Rencontrez Emma Burbidge
Parc national de la Pointe-Pelée
Titre du poste
Responsable de la gestion des ressources/technicienne en géomatique intérimaireQuel a été votre parcours d’études ou de carrière?
J’ai été élevée pour être naturaliste. Mon père a commencé à m’emmener observer les oiseaux lorsque j’avais environ un an, il m’a appris à identifier les oiseaux par leur chant à l’âge de cinq ans et il a passé d’innombrables heures à m’interroger sur chaque plante et chaque rocher que nous croisions. Il m’a emmenée aux réunions des clubs de naturalistes, aux bioblitz, aux recensements des oiseaux de Noël, aux dénombrements ponctuels des oiseaux des marais et aux relevés de l’Atlas des oiseaux nicheurs. Mais quand est venu le temps de choisir entre les sciences et les arts au cégep (collège), je n’ai pas su quoi faire. Je ne me voyais dans aucune des carrières scientifiques « classiques » et je ne pensais pas pouvoir faire carrière dans l’observation d’oiseaux. J’ai suivi la voie des arts et j’ai finalement obtenu un baccalauréat ès arts en archéologie à McGill.
Les années suivantes ont été difficiles. J’avais de bonnes notes, mais j’avais l’impression de suivre le mouvement. Je n’arrivais pas à me passionner pour mes cours et j’avais une faible estime de moi. Puis, au printemps de ma troisième année d’université, j’ai eu la chance de travailler comme guide de randonnées ornithologiques pour les Friends of Point Pelee (Les amis de la Pointe-Pelée). C’est comme si quelqu’un avait appuyé sur un bouton en moi! J’ai demandé à être transférée en biologie de la faune, et il m’a suffi de suivre une année de cours préalables de sciences en première année. C’était difficile de revenir dans le monde de la science après cinq ans d’absence, mais j’ai adoré ça! Mais au milieu de l’année, ma demande a été rejetée. On m’a dit que même si mes notes étaient supérieures aux exigences, elles étaient inférieures aux notes que j’avais obtenues en arts. Les responsables ont donc pensé que « la science n’était peut-être pas faite pour [moi] ».
C’est à contrecœur que je suis retournée aux arts pour terminer mes études d’archéologie. Cependant, l’été précédant mon dernier semestre, j’ai trouvé un emploi d’étudiante interprète au parc national de la Pointe-Pelée et j’ai rencontré l’équipe de conservation des ressources. J’ai alors su que je ferais tout ce qu’il fallait pour finir par travailler dans le domaine de la conservation des ressources à Parcs Canada et j’ai eu la chance incroyable de me voir offrir une place d’étudiante en conservation des ressources l’hiver suivant. Depuis, j’ai acquis plus d’expérience et de formation pratique que je n’aurais pu l’imaginer. J’ai eu des modèles extraordinaires au parc qui ont pris le temps de m’enseigner et de soutenir ma formation extrascolaire (comme un certificat d’études supérieures en sciences de l’information géographique). Il s’avère que la science est vraiment faite pour moi!
Qu’est-ce qui vous a attirée à la Pointe-Pelée? Quand avez-vous commencé à travailler au parc national de la Pointe-Pelée?
Les oiseaux! J’ai grandi au Québec, mais je visite le parc national de la Pointe-Pelée pour la migration printanière des oiseaux (et le Festival de la plume du parc) chaque année depuis l’âge de cinq ans. J’ai commencé à travailler en tant que guide de randonnées ornithologiques en français pour les Friends of Point Pelee à l’âge de 22 ans, puis en tant qu’étudiante interprète pour le parc quelques saisons plus tard. Pendant mon été en tant qu’interprète, j’ai découvert la conservation des ressources et j’en suis tombée amoureuse. Je me suis portée volontaire pour participer au dénombrement des nids et à la surveillance du scinque pentaligne, et j’ai eu la chance de me voir offrir un poste d’étudiante au sein de l’équipe de conservation des ressources l’hiver suivant. Après avoir accepté le poste, j’ai terminé mon examen final à Montréal, j’ai vidé mon appartement et je me suis rendue à Leamington, en Ontario. Je suis ici depuis lors!Que faites-vous pour Parcs Canada?
En tant que technicienne intérimaire en géomatique, je travaille beaucoup avec des données spatiales et non spatiales pour soutenir des projets et des objectifs dans le domaine de la conservation des ressources, de l’expérience de visite et de l’entretien des parcs. Je recueille, gère, analyse et interprète des données à l’aide de systèmes d’information géographique et de technologies de télédétection. Certains jours, cela signifie passer une journée à nettoyer des bases de données, d’autres jours à créer des cartes imprimées et numériques, et d’autres jours encore à piloter un drone pour recueillir des données de télédétection et des images aériennes. J’ai également l’occasion de participer aux opérations du département et du parc, telles que la gestion des espèces surabondantes, la restauration de l’habitat et les brûlages dirigés. Avant d’occuper ce poste, j’ai travaillé pendant trois ans sur le projet de restauration du marais du parc, ce qui m’a amenée à tout faire, depuis la collecte de données sur la qualité de l’eau à bord d’un canoë jusqu’à la conduite d’engins aquatiques lourds. J’ai ensuite passé une saison en tant que coordinatrice de l’interprétation pour le parc, à la tête d’une équipe d’interprètes chargée de concevoir et d’organiser des présentations, des visites guidées, des programmes scolaires et des événements spéciaux.Que diriez-vous à une jeune fille au sujet d’une carrière dans la science, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STIM)?
Ne laissez personne vous dire que vous n’êtes pas faite pour une carrière dans les STIM. Prenez le temps d’apprendre à vous connaître – vos passions, vos forces et vos faiblesses – et laissez-vous guider par ces éléments. Vous aurez inévitablement des difficultés avec des concepts, des tâches ou des projets. C’est la vie! Mais la vérité est que personne n’attend de vous que vous sachiez tout, tout le temps, et que vous apprenez bien plus de vos erreurs que de vos réussites. Prenez votre temps, appliquez-vous et apprenez des personnes qui vous entourent.- Date de modification :