Une saine dose de feu : les brûlages dirigés à Parcs Canada

Un brûlage dirigé est un feu hautement planifié et dirigé, allumé par des spécialistes du feu formés à cet effet. Ces feux peuvent aider à créer des paysages, des communautés et des écosystèmes plus résilients. Les brûlages dirigés peuvent même aider à accroître la résilience d’un écosystème à l’égard du changement climatique. Depuis plus de 40 ans, Parcs Canada a recours au brûlage dirigé comme outil de rétablissement des écosystèmes.

Découvrez comment les brûlages dirigés menés au parc national de la Mauricie aident à créer des écosystèmes forestiers sains plusieurs années après un feu

 
Transcription textuelle

[Fond sonore de gazouillis d’oiseaux et de sons de la forêt]

La scène s’ouvre dans une forêt boréale, montrant diverses espèces d’arbres telles que le bouleau blanc, le pin blanc, le sapin baumier, l’épinette et l’érable rouge, identifiées par des étiquettes qui apparaissent une à une.

Un hélicoptère rouge arborant le logo de Parcs Canada survole la scène, laissant tomber des allumes-feux pour lancer un brûlage dirigé. Les flammes apparaissent sur le sol forestier et le ciel s’emplit graduellement de fumée.

Après avoir avancé rapidement dans le temps, le paysage post-brûlage dirigé est révélé. Certains arbres sont entièrement brûlés, tandis que d’autres sont brûlés à un degré moindre, ce qui donne lieu à une forêt plus ouverte.

Une frise chronologique apparaît en haut de l’écran, marquant les étapes clés du processus de restauration.

Un an après le feu : Certaines plantes et de petits arbres commencent à repousser.

Deux ans après le feu : La régénération de la forêt se poursuit, avec le retour d’animaux comme le papillon, l’orignal et le lièvre. Un graphique en barres illustre la densité de la repousse du pin blanc par hectare, indiquant 16 589 arbres à ce point-ci.

Vingt-cinq ans après le feu : La forêt s’est complètement régénérée, représentée par un paysage verdoyant. Le décompte final de pins blancs régénérés par hectare est de 11 980.

Le logo du gouvernement du Canada


Le changement climatique entraîne un accroissement de la durée, de la chaleur, de la sécheresse et de la gravité des saisons de feu. Dans le cadre de son Programme national de gestion du feu, Parcs Canada a recours aux brûlages dirigés pour aider à prévenir les grands feux de forêt non maîtrisés.

Regardez cette vidéo sur le brûlage dirigé et la façon dont Parcs Canada l’applique dans le parc national Banff

Transcription textuelle

On a parfois l’impression que la planète change plus vite que nous ne pouvons réagir,

mais il y a des gens qui font du bon travail.

Il y a l’équipe du climat.

Je fais donc partie d’une équipe de spécialistes des feux de forêt et d’écologistes chargés de la végétation ici à Banff.

Il y a des équipes comme la nôtre dans tout le pays.

Nous faisons partie de l’équipe climat qui fait toutes sortes de choses pour atténuer les effets des changements climatiques.

Bienvenue à la séance d’information opérationnelle d’aujourd’hui sur le brûlage dirigé des métaux praires composés.

Nous allons essayer de compléter la protection de la structure du générateur de la ville de Banff.

Pour atteindre les objectifs de l’incident d’aujourd’hui, le groupe d’allumage va être dirigé par Jane en tant que spécialiste de l’allumage.

Les opérations au sol sont dirigées par moi.

Petit rappel... ayez vos manches retroussées et un ÉPI approprié.

D’accord. Merci à tous.

Passez une bonne journée, soyez prudents et nous vous parlerons sur la ligne de feu.

Avec les effets des changements climatiques, les saisons des feux de forêt peuvent s’allonger,

les feux peuvent être plus importants, et avec 100 ans de suppression des feux et cette accumulation de combustibles dans le paysage, cela signifie qu’un grand,

nombre de nos feux deviendront beaucoup plus importants et brûleront beaucoup plus fort dans le paysage.

Le brûlage dirigé crée donc une mosaïque dans le paysage où le feu a des barrières.

En l’absence de brûlage dirigé, un feu de forêt pourrait tout simplement anéantir un bassin versant et l’écosystème dans son ensemble.

Comme dans cette zone, c’était une forêt dense et maintenant vous pouvez voir que c’est beaucoup plus ouvert.

Les feux de forêt ont été retirés de l’écosystème et, par conséquent, la santé de l’écosystème s’est vraiment dégradée et la qualité de l’habitat de la faune a également diminué.

Le feu est un processus très important dans nos écosystèmes, tout comme de nombreux autres processus tels que les inondations et les avalanches.

Vous pouvez voir qu’il y a encore des restes de charbon de bois sur l’écorce ici, provenant du feu de 2003.

Cette zone faisait partie de ce brûlage dirigé.

Et c’est plutôt cool, vous pouvez voir que l’arbre s’est protégé avec cette écorce très épaisse.

Les différents arbres s’adaptent différemment au feu, car il est une perturbation naturelle courante dans cette région pour rajeunir la forêt.

Donc, même s’il y a moins d’arbres, c’est toujours un très bon habitat pour la faune..

C’est exact.

Si cette zone redevenait une prairie, un grand nombre d’herbes, de plantes et de fourmis indigènes que vous voyez sur le sol s’épanouiraient parce que la lumière du soleil toucherait davantage le sol.

Mais, en fait, ces zones auraient été entretenues par le feu, en grande partie par les populations autochtones qui auraient vécu ici avant le parc.

Le brûlage culturel est donc présent dans le paysage depuis des millénaires, mais le brûlage dirigé n’existe que depuis quelques décennies.

C’est vrai.

Ouais. Nous avons essayé de restaurer de plus en plus le feu dans le paysage et de faire des brûlages dirigés comme celui que nous prévoyons ici sur le Fairholme qui est à assez grande échelle.

Là où nous supprimons le feu, la végétation ou les arbres sont très denses.

Elle est donc représentée ici par les allumettes très denses et la communauté est représentée par les guimauves.

Mais, dans les zones où nous avons fait des brûlages dirigés, les arbres sont plus clairsemés.

Ils sont plus espacés.

Ce qui signifie que la communauté ici est mieux protégée contre les feux de forêt.

Le triangle de comportement du feu a donc trois côtés.

Ce sont le combustible, la topographie et la météo.

La seule chose que nous pouvons contrôler est le combustible.

Et nous pouvons le faire en enlevant la végétation soit par des équipes manuelles, en enlevant les petits arbres, les rondins et les arbustes.

Ou nous pouvons le faire avec des équipements plus lourds, forestière commerciale, pour créer des coupe-feu, comme le coupe-feu de West Sulphur qui protège la communauté de Banff.

Alors pourquoi n’avons-nous pas simplement fait un brûlage dirigé ici?

Pourquoi sommes-nous entrés et avons-nous simplement abattu les arbres ?

Nous exploitons cette zone parce que c’est plus sûr que d’effectuer un brûlage dirigé si près de la ville.

Et nous allons combiner cela avec des brûlages dirigés plus tard pour l’entretenir.

Et nous avons besoin de tous les outils de la boîte à outils pour nous assurer que le paysage du parc national est résilient à des choses comme les changements climatiques et que nous protégeons la communauté de Banff.

Décider où effectuer un brûlage dirigé.

La science entre en jeu dans la gestion des feux de forêt, à la fois pour prédire le comportement du feu et pour établir le type de feu à utiliser pour restaurer la terre.

Il ne s’agit pas d’une science exacte.

Nous devons travailler avec les conditions météorologiques qui nous sont données, les sites, la quantité de combustible et de végétation qui se trouve sur le terrain.

Ainsi, la façon dont nous utilisons le feu pour restaurer la terre repose en grande partie sur l’expérience.

Et cela peut refléter en grande partie ce que les peuples autochtones de cette région auraient fait dans le passé également.

À Parcs Canada, nous utilisons le brûlage dirigé pour des raisons écologiques très précises.

Donc, si nous voulons restaurer les plante fourragères des grizzlis, comme les shépherdies argentées, nous essayons d’établir quel type de feu crée les shépherdies argentées les plus saines, puis nous établissons quelles conditions météorologiques crée le type de feu qui crée les bonnes shépherdies argentées.

Et puis, le jour où nous allons effectuer un brûlage dirigé, nous devrons travailler avec les conditions météorologiques du paysage.

J’aime le fait que le travail que nous faisons a des répercussions tangibles et visibles sur l’écosystème.

Le feu, géré de manière appropriée, augmentera toujours la résilience de l’écosystème face à des phénomènes tels que les changements climatiques ou les effets négatifs des feux de forêt.

Manque de feu

Le feu a toujours été un processus naturel, utile et régénérateur pour les terres. De nombreux peuples autochtones ont utilisé le feu pendant des milliers d’années pour conserver des zones pour les médicaments et des habitats pour la chasse. Pourtant, pendant plus de 100 ans, les garde-feux et les garde-chasses ont éteint tous les feux dans les parcs nationaux. Les pratiques de brûlage culturel étaient interdites. L’élimination du feu sur les terres a eu de nombreuses répercussions négatives inattendues.

Une forêt très dense.
Une forêt dense au parc national de La Mauricie

Cela a entraîné la perte des connaissances autochtones liées au feu en plus de nuire à la santé de l’écosystème et à la qualité de l’habitat faunique. Les forêts ont perdu en diversité et leur résistance aux parasites et aux maladies a diminué. La taille des prairies essentielles a également diminué en raison de l’envahissement par les arbustes et les arbres. L’accumulation de bois mort et de sous-bois épais continue à alimenter des feux plus importants et plus chauds.

En savoir plus sur les répercussions négatives de la suppression des feux et sur les avantages des brûlages dirigés dans les parcs nationaux en milieu montagneux :

Pleins feux sur les brûlages dirigés

Transcription textuelle

[Seth Cherry] La suppression du feu englobe toutes les tactiques

employées pour maîtriser ou éteindre un incendie qui s’est déclaré.

La suppression du feu a vraiment engendré une perte de diversité dans nos forêts.

Nous avons des peuplements forestiers qui ont tous le même âge – un grand nombre d’arbres de la même espèce.

Le couvert forestier se referme.

La lumière du soleil ne peut plus se rendre jusqu’au sol.

Alors, nous avons essentiellement affaire à une monoculture.

Après des années de suppression du feu, l’habitat faunique s’est rétréci.

Nous perdons des milieux ouverts où poussent les plantes fourragères qui servent à nourrir différentes espèces animales.

Les brûlages dirigés sont un outil très important qui nous permet d’accroître la diversité de nos forêts.

Nous attendons que les conditions météo soient parfaites pour nos brûlages dirigés.

Nous tenons compte de paramètres comme l’humidité, la température, la vitesse et

la direction du vent, et nous nous assurons que toutes les conditions sont réunies pour que nous puissions

ouvrir le couvert forestier et favoriser la croissance d’espèces comme des graminées et des plantes à feuilles larges,

qui conviennent parfaitement à plusieurs espèces animales.

Nous avons au bout du compte une forêt plus résiliente.

Solution pour une meilleure santé

De nombreuses plantes et de nombreux animaux ont évolué avec le feu. Certains dépendent même du feu pour leur survie. Le brûlage dirigé est l’un des outils que nous utilisons pour nous aider à atteindre l’intégrité écologique dans de nombreux écosystèmes. Il favorise la reconstitution des écosystèmes et la création d’habitats fauniques. En rétablissant le feu sur les terres, Parcs Canada aide à la régénération d’écosystèmes sains.

Arbres brûlés dispersés parmi les nouveaux arbustes et les jeunes pousses dans les contreforts de montagnes enneigées
Écosystème en cours de régénération à la suite d’un brûlage dirigé dans le parc national Banff

Reconstitution des écosystèmes

Le feu est un processus naturel de reconstitution pouvant donner un nouveau départ à un écosystème. Le feu aide à éclaircir la forêt et à ouvrir le couvert forestier, permettant ainsi un éclairage accru du sol de la forêt. Cela permet à des arbres d’âges différents de prospérer. Une meilleure circulation de l’air permet d’assécher le sol, réduisant ainsi l’apparition de maladies fongiques comme la rouille vésiculeuse.

Le feu libère et recycle également les nutriments dans le sol en réduisant les débris ligneux et autres matières organiques en cendres riches en minéraux. Certaines espèces ont même besoin du feu pour survivre : le pin tordu latifolié, le pin gris et le pin rigide dépendent du feu pour libérer leurs graines emprisonnées dans la résine. Le pin à écorce blanche et le pin blanc dépendent du feu pour créer des espaces où les jeunes arbres peuvent germer et croître.

Fleurs jaunes à centre brun poussant dans les contreforts de montagnes enneigées.
Balsamorhize poussant peu après un brûlage dirigé dans le parc national des Lacs-Waterton
Parcelle de terre à la suite d’un feu présentant des arbres brûlés et une nouvelle végétation.
Paysage après un brûlage dirigé dans le parc national Banff

Regardez cette vidéo sur la façon dont les brûlages dirigés soutiennent une nouvelle génération de pins dans le parc national de la Mauricie :

Une nouvelle génération de pins au lac Moucheté

Transcription textuelle

Découvrez un des plus anciens brûlages diriges réalisé au parc national de La Mauricie.

Celui du lac Moucheté en 1995.

C’est le premier brûlage dirige visant à restaurer le pin blanc et le pin rouge au parc !

La population de pins blancs est vieillissante et a énormément diminué.

En raison des coupes forestières passées, de maladies et de la suppression des feux de forêt.

Le feu est pourtant essentiel à la survie des pins.

Il éclaircit la forêt, ce qui fournit plus de lumière aux jeunes pousses.

L’air circule mieux et assèche plus vite le sous-bois.

Rendant la forêt plus résistante aux maladies comme la rouille vésiculeuse.

Depuis 1995, on suit la croissance des nouvelles pousses de pins.

Les objectifs sont atteints!

Nous avons au bout du compte une forêt plus résiliente.

Une nouvelle génération de pins est en place.

Grace au programme de conservation et restauration de Parcs Canada, la forêt du parc est entre bonnes mains!

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pc.gc.ca/parcsencoulisse

Parcs Canada

Canada

Habitat faunique

De bien des façons, les brûlages dirigés peuvent être utiles pour la faune. Parcs Canada a recours aux brûlages dirigés pour aider à créer des habitats et des écosystèmes sains. Les élans, les ours, les wapitis, les moutons et les cerfs aiment se nourrir des herbes et des plantes fraîchement régénérées. Les scolytes et d’autres insectes colonisent les arbres brûlés.

Attirés par les insectes, les pics peuvent voir leurs populations être multipliées par 50 après un incendie! Les lièvres d’Amérique préfèrent l’habitat nouvellement ouvert, et le lynx du Canada adore chasser les lièvres. Les brûlages dirigés peuvent également aider à prévenir la propagation d’espèces envahissantes, comme l’agropyre à crête, ainsi que d’insectes et de maladies comme la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Ils constituent un outil efficace pour empêcher les arbustes d’envahir les écosystèmes des forêts et des prairies.

Tête d’un pic noir et jaune émergeant d’un trou dans un tronc d’arbre noirci.
Un Pic à dos noir après un brûlage dirigé au parc national de la Mauricie
Ours noir mangeant une bouchée d’herbe.
Ours noir se nourrissant des nouvelles pousses dans le parc national de la Mauricie

Si nous souhaitons restaurer le fourrage du grizzli, comme la shepherdie argentée, nous tentons de déterminer quel type de feu crée des buissons de shepherdie argentée sains, puis nous déterminons quel type de conditions météorologiques est propice à la naissance du feu créant la bonne shepherdie argentée.

Jane Park
spécialiste de la gestion du feu et de la végétation, parc national Banff

Diriger le brûlage

Les brûlages dirigés sont des activités complexes qui peuvent exiger plusieurs années de préparation et de planification de la sécurité. Ils sont établis en fonction de conditions préétablies pour atteindre des objectifs précis. La gestion du brûlage fait appel à de nombreuses données scientifiques. Avant tout, nous devons déterminer le type de feu adapté à nos objectifs. Nous utilisons ensuite des données pour prévoir le comportement du feu.

Les « prescriptions »constituent toutes les conditions et étapes requises qui doivent être respectées pour garantir la sûreté et l’efficacité des feux. La sécurité de nos équipes, du public, des infrastructures et des terres avoisinantes est notre priorité absolue dans le cadre de la planification des brûlages dirigés. Nos équipes de gestion du feu tiennent compte de nombreux éléments dans le cadre de la planification des brûlages dirigés, notamment :

  • le type et la quantité de combustible sur le terrain (les arbres, les buissons et les autres plantes sont des types de combustible dont le feu a besoin pour continuer à brûler)
  • la topographie, comme la pente et les plans d’eau à proximité
  • les ressources disponibles, comme le personnel et le matériel
  • les conditions météorologiques, comme l’humidité, les précipitations, la vitesse et la direction du vent

Regardez le vidéo en accéléré d'un feu dirigédans le parc national des Lacs-Waterton.

Feu brûlant de l’herbe séchée avec des montagnes enneigées en arrière-plan.
Membre d’une équipe de pompiers de Parcs Canada brûlant un pré au printemps dans le parc national des Lacs-Waterton
Vue aérienne d’un feu dirigé montrant la fumée soufflée vers la droite.
Opération de brûlage dirigé au parc national des Lacs-Waterton

Réduire le risque de feu de forêt, protéger les collectivités

Nos spécialistes de la gestion du feu sont formés pour gérer les feux de forêt et lutter contre ces derniers. Les rôles et les responsabilités de Parcs Canada sont semblables à ceux des organismes provinciaux et territoriaux de lutte contre les feux de forêt. Ensemble, nous protégeons les collectivités, les infrastructures et les terres avoisinantes. Nous utilisons les brûlages dirigés pour éliminer l’accumulation de matières végétales susceptibles d’alimenter les feux de forêt. Cela aide ainsi à :

  • réduire l’intensité et la gravité des feux de forêt éventuels
  • ralentir la propagation des feux de forêt
  • faciliter la maîtrise ou l’extinction des feux de forêt

Les feux de forêt peuvent nuire à la capacité des forêts situées dans les aires protégées à stocker le carbone. Consultez notre atlas du carbone pour découvrir comment les aires protégées capturent, stockent et libèrent le carbone.

Regardez comment Parcs Canada réduit le risque de feux de forêt dans le parc national de Prince Albert.

Un outil polyvalent pour créer des écosystèmes sains

Lisez ce qui suit pour savoir comment Parcs Canada a recours aux brûlages dirigés pour rétablir l’équilibre de trois types d’écosystèmes.

Forêt mixte

Le personnel du parc national de la Mauricie, au Québec, a recours aux brûlages dirigés depuis plus de 30 ans. Les pratiques historiques d’exploitation forestière, les maladies et la suppression des incendies ont considérablement réduit les populations de pins blancs et de pins rouges. Le feu peut aider à accroître la régénération du pin blanc et du pin rouge en améliorant les propriétés du sol et l’ouverture du couvert forestier. Les données montrent que les pins se régénèrent le plus dans les cas de brûlages d’intensité modérée.

Ce degré de feu est également idéal pour éliminer les espèces d’arbres concurrentes, tout en permettant aux pins adultes de demeurer en vie. Le feu crée une mosaïque de végétation d’âges et de types différents. Il en découle un riche éventail d’habitats qui soutiennent de nombreuses espèces d’insectes, de mammifères et d’oiseaux.

Gros plan sur un jeune arbre de conifère.
Un jeune pin blanc du parc national de la Mauricie

Le personnel assure un suivi périodique pour évaluer la réussite des projets. Certains avantages se manifestent quelques jours après le feu, tandis que d’autres ne se manifestent qu’après quelques années.

L’évaluation des résultats exige plusieurs étapes. Pour être certains d’avoir obtenu les résultats souhaités, nous devons parfois nous rendre de nouveau dans le secteur pour nous assurer que le brûlage dirigé est vraiment réussi. Nous pouvons notamment prescrire d’autres brûlages, élaguer ou éliminer les espèces d’arbres concurrentes qui repoussent.

Philippe Moisan-Gaudet
agent de gestion des incendies, Parc national de la Mauricie

Comprendre le comportement du feu dans différents écosystèmes forestiers et conditions météorologiques est une science. Regardez comment Parcs Canada a recours aux brûlages dirigés pour revitaliser la forêt dans le parc national de la Mauricie :

Le feu revitalise la forêt près du lac Modène

Transcription textuelle

On stimule la régénération du pin blanc près du lac Modène grâce à notre brûlage dirige.

Réalisé en 2021 au parc national de la Mauricie, un brûlage dirigé est un feu planifié, allumé et contrôlé par des spécialistes.

Au lac Modène, l’équipe a utilisé des obstacles comme la route promenade, et a aménagé des coupe-feu pour délimiter le périmètre du brûlage.

Pour un maximum de sécurité, l’équipe a bien arrose les abords de la route et a abattu les arbres dangereux après le brûlage.

Pour décider de mettre en œuvre le brûlage dirige, les spécistes ont analysé les prévisions météo et les données de cette station entre autres pour s’assurer que la fumée profitera du vent pour s’élever puis se disperser.

On protège la station météo derrière une clôture pour empêcher des visites surprises!

L’équipe a pu prédire environ 2 à 3 jours a l’avance si les bonnes conditions allaient être réunies.

Pour que le brûlage dirige puisse atteindre les objectifs voulus.

Grace au programme de conservation et restauration de Parcs Canada, on stimule la régénération du pin blanc dans le secteur du lac Modène!

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pc.gc.ca/parcsencoulisse

Parcs Canada

Canada

Prairies

De nombreux écosystèmes diversifiés couvrent le territoire du parc national du Mont-Riding, au Manitoba :

  • forêt boréale et mixte
  • forêt de chênes
  • forêt-parc à trembles et prairies

En l’absence de feux périodiques, la taille de l’écosystème des prairies diminue rapidement. Les arbustes et les trembles prolifiques étouffent les zones où poussent les herbes des prairies et les jeunes chênes. Parcs Canada dirige des brûlages d’intensité faible à modérée dans le parc national du Mont-Riding afin de faire reculer cette végétation envahissante.

Vue aérienne d’un brûlage dirigé sur une plaine herbeuse .
Brûlage dirigé allumé à la main dans le parc national du Mont-Riding
Zone du parc national du Mont-Riding cinq ans après un brûlage dirigé.
Zone du parc national du Mont-Riding cinq ans après un brûlage dirigé

En créant de l’espace pour la croissance d’une nouvelle végétation, le personnel améliore la santé de l’écosystème. Les wapitis et d’autres herbivores tirent parti de la consommation des repousses fraîches, après un feu. De nombreux oiseaux préfèrent les habitats nouvellement créés, comme le tétras à queue fine, et les espèces en péril comme la paruline à ailes dorées, le moucherolle à côtés olive et le pic à tête rouge.

Employé de Parcs Canada se penchant sur un trépied dans une zone herbeuse récemment brûlée.
Scientifique de la conservation de Parcs Canada surveillant les oiseaux après un brûlage dirigé dans le parc national du Mont-Riding
Oiseau traversant une zone récemment brûlée où la végétation a repoussé.
Un Pluvier kildir survolant l’habitat nouvellement créé après un brûlage dirigé au parc national du Mont-Riding

De nombreuses espèces ne sont pas aussi bien adaptées aux feux de forte intensité. Ces feux ne brûlent pas seulement la végétation et les débris qui jonchent le sol de la forêt, ils peuvent brûler la couche de sol organique. Cela peut stériliser le sol et compliquer le retour des espèces naturelles. Les feux d’intensité faible à modérée sont plus favorables à la repousse de la végétation.

Scott Bryer
agent de gestion des incendies, parc national du Mont-Riding

Parcs Canada dirige également des brûlages pour prévenir les importants feux de forêt, en été. Les membres du personnel brûlent les débris ligneux au moyen de petits feux d’intensité faible à modérée, au printemps, lorsque les conditions sont plus favorables—les brûlages dirigés et l’éclaircissement de la forêt aident à protéger les lotissements urbains voisins contre les feux de forêt.

De la prairie à l’alpage

Le parc national des Lacs-Waterton, en Alberta, est un parc des extrêmes. On y trouve des prairies et des écosystèmes de montagne à quelques kilomètres les uns des autres. Parcs Canada a recours aux brûlages dirigés pour restaurer et conserver ces habitats.

Vue aérienne d’un brûlage dirigé dans une plaine herbeuse sèche à partir d’un hélicoptère.
Opération de brûlage dirigé au parc national des Lacs-Waterton
Vue aérienne d’une parcelle de terre après un brûlage dirigé à côté d’une zone non traitée.
Zone traitée par brûlage dirigé dans le parc national des Lacs-Waterton. La partie noire a été traitée quatre jours avant la photo. Les parties les plus vertes de la zone ont été traitées trois semaines auparavant. La zone marron/jaune a été traitée huit ans auparavant.

Le pin à écorce blanche, en voie de disparition, et le pin souple, en péril, sont d’importantes espèces clés des écosystèmes de montagne. Des décennies de lutte contre les incendies ont eu une incidence négative sur la santé de ces arbres, et les deux espèces sont fortement menacées. Le sapin subalpin et certaines espèces d’épinette s’installent dans l’habitat du pin, et la rouille vésiculeuse est à l’origine d’un grave déclin.

Les pins ont une relation complexe avec le feu. Le feu est une perturbation qui crée un habitat pour le pin à écorce blanche. Pourtant, ces arbres ne sont pas à l’abri de la force destructrice des feux de forte intensité. Parcs Canada dirige des brûlages de faible intensité pour restaurer cet habitat, ce qui leur donne de l’espace pour croître. Toutefois, il n’est pas toujours possible d’allumer des feux autour de ces précieux arbres.

Le personnel chargé de la gestion des incendies utilise le feu et l’éclaircissement manuel pour éliminer la végétation, créant et améliorant ainsi l’habitat du pin à écorce blanche. En créant des zones tampons autour des peuplements d’arbres, on réduit la probabilité qu’un feu de forêt ait une incidence négative sur les peuplements de grande valeur. Cette diversité se traduit par des écosystèmes plus résistants, car certaines parcelles de végétation sont plus résistantes aux feux à différents moments de la saison des feux.

Ces techniques permettent également de créer un mélange d’espèces d’arbres d’âges différents au sein du paysage. Par exemple, les prairies brûlent facilement au printemps et au début de l’automne, tandis que les forêts denses ont tendance à être plus volatiles en été.

La création de brèches ou de ruptures dans la forêt permet aux feux de s’éteindre d’eux-mêmes et de réduire la quantité de combustible disponible pour les feux.

Un membre du personnel portant un équipement de sécurité utilise une tronçonneuse pour enlever un arbre dans une forêt.
Membre de l’équipe de pompiers de Parcs Canada éclaircissant la forêt dans le parc national des Lacs-Waterton
Un membre du personnel portant un équipement de sécurité utilise un lance-flammes à action localisée pour mettre le feu à la zone herbeuse.
Membre de l’équipe de gestion des incendies de Parcs Canada allumant un brûlage dirigé dans le parc national des Lacs-Waterton

Imaginez une forêt très dense composée d’arbres ayant tous la même hauteur et le même âge. Un feu brûlant en surface se propage facilement vers la cime des arbres et à la grandeur du paysage. Plus il y a de combustible, plus le feu brûle et se propage rapidement.

Matt Rance
agent de gestion des incendies, parc national des Lacs-Waterton
Peuplement forestier composé d’arbres clairsemés à gauche et couvert dense à droite.
Bordure d’une zone de traitement par brûlage dirigé. La forêt de trembles de gauche a été traitée par brûlage, alors que la forêt de droite ne l’a pas été. Notez que le peuplement de gauche est plus ouvert que celui de droite.

Comment nous aider

Il existe de nombreuses façons de jouer un rôle dans la lutte contre les feux de forêt :

  • Faites des feux de camp en toute sécurité, ne laissez pas les feux de camp sans surveillance
  • Avant de laisser votre feu de camp, arrosez-le, remuez-le et arrosez-le de nouveau, jusqu’à ce qu’il soit froid au toucher
  • Vérifiez le danger d’incendie avant de faire un feu de camp, et respectez les interdictions et restrictions touchant les feux de camp en vigueur
  • Rendez votre propriété plus résistante aux feux au moyen des principes IntellifeuMC
  • Les feux de forêt ne sont pas seulement dus aux détritus; les mégots de cigarettes peuvent provoquer des feux de forêt
  • Consultez la liste de lecture vidéo pour en savoir plus sur les brûlages dirigés à Parcs Canada

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