Pin à écorce blanche

Parc national Kootenay

Aperçu

Aiguilles : En faisceaux de cinq
Lieux de croissance : Aux environs de la limite forestière
Cônes : De 5 à 8 cm de longueur et de couleur violet foncé
Longévité : Jusqu’à 1000 ans
Statut selon la LEP : En voie de disparition (2012)

Le pin à écorce blanche est une espèce clé des écosystèmes des montagnes. Cet arbre fournit un habitat à la faune, stabilise les pentes et régularise la fonte des neiges. Il produit de grosses graines nutritives qui constituent une source de nourriture importante pour les ours, les écureuils et les oiseaux.

Les cônes de pin à écorce blanche ne peuvent pas s’ouvrir seuls; ils ont besoin d’aide pour répandre leurs graines. Le cassenoix d’Amérique a un bec fait sur mesure pour ouvrir les cônes et en extraire les graines. Cet oiseau possède une poche sous sa langue où il stocke sa nourriture. Il transporte les graines à divers endroits et les cache dans le sol pour les manger plus tard. Les graines oubliées germent et produisent des semis de pin à écorce blanche.


Milieu de vie

Le pin à écorce blanche croît aux environs de la limite forestière. Cet arbre robuste résiste aux vents violents, aux températures froides et aux chutes de neige abondantes.

Au parc national Kootenay, plusieurs sentiers de randonnée mènent à des altitudes élevées où l’on trouve le pin à écorce blanche, par exemple : le sentier du Glacier-Stanley, la boucle Kindersley-Sinclair et le sentier du Col-Ball.

Le pin à écorce blanche prospère dans le sol rocailleux et les conditions venteuses du col Ball.

Pourquoi l’espèce est-elle en péril

La rouille vésiculeuse du pin blanc

Cette maladie est la menace la plus meurtrière qui pèse sur le pin à écorce blanche. Les spores fongiques pénètrent par les aiguilles de l’arbre, se répandent dans les branches et le tronc, et entravent la circulation des nutriments. La présence de renflements (les vésicules) de couleur orange sur l’écorce du pin est un signe d’infection. Comme le champignon a été introduit d’Europe, les arbres d’ici n’ont pas évolué avec cette maladie. Moins de 1 % des pins à écorce blanche y sont naturellement résistants.

La lutte active contre les incendies

Autrefois, les forêts brûlaient plus souvent, mais la plupart des feux étaient petits et de faible intensité. Ils créaient des clairières ensoleillées et de bonnes conditions de croissance pour le pin à écorce blanche. Les pratiques historiques de lutte contre les incendies ont changé la situation. De nombreuses forêts sont maintenant denses et sombres. Elles ne procurent qu’un habitat de piètre qualité au pin à écorce blanche, et elles alimentent d’énormes incendies aux effets dévastateurs.

Les changements climatiques

Le réchauffement climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes affectent les écosystèmes des montagnes de plusieurs façons. Par exemple, les perturbations naturelles comme les feux et la sécheresse sont de plus en plus graves. Par ailleurs, les essences d’arbres de faible altitude peuvent maintenant pousser sur des pentes plus élevées, où elles font concurrence au pin à écorce blanche.

Le dendroctone du pin ponderosa

Ce petit ravageur fait partie intégrante des forêts en santé dans l’Ouest canadien. Cependant, le réchauffement du climat et la lutte active contre les incendies sont venus rompre l’équilibre. Les infestations de dendroctones prennent aujourd’hui de l’ampleur et se propagent vers des altitudes plus élevées. Du coup, le pin à écorce blanche est attaqué plus souvent que par le passé.

Vésicules orange sur le tronc d’un pin à écorce blanche infecté par la rouille vésiculeuse.
Aiguilles mortes, de couleur rouge-brun, sur un pin à écorce blanche.

Notre contribution

Récolte et plantation de cônes

Le personnel de Parcs Canada identifie les arbres qui font preuve d’une résistance naturelle à la rouille vésiculeuse du pin blanc, puis installe des cages de protection autour de leurs cônes. Lorsque ceux-ci arrivent à maturité, on recueille les graines, qui sont conservées dans une banque de semences ou envoyées à des pépinières. Les pépinières cultivent des semis, qui sont replantés dans le parc national Kootenay.

Cages installées autour des cônes au sommet d’un pin.
Cônes récoltés d’un pin à écorce blanche.
Semis de pin à écorce blanche planté dans le sol.

Surveillance de la rouille vésiculeuse

Il y a 11 transects de surveillance à long terme de la santé du pin à écorce blanche dans le parc national Kootenay. Ils font l’objet de relevés tous les cinq ans pour vérifier l’évolution des infections de rouille vésiculeuse. De surcroît, le personnel surveille les arbres « PLUS », c’est-à-dire ceux qui sont naturellement résistants à la rouille vésiculeuse du pin blanc, pour s’assurer qu’ils restent en santé.

Gestion des incendies

Les bienfaits du feu sur le pin à écorce blanche sont nombreux. Par exemple, il élimine les autres essences qui lui font concurrence et crée des clairières qui attirent le cassenoix d’Amérique. Parcs Canada a recours aux brûlages dirigés et à la gestion du feu pour rétablir le feu dans le paysage. Le personnel effectue également des travaux d’éclaircie mécanique pour libérer de l’espace dans des secteurs où il serait dangereux d’entreprendre des brûlages.

Protection par les phéromones

Les phéromones sont des substances chimiques que produisent les animaux pour communiquer entre eux. Parcs Canada utilise un composé chimique naturel appelé « verbénone » pour communiquer avec le dendroctone du pin ponderosa. Lorsque de petits sachets de verbénone sont attachés à un pin à écorce blanche de grande valeur, ils envoient un message très clair aux ravageurs : « Passez votre chemin, cet arbre est déjà occupé! ».

Employée attachant un sachet de phéromones au tronc d’un pin à écorce blanche en santé.

Vous pouvez nous aider

Parcs Canada se sert des données de science citoyenne saisies dans l’application iNaturalist pour brosser un tableau des lieux de croissance du pin à écorce blanche et pour savoir quels arbres sont infectés par la rouille vésiculeuse du pin blanc. Vous pouvez contribuer à la recherche! Téléchargez l’application iNaturalist et créez un compte. Apprenez à identifier le pin à écorce blanche et à reconnaître les signes de la rouille vésiculeuse. Ensuite, consignez vos observations lors de votre prochaine randonnée dans les montagnes.

Mais n’oubliez pas : il faut toujours prendre soin de ne pas mutiler les arbres!

Renseignements supplémentaires

Sept parcs nationaux unissent leurs efforts pour sauver le pin à écorce blanche : les parcs nationaux Jasper, Banff, Yoho et Kootenay ainsi que les parcs nationaux des Lacs-Waterton, du Mont-Revelstoke et des Glaciers.

Planter l’avenir : Sauver le pin à écorce blanche et le pin flexible

Registre public des espèces en péril — Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC — Pin à écorce blanche

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