Lieu historique national de l’Ancien-Pensionnat-Indien-de-Kamloops
Le système des pensionnats autochtones est un sujet pouvant causer des traumatismes évoqués par des souvenirs d’abus passés. Le gouvernement du Canada reconnaît la nécessité d’établir des mesures de sécurité afin de minimiser le risque de déclencher une réaction à l'évocation de violences passées. Une ligne d’écoute téléphonique des pensionnats autochtones a été établie au niveau national pour apporter du soutien aux anciens élèves des pensionnats. Vous pouvez obtenir de l’information sur le site Web ou accéder en tout temps à des services de soutien affectif et d’aiguillage en situation de crise en composant le : 1-866-925-4419.

© Archives Deschâtelets-NDC, Fonds Deschâtelets
L’ancien pensionnat indien de Kamloops a été désigné comme un lieu historique national en 2024.
Plaque commémorative : pas de plaque installéeFootnote 1
L’Ancien-Pensionnat-Indien-de-Kamloops, Tk̓emlúps te Secwépemc, Colombie-Britannique
L’ancien pensionnat indien de Kamloops est situé sur les terres de la réserve indienne no 1 de la Première Nation de Tk̓emlúps te Secwépemc. Cet ancien pensionnat a été proposé aux fins de désignation par la communauté de Tk̓emlúps te Secwépemc, puis Parcs Canada et la Première Nation ont entamé un processus de collaboration pour en définir l’importance historique.
Érigé sur la rive nord de la rivière Thompson Sud, au pied de Sqeq7é7em (les monts Paul et Peter), et appelé école industrielle de Kamloops, le pensionnat indien de Kamloops ouvre ses portes en 1890 et les ferme en 1978. En 1967, les élèves commencent à fréquenter des écoles provinciales locales tout en continuant de vivre au pensionnat. Deux ans plus tard, le gouvernement fédéral prend en charge l’administration du pensionnat et la résidence demeure ouverte jusqu’en 1978.
Cet établissement s’inscrit dans le système de pensionnats pour Autochtones institué par les gouvernements, en collaboration avec les Églises chrétiennes, aux XIXe et XXe siècles. Dans le cadre de la politique gouvernementale d’assimilation forcée, ces établissements séparent les enfants autochtones de leur famille et de leur communauté afin d’éradiquer leurs cultures, leurs spiritualités, leurs langues et leurs traditions. Géré par les congrégations catholiques romaines des Oblats de Marie Immaculée et des Sisters of St. Ann, le pensionnat de Kamloops est le plus grand établissement d’un système conçu pour perpétrer ce que la Commission de vérité et réconciliation appelle un génocide culturel. De nombreuses personnes, dont le pape François et les députés de la Chambre des communes du Canada, ont qualifié ce système de génocide.
Les élèves qui fréquentent le pensionnat indien de Kamloops sont des enfants âgés de quatre à 18 ans qui proviennent d’au moins 108 communautés et 38 Nations autochtones de la Colombie-Britannique et d’ailleurs, notamment des Nations Secwépemc, Stó:lō, St’át’imc, Nłeʔkepmxc et Syilx. Retirés de force de leur foyer, ces enfants ont été soumis à des sévices physiques, émotionnels et sexuels, au travail forcé, à la malnutrition, à des conditions de vie médiocres et au surpeuplement, à des soins de santé insuffisants et à des taux élevés de maladies infectieuses et de décès. Avant la fin des années 1950, le pensionnat fonctionne selon un système de demi-journée dans le cadre duquel les enfants consacrent la moitié de leur temps aux pratiques religieuses et à la réalisation de travaux physiques qui contribuent financièrement à l’école et l’autre moitié de la journée, ou moins, à leur instruction scolaire, qui est sommaire ou déficiente. Les traumatismes vécus par les Survivants entraînent des conséquences profondes, permanentes et intergénérationnelles qui se font sentir encore aujourd’hui.
L’ancien pensionnat de Kamloops est l’un des rares sites de pensionnat qui subsistent au Canada et qui renferment un ensemble important de bâtiments et d’aspects du paysage d’origine. Il témoigne concrètement des expériences vécues par des générations d’enfants qui y vivaient et y sont décédés ainsi que de l’histoire globale du système des pensionnats pour Autochtones sous toutes ses formes. Les principaux bâtiments sont l’édifice principal (1923-1929), le gymnase (1938), l’atelier (1942) et l’annexe (une ancienne résidence) (1962). On trouve sur le terrain du lieu une rangée d’érables devant l’édifice principal et l’ancien verger qui, selon les témoignages des Survivants, contient des sépultures anonymes.
« La commémoration de l’ancien pensionnat indien de Kamloops et sa désignation comme lieu d’importance historique nationale reflètent la manière dont les ententes effectuées en collaboration profiteront à tous les peuples, autochtones et non autochtones. Ce lieu contribuera à une meilleure compréhension de l’histoire et des connaissances traditionnelles de la Nation Secwépemc. La désignation symbolise l’espoir et la vision de nos ancêtres pour un avenir prospère pour nos enfants et ceux qui ne sont pas encore nés. Collectivement, nous ne connaissons que trop bien la vision souvent appauvrie des obligations réciproques et la façon dont elle a dominé notre peuple. Aujourd’hui, à Tk̓emlúps, nous sommes très fiers du chemin que nous parcourons ensemble pour commémorer cette véritable histoire collective. J’éprouve de la fierté à faire partie de la vision de mon ancêtre Clexléxqen ou Petit Louis (1828-1915), qui a milité afin que le peuple Secwépemc puisse accéder à la scolarité. Ensemble nous éduquerons et transmettront avec fierté pour un avenir prospère. Cette désignation est une confirmation de notre engagement commun et de l’espoir de changement. »
La communauté de Tk̓emlúps te Secwépemc a choisi de préserver plusieurs des bâtiments à des fins de commémoration, de sensibilisation aux répercussions des pensionnats sur les enfants et les familles, et de réappropriation de la langue et de la culture secwépemc, faisant ainsi du site un lieu d’enseignement. En 1982, 17 communautés de la Nation Secwépemc signent la déclaration des Shuswap dans laquelle elles conviennent de préserver, de consigner, d’enrichir et de perpétuer la langue, l’histoire et la culture secwépemc. Cette déclaration mène à la création de la Secwepemc Cultural Education Society ainsi que du Secwépemc Museum and Heritage Park à l’emplacement du pensionnat. La communauté de Tk̓emlúps te Secwépemc renomme le site de l’ancien pensionnat le « Chief Louis Centre » en l’honneur de ce leader visionnaire, aussi appelé Clexléxqen ou Petit Louis (1828-1915), qui a plaidé en faveur d’une scolarisation bénéfique au peuple secwépemc.
La présente fiche d’information a été rédigée au moment de l’annonce ministérielle en 2025.
Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.
Obtenir plus d'informations sur la façon de participer à ce processus
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