Mode fonctionnelle dans un fort

Lieu historique national de Lower Fort Garry

Dans un fort de pierre, que vous soyez une femme de la haute société comme Mme Colville ou plutôt un ouvrier qualifié, vos vêtements avaient une fonction pratique : offrir une protection contre les éléments, véhiculer un rang social et même faciliter le travail quotidien d’une personne. En 1851, la mode au Canada mélangeait les styles de l’époque avec les besoins utilitaires de la vie dans la prairie.

Ces articles vestimentaires servaient à plus qu’il n’y paraît.

Ceinture fléchée

Gros plan du torse d’un employé de Parcs Canada portant des vêtements historiques, dont une ceinture fléchée, et tenant un fusil pointé vers le haut à Lower Fort Garry.

La fabrication d’une ceinture fléchée, avec ses motifs caractéristiques et ses couleurs éclatantes, pouvait nécessiter entre 70 et 200 heures de travail et de 300 à 400 fils de laine finement cirés et tissés à la main. Le produit fini, à la fois beau et fonctionnel, constitue un symbole emblématique de la culture métisse qui perdure aujourd’hui.

En 1851, cette ceinture de laine était comme le couteau suisse de la traite des fourrures. Attachée à la taille du voyageur, elle aidait celui-ci à soulever des objets lourds, comme des balles de fourrure, en évitant les hernies potentiellement mortelles. Hors de la taille, elle pouvait servir de courroie de portage, de garrot pour les blessures ou même de bride d’urgence : tout ce dont un voyageur pouvait avoir besoin en traversant les prairies à pied, à cheval ou en canot.

Chapeau en feutre de castor

Un employé de Parcs Canada vêtu de vêtements historiques, dont un chapeau en peau de castor, sourit et contemple l’horizon sous le regard de deux visiteurs sur le porche de la grande maison à Lower Fort Garry.

Fabriqué à partir du matériau qui a donné son nom à la traite des fourrures, le chapeau haut de forme, également connu sous le nom de chapeau de castor, était la fine pointe de la mode masculine en 1851. La fourrure de castor, arrachée ou rasée de la peau, était soumise à un traitement en plusieurs étapes pour la feutrer, la lier, la rétrécir, l’étirer et la sécher afin d’en faire un tissu duveteux et utilisable. Le chapeau pouvait ensuite prendre forme (et atteindre jusqu’à 20 cm de hauteur)!

On pourrait soutenir que le chapeau haut de forme avait pour fonction de protéger la tête des intempéries, mais il servait avant tout à respecter l’étiquette et à indiquer le rang social. Un chapeau de cette taille ne se trouvait pas dans les magasins courants, mais devait être commandé de façon privée et importé d’Angleterre, ce qui en faisait une pièce d’apparat très coûteuse pour les messieurs de la haute société, qui ne pouvaient risquer d’être surpris sans chapeau à l’extérieur. 

Châtelaine

Gros plan des mains d’une employée de Parcs Canada tenant un outil métallique attaché par une chaîne à une châtelaine qu’elle porte à la taille.

Porte-clés original, la châtelaine était plus qu’une chaîne métallique ornementale; elle permettait de garder des objets essentiels à portée de main. Fixé à une ceinture ou à une poche, le crochet métallique décoratif permettait d’attacher de petits objets à l’aide d’une chaîne. Clés, ciseaux, carnets et flacons de parfum ne sont que quelques-uns des objets que l’on reliait à soi grâce à la châtelaine.

Les châtelaines étaient personnalisables et uniques à la personne qui les portait. Pour un fumeur invétéré, on aurait peut-être trouvé un ensemble d’accessoires pour fumer la pipe, ou une trousse de couture pour une courtepointière. Dans le fort en pierre, Mme Dean aurait probablement attaché une châtelaine à la ceinture de son tablier, gardant les clés des différentes portes de la grande maison. 

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