Le rôle du feu

Le feu fait partie des écosystèmes des prairies, des broussailles et des forêts du Canada depuis toujours. Comme les tempêtes, les avalanches et les inondations, le feu est un puissant facteur de changement dans la nature. Il renouvelle et recycle les écosystèmes. 

De nombreux écosystèmes ont évolué grâce au feu et en dépendent pour leur survie. Une zone récemment brûlée peut sembler dépourvue de vie, mais de nombreuses espèces survivent et prospèrent, donnant ainsi naissance à de nouveaux écosystèmes plus sains. Le feu aide la régénération en offrant des conditions de croissance idéales aux espèces végétales qui dépendent du soleil. Les animaux sauvages recherchent ces zones récemment brûlées, à la recherche de plantes et d’herbes nutritives qui sont les premières à pousser.

Au fil du temps, les feux créent une mosaïque d’espèces végétales, dont les âges et les espèces diffèrent. Cette végétation variée procure un riche habitat à toutes sortes d’espèces d’insectes, de mammifères et d’oiseaux. Il s’agit de la biodiversité, qui indique un écosystème prospère susceptible de survivre à l’avenir.

Écosystèmes des montagnes

Le pin à écorce blanche et le pin flexible sont des espèces clés des écosystèmes des montagnes. Ces arbres jouent un rôle extrêmement important : ils fournissent de la nourriture et un abri à des animaux sauvages, stabilisent les pentes et retiennent le manteau neigeux. Ils permettent ainsi à d’autres plantes d’avoir accès à de l’eau et contribuent à prévenir les inondations au printemps. À l’heure actuelle, le pin à écorce blanche et le pin flexible doivent surmonter un grand nombre d’obstacles pour survivre. Leur population est en déclin, et ils risquent de disparaître à jamais. Leurs principales menaces sont la rouille vésiculeuse du pin à écorce blanche (un champignon non indigène), la suppression des incendies, le dendroctone du pin ponderosa et les changements climatiques. Le feu est une composante importante des écosystèmes de montagnes. Il procure de nombreux bienfaits au pin à écorce blanche et au pin flexible : il élimine les autres arbres qui leur font concurrence pour les ressources, et il crée des clairières qui attirent les cassenoix d’Amérique, une espèce importante d’oiseaux pour la survie de l’arbre. Parcs Canada a recours aux brûlages dirigés et à la gestion des feux pour rétablir le feu dans le paysage. En outre, la réduction des combustibles forestiers permet de créer des clairières où le brûlage n’est pas sécuritaire. Dans l’ensemble, ces travaux créent un bon habitat et de bonnes conditions de croissance pour le pin à écorce blanche et le pin flexible.

Apprenez-en plus sur la sauvegarde du pin à écorce blanche et du pin flexible dans les parcs nationaux des montagnes.

Écosystèmes boréaux

Bison des plaines, autres en arrière plan dans le champ de Stoney Meadows

Dans les régions tempérées froides, comme la forêt boréale, la décomposition des matières est lente. Les écorces, les feuilles et les aiguilles s’empilent sur le sol de la forêt. Le feu réduit ces matériaux en cendres riches en minéraux, libérant les nutriments et permettant au sol de les recycler. Le feu crée également des clairières dans la forêt. La lumière du soleil pénètre dans ces ouvertures, réchauffe le sol et stimule la croissance des graines et des racines.

Grâce à cette riche biodiversité, les insectes, les petites plantes et les animaux, tels que la harde de bisons des plaines de la rivière Sturgeon, disposent de nouveaux habitats.

Apprenez-en plus sur la restauration des écosystèmes du parc national de Prince Albert.

Écosystèmes des Prairies

Le feu est une composante importante des écosystèmes des Prairies. Il contribue à réduire l’accumulation de matières végétales mortes sur le sol, ce qui permet à la lumière et à la chaleur de pénétrer dans le sol. Cette lumière et chaleur aident les espèces végétales indigènes, comme l’armoise, à pousser.

Cependant, le feu peut également être utilisé pour gérer les espèces végétales envahissantes et non indigènes. Dans le parc national des Prairies, les brûlages dirigés sont utilisés pour réduire la population d’agropyre à crête. L’agropyre à crête est une espèce non indigène agressive qui empêche les plantes indigènes des prairies de pousser. En l’absence de plantes indigènes des prairies, comme l’armoise, le tétras des armoises a perdu une grande partie de son habitat au Canada.

Pour protéger et conserver cette espèce en péril, le parc national des Prairies utilise le feu pour restaurer la santé de l’écosystème.

Écosystèmes de forêts mixtes

Un spécialiste du feu met le feu à la végétation à l’aide d’un brûleur à gravité dans le parc national de la Mauricie.

Les écosystèmes de forêts mixtes dépendent des incendies pour maintenir la biodiversité. De nombreuses espèces animales apprécient les caractéristiques des terrains touchés par le feu : clairières, chicots de bois carbonisé et, surtout, semis de plantes à perte de vue.

Dans le parc national de la Mauricie, les méthodes historiques d’exploitation forestière et la suppression des incendies ont considérablement réduit la population de pins blancs. Cependant, 30 ans après le retour du feu dans le paysage, l’avenir du pin blanc est prometteur!

Apprenez-en plus sur les 30 ans de feu dans le parc national de la Mauricie.

Feu et animaux sauvages

De nombreuses espèces sauvages d’Amérique du Nord ont évolué pour vivre avec le feu. Le feu est présent dans le paysage depuis des millénaires et les animaux sauvages savent de façon innée comment réagir lorsqu’ils se sentent menacés.

Lorsqu’un feu fait rage dans le paysage, les petites modifications de la topographie du sol entraînent des brûlures en forme de mosaïque. Certaines zones seront plus touchées par le feu que d’autres. Par exemple, les dépressions du sol ou les zones humides comme les lacs peuvent servir de refuge à la faune sauvage. Les différentes espèces d’arbres et les différents types d’habitats peuvent également réduire la gravité et la propagation des feux, ce qui donne aux animaux sauvages plus de temps pour se mettre à l’abri. La plupart des grands animaux, tels que les wapitis et les ours, s’enfuiront simplement devant l’avancée du feu de forêt. Les mammifères plus petits, comme les souris, peuvent se cacher sous terre pour se protéger.

La suppression historique des incendies, combinée aux changements climatiques, a entraîné des feux de forêt plus fréquents et plus graves que par le passé. Ces graves feux de forêt peuvent être particulièrement dommageables pour la faune et la flore. Cependant, en créant des paysages plus résistants au feu grâce à la gestion des feux de forêt, des brûlages dirigés et des combustibles, Parcs Canada s’efforce de protéger toutes les espèces qui vivent dans les parcs nationaux du Canada.

Après un incendie

De nombreux animaux bénéficient des effets du feu. Les orignaux, les wapitis, les moutons et les cerfs adorent se nourrir d’herbes et de plantes fraîchement régénérées. Le tremble, le framboisier et le rosier poussent vigoureusement grâce à leurs racines souterraines après un feu.

Après un feu, des études ont permis de montrer que les populations de pics sur des frênes peuvent être multipliées par cinquante! Ils viennent se nourrir de scolytes et d’autres insectes qui colonisent les arbres récemment brûlés.

Le lynx du Canada bénéficie des feux qui maintiennent la mosaïque forestière. Il utilise des conifères matures pour s’abriter et chasse dans des zones récemment brûlées qui abritent de grandes populations de sa proie préférée, le lièvre d’Amérique.

Le pin tordu latifolié, le pin gris et le pin rigide ont tous des cônes scellés par la résine qui peuvent rester sur l’arbre pendant de nombreuses années. La chaleur du feu fait fondre la résine et les cônes s’ouvrent. Des milliers de graines se répandent sur le sol et se donnent vie à une forte population de pins.

Par l’entremise de son Programme de gestion du feu, Parcs Canada s’est engagé à restaurer le feu dans le paysage. Grâce à la gestion des feux de forêt, aux brûlages dirigés et à la gestion des combustibles, Parcs Canada crée un réseau de parcs nationaux et de lieux historiques plus sécuritaires et plus résistants aux changements climatiques.


Une épaisse colonne de fumée s’élève au‑dessus d’une forêt.

Vidéos sur le feu

Apprenez-en davantage sur la gestion du feu de Parcs Canada grâce à des vidéos provenant de parcs nationaux de tout le pays.