Surveillance aérienne des orignaux

Parc national Pukaskwa

Au cours de l’hiver, des membres du personnel du parc national Pukaskwa montent à bord d’un hélicoptère afin de compter les orignaux (Alces alces) à partir des airs. Indicateurs de la santé de l’écosystème forestier, les orignaux font l’objet d’une surveillance depuis 1975. Ils contribuent grandement à l’intégrité écologique du parc. À titre de mammifères ongulés les plus imposants de ce lieu, ce sont des herbivores clés qui font partie des principales proies de prédateurs tels que l’ours noir (Ursus americana) et le loup gris (Canis lupus). De plus, on croit que la taille de leur population a un effet indirect sur le caribou boréal (Rangifer tarandus caribou), une espèce menacée. En effet, la présence d’un nombre plus élevé d’orignaux attire davantage de prédateurs, tels que le loup gris, qui chassent également le caribou.

On estime la taille de la population d’orignaux au moyen de relevés aériens menés au cours de l’hiver. Dans le cadre de ceux-ci, on recueille les données au moyen du même protocole normalisé que celui utilisé par le ministère des Richesses naturelles et des Forêts. Ces relevés aériens sont habituellement effectués tous les cinq ans. La modélisation de l’habitat de l’orignal au début de l’hiver (réalisée à partir de données sur le couvert forestier) est utilisée afin de diviser le parc en strates comportant des blocs de 25 km2 au sein desquels on s’attend à ce que la densité d’orignaux soit « élevée » ou « faible ». Par la suite, on choisit aléatoirement des blocs dans chacune des strates qui seront survolés en entier par des chercheurs selon des lignes de vol nord-sud en vue de trouver des orignaux ou des pistes dans la neige. Habituellement, ce sont les pistes qui sont repérées en premier. Celles-ci permettent aux chercheurs de trouver les animaux. Lorsque des orignaux sont repérés, on consigne leur emplacement, leur sexe et leur âge. Après avoir échantillonné environ le quart de la superficie du parc, la population totale d’orignaux est estimée.

Dans le cadre de cette mesure de suivi, le seuil de densité maximal est établi à 0,1 orignal/km2, soit la densité de population que l’on croit être celle requise pour que le caribou boréal demeure dans le paysage. En 2017, on a estimé que le taux de densité de la population d’orignaux était de 0,08 orignal/km2 (148 orignaux dans le parc). Elle est donc considérée en bon état écologique. Le rapport de masculinité était de 1 orignal femelle pour 1 orignal mâle, et environ 8 % des animaux découverts étaient des veaux. Ces résultats sont similaires aux observations consignées au sein de relevés historiques du parc. La condition de la population d’orignaux n’a pas changé depuis le dernier relevé. Par conséquent, leur tendance démographique est stable.

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