Maîtrisant les incendies échappés

Maîtrise directe et maîtrise indirecte

Plusieurs générations de Nord-Américains ont grandi en compagnie de l'ours Smokey qui leur prônait la prévention des feux de forêt. L'allumage d'un incendie par les pompiers près d'un feu échappé, au lieu de déversements d'eau sur ce dernier, peut sembler illogique. Bien des gens se demandent pourquoi les pompiers aident le feu à prendre de l'ampleur.

En fait, l'allumage intentionnel d'un feu constitue un outil très important parmi ceux utilisés par les pompiers. Il est possible de classer les techniques de lutte contre le feu en deux grandes catégories : maîtrise directe et maîtrise indirecte.

Maîtrise directe

Les techniques de maîtrise directe permettent aux pompiers d'éteindre un incendie en versant de l'eau ou un agent ignifuge directement sur le feu ou sur des secteurs adjacents au moyen d'hélicoptères, de bombardiers à eau ou de lances d'incendie. Ces techniques sont des plus efficaces lorsque les feux sont petits ou qu'ils brûlent lentement et également lorsqu'ils présentent un risque immédiat pour les personnes et les structures.

Ces techniques de maîtrise directe sont moins efficaces et extrêmement dangereuses lorsqu'il s'agit de grands feux ardents. Les feux énormément ardents sont habituellement accompagnés de vents forts, de tisons dans les airs, de températures élevées, de courants d'air imprévisibles et de beaucoup de fumée. Ces conditions peuvent être trop dangereuses et empêcher une intervention au sol ou des activités d'extinction aériennes.

Maîtrise indirecte

Allumage d'un contre-feu
Allumage devant un incendie principal d'un contre-feu au moyen d'une torche. © Parcs Canada/Gord Irwin/août 2003

Les techniques de maîtrise indirecte permettent aux pompiers de créer un coupe-feu devant l'incendie et de profiter des conditions favorables du terrain et des coupe-feux naturels. Le pare-feu est établi en retirant physiquement les matières combustibles ou en versant un agent ignifuge sur ces dernières pour réduire leur inflammabilité. Une fois le coupe-feu créé, le combustible entre la barrière et le feu échappé est brûlé, lorsque les conditions le permettent, au moyen de lance-flammes à action localisée ou d'allumages aériens à l'aide de lance-flammes à action localisée ou de balles de ping-pong qui s'allument par elles-mêmes et qui sont remplies d'allume-feux chimiques.

Les contre-feux permettent aux gestionnaires des activités de lutte de choisir l'endroit et le moment du brûlage du combustible plutôt que de demeurer à la merci des feux et des conditions météorologiques. Ces techniques servent lorsqu'il y a assez de temps et d'espace pour créer un coupe-feu à grande échelle. Il s'agit parfois de la seule façon de protéger les structures en proie aux flammes.

Il est également possible d'allumer des feux pour créer des courants d'air dans certains secteurs afin d'attirer ou de repousser le feu principal, la fumée et les tisons projetés dans les airs.

Au coupe-feu d'une largeur de deux kilomètres du col Vermilion, le brûlage dirigé d'un secteur a permis de contenir le feu du ruisseau Tokumm dans la vallée de la Vermilion du parc national Kootenay.

Brûlage dirigé

Parcs Canada effectue également des brûlages dirigés pour remettre en état les écosystèmes. Ces feux enlèvent également les accumulations de combustible forestier et protègent contre les feux échappés éventuels.

 

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