information, l'Église anglicane, la Banque Canadienne Impériale de Commerce et le magasin Jasper Camera and Gifts illustrent le mieux son activité.

Un mélange de styles

A cette époque, l'architecture de Jasper était ancrée dans le style pittoresque. Cette esthétique quelque peu éclectique trouvait son origine dans l'architecture des manoirs anglais de la fin du XIXe siècle. Le style, découlant du Renouveau Tudor (Tudor Revival) qui avait vogue dans les années 20 et 30, était caractérisé par un extérieur en stucco avec construction à simili-colombages, toits à forte pente et appareils de pierre ou de brique. Les constructions devaient s'intégrer dans le paysage, plutôt que d'en ressortir. Dans le contexte de Jasper, ce style fut grandement modifié par le recours à des éléments «rustiques» - pierres des champs non taillées, rondins écorcés, montants et bardeaux de cèdre. Ajoutez à cela l'influence d'autres genres alors à la mode à travers l'Alberta, notamment les maisons de style activité. Craftsman, style importé de la Californie, ainsi que les ultimes manifestations du style Arts and Crafts originaire d'Angleterre.

De ce mélange devait naître ce qu'on pourrait appeler le style «Pittoresque des Rocheuses». En voici les caractéristiques principales :

  • usage abondant de matières premières locales pour l'extérieur du bâtiment (rondins, pierre, bardeaux de bois, stucco)
  • moellons (caillasse, blocs morainiques et cailloux de torrent) montés dans du mortier, servant à la réalisation des escaliers, murs, cheminées et murs décoratifs
  • toitures aux formes simples, avec une pente marquée
  • emploi fréquent du pignon et des lucarnes à une pente
  • murs d'extérieur avec simili-colombages et stucco - surtout des murs pignon et des murs de deuxième étage dans le cas de bâtiments à vocation commerciale
  • fenêtres à guillotine, avec souvent de petits panneaux regroupés au-dessus d'une vitre comportant un plus grand panneau
  • têtes de chevron apparentes.

On pourrait dire que le style pittoresque des Rocheuses est peut-être le style «le plus authentique» de Jasper - il est fermement ancré dans des formes typiques de la région et présente d'importantes connotations historiques. Jasper toutefois, à l'instar des autres agglomérations, ne pouvait rester insensible aux styles qui eurent la faveur populaire un moment ou un autre. Ainsi, Connaught Drive offre des exemples de devantures propres aux premiers développements commerciaux (Early Commercial) et au style des villes-champignons construites entre 1915 et 1940, devantures qui sont typiques de toutes les petites bourgades de l'Ouest canadien. La plupart des constructions réalisées dans les années 60 et 70 appartiennent plutôt à des styles et des formes répandus à travers le Canada au cours de ces deux décennies.

L'influence du feu

Étant donné les importantes répercussions qu’a eues le feu de forêt de Jasper de 2024 sur le lotissement urbain, la Politique d’aménagement du territoire et le motif architectural pour la ville de Jasper ont été mis à jour afin de répondre aux besoins de l’endroit en tant que destination touristique moderne en milieu périurbain. Cette mise à jour comprenait le réexamen des matériaux et des formes des bâtiments à la lumière des besoins émergents de la collectivité. Les changements apportés n’ont pas seulement trait au risque de feu de forêt; ils visent également à tenir compte d’enjeux plus généraux comme la résilience aux changements climatiques et la disponibilité des logements, qui sont à l’avant-plan du débat civique depuis quelques années.

Dans l’ensemble, la volonté de préserver le style architectural emblématique de Jasper a été maintenue, même si des modifications importantes ont été faites pour réduire le risque de feux de forêt à l’avenir. D’autres changements ont été apportés afin de créer des occasions d’augmenter le nombre de logements disponibles et de permettre la conception de bâtiments plus résilients aux changements climatiques. Malgré ces changements, l’objectif général qui continue de guider la vision de l’aménagement à Jasper demeure « un bâtiment qui s’intègre au paysage plutôt que d’en ressortir ».

2.2 Définir une architecture de montagne pour Jasper

Qu'est-ce qui fait qu'un bâtiment «cadre» bien?

Ce qu'on pourrait qualifier d'«architecture de montagne» est moins un style architectural qu'une série de caractéristiques de construction. Prises globalement, ces caractéristiques définissent ce qui cadre bien avec Jasper et avec les Rocheuses canadiennes. Indéniablement, les meilleurs exemples d'architecture de montagne sont des réalisations qui «se fondent» dans le décor naturel. Plutôt que de se contenter de cadrer dans un décor montagnard, les constructions permettent de définir ce décor. Leurs caractéristiques sont communes à une vaste gamme de bâtiments - constructions unifamiliales, pavillons et bâtiments à vocation commerciale et institutionnelle.

Un bâtiment qui s'intègre au paysage plutôt que d'en ressortir

Une comparaison avec les formes rencontrées en milieu urbain permet de dire que les constructions rurales - particulièrement dans la grande nature - ont un ancrage plus direct avec le milieu ambiant.

Cela se manifeste de plusieurs façons.

  1. Les matériaux de construction ont une allure locale
    • Le bois et la pierre permettent un lien direct avec le milieu naturel ambiant. Le bois d'œuvre massif, surtout lorsqu'il est teint ou laissé au vieillissement naturel, crée un lien visuel avec la forêt environnante. La pierre de taille, le moellon brut et le packstone sec expriment une relation directe avec le flanc de montagne. Les cailloux arrondis et les blocs morainiques évoquent les torrents de montagne et l'avance impétueuse des glaciers d'antan.
    • La brique et le stucco, s'ils ne constituent pas une illustration aussi frappante, demeurent la manifestation d'une importante appartenance à la terre. En effet, le stucco est le miroir des tons de sable tandis que sa texture évoque le sol. La brique, quant à elle, faite de terre et d'argile, était traditionnellement produite sur place pour réduire les frais d'expédition.
    • Ce besoin de matériaux locaux favorise l'usage du bois, de la pierre, du stucco et de la brique. Toutefois, la prévention des incendies ainsi que des considérations d'ordre technique et économique rendent également nécessaire le recours à des matériaux plus modernes. Les bardeaux d'asphalte, les fenêtres à revêtement d'aluminium ou de vinyle en sont de parfaits exemples. Ce sont plus particulièrement les constructions à caractère commercial et institutionnel qui devront démontrer un élargissement de la palette architecturale, donc un recours à des matériaux contemporains et modernes sur le plan technique.
  2. Les matériaux de construction sont utilisés dans leur forme naturelle la plus honnête, une forme presque crue
    • Les rondins sont utilisés comme éléments porteurs apparents. Le gros bois d'œuvre est apparent, avec le plus souvent une finition naturelle. La pierre se présente sous forme de pierre des champs, de pierre ciselée ou de moellon brut, plutôt que sous forme de blocs symétriques (pierre de parement débitée).
    • Pour les matériaux entrés plus tardivement dans le vocabulaire architectural de la montagne, on note certaines exceptions à la règle. Ainsi, l'aluminium qui brille semble déplacé, tandis qu'il devient plus acceptable s'il est anodisé dans des tons de couleurs foncées. Pour ce qui est du béton, il prend une allure plus naturelle s'il est coloré ou texturé.
    • Les parements en vinyle et en aluminium sont moins onéreux que les parements de bois authentique et peuvent tromper à distance. Par contre, quand on y regarde de plus près, ils sont tous deux manifestement artificiels.
  3. Le bâtiment ne rivalise pas avec le milieu
    • Une architecture de montagne digne de ce nom est une architecture unique et riche. Elle n'a rien de quelconque. Néanmoins, elle ne cherche pas à s'opposer au milieu naturel ni à le dominer. C'est pourquoi les constructions se situent normalement à flanc de colline ou de vallée plutôt qu'au sommet par exemple. Ce sont les constructions qui doivent laisser la place aux arbres et aux cours d'eau, non pas l'inverse.

L'architecture de montagne : des formes simples et parlantes

Les structures complexes - celles qui se caractérisent par de nombreuses dénivellations, des pentes variables dans la toiture et une multitude d'agents de finition à l'extérieur - semblent déplacées en milieu montagnard. Cela ne veut pas dire qu'il faille construire des bâtiments en forme de «boîte». Les éléments tels que les porches, pignons, fenêtres en saillie et pièces rajoutées peuvent être autant de facteurs d'intérêt, qu'il s'agisse des surfaces d'extérieur ou des espaces d'intérieur. Les éléments doivent s'ajouter à une forme de base, non pas en être soustraits.

L'architecture de montagne, incarnation du refuge

Dans une construction de montagne traditionnelle, le rôle de refuge et de source de chaleur revêt une importance particulière. Or, les nouvelles constructions peuvent reproduire cette intimité dans les espaces intérieurs. Moyens à mettre in oeuvre :

  • bonne définition de l'entrée (au moyen d'un sas d'air, d'un vestibule ou d'une entrée spécialement aménagée) pour créer une transition bien distincte avec le milieu extérieur
  • présence de fenêtres traditionnelles ou formellement dessinées, plutôt que de rangées de fenêtres (cela est particulièrement applicable pour les bâtiments à vocation commerciale)
  • configuration massive et conséquente des structures murales; Les revêtements extérieurs de type mur-rideau ne sont pas adaptés au climat de Jasper.

Les nouvelles constructions devraient comporter des éléments qui soulignent le caractère montagnard de l'endroit. Les bâtiments ne se prêtent donc pas à d'importantes surfaces vitrées : puits de lumière, rangées de fenêtres et murs-rideaux. La réduction des jours pratiqués dans les murs (ouvertures encadrées) autorise un certain choix de panorama tout en préservant le sentiment de protection contre les rigueurs du climat.

La toiture, forme dominante dans l'architecture de montagne

De manière traditionnelle, la construction dans les Rocheuses se caractérise par d'importantes toitures fortement inclinées avec de longs surplombs destinés à éloigner la neige et la pluie des murs et des fondations. Cette forme contribue également à l'image de sécurité et de protection que projette le bâtiment. Dans les constructions en hauteur, les étages du haut étaient souvent incorporés dans la couverture, au moyen de lucarnes permettant d'obtenir l'échappée, l'éclairage et la ventilation voulus. Au deuxième, on n'avait pas besoin d'autant d'espace pour les chambres à coucher ou les autres pièces qu'au rez-de-chaussée, réservé aux grandes chambres ou aux aires publiques.

Les dessins en chevron qui étaient courants à l'époque se prêtaient bien à l'aménagement de lucarnes. Le toit n'étant pas isolé, il n'était pas nécessaire de prévoir un vide pour la circulation de l'air au-dessus de l'isolant. On obtenait alors une forme de couverture tout à fait unique. Un toit massif, envahissant, ponctué de lucarnes et de cheminées. Les avant-toits descendaient bas, souvent jusqu'à la ligne du premier étage. Les pentes étaient raides, faisant d'ordinaire 8:12 ou plus.

Une base solide «ancre» le bâtiment au sol

Une fois de plus, on a une caractéristique née d'impératifs éminemment pratiques. La fondation de maçonnerie permettait de protéger contre la moisissure et la neige abondante des planchers et des murs de bois plus délicats. Cette base (plinthe), facile à reconnaître, vient en outre équilibrer l'effet de la toiture massive et «ancrer» la construction dans le décor.

Les bases en pierre étaient traditionnellement utilisées pour les bâtiments de montagne. Cela demeure un choix logique, bien qu’aujourd’hui la pierre soit souvent utilisée comme revêtement sur un mur de fondation en béton.

Ironiquement, la pierre, autrefois un matériau simple et abordable, est devenue une finition onéreuse; il est donc judicieux de limiter son usage à la zone relativement petite de la « base » du bâtiment.

D’autres matériaux peuvent également créer un lien visuel avec le sol. Des planches de bois horizontales avec des tasseaux, de la maçonnerie rustique, du stuc ou un crépi en béton remplissent la même fonction.

À Jasper, les pierres glaciaires arrondies et les roches de rivière constituaient traditionnellement les matériaux de prédilection pour les ouvrages en pierre. Comme pour de nombreuses formes de construction en pierre, les premiers maçons trouvaient plus facile de construire des murs avec une inclinaison. Cette approche peut également s’avérer efficace dans les conceptions modernes, car elle donne l’impression que le bâtiment « jaillit » du sol.


3.0 Directives

3.1 Normes relatives à tout type d'aménagement

3.1.1 Implantation

Objectif Directive

Étant situé au cœur d’un parc national, Jasper entretient un lien étroit avec son environnement naturel, un lien qui doit être préservé dans tout nouvel aménagement. Les bâtiments doivent cadrer avec le paysage environnant plutôt que de le dominer. Les nouveaux aménagements doivent être conçus de manière à préserver une dénivellation naturelle et à s’intégrer avec les éléments préexistants, comme l’affleurement des pierres et les cours d’eau.

Des informations précises sur le site sont nécessaires pour concevoir et évaluer efficacement les aménagements. Toutes les demandes d’aménagement soumises doivent incorporer les éléments ci-dessous :

  • des dessins précis et détaillés illustrant la topographie locale (courbes), le tapis végétal, les plans d'eau (étangs, ruisseaux), ainsi que les dimensions et l'emplacement des arbres, pierres affleurantes et autres éléments naturels
  • un plan de renivellation, illustrant les courbes existantes et celles qui sont proposées - les cotes ne suffisent pas.
On réduira au minimum la quantité de déblais et remblais sur les pentes en construisant le bâtiment en gradins ou en situant la structure à même la pente, comme l'illustre la Figure 3.1.
On évitera le recours à des murs de soutènement en choisissant soigneusement l'emplacement du bâtiment. Là où ces murs s'avèrent nécessaires, on pourra en réduire la hauteur en faisant une construction en gradins réguliers le long du terrain ou en ayant recours à des bermes artificielles.
Le dispositif de drainage naturel - cours d'eau, bermes ou talus, rigoles de drainage - devra être préservé sur la plus grande partie du terrain non construit.
Le fait d'augmenter l'écoulement à partir des surfaces recouvertes et de la toiture ne devrait pas accroître le débit de ruissellement sur les terrains attenants en amont. On doit donc recourir à des dispositifs de retenue, notamment des étangs et des lits de suintement pour réduire le débit de l'eau, surtout en ce qui a trait aux zones dotées d'un revêtement en dur. (Voir aussi 3.1.8 Terrains de stationnement.)

Préserver l'unicité architecturale de certaines structures en coin existant à Jasper, notamment :

  • Terrains de forme irrégulière résultant de la convergence des axes de rue.
  • Terrains où les bâtiments existants sont orientés en angle de 45° sur un coin.

La conception même du bâtiment devrait souligner sa spécificité, en créant un champ d'intérêt visuel dans les coins, notamment :

  • une fenêtre en saillie arrondie
  • une grande lucarne
  • une véranda avant orientée vers l'angle
  • une forme générale grâce à laquelle l'immeuble donne sur le carrefour et non pas sur une seule des rues qui le composent.
Sur ces sites très particuliers, il est essentiel que les rénovations et nouvelles annexes cadrent bien avec le reste du bâtiment. Chaque site étant unique en soi, on recommande tout particulièrement la consultation de spécialistes pour la construction d'annexes aux maisons qui se trouvent dans cette situation.
Tout aménagement apporté à une construction qui se trouve à un coin de rue présuppose un certain nombre d'interventions spécifiques : après tout, on a vue sur les deux rues de l'intersection.

Les immeubles construits à un coin de rue doivent accorder une même importance à toutes les voies de circulation attenantes et «faire le coin». Dans le cas d'un nouvel aménagement, on devra tenir compte de ce qui s'est fait ailleurs dans la rue, mais aussi dans les autres constructions proches du carrefour. Moyens à mettre en oeuvre :

  • emploi des mêmes couleurs et matériaux de finition pour toutes les façades donnant sur le carrefour
  • adoption d'un même dimensionnement et regroupement de fenêtres pour les façades avant et latérales
  • prolongement d'éléments comme le porche, la véranda et les balcons, de manière à faire le coin
  • étude d'une toiture dont la forme soit intéressante, quelle que soit la rue où se place l'observateur, notamment en répétant le motif à lucarnes.
Un nouvel aménagement devrait prévoir une diversité d'activités en plein air, et non seulement un terrain de stationnement avec des «espaces ouverts». Ainsi, on devrait avoir un endroit pour s'asseoir, pour rencontrer les voisins, pour se promener, pour jardiner ou pour manger à l'extérieur. Après tout, la circulation piétonnière est aussi importante que la circulation routière.
Lorsqu'un projet est d'une envergure telle qu'il nécessite le recours à des spécialistes de la conception, le plan d'aménagement proposé devrait indiquer le fonctionnement des espaces extérieurs, en particulier des zones piétonnes. Il faudra tenir compte du vécu et de la hiérarchie des activités d'extérieur pour chaque secteur. L'étude devra s'inspirer de l'expérience piétonne : la circulation entre les bâtiments (séquence) et l'interconnexion des espaces (passages).

3.1.2 Considérations d'ordre climatique

Objectif Directive
Jasper est une localité de plein air. C'est pourquoi les gens devraient être incités à passer du temps à l'extérieur quelle que soit la saison. Les espaces publics en plein air devraient donc être attrayants et pouvoir servir le plus longtemps possible durant l'année.
On devrait concevoir de nouvelles structures permettant l'ensoleillement des zones publiques durant la saison froide de même qu'au cours de l'été. Les espaces publics ayant une exposition sud ou ouest sont les plus adéquats.
Jasper devrait offrir à sa population un certain nombre de haltes (aires de repos) qui soient discrètes et protégées, en plus des grands espaces ouverts exposés aux intempéries. Ces espaces extérieurs plus petits et plus intimes peuvent atténuer l’échelle parfois intimidante et grandiose de la vallée montagneuse, tout en offrant des vues encadrées et orientées sur les montagnes.

Concevez les bâtiments et l'aménagement paysager de manière à créer des espaces abrités, chaleureux, ensoleillés et intimes.

Moyens à mettre en oeuvre :

  • entrées en retrait, murs en aile, et écrans
  • auvents ou couverture pour pavillon ouvert, végétation en avant-plan et éléments paysagers qui encadrent et dirigent la perspective s'offrant à l'observateur
  • emplacements à l'abri des gros vents d'hiver; les vents les plus violents et les plus froids viennent du nord-est. Un aménagement dense de conifères, des écrans végétaux ou des bâtiments adjacents peuvent aussi constituer une barrière contre le vent.
On prévoira une protection contre les intempéries dans les entrées et le long des allées piétonnières reliant les divers bâtiments. D'autre part, on veillera à éviter dans ces mêmes allées l'accumulation de glace, de neige et d'eau en provenance des surplombs et des toits.
L'été est une saison éphémère à Jasper, ce qui fait que la population doit consommer de l'énergie (électricité et gaz naturel) plus longtemps qu'ailleurs. Les nouvelles constructions doivent donc permettre de minimiser la consommation énergétique.
La conception et l'emplacement des nouvelles structures devraient tenir compte de l'énergie solaire (mesures passives), grâce notamment au dimensionnement et à l'orientation des fenêtres, à la présence d'éléments producteurs d'ombre permettant donc de limiter les augmentations de température, à des sas d'air ou des espaces d'entrée spécialement aménagés pour diminuer la perte de chaleur.

3.1.3 Les vues

Objectif Directive

L'image de Jasper, localité de montagne, est renforcée par les vues qui donnent sur le paysage avoisinant. La présence du parc naturel doit être appréciée du niveau de la rue, n'importe où dans la ville.

De surcroît, les bâtiments historiques ne devraient pas être masqués par des réaménagements.

Les structures devraient permettre d'encadrer le panorama et les bâtiments à caractère historique, plutôt que d'en obstruer la vue.
À tous les croisements de rues, la masse des bâtiments devrait être réduite grâce à une construction en gradins et à des dentelures permettant d'ouvrir de bonnes perspectives sur les montagnes et les monuments historiques.
Jasper est une localité qu'il est possible d'observer «en plongée». On prévoira donc l'impact visuel de tous les aménagements puisqu'ils peuvent être examinés à distance à partir d'une hauteur.
On réduira l'impact visuel des cheminées, évents et équipements mécaniques apparents sur les toits en les masquant de manière à les harmoniser avec la couleur de la couverture. On évitera la surcharge visuelle. Dans la mesure du possible, il faudra regrouper les ouvertures pratiquées dans la toiture. L'équipement mécanique et les conduits de cheminée montés sur la toiture seront placés sous enceinte ou soustraits à la vue, et non seulement peints. Les solins et ouvertures de faibles dimensions qu'on retrouve sur le toit doivent être peints de la même couleur que la couverture.
Les tons employés pour la toiture doivent être discrets (voir aussi, selon le type d'aménagement envisagé, 3.2.2:3, 3.3.2.3 ou 3.4.2.3, Couleurs et matériaux).
À partir d'une hauteur, on constate que la forme des toits est un élément architectural non négligeable. Il faut donc créer des formes intéressantes qui reflètent le milieu montagnard et réduisent la quantité de toits plats dans les nouveaux aménagements. Pour en savoir plus sur la conception des toits dans les aménagements résidentiels et commerciaux touristiques, voir les sections 3.2.2.2 et 3.4.2.2.) Dans les bâtiments d'envergure, il est préférable d'avoir une séquence de petits toits plutôt qu'une seule vaste couverture.
Une construction sur terrain incliné risque d'avoir une plus grande exposition visuelle lorsqu'elle est observée à distance. Sur les pentes prononcées, la taille du bâtiment, la chaussée et le terrain de stationnement sont plus évidents, puisque la végétation devient un écran moins efficace, faute de place.

Les constructions à flanc de colline nécessitent un aménagement particulier. En effet, les strates ou courbes aménagées en continu cachent la végétation arrivée à maturité lorsque l'observateur se trouve en contrebas. Solutions possibles :

  • maintenir, dans le secteur visible en contrebas, une concentration d'arbres matures
  • camoufler les terrains de stationnement au moyen de conifères répartis aussi bien en amont qu'en aval.
Les zones réservées aux installations publiques et aux services ne devraient pas gâcher le panorama en créant une surcharge visuelle disgracieuse.
Dans tous les nouveaux aménagements, les installations des services publics doivent être enfouies. Les chambres de transformateurs, conteneurs de détritus (Haul-All) et points d'entreposage situés à l'extérieur doivent être soustraits à la vue. Ce masquage peut revêtir la forme d'une clôture, d'une forte concentration de conifères ou de bermes.

3.1.4 Aménagement paysager

Objectif Directive
Dans un milieu aussi particulier que celui de Jasper, l'aménagement paysager d'une nouvelle construction revêt une importance cruciale - tant sur le plan qualitatif que quantitatif.

Les nouveaux éléments de végétation doivent être livrés dans des tailles et des quantités adéquates. Règle générale, la taille minimale des plants au moment de la plantation est la suivante :

  • diamètre de 60 mm à 1,0 m au-dessus du sol avec une hauteur minimale de 4,0 m pour les arbres à feuilles caduques
  • hauteur de 2,5 m pour les conifères. 

Lors du choix des matériaux nécessaires à l'aménagement paysager, on devra tenir compte de l'effet sur la végétation mature (voir aussi 3.2.1.2).

L'écosystème de Jasper peut accepter une vaste variété de végétaux. Toutefois, chaque site possède son propre microclimat et ses conditions particulières dont il faudra tenir compte lors du choix des plants.
Là où l'entretien de la végétation s'avère difficile du fait d'un coût prohibitif ou de la topographie des lieux, on doit envisager le recours à des variétés sauvages compatibles.
Lors de l'étude de l'aménagement paysager, il faudra compter avec les variations saisonnières afin d'avoir, à longueur d'année, une végétation agréable autour de soi. Chacun sait que les arbres à feuillage persistant sont une source de couleur durant l'hiver.
Le meilleur aménagement paysager s'avère futile lorsqu'on n'a pas prévu de programme d'entretien. Les responsables de nouveaux aménagements devront donc s'assurer que les plants et la végétation sont adéquatement entretenus, surtout dans les années qui suivent immédiatement les travaux de construction.
Tout aménagement doit faire l'objet d'un entretien adéquat; il faudra en outre procéder aux restaurations et remplacements voulus si l'on constate des dommages ou des signes de détérioration. Les projets d'aménagement doivent préciser de quelle manière la végétation sera plantée, entretenue et irriguée s'il y a lieu.
La végétation doit être à l'abri du matériel de déneigement, du phénomène de déshydratation et des dommages que peuvent causer les wapitis et les cerfs. Il faudra donc prévoir ces facteurs dès l'étape de l'étude initiale. Les variétés de plantes susceptibles d'être broutées par les wapitis devraient être plantées dans des jardinières surélevées.
Les arbres parvenus à maturité constituent un atout pour la communauté. Dans la mesure du possible, on devra donc les préserver. Ils servent d'abri contre le vent, de source d'ombre au cours de l'été et d'écran permettant une plus grande intimité, en plus de contribuer à l'intérêt visuel du bâtiment. Les nouveaux aménagements devraient donc conserver les grandes réalisations paysagères qui existent déjà.

Il est plus aisé de préserver une végétation existante que de tenter de restaurer ce qui a été détruit. On situera les nouveaux bâtiments ainsi que les terrains de stationnement en groupe autour d'une végétation mature. Dans le cas de nouveaux aménagements, il faudra replanter, à l'aide du matériel approprié, les parties de terrain qui auront été perturbées.

Les peuplements forestiers arrivés en fin de potentiel doivent être examinés par un horticulteur compétent qui se prononcera sur ce qui leur reste de vie utile. Parcs Canada peut d'ailleurs exiger un tel rapport d'horticulteur pour l'évaluation d'une demande de réaménagement (voir aussi les critères du Processus d'examen et d'évaluation en matière d'environnement qui pourraient s'appliquer à un nouvel aménagement). Les arbres supprimés seront remplacés par de nouveaux peuplements comparables.

La couche arable constitue une ressource précieuse. C'est d'ailleurs pourquoi les plans de construction devraient prévoir le recyclage de cette couche de sol et son incorporation dans l'aménagement définitif.
Lorsque la couche arable qui se trouve sur le site est récupérable, elle doit être emmagasinée en vue d'un emploi ultérieur.
Les sites nouvellement aménagés peuvent causer l'érosion des sols et la formation de poussières. On tentera de réduire ces problèmes, particulièrement dans le cadre d'aménagements en plusieurs étapes.
Toute partie de site qui ne sert pas à la construction du bâtiment, du terrain de stationnement et des accès à la propriété doit être aménagée dans l'année qui suit la fin de la construction. À cet effet, il est d'ailleurs possible qu'on exige du constructeur des garanties de bonne exécution.
Les travaux d'aménagement effectués sur plusieurs étapes doivent prévoir l'aménagement des parties de terrain non exploitées de sorte que le chantier soit raisonnablement présentable à la fin de chaque étape, aussi que dans le but d'enrayer la progression des mauvaises herbes.
On devrait faire en sorte que la construction cause le minimum de dommages durables à la végétation existante.

Tous les projets de construction soumis doivent décrire de manière explicite la protection accordée à la végétation naturelle, aux pentes, aux canaux de drainage et aux affleurements. Techniques envisageables :

  • palissade de chantier ou couverture posée sur les arbres et le tapis végétal
  • mise sous clôture des endroits particulièrement sensibles
  • établissement de ponceaux provisoires.
L'ensemencement et l'aménagement paysager doivent être compatibles avec le milieu naturel local, donc ne pas ressembler à un aménagement urbain formel.

L'aménagement paysager doit être informel. On évitera les tracés géométriques trop rigides. De façon générale :

  • On aura recours, dans la mesure du possible, à des espèces végétales locales, surtout pour l'aménagement d'ensembles résidentiels et de structures touristiques commerciales.
  • On favorisera la croissance de graminées indigènes là où les conditions du sol et d'ensoleillement le permettent. En effet, ce genre de végétation ne nécessite qu'un minimum d'entretien - peut-être une tonte par an pour réduire les risques d'incendie. Sans compter que la présence de certains animaux pourrait rendre cette tonte superflue. Par contre, les pelouses entretenues conviennent davantage dans les endroits les plus passants. La démarcation entre végétation «locale» et pelouses entretenues doit se faire de façon naturelle et non formelle, sans constituer de lignes droites.
  • Une réhabilitation tout près d'une végétation à l'état naturel doit être entreprise de manière qui favorise une succession naturelle. En effet, lorsqu'on procède à des aménagements dans une zone peuplée de pins tordus latifoliés ayant atteint un certain âge, on gagnerait à replanter le terrain avec des épinettes blanches qui pourront évoluer naturellement là où les pins tordus latifoliés les ont précédés.
  • Il est recommandé de dessiner des démarcations naturelles et en douceur dans le paysage, en évitant les lignes droites. Qu'il s'agisse de la lisière d'une clairière, de voies de communication ou d'un groupe d'arbustes, les lignes droites semblent artificielles et incongrues dans un milieu de montagne.
  • Les arbres et arbustes doivent être groupés de façon naturelle, à l'exception possible des arbres d'avenue. Les haies qui ont été plantées pour permettre une certaine intimité ou une protection contre les vents doivent avoir un caractère naturel et non pas être taillées selon des plans géométriques droits.
Les pratiques d'entretien ne doivent pas nuire à l'environnement ni perturber les schémas naturels de croissance. La plantation ne doit pas nécessiter des applications répétées de pesticides ou d'herbicides, ni une irrigation intensive.
Les mauvaises herbes nuisibles doivent être contrôlées par des moyens mécaniques dans la mesure du possible, plutôt que par des moyens chimiques, en particulier là où les fleurs sauvages ou d'autres végétations naturelles à feuilles larges sont encouragées.
La végétation doit être compatible avec les conditions climatiques très particulières de Jasper, et être entretenue tout au cours de la durée de vie utile des plantes.

Il serait bon dans une première étape de ne sélectionner que des variétés rustiques qui conviennent à l'environnement de Jasper. D'égale importance, une bonne mise en terre et un entretien adéquat. Recette de la réussite :

  • recourir à des plantes et des arbres issus d'un matériel de pépinière, préférablement originaire de la région de Jasper. On sait que le matériel de pépinière est souvent plus rustique et de meilleure qualité que la végétation transplantée à partir d'un milieu naturel
  • prévoir de l'engrais et un sol adéquats pour permettre l'enracinement
  • donner une irrigation adéquate, surtout les premières années
  • envisager une application d'anti-déshydratant à la fin de l'automne pour contribuer à réduire la déshydratation imputable au soleil ou aux gerçures causées par les vents d'hiver
  • protéger les plantes susceptibles de servir de pâturage, en adoptant l'une des mesures ci-dessous :
    • mise en place d'une clôture de protection durant les mois d'hiver
    • traitement des plantes au moyen d'un répulsif
    • choix d'espèces résistant aux ongulés (voir Annexe B, Espèces végétales recommandées).
    • Nota : Les anti-déshydratants et les répulsifs sont en vente dans les établissements d'horticulture. Ils peuvent être mélangés. L'effet d'un traitement peut durer de trois à quatre mois.
  • Les espèces suivantes sont interdites :
    • Les arbres fruitiers comestibles et ornementaux, y compris les pommiers, les pommetiers, les cerisiers, les cerisiers glanduleux, les cerisiers à grappes et l’Eucalyptus regnans
    • Le trèfle
    • Toute espèce envahissante

À certains endroits, on pourra avoir recours à un terre-plein ou à de gros blocs de rochers pour éviter tout contact entre les plantes et le matériel de déneigement.

Jasper, et tout particulièrement son centre, ne doit pas avoir l'air d'un îlot de formes faites de mains d'homme, dénué de végétation. Les matériaux utilisés en ville doivent s'harmoniser avec la couverture forestière.
On doit préserver les espaces verts et les arbres matures qui se trouvent à l'intérieur de la ville, pour permettre l'harmonisation visuelle des structures artificielles et des éléments naturels. La plantation de nouveaux arbres est une exigence pour les promoteurs dans les zones commerciales et résidentielles. (voir aussi 3.1.3).
Jasper doit être défendable en cas de feu de forêt et se conformer à la liste de vérification des pratiques d’aménagement Intelli-feu pour la zone d’inflammabilité résidentielle (ZIR).
Les nouvelles plantations doivent tenir compte de la menace que constituent les feux de forêt pour la ville, surtout en périphérie. Les espèces hautement inflammables, telles que le genévrier, ne doivent pas être utilisées dans ces emplacements.
Les conifères, qui favorisent la propagation du feu, ne doivent pas être plantés immédiatement à proximité des bâtiments dans ces zones. Aucun conifère ne doit être planté à moins de 10 m d'une structure ou d'un bâtiment.

3.1.5 Éclairage

Objectif Directive
Les appareils d'éclairage doivent être réalisés à l'échelle humaine.
Les lampadaires destinés aux voies piétonnes et aux terrains de stationnement ne doivent pas faire plus de 3,6 m (12 pi) de haut. L'éclairage des voies de circulation se fera d'une hauteur maximale de 4,8 m (16 pi).
II est possible d'éclairer adéquatement les voies piétonnes et les marches d'escalier à l'aide de bornes lumineuses orientées vers le passage. (On notera cependant que, dans les lieux publics, on se sent d'habitude bien plus à l'aise lorsqu'on est capable de distinguer la physionomie des autres passants.)
Règle générale, les bâtiments ne devraient pas être éclairés par des projecteurs. L'éclairage mural essentiellement orienté vers le bas constitue une solution acceptable qui présente bien souvent l'avantage d'illuminer la façade. En outre, l'éclairage destiné à l'affichage a souvent pour effet secondaire d'illuminer la façade, ce qui rend superflu le recours à d'autres sources de lumière.
Tout éclairage extérieur doit offrir une lumière attrayante et bien équilibrée, sans être offensive ni avoir une couleur artificielle. L’éclairage doit également être économe en énergie.
L’utilisation de luminaires économes en énergie est encouragée, mais pas au détriment d’un bon rendu des couleurs. Les sources lumineuses doivent être équilibrées pour se rapprocher des couleurs des ampoules incandescentes. Les lampes à vapeur de sodium à haute pression (teinte orangée), les ampoules fluorescentes à lumière blanche et crue et les lampes à mercure (teinte verdâtre) sont inacceptables.
L’éclairage doit être principalement orienté vers le sol, et non vers le ciel. Les luminaires de type globe sont à éviter.
L’éclairage de sécurité visible depuis les zones piétonnes doit être activé par des détecteurs de chaleur ou de mouvement, plutôt que d’être allumé en permanence.
L’éclairage fait partie intégrante de la conception des nouveaux aménagements. Pour évaluer équitablement une proposition d’aménagement, tout éclairage extérieur majeur doit être indiqué.

Les demandes doivent préciser le type d’éclairage extérieur, pas seulement l’emplacement des luminaires. Cette description doit inclure :

  • Le design des luminaires (apparence)
  • La puissance (en watts) et l’intensité lumineuse
  • La hauteur de montage
  • Le type de lampe

Consultez le tableau 1 pour une liste des types d’éclairage courants et de leurs caractéristiques lumineuses.

Les appareils d'éclairage doivent être attrayants et conformes à la tradition architecturale de la montagne - c'est-à-dire simples, robustes et fonctionnels.
Les luminaires, supports et montants doivent s'harmoniser avec l'esthétique simple et du style artisanal propres à l'architecture de montagne. C'est pourquoi le bois teint, le métal peint, le cuivre ainsi que le verre transparent ou opaque sont tous des matériaux adéquats. Par contre, le chrome, les plastiques aux formes complexes et les appareils d'éclairage trop ornementés ne conviennent pas. Quant à l'aluminium, il doit être de couleur foncée plutôt que de se présenter sous sa forme anodisée claire.
L'éclairage émanant de l'affichage public ne devrait pas être orienté vers l'extérieur; il devrait plutôt servir à mettre l'affichage public lui-même en évidence. Car cet éclairage ne devrait pas contribuer à l'effet d'éblouissement du ciel nocturne au sein du lotissement urbaine.
Le rétroéclairage des enseignes n'est pas permis à l'intérieur de la localité, si ce n'est des importantes communications en matière de sécurité ou communications du secteur public (voir aussi 3.3.1.5, Affichage public pour l'aménagement du centre de la ville, et 3.4.1.5, Affichage public pour l'aménagement des structures touristiques commerciales).

 

Tableau 1. Types de lampes pour l’éclairage et la signalisation, et leurs caractéristiques lumineuses.

Type Fourchette de consommation en Watts Efficacité (lumens/art) Durée de vie utile (heures) Couleurs renforcées Couleurs atténuées Observations
Incandescent 15 à 500 faible 750 à 2000 jaune, rouge, orange bleu très bon rendu de couleurs
Fluorescent haut de gamme Lumière du jour (blanc cru) 15 à 110 moyenne 7500 à 15000 toutes les couleurs
aucune bon rendu de couleurs
Vapeur de mercure, blanc, haut de gamme 90 à 1000 moyenne 1000 à 24000 bleu, rouge, jaune vert rendu de couleurs moyen à mauvais
Halogénure métallisée 75 à 1000 grande 7500 à 10500 jaune, bleu, vers rouge bon rendu de couleurs
Sodium hausse pression 250 à 1000 grande
10000 à 15000 jaune, vert, orange rouge, bleu bon rendu de couleurs
Halogène 20 à 100 grande
3000 jaune, rouge, orange bleu excellent rendu de couleurs

3.1.6 Circulation piétonne

Objectif Directive
Le milieu naturel de Jasper et l'échelle architecturale très humaine de cette localité donnent naissance à un environnement idéal pour les piétons, environnement qu'il faudra préserver et optimiser. Les gens devraient être incités à se déplacer en ville sans avoir recours à l'automobile pour chaque petit voyage. Le réseau piétonnier devrait être sécuritaire, agréable et accessible à tous, tout au long de l'année.
Les voies piétonnes doivent donner libre accès aux véhicules montés sur roues (fauteuils roulants, poussettes, bicyclettes), ce qui présuppose une inclinaison douce pour les dénivellations et les rampes d'accès, ainsi qu'une largeur suffisant à la manoeuvre de ces véhicules.
L'inclinaison des voies piétonnes doit être adéquate pour permettre le drainage et donc éviter les accumulations d'eau ou de glace (gradient recommandé : 1:50 ou 1/4 pouce pour une longueur d'un pied).
Le terrain de stationnement ne doit pas entraver la circulation des piétons là où se fait l'accès aux bâtiments. Les places de stationnement doivent se trouver à plus de 3 m (10 pi) des grandes entrées de bâtiments.
La démarcation entre les voies de circulation automobile et de circulation piétonne doit être parfaitement claire. On pourra donc prévoir une dénivellation, le recours à des matériaux ou à un aménagement paysager autres pour créer une séparation nette (voir aussi 3.1.8, Terrains de stationnement).
Les visiteurs - particulièrement les personnes du troisième âge - qui se promènent à pied entre leur motel et le centre-ville apprécient une halte qui leur permettra de se reposer. On prévoira donc des bancs ou des murets sur lesquels ils pourront s'asseoir, ainsi que des espaces informels pour les rencontres inopinées. Dans la mesure du possible, ces éléments devront être incorporés aux nouveaux aménagements, que ceux-ci soient privés ou publics. On aura recours à des emplacements ensoleillés, abrités du vent (voir aussi 3.1.2, Considérations d'ordre climatique, et l'Annexe A).
Les voies piétonnes à caractère utilitaire devraient être assez directes et fonctionnelles, ce qui revient à dire qu'on évitera les tracés tortueux et impraticables.
Lorsqu'il s'agit d'aménagements nouveaux, on doit accorder tolite l'attention nécessaire à l'usage du site par les piétons. Les voies de circulation tiendront donc compte du besoin, inné en chacun, de prendre le chemin le plus court. De petites collines, des blocs de rochers, une végétation dense ou la présence de clôtures dissuaderont les passants qui cherchent à «couper» à travers un espace privé.
Favoriser une atmosphère de « promenade » à Jasper. En plus d'être aisée et sécuritaire, la promenade devrait être agréable et intéressante.

Il faut créer des foyers d'intérêt visuel pour les personnes qui se promènent dans le quartier. Moyens à mettre en oeuvre :

  • réduire les longueurs de murs aveugles et de devantures dépourvues d'intérêt ou d'activité (voir aussi 3.3.2.1, Dimensions et échelle, pour ce qui est de l'aménagement du centre de la ville)
  • rehausser l'intérêt architectural en recourant aux détails, à des fenêtres qui produisent un certain rythme ou à des embellissements
  • ajouter une note originale à l'aménagement paysager, notamment des tapis de fleurs, des assortiments de plantes, des bancs, des sculptures, des plaques d'information à caractère historique ou des jets d'eau.
On créera des surfaces piétonnes intéressantes. La brique, le pavé de béton, le granulat ou le béton décoratif permettent de séparer nettement une voie piétonne d'un chemin carrossable, en plus de produire des motifs attrayants. Les réaménagements entrepris dans le centre de la ville doivent aller avec le style, les tons de couleur et le détail qui caractérisent les grilles d'arbres et les pavés déjà en place.
Sans être forcément revêtues, les voies piétonnes ne devraient pas contribuer à l'érosion des sols ni nuire à la beauté du paysage naturel.
On situera les voies de passage de façon à ce qu'elles ne se transforment pas en rivière au printemps.

3.1.7 Ruelles

Objectif Directive
Les ruelles de Jasper constituent un accès privilégié aux espaces de stationnement et aux aires de service. Elles devraient continuer à être l'accès principal à la circulation automobile afin de préserver la sécurité sur les trottoirs qui bordent la rue.
Chaque fois que cela sera possible, le stationnement et les aires de service devraient être accessibles à partir des ruelles, ce qui aura pour effet de réduire le nombre de bateaux de trottoir le long des rues empruntées par les piétons.
Un véhicule garé tout près d'une ruelle ne doit pas empiéter sur cette dernière si ce n'est pour la manoeuvre. Il ne doit pas réduire la visibilité.
Il importe d'optimiser les ruelles existant déjà pour les rendre plus attrayantes aux yeux des habitants et des visiteurs du quartier.
Les terrains de stationnement pour plus de trois véhicules, les aires de service, l'équipement mécanique qui se trouve au niveau de la rue, l'emplacement réservé aux ordures ménagères et les points d'entreposage temporaire à l'extérieur doivent être rendus invisibles de la ruelle grâce à des clôtures, des murs décoratifs, des bermes, des haies, des dénivellations ou d'autres moyens de camouflage analogues (voir aussi 3.1.3 et 3.1.8).
Dans la mesure où cela ne réduit pas la visibilité des automobilistes, arbres et arbustes plantés à l'entrée de la ruelle constituent la meilleure façon de cacher à la vue des piétons et automobilistes l'intérieur de la voie d'accès. On notera cependant que les règles de sécurité les plus élémentaires exigent une vue dégagée sur les véhicules accédant à la ruelle. En outre, les contenants d'ordures ménagères «Haul-All» doivent être accessibles de tous côtés.
Réduction de la circulation et de l'usure des ruelles.
Une ruelle très fréquentée - camions de livraison et véhicules de passage - doit être asphaltée, aux frais de l'entrepreneur, pour réduire la formation de poussières et la détérioration. Lorsque l'asphaltage ne peut se faire au moment du réaménagement, Parcs Canada peut exiger une contribution financière en guise de compensation pour couvrir le coût des travaux d'asphaltage à venir.
Dans la mesure du possible, l'accès des ruelles aux véhicules surdimensionnés devrait être défendu durant les heures de pointe. Les projets de réaménagement dans lesquels on prévoit des livraisons régulières effectuées par de gros camions stationnés dans une ruelle devront préciser la manière dont ces livraisons pourront se faire sans bloquer indûment l'accès à la ruelle (voir aussi 3.3.1.4, Stationnement et chargement).

3.1.8 Terrains de stationnement

Objectif Directive
Les trottoirs doivent être des espaces sûrs et agréables pour marcher. Or, les véhicules qui traversent les trottoirs pour accéder aux stationnements perturbent la tranquillité des piétons, d'autant plus que les surfaces de stationnement créent des « interruptions » arbitraires dans la continuité des trottoirs.
Il faut réduire au minimum le nombre de bateaux de trottoir, surtout dans le centre de la ville (voir aussi 3.3.1.4, Stationnement et chargement).
Les paramètres de circulation locale ainsi que l'emplacement et le type du terrain de stationnement doivent être clairement signalés, surtout à l'intention des visiteurs qui ne connaissent pas bien les lieux.
Les entrées et sorties des terrains de stationnement doivent être bien identifiées au moyen d'enseignes ou de poteaux indicateurs, entre autres. L'affichage public doit être simple et empreint de la plus grande clarté. En effet, les conducteurs intéressés en sont souvent à leur première visite et sont donc un peu perdus. Le langage symbolique et graphique propre à la signalisation publique est tout aussi important que le langage écrit (voir aussi 3.3.1.5, Affichage public).
Chaque espace de stationnement doit être clairement indiqué. On aura pour cela recours à des lignes peintes au sol, à des bordures stylisées ou à d'autres moyens permettant de démarquer les places de stationnement les unes des autres.
La conception d'un terrain de stationnement et d'aires de service doit être sécuritaire pour les piétons ainsi que pour les propriétés attenantes.

Toutes les places de stationnement doivent être dotées de bordures ou de butoirs de stationnement empêchant les véhicules de dépasser l'espace qui leur est réservé. On devrait installer des bornes de protection ou d'autres moyens similaires partout où un automobiliste égaré risque d'accrocher une clôture, un grillage ou un bâtiment.

Les véhicules garés ne doivent pas empiéter sur la voie réservée à la circulation piétonne. Il faudra donc avoir entre les véhicules stationnés et ces voies une démarcation physique : clôture, mur ou aménagement particulier (voir aussi 3.1.6, Circulation piétonne).

Les stationnements ne doivent pas favoriser le transport des poussières par le vent ni l'érosion. Ils doivent également éviter d'être boueux ou glissants pendant les pluies ou les crues printanières.
Les terrains de stationnement ne devraient pas trop contribuer non plus à l'écoulement ni au drainage du sol.
Le drainage associé à un terrain de stationnement ne devrait pas augmenter les débits de ruissellement sur les propriétés attenantes. En d'autres termes, les terrains de stationnement nouvellement construits ne viendront pas aggraver la situation existante (voir aussi 3.1.1, Implantation).
Le terrain de stationnement devrait cadrer avec le tapis végétal naturel, pour réduire les travaux d'asphaltage additionnels à l'intérieur de la ville.
On se servira de revêtements de sol décoratifs et d'aménagements paysagers pour réduire l'impact visuel des terrains de stationnement et des allées d'accès. On recommande l'usage d'un revêtement poreux, notamment les pavés s'imbriquant avec un certain jeu pour permettre le renouvellement de la nappe phréatique. Ceci contribue au rétablissement d'une humidité naturelle nécessaire à la végétation du terrain en plus de réduire le ruissellement.
Étant donné que le stationnement est souvent le premier endroit où le visiteur met pied à terre, il doit faire une bonne première impression. Un grand stationnement est une réalité qu'on associe fortement au milieu urbain ou banlieusard, et non pas aux petites localités. (Ce genre de stationnement est très peu souhaitable en milieu de montagne, ce qui fait qu'il devra être évité.)

Les espaces de stationnement doivent présenter les caractéristiques suivantes :

  • morcellement du terrain à l'aide d'îlots ou de «péninsules» lorsque la capacité d'accueil excède 25 véhicules. On ne pourra regrouper côte à côte plus de 10 places de stationnement, celles-ci devant être séparés par des espaces verts spécialement aménagés
  • présence de butoirs de stationnement de type permanent (pas de blocs de préfabriqué ni de gros bois)
  • affichage parfaitement clair pour chaque place de stationnement.
  • conception tenant compte des impératifs du déneigement. On évitera donc les longs goulots finissant en impasse. Il faudra prévoir de la place pour entasser la neige déblayée (prévoir environ 10 % de la surface du terrain). L'espace prévu pour cet amoncellement doit être bien drainé. En dépit du fait que le sel de voirie ne peut être utilisé lors des travaux de déneigement dans la ville, la végétation qu'on trouvera dans le terrain de stationnement doit pouvoir résister à ce sel - car les véhicules qui entrent en ville sont souvent des vecteurs de sel. D'autre part, la végétation doit pouvoir résister à un épais manteau de neige.
L'aménagement du terrain de stationnement doit tenir compte des impératifs de déneigement et d'amoncellement de la neige déblayée.

Le vélo est de plus en plus populaire, une tendance qu'il faut encourager. On devra donc doter les cyclistes des éléments suivants :

  • pistes sécuritaires
  • places de stationnement et de mise sous clé des bicyclettes, surtout dans le centre de la ville
  • remises à bicyclettes permettant l'entreposage et la mise sous clé des bicyclettes pendant qu'on est au travail ou à la maison. Cela s'applique aussi bien aux installations réservées au personnel d'entreprise qu'aux aménagements d'ensembles résidentiels. On évite du même coup l'entreposage des bicyclettes sur les balcons.

Les soumissions dans le cadre de nouveaux aménagements devraient préciser la nature des installations pour bicyclettes, ce qui comprend notamment :

  • dans le cas des aménagements commerciaux, le nombre, le type et l'emplacement des points de stationnement pour vélos (points destinés aux visiteurs et aux clients)
  • dans le cas des ensembles résidentiels (ce qui inclut les installations réservées au personnel), le nombre, le type et l'emplacement des points d'entreposage pour vélos (stationnement prolongé et entreposage).

On notera la distinction faite entre stationnement de bicyclettes (emplacement sécuritaire situé en plein air, où les vélos peuvent être mis sous clé) et entreposage de bicyclettes (remise entièrement fermée).

3.2 Normes relatives aux ensembles résidentiels

3.2.1 Aménagement extérieur

3.2.1.1 Contexte de la rue
Objectif Directive
Les nouveaux aménagements doivent s'harmoniser avec les immeubles attenants déjà en place.
On doit réduire les gros aménagements en plusieurs petits volumes de construction afin de reproduire le rythme visuel de la rue et l'échelle des immeubles attenants.
3.2.1.2 Aménagement paysager
Objectif Directive
On doit réduire l'impact visuel des murs de soutènement.
L’utilisation de pierre, de béton et de maçonnerie est recommandée. En cas d’utilisation de béton ou de maçonnerie, intégrer des plantations ou un revêtement en pierre pour adoucir l’aspect de la surface exposée. Si l’on utilise du bois d’œuvre ou du bois préservé, il faut veiller à ce qu’il y ait une séparation d’au moins 1,5 m entre le mur de soutènement en bois et le mur extérieur d’une maison.
Les clôtures doivent être durables, tant sur le plan de la construction que sur celui des matériaux, et s'harmoniser avec le caractère du bâtiment.
Pour les principaux éléments, utiliser des matériaux naturels tels que les piquets de bois, les rondins et la pierre. L’usage intensif de matériaux industriels tels que les maillons de chaîne ou le métal ne convient pas. Si une clôture en bois est installée, veiller à ce qu’il y ait un espace sans combustible d’au moins 1,5 m entre la partie en bois de la clôture et la structure principale. Ainsi, l’installation d’un grillage métallique peut rompre la clôture combustible et protéger la structure principale.
Les clôtures et les haies disposées face à la rue doivent transpirer la convivialité - après tout, une vue sur la cour d'entrée confère à la rue un caractère ouvert et chaleureux.
Les haies doivent être plantées en retrait des structures et des voies piétonnes pour permettre une arrivée à maturité qui n'entrave pas le mouvement des passants.
3.2.1.3 Espaces extérieurs privés
Objectif Directive
Un nouvel aménagement ne devrait pas constituer une atteinte à la vie privée des voisins, ni modifier le facteur d'ensoleillement des bâtiments attenants et de leur espace extérieur.
Les nouveaux bâtiments et garages doivent être localisés de manière à réduire au minimum l'impact sur les espaces extérieurs privés qui sont attenants.
On optimisera le potentiel d'utilisation annuelle de l'espace extérieur privé.
Les espaces extérieurs doivent être conçus pour être utilisés tout au long de l’année, et il faut veiller à ce qu’ils puissent être appréciés en toutes saisons.
Les espaces extérieurs privés (balcons, terrasses et patios) devraient respecter l'échelle et le caractère de l'ensemble de la construction.
Les balcons et terrasses ne doivent pas surplomber l'espace extérieur privé des voisins.
Les matériaux et les détails d'architecture employés pour la conception des espaces extérieurs doivent refléter ceux qu'on retrouve ailleurs dans le bâtiment. Balcons et terrasses doivent manifestement faire partie intégrante du bâtiment et non pas venir arbitrairement s'y greffer.
3.2.1.4 Terrains de stationnement
Objectif Directive
Il faut maintenir l'allure piétonne des rues ainsi que le caractère rural de Jasper.
Les garages donnant sur l'avant de la maison sont limités aux quartiers sans ruelles. Le réseau de ruelles existant permet l'accès aux stationnements privés, un modèle qui est à suivre.
Le stationnement doit se trouver à proximité de l'unité d’habitation, pour des raisons évidentes d'accessibilité, de sûreté et de sécurité.
Les aires de stationnement doivent être reliées à l’entrée principale d’une habitation multifamiliale par des trottoirs surélevés bien éclairés et dégagés.
Pour plus de sécurité, le ou les espaces de stationnement privé devraient être partiellement visibles à partir d'une pièce au moins.
Les résidences doivent être mises à l'abri des faisceaux de phares, du bruit et des gaz d'échappement.
Dans les constructions multifamiliales, aucun espace de stationnement ne sera situé près de la fenêtre d'une pièce habitable. On observera une distance minimale : soit 3 m (10 pi) lorsqu'on dispose d'un écran partiel ou d'un aménagement paysager (ou des deux), soit 7,6 m (25 pi) en l'absence d'écran.
Les terrains de stationnement doivent être sécuritaires la nuit. Une bonne visibilité s'impose donc, pour éviter une chute et pour sécuriser l'usager.
Les espaces de stationnement prévus pour plus de cinq véhicules doivent être éclairés de nuit, aux heures normales (en règle générale, jusqu'à 23 h). Cet éclairage pourra être activé par une minuterie ou des capteurs. Il n'est pas nécessaire de disposer d'un éclairage haute intensité - on considère que le minimum acceptable est de 6 lux (0,5 lumen par pied carré). L'éclairage ne doit pas causer d'éblouissement - on évitera donc les gros projecteurs montés sur les façades.

3.2.2 Conception du bâtiment

3.2.2.1 Dimensions et échelle
Objectif Directive
Un aménagement intercalaire ne devrait pas dominer le voisinage. Dans la mesure du possible, l'intimité, l'ensoleillement, la vue et l'échelle de la rue sont autant de facteurs qu'il faudra préserver.

Les nouveaux aménagements doivent respecter les limites d’emprise. Voir la Politique d’aménagement du territoire de la ville de Jasper pour en savoir plus sur les hauteurs, les marges de recul et le plan des toitures pour chaque zone.

Les lucarnes à pignon intermittent et les porches avant ouverts peuvent dépasser cette emprise. Les pignons intermittents sont définis comme des pignons qui, ensemble, ne représentent pas plus de la moitié de la largeur du bâtiment.

Les nouvelles constructions résidentielles doivent être réalisées à une échelle qui cadre bien avec le contexte architectural d'une petite localité de montagnes. Les quartiers résidentiels de Jasper se caractérisent en effet par des constructions à un ou deux étages de dimensions modestes, image qu'il faudra préserver et renforcer.
On réduira la masse globale des nouvelles constructions en introduisant des formes intéressantes et simples, notamment des porches, des cheminées et des fenêtres en saillie.
Mettre en évidence la « base », le « milieu » et le « haut » du bâtiment grâce à des changements de matériau et de texture. Le « haut » (la toiture) devrait compter pour au moins le tiers de la hauteur totale du bâtiment. Tenir compte de l’impact global (durabilité et aspect visuel) des matériaux de la toiture.
Le revêtement extérieur le long de la base (jusqu’à au moins 15 cm du sol) doit être fait de matériau incombustible afin d’atténuer le risque qu’un incendie au sol se propage et engouffre la structure.
Les fenêtres et ouvertures pratiquées dans les murs doivent correspondre à l'échelle générale du bâtiment. D'importantes surfaces vitrées ne conviennent pas à la plupart des ensembles résidentiels; elles évoquent plutôt les constructions commerciales de type urbain.
Les surfaces vitrées devraient constituer une partie modeste du mur lorsqu'on les compare aux surfaces en dur. Il est recommandé de regrouper plusieurs fenêtres ou de subdiviser la partie vitrée à l'aide de montants et de traverses en petit-bois.
3.2.2.2 Formes de toiture
Objectif Directive
La forme de la toiture doit s'intégrer au volume du bâtiment et non pas donner l'impression d'y être simplement superposée.
On réduira l'impression de hauteur du bâtiment en construisant l'étage supérieur à même la toiture.
La forme de la toiture doit cadrer avec l'environnement montagnard et la tradition rurale de Jasper.
Les toits résidentiels doivent être construits en pente plutôt qu’à plat. On aura recours à des toits à pente raide, présentant un facteur minimal de 6:12. On recommande en fait une inclinaison de 8:12. Il est permis d’avoir une pente de toit minimale de 4:12 pour les aménagements de maisons préfabriquées.
Dans une toiture, les formes les plus simples sont les meilleures. Dans la mesure du possible, la couverture principale et les couvertures secondaires devraient posséder les mêmes pentes. Les couvertures des lucarnes et des entrées peuvent être caractérisées par une pente différente, préférablement plus marquée.
On prévoira une couverture au-dessus des entrées pour assurer la protection contre les éléments.
La toiture joue un rôle important dans la masse visuelle que présente le bâtiment. Il faut donc, particulièrement pour les aménagements d'envergure, qu'elle favorise l'adaptation du bâtiment à son milieu plutôt que de souligner sa masse. La couverture doit respecter l'échelle des maisons traditionnelles de Jasper. Les surplombs devraient mesurer 600 mm (2 pi) ou plus. Les surplombs prononcés créent un ombrage important et une protection au-dessus des entrées
Il faut rompre la monotonie des lignes d'avant-toit toutes en longueur, au moyen de projections en pignon, de cheminées et de variations dans la pente.
On évitera les formes trop longues et monolithiques en subdivisant la toiture en plusieurs petites parties. Une construction en gradins ou un dispositif avec des projections telles les cheminées pourrait ici s'avérer utile. Comme on l'a vu précédemment, la forme du toit devrait cependant rester simple, surtout dans le cas de bâtiments aux faibles dimensions. S’il y a des noues ou d’autres éléments du genre, un solin métallique doit être installé pour réduire l’accumulation de débris ou de braises.

À quelques exceptions près, les tourelles et les tours ne font pas partie de l'architecture traditionnelle de Jasper et ne conviennent pas aux nouveaux projets résidentiels.
Les annexes rajoutées à un bâtiment préexistant devraient s'intégrer harmonieusement avec celui-ci. L'ajout d'une annexe à un bâtiment existant nécessite l'utilisation d'une toiture à pente et forme similaires à celles de la toiture principale.
3.2.2.3 Couleurs et matériaux
Objectif Directive
La couleur est un élément qui, s’il n’est pas employé à bon escient, peut donner à un immeuble un air déplacé. Les couleurs que l’on trouve dans l’environnement bâti de Jasper doivent s’harmoniser avec les couleurs de la nature et faire du milieu naturel environnant le centre d’attention.
Les matériaux employés dans les parties principales du bâtiment, notamment la toiture et les murs d'extérieur, doivent être discrets et s'harmoniser avec le milieu naturel et la palette chromatique de l'architecture historique de Jasper. Il est rare que des couleurs vives ou flamboyantes conviennent, surtout sur des murs ou des toitures à grande surface.
Les garnitures, portes, fenêtres et ornements peuvent, quant à eux, contenir des couleurs vives et contrastantes, qui ajouteront de la variété et de l'intérêt aux surfaces en question.
Les solins et conduits métalliques doivent être peints ou finis de manière à cadrer avec la couleur employée pour la toiture (voir aussi 3.1.3, Les vues).
Les matériaux de construction doivent refléter l'usage historique des matériaux naturels qui ont permis à Jasper de s'intégrer si bien à son milieu montagnard.

Les surfaces des murs extérieurs doivent être construites de manière à être incombustibles au moyen de matériaux tels que la pierre, le stuc, la brique ou les parements de Fibrociment. Lorsqu’un parement en Fibrociment est utilisé, celui-ci doit imiter le bois traditionnel, tant pour le profil que pour la texture. Les parements de bois, de vinyle et d’aluminium sont inacceptables. Le bois massif est acceptable.
Des parements métalliques, peints de couleurs neutres, peuvent être inclus pour certaines parties du revêtement extérieur s’ils sont installés conformément à la norme de classe A (CAN/ULC S107) et conçus pour que leur présence soit moins importante que celle d’autres matériaux plus naturels ou traditionnels. Tout autre matériau non mentionné ci-dessus peut être accepté s'il répond aux normes de non combustibilité de Ressources naturelles Canada.

Toutes les maisons mobiles doivent être équipées d'une plinthe tout autour de leur base afin de dissimuler l'espace vide sous la structure. Cette plinthe doit être fabriquée à partir de matériaux non combustibles.

Les couleurs employées pour la toiture doivent être neutres.

Matériaux acceptables pour la toiture :

  • bardeaux d’asphalte, s’ils sont conçus et fabriqués selon la norme de classe A (CAN/ULC S107)
  • métal préfini, dans des tons discrets (l’aluminium non peint et donc brillant ou le métal galvanisé non peint ne conviennent pas). Les patines sombres, notamment le cuivre vieilli, sont acceptables
  • tuiles cimentaires ou tuiles de type ardoise ayant un profil plat (et non pas les tuiles « à l’espagnole » ou « à la méditerranéenne »).

Matériaux inacceptables pour la toiture :

  • bardeaux de bois ou bardeaux de fente, sous réserve des lois et politiques de protection du patrimoine.

Tout autre matériau non mentionné ci-dessus peut être accepté s'il répond aux normes de non combustibilité de Ressources naturelles Canada.

Dans la mesure du possible, une annexe à un bâtiment préexistant doit faire usage des matériaux qu'on retrouve dans ce dernier.

Les cheminées et leurs conduits doivent être placés sous enceinte et finis en stucco, en brique ou en pierre.

Les matériaux doivent être cohérents sur toutes les faces extérieures des bâtiments. Les finitions « de qualité » telles que la brique et la pierre ne doivent pas être plaquées artificiellement sur la façade avant uniquement.
La forme, la couleur et les matériaux de construction utilisés pour l’extérieur de la dépendance doivent être les mêmes que ceux qui ont été utilisés pour le bâtiment principal.
3.2.2.4 Les détails
Objectif Directive
Les résidences historiques de Jasper sont mises en valeur par des détails de construction et des éléments décoratifs simples qui ajoutent de l'intérêt et de la texture aux surfaces du bâtiment. Les éléments porteurs comme les colonnes, têtes de chevron, consoles de pignon et linteaux trouvent souvent leur expression sur les surfaces d'extérieur. Cet aspect rustique et artisanal, allié à un travail de grande qualité, devrait avoir sa place dans les nouveaux aménagements. Ainsi, ces derniers pourront parfaitement s’harmoniser avec le caractère montagnard de Jasper.
Il faudrait définir et exprimer la rencontre des divers plans - notamment la rencontre des murs et du sol ou de la toiture et des murs - à l'aide de bandes ornementales, de bordures de toit (fascias) et d'un changement dans les matériaux utilisés.
Les grandes surfaces de stucco devraient être subdivisées au moyen de garnitures de bois pour ne pas avoir une allure monotone et monolithique. Ces garnitures seront employées dans des quantités et des dimensions qui conviennent à l'échelle du bâtiment.
En milieu de montagne, les détails de construction doivent être simples et assez massifs. On encourage donc le recours à des colonnes, des balustrades et d'autres éléments architecturaux surdimensionnés.
Les cadres et les montants de fenêtre doivent être faits de matériaux incombustibles, par exemple du bois revêtu de métal, de la fibre de verre revêtue de métal, de l’aluminium ou de l’acier. Il est recommandé de reproduire les proportions et les profils des fenêtres en bois de style ancien.

3.3 Normes relatives à l'aménagement du centre de la ville

3.3.1 Aménagement extérieur

3.3.1.1 Contexte de la rue
Objectif Directive
Il devrait y avoir complémentarité entre les nouvelles constructions et les bâtiments historiques existants, surtout lorsqu'il s'agit d'exemples aussi illustres que le bureau de poste, la Banque Canadienne Impériale de Commerce et la bibliothèque municipale.

Une nouvelle construction attenante à un bâtiment patrimonial important, conformément aux critères de Parcs Canada, doit présenter les caractéristiques suivantes :

  • respect de la marge de recul séparant le bâtiment historique adjacent de la rue, lorsque les deux constructions se trouvent en contact direct. La nouvelle construction ne doit pas masquer l'avant du monument historique
  • respect des structures existantes, qui se matérialise par un repiquage de certains éléments de conception importants, notamment les lignes de corniche et les formes de toiture
  • maintien des vues importantes du bâtiment historique, plutôt que leur obstruction.
On maintiendra dans le centre-ville une atmosphère décontractée et humaine, propice aux «promenades». Plutôt que de recourir à des promenades intérieures (centres de villégiature et commerciaux), on devrait rendre les rues aussi attrayantes que possible.
On prévoira des passages couverts où les gens pourront se mettre à l'abri, surtout dans les secteurs les plus fréquentés. Plutôt que des promenades intérieures, on recommande la construction d'entrées encastrées situées en retrait de la rue.
La rue devrait constituer un ensemble cohérent attenante à un bâtiment patrimonial important
Les nouveaux aménagements doivent donner naissance à un environnement piéton dépourvu d'interruptions, mouvement qui sera axé sur la rue (voir aussi 3.3.2.1, Dimensions et échelle).
Les passages pratiqués au milieu des pâtés de maisons, qui encouragent la circulation piétonne à travers la ruelle séparant Patricia Street et Connaught Drive, devraient être réservés à certains points situés au centre du bloc. On communiquera avec Parcs Canada pour connaître l'emplacement exact de ces brèches. L'entrée principale se fera de la rue ainsi qu'à partir des cours réservées aux piétons, et non pas à partir de la ruelle.
À chaque étape du réaménagement d'un pâté de maisons, les nouvelles constructions doivent avoir une allure «finie».

Les réaménagements entrepris à proximité de sites dotés de cours latérales (marges) ou de retraits doivent être tels que la partie apparente des murs coupe-feu reçoive une finition de surface extérieure. On ne pourra partir du principe que ces murs seront ultérieurement cachés par de nouvelles constructions jumelées.

  • Les finitions acceptables sont les suivantes : le stucco, les blocs de béton texturé ou en couleur, la brique.
  • Finitions inacceptables : les blocs de béton ordinaires, les murs de béton non fini ou peint (sauf lorsqu'ils ne sont pas visibles de la rue).
Les ruelles du centre-ville doivent être propres, bien entretenues et ne pas détonner.

S'il est vrai que les ruelles ne sont pas conçues en fonction des piétons ou des visiteurs, elles n'en restent pas moins visibles dans une certaine mesure. Elles ne devraient donc pas revêtir l'allure d'un amas «industriel» servant d'avant-plan au décor de montagne. Par conséquent :

  • les nouvelles installations de services publics (électricité, câblodistribution, AGT) doivent être enfouies
  • les points d'entreposage doivent être dissimulés, surtout prés de la fin d'une ruelle
  • les murs, quais, clôtures et bornes qui s'y trouvent devraient pouvoir résister à des impacts de camions de livraison manoeuvrant dans le secteur sans présenter de dommages apparents ou de marques disgracieuses.
3.3.1.2 Aménagement paysager
Objectif Directive
Dans la mesure du possible, le quartier du centre-ville de Jasper devrait s'intégrer harmonieusement avec le décor montagnard. Il faut incorporer la verdure et la végétation dans les lieux extérieurs, qu'ils soient publics ou privés.

Il faudra avoir un certain nombre de plantes dans l'espace ouvert dont il a été question plus haut. Cette végétation pourrait revêtir les formes suivantes :

  • arbres protégés par des grilles
  • jardinières contenant des fleurs ou des conifères au feuillage persistant
  • végétation plantée en surface mais destinée à résister au piétinement, au vandalisme et à l'amoncellement de détritus poussés par le vent.
3.3.1.3 Espace extérieur public
Objectif Directive
Le bruit et les vues plongeantes à partir de constructions commerciales ne doivent pas venir gâcher des cours privées sur les terrains résidentiels.
Les toits-terrasses, les espaces de consommation extérieurs situés au niveau de la rue et les patios ne devraient pas donner directement sur la cour arrière des résidences voisines. On devra prévoir des écrans.
Les terrasses ou patios de restaurants qui risquent d'être bruyants doivent être situés loin des ensembles résidentiels.
Jasper est une localité «de plein air» dans laquelle la population locale et les visiteurs apprécient à sa juste valeur le grand air et le décor de la montagne. On encouragera donc l'aménagement d'espaces extérieurs où les gens pourront se promener à pied, s'arrêter pour discuter, s'asseoir, manger et boire.
Les cours intérieures (centres commerciaux) ne constituent pas une solution adaptée à Jasper. Les commerces doivent disposer d'entrées individuelles donnant directement à l'extérieur.

Les voies de circulation piétonne, qui comprennent les trottoirs publics, doivent comporter les éléments ci-dessous :

  • protection contre la neige et la pluie lorsque cela s'avère possible, surtout dans les entrées (voir aussi 3.3.2.2, Formes de toiture)
  • dégagement adéquat et absence d'enseignes et de jardinières
  • éclairage (voir aussi 3.1.5, Éclairage)
  • présence de sièges et de bacs à ordures; ceux-ci doivent tenir compte de l'esthétique de montagne et être robustes et simples - ils seront réalisés dans des matériaux traditionnels comme le bois, le fer ou la pierre. Le béton non texturé, le contreplaqué ou les plastiques sont tous inacceptables. Les bacs à ordures sont tous réalisés par la société Haul-All ou par d'autres firmes spécialisées dans les contenants à l'épreuve des animaux.
3.3.1.4 Stationnement et chargement
Objectif Directive
Nulle part au centre-ville pourra-t-on faire des terrains de stationnement un élément dominant local. Ces terrains doivent constituer des éléments secondaires, qui laissent la vedette aux bâtiments et aux zones piétonnes.
Le stationnement ou le chargement des véhicules dans le centre-ville ne doit pas se faire à l'avant des bâtiments. En d'autres mots, le stationnement local doit se faire à l'arrière ou au sous-sol. (Voir aussi le Règlement sur le zonage du lotissement urbain de Jasper.) Règle générale, le stationnement local doit être accessible à partir de la ruelle plutôt que de la rue. L'accès à partir de la rue peut convenir dans le cas de terrains de stationnement à caractère communautaire ouverts par Parcs Canada. L'ouverture de ces terrains entraînera le moins possible de bateaux de trottoir. Les propositions faisant état de portes cochères et de débarcadères pour automobiles et autocars seront étudiées au cas par cas. Un tel arrangement ne devra pas entraver le flot des passants sur le trottoir ni compromettre leur sécurité.
Les aires de stationnement ne doivent pas rompre la continuité des trottoirs.
La zone piétonne bordant Patricia Street et Connaught Drive ne devrait pas être entrecoupée d'espaces de stationnement avant.
Le stationnement au centre-ville devrait favoriser la circulation piétonne dans le secteur en général plutôt que d'inciter les automobilistes à faire de toutes petites courses en voiture pour passer d'un magasin à l'autre. Les visiteurs et les résidents doivent être encouragés à garer leur véhicule pour pouvoir se promener à pied dans la zone commerciale; le centre-ville doit servir de zone piétonne.
Voir la Politique d’aménagement du territoire pour en savoir plus sur les exigences en matière de stationnement et sur la politique de compensation pour le stationnement.
Les terrains de stationnement doivent être sûrs, sécuritaires et conçus de manière à prévenir le vandalisme et le crime.
Les espaces de stationnement seront éclairés durant les heures d'utilisation (en général jusqu'à 1 h du matin pour les restaurants et boites de nuit). L'éclairage doit être maintenu à 6 lux (0,5 lumen par pied carré). Cela correspond à environ 6 watts par mètre carré avec de l'éclairage incandescent. Cet éclairage ne doit absolument pas consister en des ampoules haute intensité montées en hauteur, mais plutôt en des appareils d'éclairage conçus à l'échelle des piétons. L'éclairage doit être dirigé vers le bas (voir aussi 3.1.5, Éclairage).
Les terrains de stationnement doivent être conçus de manière à permettre une bonne visibilité nocturne sur toute la surface utilisée. Feuillage et clôtures doivent se situer en dessous de la hauteur de l'oeil (1 500 mm). On évitera d'avoir des espaces de stationnement isolés complètement cachés de la vue (voir aussi 3.1.8, Terrains de stationnement).
Les quais de chargement ne doivent pas nuire à la libre circulation et au bien-être des passants qui parcourent le centre-ville.
Lorsque des quais de chargement ont été prévus, ils doivent se situer du côté de la cour arrière. L'accès s'y fera uniquement au moyen de la ruelle et non de la rue. Les entreprises qui ne sont pas dotées de ce genre d'installations devraient s'arranger pour que les livraisons se fassent en dehors des heures de pointe, tôt le matin.
Les exigences formulées en matière de stationnement et de chargement pour les nouvelles constructions ne devraient pas décourager les réaménagements de moindre envergure. Dans bien des cas, les besoins de livraison que connaissent les petits magasins, restaurants, bureaux et secteurs résidentiels ne justifient pas la construction de quais en bonne et due forme (c. -à-d. mesurant 25 x 12 pi).

Dans les cas suivants, il pourra y avoir dérogation aux critères régissant les espaces de stationnement et de chargement qu'on retrouve dans la réglementation en matière de zonage :

  • une entrée de service est prévue à l'arrière pour chaque tenance (location ou propriété) susceptible de permettre la livraison de marchandises sans bloquer la ruelle
  • les tenances font moins de 150 m2 de surface de plancher brut
  • on ne prévoit pas un usage nécessitant des livraisons fréquentes et quotidiennes par un poids lourd.
3.3.1.5 Affichage public 
Objectif Directive
L'affichage public ne devrait absolument pas dominer visuellement le centre-ville, surtout de nuit.
Le rétroéclairage des enseignes n'est pas permis si ce n'est des importantes communications en matière de sécurité ou communications du secteur public. L'éclairage de l'affichage doit être extérieur à celui-ci, c'est-à-dire orienté vers lui et n'émanant pas de lui.
On devra envisager des solutions de rechange à l'affichage conventionnel; dans certains cas en effet, l'affichage public n'est pas le seul moyen de communiquer un message avec efficacité. Des vitrines alléchantes ou encore des baies vitrées permettant une vue conviviale et chaleureuse sur un restaurant ou un magasin, et présentant donc l'activité et les marchandises qui s'y trouvent, pourront contribuer à réduire le recours à un affichage intempestif.
L'affichage publicitaire ne devrait pas devenir une importante source de consommation d'électricité à Jasper. Les nouveaux moyens d'affichage devraient éviter la course à la puissance lumineuse et ne pas chercher à surpasser les enseignes existantes par la taille ou l'intensité.

Les grandes surfaces d'affichage caractérisées par un éclairage à forte intensité ne conviennent pas. L'affichage devra plutôt attirer l'attention grâce aux éléments ci-dessous :

  • présentation artisanale
  • éclairage à partir d'une source externe dirigée vers l'enseigne (et non pas rétroéclairage)
  • usage de la couleur; d'ordinaire, toutes les couleurs sont acceptables, sauf les tons fluo.
Les communications s'adressant au public ne se font pas forcément au moyen d'un lettrage conventionnel, car graphisme et symbolique ne connaissent pas de frontières linguistiques. Ce qui s'avère particulièrement utile pour les touristes qui ne maîtrisent pas l'anglais.
On devra envisager l'emploi de symboles et de graphisme dans l'affichage pour mieux expliciter le message.

Les matériaux mis en oeuvre pour l'affichage doivent répondre aux critères ci-dessous :

  • avoir l'air naturel, et non pas sembler synthétiques ou industriels
  • s'harmoniser avec les matériaux utilisés pour la façade du bâtiment
  • donner une impression de robustesse et de durabilité, plutôt que de faire provisoire et bon marché.

De façon générale, on encourage les types d'affichage ci-dessous (voir aussi Règlement sur les enseignes dans les parcs nationaux) :

  • enseignes en bois décapé ou façonné, peint ou teint
  • lettrage découpé individuellement sur fond plein opaque, notamment du bois peint ou teint
  • lettrage peint sur fond plein
  • supports en fer forgé ou en fer de facture artisanale
  • bois d'oeuvre ou supports en rondin.

Les types d'affichage suivants sont à éviter :

  • lettrage en vinyle sur fond de coroplaste ou de plexiglas transparent ou translucide
  • emploi d'un fond en aluminium anodisé non peint ou produit d'ébénisterie
  • affichage avec rétroéclairage (éclairage émanant de l'intérieur) : non permis
  • velums avec rétroéclairage : non permis
Les nouveaux moyens d'affichage doivent présenter des dimensions, une échelle et une fréquence qui puissent cadrer avec le caractère convivial et la morphologie piétonne de Jasper. L'affichage doit principalement cibler les piétons ou les conducteurs circulant à faible vitesse, plutôt que les véhicules roulant à grande vitesse sur les autoroutes.

Les nouveaux moyens d'affichage public ne doivent pas dépasser les limites prévues en matière de dimensions et de quantité, limites qui figurent dans le Règlement sur les enseignes dans les parcs nationaux. En outre, l'affichage au centre-ville devra respecter les critères ci-dessous :
Affichage mural (ce qui inclut les bordures de toit (fascias) et les auvents) :

Dimensions maximales :
1,3 m2 (14 pi2) pour un affichage au premier étage
0,8 m2 (8 pi2) pour un affichage au deuxième étage
0 m2 (0 pi2) - affichage interdit au troisième étage
Maximum permis : une enseigne par entreprise.

Affichage suspendu ou affichage en relief :
Dimensions maximales : 0,8 m2 (8 pi)
Maximum permis : une enceinte aux 7,6 m (25 pi) de devanture, sur la rue ou sur une voie piétonne. Ces possibilités viennent s'ajouter à ce qui a déjà été prévu pour l'affichage mural.

Il est formellement défendu d'afficher de manière provisoire sur des remorques ou encore au moyen de gros ballons, de bannières temporaires, de panneaux autonomes, d'hommes ou de femmes-sandwichs ou au moyen d'une publicité par personne interposée (enseigne posée hors site).

L'affichage, ainsi que l'éclairage et les mouvements qui y sont associés, devraient surtout être axés sur la rue, et non sur le deuxième ou le troisième étage.
L'affichage devrait améliorer la vue des montagnes et non la bloquer.
L'enseigne posée sur un bâtiment doit cadrer avec l'allure générale de la construction plutôt que de ressembler à une greffe arbitraire.
L'affichage à l'extérieur du bâtiment doit être expressément conçu pour la façade qui le recevra. On doit éviter le chevauchement arbitraire des fenêtres, colonnes et autres éléments architecturaux de la façade. On encourage le lettrage individuel réalisé directement sur la façade.
L'affichage public est une partie importante de l'étude du bâtiment, surtout pour les aménagements du centre-ville. Pour permettre une juste évaluation du projet, l'affichage doit être décrit sur les plans.
L'emplacement et les dimensions des enseignes (ainsi que leur graphisme et leur libellé lorsqu'on le connaît déjà) devraient figurer sur tous les dessins soumis en vue de l'approbation des plans architecturaux et d’implantation.
Les auvents fixes et manoeuvrables doivent servir essentiellement de moyen de protection contre le soleil et les intempéries et non de moyen d'affichage.
Les auvents et velums ne doivent pas recevoir de rétroéclairage.
L'affichage réalisé sur les auvents et les velums doit être limité à une bande d'un pied de haut (300 mm) au-dessus du rebord inférieur. On considère que cela correspond à un affichage mural (voir plus haut).
Les auvents en quart-de-rond faits de matériaux combustibles ne sont pas permis. Ils ne constituent pas une forme architecturale compatible avec Jasper et n’ont aucun précédent historique ni racine locale.
Les fenêtres des magasins doivent précisément remplir un rôle de fenêtre et non de support d'affichage public.
L'affichage provisoire et les affiches annonçant des soldes ou des événements spéciaux doivent se limiter à 10 % de la surface vitrée. Le lettrage réalisé par décalque (lettres collées individuellement) ou le lettrage peint ne doivent pas représenter plus de 5 % de la surface vitrée.

3.3.2 Conception du bâtiment

3.3.2.1 Dimensions et échelle
Objectif Directive
Les bâtiments du centre commercial doivent être à l'échelle d'un village ou d'une petite ville plutôt qu'à celle d'un milieu urbain. Les constructions dans le centre-ville devront respecter les limites d’emprise comme celle qui est illustrée ci-dessous pour permettre une couverture optimale du terrain tout en préservant les vues et l’éclairage naturel. (Pour en savoir plus sur les hauteurs et les marges de recul de chaque zone, consulter la Politique d’aménagement du territoire.)
Les formes prises par les bâtiments doivent suggérer une séquence de magasins individuels présentant des façades aux dimensions relativement modestes. Les nouvelles constructions doivent faire l'objet d'une subdivision en plusieurs éléments de façade faciles à reconnaître, mesurant entre 7,5 et 15 ni de large (entre 25 à 50 pi).
Un nouvel aménagement doit donner une impression d'échelle modeste, même s'il réunit en réalité plusieurs lots contigus. Les longues façades ininterrompues qui donnent sur la rue constituent un modèle inacceptable. Elles devront donc être subdivisées en plusieurs espaces distincts, aussi bien sur le plan vertical que sur le plan horizontal. Ce qui ne revient pas à dire qu'elles doivent être «surchargées» - en fait, l'architecture traditionnelle de Jasper est essentiellement simple dans son échelle et dans le jeu des masses.
Les entrées de magasins et de bureaux doivent être bien définies; elles viendront ponctuer les façades plutôt que d'être dissimulées. Ordinairement, elles sont pratiquées en retrait du trottoir et caractérisées par de modestes dimensions. Les portes à deux battants, pouvant peut-être recevoir un vitrage latéral, conviennent parfaitement même aux plus gros magasins, restaurants et hôtels.
La façade d'un bâtiment du centre-ville ne doit pas être composée uniquement de surfaces vitrées; il faudrait au contraire qu'elle donne une apparence de robustesse. Les fenêtres doivent être intégrées dans un mur et ne pas constituer le mur lui-même.
Les vitrines de magasins allant du plancher au plafond avec un strict minimum, voire une absence, de murs pleins ne peuvent convenir. Les devantures devront plutôt avoir une base en dur («plinthe») dont la hauteur fera environ 600 mm (2 pi) au-dessus du trottoir. Les fenêtres doivent manifestement être des ouvertures individuelles pratiquées dans les surfaces murales qui les séparent les unes des autres. Les fenêtres du deuxième doivent former une série d'unités individuelles (ouvertures traditionnelles dans le mur) et non une baie vitrée en continu.
Dans les rues du centre-ville, le piéton doit pouvoir observer une activité ainsi que des étalages intéressants à l'intérieur des bâtiments. Les nouveaux bâtiments ne devraient pas présenter de murs aveugles et impénétrables donnant sur le trottoir.
Les grandes façades aveugles qui donnent sur la rue ne sont pas plus acceptables que les devantures de magasins entièrement vitrées. C'est pourquoi dans les nouveaux aménagements, y compris les banques et les bureaux, on ne pourra avoir plus de 4,5 m (15 pi) de façade en continu du côté de la rue.
L'esthétique montagnarde doit se manifester dans le détail apporté aux fenêtres et aux portes. Celles-ci doivent respecter l'échelle des constructions de Jasper et bien aller avec les petites fenêtres à carreaux.
Les surfaces vitrées mesurant plus de 1,8 m de côté (6 pi de côté) doivent être subdivisées. Cela se fera par regroupement de plusieurs fenêtres ou usage de montants et de traverses en petit-bois (effet de damier). Mieux vaut se servir de barres et de traverses vitrées en usine que de les monter a posteriori (ces articles étant alors purement décoratifs). Un bon arrangement traditionnel de fenêtres consiste à superposer les petites unités par-dessus les grandes.
En montagne, une construction doit inspirer chaleur, confiance et sécurité. C'est pourquoi les structures dont l'enveloppe est essentiellement vitrée ne conviennent pas. Même si la vue des montagnes revêt toute son importance, il est ordinairement maladroit de chercher à reproduire le panorama extérieur à partir de l'intérieur. Une vue optimale est une vue qui aura été «encadrée» grâce à un fenestrage judicieux.
Les structures de serres constituées presque entièrement de surfaces vitrées ne sont pas acceptables si elles donnent directement sur un trottoir public. Cela inclut les tours, cages d’escaliers et annexes en appentis. Dans certains cas bien circonscrits, on pourra faire une exception à cette règle, surtout lorsque l’enceinte vitrée fait partie d’une cour, d’une place ou d’un espace partiellement recouvert.
3.3.2.2 Formes de toiture
Objectif Directive
Les toits inclinés revêtent une importance toute particulière dans l'architecture de montagne, aussi bien sur les plans esthétique que pratique. Ils devraient donc constituer un choix privilégié dans le centre de la ville.
Les toits inclinés doivent être bien visibles dans tous les aménagements réalisés au centre-ville. Si, pour des considérations d’ordre technique, on ne peut avoir un toit incliné sur la totalité de la construction, on pourra recourir à des toits plats pour certaines parties du bâtiment cachées de la rue.
Jasper est une localité dont l'architecture peut être contemplée du niveau de la rue ou d'une hauteur. C'est là une réalité dont il faut tenir compte pour chaque projet.
Les grands toits plats sont à rejeter. Dans presque chaque cas, un toit incliné est préférable lorsqu'il est vu en plongée.
L'équipement mécanique et les évents de toiture doivent être masqués, même s'ils ne sont pas directement visibles de la rue.
Un toit incliné entièrement construit au-dessus de la ligne du deuxième étage ne sera perceptible qu'à une certaine distance, ce qui esthétiquement parlant n'apporte pas grand-chose au piéton situé en contrebas. La toiture doit donc être visible du niveau de la rue
Pour être visible et réellement constituer un élément de protection pour les piétons, le toit doit descendre à une hauteur de 2,7 à 3,5 m par rapport au trottoir. Il pourra, ne serait-ce que partiellement, descendre presque jusqu'à la ligne du premier étage, même dans des constructions à plusieurs étages. Il faut pour cela avoir recours à de fortes pentes, des pignons ou une construction en gradins par rapport au niveau de la rue.
Un toit qui surplombe un trottoir ou une promenade constitue une protection appréciée du piéton. On devra encourager ce genre de structure.
On encouragera la construction de toitures qui protègent les trottoirs et entrées. Outre le facteur sécurité, on ramène ainsi la ligne de toit à une échelle plus humaine. D'autre part, les auvents qui font partie intégrante du bâtiment sont préférables aux velums ajoutés par la suite.
On devra accorder toute l'attention nécessaire aux impératifs de déneigement (mesures actives et mesures passives), surtout dans le cadre de réaménagements entrepris au centre-ville, milieu à densité élevée.

Dans les demandes portant sur de nouveaux aménagements, il faudra préciser la manière dont le déneigement se fera. On retrouve généralement l'une ou l'autre des démarches ci-dessous :

  1. faciliter l'écoulement de la neige qui se trouve sur le toit en ayant recours à une couverture en pente raide réalisée à l'aide de matériaux glissants (du métal, par exemple). On veillera à prévenir la formation de glaçons et le risque d'avalanche. Si cette démarche est adoptée, on prévoira un espace suffisant pour l'accumulation de la neige qui a glissé dans la rue, et ce de manière à ne pas nuire à la circulation piétonne;
  2. emprisonner la neige sur le toit en prévoyant un dispositif qui assure la fonte et le drainage. En pareil cas, le dispositif de retenue doit être esthétique et faire partie intégrante du toit d'origine.
Le drainage des velums et des auvents ne devra pas entraîner la formation de glaçons sur les trottoirs.

Les toits et les auvents permanents ou provisoires qui donnent sur le trottoir doivent drainer les liquides vers un endroit inutilisé par les piétons. Moyens à mettre en oeuvre :

  • gouttières menant à des descentes reliées aux collecteurs d'eau fluviale à l'intérieur du bâtiment
    gouttières menant à des descentes reliées au caniveau. Il s'agit là d'une solution moins souhaitable mais qui reste acceptable à condition que des rigoles et des grilles spéciales aient été prévues.
3.3.2.3 Couleurs et matériaux
Objectif Directive
Les matériaux en usage pour la finition des toits et des murs du centre-ville doivent contribuer à l'homogénéisation du quartier et avoir un air «du terroir». L'allure est donc éminemment locale. La matière première parvient de la région ou, du moins, fait partie des matériaux traditionnels qui y sont employés.

Matériaux acceptables pour la toiture :

  • bardeaux d'asphalte - dans les tons de rouge, de vert, de brun foncé ou de gris foncé
  • métal - dans les tons sombres. Le métal brillant non peint est inapproprié. Les patines sombres comme le cuivre vieilli sont acceptables.
  • carreaux à base de ciment
  • ardoise ou matériaux assimilés de couleur noire ou grise, ou encore dans les tons de vert
  • lests ou membrane apparente de couleur grise, brune ou noire pour les toits plats

Matériaux inacceptables :

  • aluminium non peint (clair) ou métal galvanisé
  • grandes surfaces vitrées (voir plus haut)
  • tuiles à l'espagnole ou imitations
  • bardeaux de bois ou bardeaux de fente

Tout autre matériau non mentionné ci-dessus peut être acceptable s'il respecte les normes de non-combustibilité de Ressources naturelles Canada.

Matériaux de finition des murs acceptables pour le centre-ville :

  • pierre (voir Directives générales)
  • stucco (voir Directives générales)
  • brique
  • bois massif (gros bois d’œuvre)
  • métal, à condition d'employer des couleurs sombres et une texture et un profil qui ne donnent pas une allure trop industrielle.
  • matériaux incombustibles comme les parements de Fibrociment conçus pour imiter le bois.

Matériaux inacceptables :

  • aluminium ou métal galvanisé non revêtu (transparent)
  • revêtement en vinyle et en aluminium
  • grandes surfaces de verre
  • tuiles espagnoles ou imitations
  • revêtement en bois, à l'exception du bois massif

Tout autre matériau non mentionné ci-dessus peut être acceptable s'il respecte les normes de non-combustibilité de Ressources naturelles Canada.

3.3.2.4 Les détails
Objectif Directive
Dans l'architecture de montagne qu'on retrouve à Jasper, la tradition des éléments de détail est des plus riches. Les nouveaux aménagements devraient préserver et renforcer cette tradition.

On encourage l’intégration de détails inspirés des plus beaux motifs historiques de la localité dans les nouveaux aménagements, en tenant compte des pratiques exemplaires de conception du programme Intelli-Feu :

  • des consoles de toit aux formes très simples
  • des portes d’entrée spéciales dotées de moulures décoratives
  • des rampes de bois aux proportions importantes
  • des fenêtres de bois où l’on trouve souvent les petites unités au-dessus des grosses
  • des bancs, balustrades et colonnes taillés dans des rondins écorcés
  • un embellissement des cheminées (encorbellements et couronnements) de conduits de fumée
  • une décoration (moulures) des extrémités de rives en pignon.
Dans la mesure du possible, on pourra exploiter les thèmes décoratifs qu'offrent la flore et la faune locales, plutôt que d'avoir recours à des thèmes importés. Ce principe s'applique aux poignées de porte, bossages, fleurons et garnitures, de même qu'à l'affichage public.
On recommande la mise à contribution des artisans locaux (établis à Jasper).
Lorsque l'entretien ou un vieillissement excessif constituent un facteur de préoccupation, le bois peut quand même convenir à la fabrication de certains éléments protégés et grandement visibles. Dans le cadre montagnard de Jasper, le bois - teint ou à l'état naturel - est un choix tout indiqué pour la réalisation des détails architecturaux. Ainsi, les portes de magasins peuvent incorporer du bois naturel, soit pour la réalisation du battant ou du cadre, soit pour le travail des poignées.

3.4 Normes relatives à l'aménagement de structures touristiques commerciales

3.4.1 Aménagement extérieur

3.4.1.1 Contexte de la rue
Objectif Directive
Les nouveaux hôtels et motels doivent en principe donner l'impression d'être une émanation directe de la montagne plutôt qu'une construction qui y aura été découpée. Ils devront donc se confondre avec le décor naturel. Dans les secteurs touristiques commerciaux de Jasper, c'est là une nouvelle tendance qu'on retrouve de plus en plus. On devra veiller à renforcer cette tendance, surtout là où de nouvelles installations touristiques se dressent tout près de la forêt naturelle.

Un grand nombre de caractéristiques souhaitables, qu’on trouve dans les plus belles réalisations qui existent déjà, doivent être incorporées dans les nouveaux aménagements. Il s’agit notamment des éléments ci-dessous :

  • un généreux bosquet d’arbres indigènes parvenus à maturité
    un important espace entre les bâtiments; idéalement, chaque hôtel doit être séparé des constructions voisines par des terrains abondamment boisés et par une dénivellation physique
  • un regroupement de bâtiments autour de cours ou d’espaces ouverts, plutôt qu’une grande construction. Exemple : démarcation physique du restaurant, des pavillons et de la piscine
  • des formes de construction qui s’allient bien à la topographie locale – buttes, petits cours d’eau, bermes ou talus naturels, rigoles de drainage
  • des conceptions inspirées du programme Intelli-Feu, bien mises en œuvre et bien entretenues, de même que des espaces paysagers bien entretenus et gérés comportant un minimum de débris combustibles.
Les nouveaux gros aménagements ne doivent pas avoir l'air d'un pâté de maisons monolithique; ils doivent au contraire contenir un certain nombre de «composants» reconnaissables qui permettront une réduction de l'échelle architecturale.
Dans les aménagements d’envergure, la masse totale des bâtiments doit être réduite par l’utilisation de toits inclinés, d’articulations, d’ailes ou de formes simples et intéressantes telles que des porches ou des cheminées.
Après une longue journée au volant, les visiteurs devraient se sentir très bien accueillis et avoir de la facilité à s'orienter. La Réception de l'hôtel ou du motel est souvent la place où se fait le premier contact avec les habitants de Jasper.
La réception et le bureau administratif devraient être faciles à repérer. Leur mise en évidence peut se faire grâce à des formes de toiture ou à un fenestrage différents (voir aussi 3.4.2.1, Dimensions et échelle). Le débarcadère doit être clairement signalé.
Les nouveaux hôtels et motels s'inscrivent souvent dans le prolongement d'une rue résidentielle. Ils doivent donc revêtir un caractère résidentiel plutôt que de ressembler aux constructions du centre-ville.
Dans ces quartiers, le paysage doit être de nature résidentielle; l'éclairage de rue, si éclairage il y a, sera monté à faible hauteur. Les marges de recul observées doivent correspondre à ceux des résidences attenantes.
Les visiteurs ne doivent pas avoir de difficulté à faire une promenade à pied jusqu'au centre-ville.
Les sentiers menant du motel au centre-ville doivent être parfaitement visibles, directs et bien signalés.
3.4.1.2 Aménagement paysager
Objectif Directive
De son hôtel ou motel, le touriste a l'occasion de savourer la montagne et de voir de près des peuplements forestiers parvenus à maturité. Bâtiments et stationnements doivent sembler blottis contre la forêt voisine; la «nature» doit faire une percée dans la «ville».
La végétation indigène et les herbes indigènes naturelles existantes doivent être conservées lorsqu’elles sont situées en dehors de la zone immédiate (de 0 à 1,5 m) et que les arbres sont espacés d’au moins 3 m. Le recours aux espèces indigènes est encouragé. (Voir aussi 3.1.4, Aménagement paysager.)
Les bâtiments d’hébergement commercial doivent être séparés des structures de matériaux combustibles ou des aménagements paysagers, par une zone de 1,5 m de large, composée de matériaux inertes.
Si d’autres solutions accessibles à tous sont déjà prévues, les allées moins fréquemment utilisées peuvent être revêtues de gravier.
Dans les nouveaux hôtels et motels, la vue des chambres doit donner sur les montagnes plutôt que le stationnement, dans la mesure du possible.
3.4.1.3 Espaces extérieurs publics
Objectif Directive
Comme dans le cas des magasins et bureaux, une chambre d'hôtel ou de motel ne doit pas surplomber la cour des maisons voisines. Propriétaires et locataires n'apprécient guère qu'on les observe à partir d'un hôtel ou d'un bâtiment commercial - une indiscrétion à partir de cet endroit dérange encore plus que s'il s'agit simplement du voisin d'à côté.
Il devrait être impossible d'observer la cour d'une maison voisine à partir d'une chambre ou d'un balcon d'hôtel ou de motel. On doit donc prévoir des écrans ou encore orienter les fenêtres et balcons dans une autre direction.
3.4.1.4 Stationnement et chargement
Objectif Directive
On prévoira un terrain de stationnement pour les véhicules récréatifs. Ce terrain pourra être situé ailleurs, en un lieu moins visible. Dans les hôtels/motels de plus de 25 unités, 10 % des places de stationnement doivent mesurer 3 m x 7,6 m, avec hauteur libre de 3 m (10 pi de large x 25 pi de long x 10 pi de haut).
L'hôtel ou le motel ne doit pas ressembler à un îlot qui émerge d'une mer d'asphalte.
Le revêtement en dur doit correspondre au strict minimum nécessaire pour la circulation, la manoeuvre et le stationnement des véhicules selon les normes reconnues. On ne peut en aucun cas poser de l'asphalte dans le simple but de réduire les frais d'entretien. Dans les parties réservées à l'usage des voitures, il ne faudrait pas que la circulation d'autocars et de véhicules de plaisance vienne dicter la superficie à asphalter.
Les quais de chargement et les entrées de service ne doivent pas être directement visibles de l'entrée principale.
3.4.1.5 Affichage public
Objectif Directive
L'affichage doit s'intégrer harmonieusement au panorama de montagne et refléter, dans sa conception, le choix de matériaux et de techniques de construction locaux.
Les matériaux pouvant ou ne pouvant pas convenir à l'affichage public sont les mêmes que ceux qu'on retrouve dans la partie qui traite des aménagements au centre-ville (voir 3.3.1.5, Affichage public).
Dans l'affichage, les couleurs employées pour un fond aux grandes dimensions doivent être discrètes, tandis que les couleurs du lettrage et du graphisme pourront être plus claires et plus intenses. Les couleurs fluorescentes sont fortement déconseillées.

On envisagera d'incorporer les éléments ci-dessous dans la conception d'une enseigne :

  • flore et faune locales
  • légendes, figures et motifs historiques locaux.

La signalisation de l'entrée d'un établissement permet de jumeler l'aménagement paysager à une approche «artisanale», pour obtenir une composition réussie. On songera alors aux éléments ci-dessous :

  • plantes, y compris des fleurs
  • bases de pierre ou de rocaille
  • décapage ou moulure.
L'affichage doit principalement cibler les piétons ou les conducteurs circulant à faible vitesse, plutôt que les véhicules roulant à grande vitesse sur les autoroutes. L'affichage, particulièrement à l'entrée d'un hôtel ou d'un motel, doit être bien «ancré» au sol et non pas monté sur un poteau ou un autre support vertical. Lorsque le montage à la verticale s'impose, l'enseigne ne doit pas se trouver à une hauteur de plus de 4 m (13 pi); et l'on fera tout le nécessaire pour éviter la surcharge visuelle (boulonnerie, bras et supports métalliques).
À la tombée de la nuit, il est important d'éclairer certains panneaux d'affichage sans lesquels l'automobiliste parvenu à Jasper ne saurait s'orienter. Les touristes doivent être en mesure de localiser et de reconnaître facilement leur hôtel, sans avoir à subir cependant un barrage d'enseignes surdimensionnées et éblouissantes. L'affichage indiquant l'arrivée doit se faire devant l'entrée et non un peu partout dans le site ou la rue.
L'éclairage électrique de l'enseigne ne devrait pas produire d'éblouissement susceptible de réduire la qualité visuelle du panorama et du ciel nocturnes.
On ne doit pas recourir au rétroéclairage pour l'affichage. La source de lumière doit être extérieure à l'enseigne elle-même et orientée vers celle-ci. On évitera de monter les sources lumineuses de manière qu'elles puissent éblouir passants et automobilistes. Le niveau d'intensité lumineuse doit correspondre au minimum requis pour le décodage sécuritaire de l'information. On propose, en guise de référence, un maximum de 500 lux (50 lumens par pied carré). Ce qui représente environ 50 watts par mètre carré. Pour ce qui est de l'éclairage courant, on notera que les ampoules doivent avoir une tonalité proche de celle des lampes à incandescence (voir aussi 3.1.5, Éclairage).
L'enseigne posée sur un bâtiment doit cadrer avec l'allure générale de la construction plutôt que de ressembler à une greffe arbitraire. Elle devrait contribuer à l'impression générale de pérennité et de rigueur conceptuelle.
L'affichage provisoire, notamment les affiches annonçant la tenue d'une convention, des tarifs particuliers ou des événements spéciaux, doit être intégré à l'affichage principal.
Comme c'est le cas pour tous les nouveaux aménagements, le filage électrique destiné à l'éclairage des enseignes doit être, dans la mesure du possible, enfoui et dissimulé à l'intérieur de celles-ci. Les installations électriques et ampoules qui se situent à l'extérieur de l'enseigne peuvent être visibles à condition d'être, de par leur conception, partie intégrante de l'enseigne.
3.4.1.6 Éclairage
Objectif Directive
De nuit, l'image d'un hôtel de montagne intelligemment conçu doit être marquée par un éclairage discret. Souvent, la lumière provenant des fenêtres, des voies d'accès et des entrées suffit à la tâche.
Les lampadaires haut montés comme on en retrouve sur les autoroutes ne conviennent pas. La hauteur de l'appareil d'éclairage ne peut excéder 4,6 m (16 pi). Ordinairement, il n'est pas nécessaire d'éclairer au projecteur de grandes surfaces comme les terrains de stationnement. L'éclairage doit être essentiellement orienté vers le bas (donc un angle de défilement élevé). Bien souvent, la présence de quelques bassins de lumière aura un effet visuel plus attrayant qu'un éclairage uniforme.
L'éclairage de sécurité doit être déclenché par un détecteur de mouvement ou un capteur thermique plutôt que d'être constamment activé.
À quelques exceptions près, les hôtels et motels se passent d'un éclairage au projecteur.
À moins qu'il ne s'agisse de monuments historiques, hôtels et motels ne devraient pas être éclairés au projecteur. C'est au contraire l'éclairage à montage mural qui convient. Ce dernier permet d'illuminer les abords du bâtiment, c'est-à-dire l'endroit le plus important. Il permet en outre de bien souligner les entrées, de créer des ombres intéressantes et de mettre en valeur la texture de la pierre et de la brique.

3.4.2 Conception du bâtiment

3.4.2.1 Dimensions et échelle
Objectif Directive
Pour respecter le cachet de Jasper, localité de montagne, les hôtels et motels doivent présenter des dimensions modestes.
La première impression est souvent durable, surtout pour quelqu'un qui est simplement de passage. La masse du bâtiment doit être réduite en plusieurs éléments dont l'échelle sera de type résidentiel.
Le bâtiment doit plaire au regard, et non seulement lorsqu'on l'observe à partir du point d'arrivée. Les constructeurs de motels ont tendance à construire des «façades» (réception, hall d'entrée, restaurant) intéressantes sur le plan architectural, reliées cependant à une rangée d'unités tout à fait ternes construites côte à côte en arrière.
Même si la logique économique impose souvent la construction d'unités répétitives, il est possible de modifier l'extérieur en apportant certains changements dans la ligne de toit, la forme des balcons et le fenestrage (emplacement des portes et fenêtres).
L'extérieur des unités d'habitation doit présenter certaines variations, quitte à ce que l'aménagement intérieur soit normalisé et répétitif.
On accordera une attention toute particulière aux parties en coin et à l'extrémité des annexes.
L'entrée d'un pavillon de montagne est traditionnellement un élément architectural spécial. Il importe donc que les nouveaux aménagements soient dotés de débarcadères fidèles à cette tradition.
L'entrée principale doit être soigneusement conçue et facilement identifiable dès l'arrivée (voir aussi 3.4.2.2, Formes de toiture). L'emplacement exact de la porte d'entrée ne doit pas faire le moindre doute. Il n'est pas nécessaire que l'entrée soit grandiose; il suffit qu'elle soit évidente. Quelques facteurs qui contribuent à définir l'entrée : un porche doté d'une toiture spéciale, de grandes marches, des bancs à l'usage des clients qui sont sur le point de partir.
De par leurs dimensions, leur emplacement et la qualité du détail, les fenêtres doivent contribuer au caractère montagnard de l'hôtel.
Les cadres et les montants de fenêtre doivent être faits de matériaux incombustibles, par exemple du bois revêtu de métal, de la fibre de verre revêtue de métal, de l’aluminium ou de l’acier, et être peints plutôt que présenter un aluminium anodisé clair.
Les grandes surfaces vitrées (plus de 1 500 mm sur 1 800 mm de haut, soit 5 pi x 6 pi) ne conviennent généralement pas. On recourra plutôt à plusieurs unités distinctes, à moins de subdiviser la grande en panneaux individuels de moindres dimensions.
On songera à placer des fenêtres manoeuvrables plutôt que des ouvertures condamnées à cause de la climatisation, dans le restaurant, le hall d'entrée et bien sûr les chambres. Après tout, les visiteurs savent apprécient le grand air de Jasper.
Du point de vue esthétique, les fenêtres ouvrant à l'anglaise et les fenêtres à guillotine sont préférables aux fenêtres coulissantes.
3.4.2.2 Formes de toiture
Objectif Directive
Au Canada, la tradition veut que les meilleurs hôtels de montagne et hôtels à pavillons soient dotés d'une toiture généreuse. Les nouveaux aménagements devront donc reproduire cette forme.
Les toits doivent être construits en pente et non à plat. Idéalement, une inclinaison de 8:12 sera retenue pour permettre une bonne visibilité du toit à partir du sol. Minimum acceptable : 6:12.
La forme de la toiture doit être dominante et considérable. Le toit doit en effet constituer au moins le tiers de la hauteur totale du bâtiment.
L'arrivée à l'hôtel, le déchargement des bagages et l'attente des compagnons de voyage sont tous facilités par le fait que l'entrée, le porche ou la porte cochère sont couverts.
Les auvents en tonnelle et autres velums ne cadrent pas avec la tradition architecturale de Jasper et sont donc à décourager. On pourra recourir avec une certaine circonspection à d'autres formes de velums, qui ne pourront cependant recevoir de rétroéclairage.
3.4.2.3 Couleurs et matériaux
Objectif Directive
Les couleurs et matériaux utilisés pour la finition de la toiture et des murs d'extérieur doivent sembler naturels.
Les directives portant sur le choix des couleurs et des matériaux pour le centre-ville s'appliqueront également dans le secteur touristique commercial (voir 3.3.2.3, Couleurs et matériaux).
Dans ces quartiers, les constructions peuvent être observées de tous côtés - plus souvent que n'importe où ailleurs. La qualité de la finition et du détail doit donc être constante sur toutes les façades.
Les matériaux employés pour les façades avant des hôtels, motels, restaurants et commerces doivent aussi se retrouver sur les façades latérales et arrière. Il est possible de concentrer les matériaux de finition particulièrement onéreux comme la brique et la pierre sur la partie la plus visible du bâtiment, mais ces ingrédients doivent se retrouver sur les autres façades également. L'usage d'un matériau particulier ne doit pas prendre arbitrairement fin à un coin ou sur un mur latéral.
La forme, la couleur et les matériaux de construction utilisés pour l’extérieur de la dépendance doivent être les mêmes que ceux qui ont été utilisés pour le bâtiment principal
3.4.2.4 Les détails
Objectif Directive
Comme dans le cas pour les bâtiments du centre de la ville, les nouvelles constructions des secteurs touristiques de Jasper doivent comporter des détails qui s'harmonisent avec ce que les constructions du patrimoine ont de mieux à offrir (bibliothèque municipale, Banque Canadienne Impériale de Commerce, gare, Centre d'information de Parcs Canada, etc.).

La meilleure architecture des hôtels de montagne se distingue souvent par des détails audacieux et robustes. En général :

  • les colonnes doivent être massives (200 mm à 400 mm, soit 8 po à 16 po) de large au minimum. Leur échelle doit correspondre à la masse de la toiture qu'elles semblent soutenir. Elles doivent donner l'impression qu'elles n'ont aucune difficulté à supporter la masse d'une importante toiture enneigée
  • les bordures de toit, consoles et supports doivent être à l'échelle de la structure et de la toiture qu'ils soutiennent - autrement dit, plus la toiture est importante, plus les détails doivent être robustes. (On notera cependant que «robuste» ne signifie pas «mastoc», pas plus qu' «artisanal» ne signifie «brouillon».)
Le travail de détail est, dans la tradition locale, essentiellement simple; rappelons que, lors des premiers peuplements de Jasper, le savoir-faire et l'outillage nécessaires à une ébénisterie complexe n'existaient pas. Aujourd'hui, les nouveaux détails architecturaux doivent conserver cette simplicité. Ainsi, les joints par recouvrement et le débitage ordinaire pour les planches de garniture sont souvent préférables à l'emploi de moulures au style trop fleuri.
Les détails décoratifs doivent s'inspirer de la flore et de la faune locales plutôt que des thèmes d'autres cultures et contrées. C'est pourquoi le classicisme grec, le style italianisant, suisse ou bavarois semblent déplacés à Jasper. Même les traditions des Alpes ne cadrent généralement pas avec l'architecture des Rocheuses canadiennes.

Bibliographie

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Service canadien des parcs, Règlement sur le zonage du lotissement urbain de Jasper.

Service canadien des parcs, Règlement sur les bâtiments des parcs nationaux.

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Ching, Francis D.K., Architecture: Form, Space and Order, Van Nostrand Reinhold, 1979.

Dorward, Sherry, Design of Mountain Communities; A Landscape and Architectural Guide, Van Nostrand Reinhold, 1990.

Findlay, Nora, Jasper: A Backward Glance, Parks and People (Friends of Jasper National Park), Jasper-Yellowhead Historical Society, 1992.

Forster, Mema, Jasper: A Walk in the Past, Parks and People, 1987.

Klein, Marilyn et Fogle, David, Clues to North American Architecture, Fitzhenry and Whiteside, 1985.

The Crystalline Group of the Faculty of Environmental Design, University of Calgary, Calgary in Winter, 1988.

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