Petite chauve-souris brune
Parc national Kootenay
Aperçu
Régime alimentaire : Insectes volants tels que moustiques, papillons de nuit et coléoptères
Moyens d’orientation : Écholocalisation et vision
Poids : 7,4 g en moyenne (légèrement plus qu’une pièce de 1 $)
Espérance de vie : Environ 30 ans
Statut au titre de la LEP : Espèce en voie de disparition (2014)
La petite chauve-souris brune porte le nom scientifique Myotis lucifugus. Le mot « myotis » signifie « oreille de souris » et fait référence à ses oreilles relativement petites, qui ressemblent à celles d’une souris. Ce petit mammifère figure parmi les espèces de chauves-souris les mieux connues au Canada. Il aime se reposer à l’intérieur de bâtiments et est souvent observé en vol la nuit, lorsqu’il est affairé à attraper des insectes au-dessus de lacs et autour de lampadaires.
La chauve-souris peut manger chaque nuit la moitié de son poids en insectes. Elle contribue grandement à réguler les populations d’insectes et procure des bienfaits au secteur forestier et au secteur agricole – une forme de lutte contre les organismes nuisibles qui n’exige aucun produit chimique!
Interactions : un balado de Parcs Canada Nouveau
Tous les animaux et toutes les plantes sont protégés dans les parcs nationaux, mais certains ont besoin d’un coup de pouce supplémentaire. Interactions vous fera découvrir des espèces en péril qui sont à risque de disparaître.
Dans l'épisode 6 : La petite chauve-souris brune (10:28), Anne Forshner, écologiste de la faune, nous fait découvrir le monde de la petite chauve-souris brune. Découvrez comment Parcs Canada en apprend davantage sur la vie de ces mammifères volants, y compris sur les endroits où elles aiment s’abriter. Ces connaissances nous aideront à lutter contre une menace mortelle et imminente : le syndrome du museau blanc. Découvrez comment l'écouter gratuitement ci-dessous.
Milieu de vie
La petite chauve-souris brune est active la nuit et se repose le jour dans un dortoir. Il peut s’agir d’une installation de fabrication humaine, par exemple un bâtiment, un abri-cuisine, une mine ou un pont, ou d’un endroit naturel, tel qu’une caverne, la cavité d’un arbre ou une fissure dans la roche. Différents dortoirs servent à différentes activités.
La petite chauve-souris brune hiberne dans un lieu froid et humide appelé « hibernacle », une caverne le plus souvent. Au début de l’été, les femelles donnent naissance aux petits dans un lieu sûr appelé « pouponnière ». Une étude menée récemment dans les parcs nationaux Banff, Yoho et Kootenay a permis de découvrir que seuls des bâtiments servaient de pouponnières à la petite chauve-souris brune.
Pourquoi l’espèce est-elle en péril
Syndrome du museau blanc
Le syndrome du museau blanc est une maladie fongique qui s’attaque aux chauves-souris pendant l’hibernation, les amenant à se réveiller souvent et à dépenser ainsi leurs réserves d’énergie. Il arrive aussi que les chauves-souris infectées quittent prématurément leur hibernacle et meurent de faim ou de froid dehors. Le champignon prend la forme d’une poudre blanche qui apparaît sur le museau, les oreilles et les ailes des chauves-souris atteintes.
Le syndrome du museau blanc se propage rapidement d’une chauve-souris à l’autre et peut tuer jusqu’à 99 % des individus d’une même colonie. De 2006 à 2012, il est estimé que de 5,7 à 6,7 millions de chauves-souris sont mortes du syndrome du museau blanc dans l’Est de l’Amérique du Nord. Depuis, la maladie s’est propagée vers l’ouest. La présence du champignon a été attestée pour la première fois en Alberta et en Colombie-Britannique en 2021-2022. À l’heure actuelle, il n’existe aucun cas connu de syndrome du museau blanc dans les parcs nationaux des montagnes.
Perturbations d’origine humaine
Les médias et la mythologie peuvent véhiculer une image négative des chauves-souris, qui sont souvent perçues comme des animaux nuisibles, laids, effrayants et porteurs de maladies. C’est ce qui rend ce petit mammifère particulièrement vulnérable aux perturbations d’origine humaine.
À l’extérieur des parcs nationaux, les chauves-souris ont souvent été exterminées, et leurs dortoirs, retirés des bâtiments. Les propriétaires de domicile et les entreprises s’inquiètent parfois des maladies que peuvent transporter les chauves-souris ainsi que de l’accumulation de leurs excréments.
La contribution de Parcs Canada
Surveillance
En plus de la petite chauve-souris brune, les parcs nationaux Banff, Yoho et Kootenay servent d’habitat à au moins huit espèces de chauves-souris. Parcs Canada en identifie et en surveille les populations à l’aide de différentes méthodes :
- Détecteurs à ultrasons (dispositifs fixes et mobiles)
- Analyse du guano (excréments) en laboratoire
Parcs Canada participe aussi au North American Bat Monitoring Program (programme nord-américain de surveillance des chauves-souris; site en anglais seulement).
Protection des dortoirs
Dans les parcs nationaux, les petites chauves-souris et leurs dortoirs sont protégés par la Loi sur les parcs nationaux du Canada et la Loi sur les espèces en péril du Canada. Il est illégal de déranger une chauve-souris ou un dortoir, qu’il soit vide ou occupé, ou de leur nuire de quelque autre façon. Les contrevenants s’exposent à des accusations, à une comparution en cour et à une amende pouvant aller jusqu’à 25 000 $.
En cas de découverte de chauves-souris à l’intérieur de bâtiments, Parcs Canada travaille avec les résidents et les entreprises pour aider humains et chauves-souris à coexister en toute sécurité.
Protection des cavernes
Les cavernes naturelles sont des lieux d’hibernation importants pour les chauves-souris. Il est illégal de pénétrer dans une caverne sans permis à l’intérieur d’un parc national. Pour accéder à une caverne à des fins de recherche, le personnel de Parcs Canada et les chercheurs suivent des protocoles de décontamination afin d’éviter de propager le champignon à l’origine du syndrome du museau blanc.
Recherche
Parcs Canada collabore avec d’autres scientifiques et organismes afin d’approfondir ses connaissances sur les chauves-souris. Par exemple, son personnel a participé à une étude sur la petite chauve-souris brune dans les parcs nationaux Kootenay, Yoho et Banff. Pour recueillir des données, l’équipe a eu recours à des dispositifs de surveillance acoustique, à la capture et au radio-repérage. Voici ce que révèlent les résultats :
- Les bâtiments sont le seul type de dortoir utilisé par les chauves-souris à tous les stades de reproduction. Peu de chauves-souris ont été capturées loin de lieux habités et de bâtiments.
- Les pouponnières (groupes de chauves-souris qui se réunissent pour donner naissance à leur progéniture et l’élever) se trouvent exclusivement dans des bâtiments.
- Certaines femelles vont fréquemment se reposer dans des dortoirs naturels tels que des arbres et des fissures dans la roche, surtout après des nuits froides.
Apprenez-en davantage sur cette étude : https://doi.org/10.1002/ecs2.4731 (site en anglais seulement).
Vous pouvez nous aider
Si vous découvrez une chauve-souris morte, malade ou blessée dans le parc, signalez-le à Parcs Canada en écrivant à llyk.wildlife@pc.gc.ca. Évitez de la toucher ou de la manipuler. Ne dérangez pas le dortoir.
Avant votre arrivée dans un parc national et avant votre retour à la maison, inspectez votre matériel de camping pour y détecter des chauves-souris. Par exemple, vérifiez l’intérieur de votre parasol ou les plis de votre tente-roulotte. En déplaçant une chauve-souris, vous pourriez propager le syndrome du museau blanc.
Renseignements supplémentaires
The B.C. Community Bat Program (Programme communautaire de protection des chauves-souris de la Colombie-Britannique; site en anglais seulement)
The Alberta Community Bat Program (Programme communautaire de protection des chauves-souris de l’Alberta; site en anglais seulement)
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