Parcs Canada restaure la truite fardée versant de l’ouest, une espèce menacée, et les écosystèmes aquatiques en Alberta.

Imaginez que c’est l’été dans les Rocheuses...

Vous êtes une truite fardée versant de l’ouest qui vient d’éclore dans un ruisseau de montagne – et vous avez faim! Vos ancêtres vivent dans ces eaux depuis que les glaciers se sont retirés. Et jusqu’à récemment, cet environnement était la combinaison parfaite d’eau froide, propre, et fraîche dont vous avez besoin.

Mais, alors que vous nagez à la recherche de nourriture, vous remarquez que de nombreuses autres espèces de poissons sont déjà là et que vous compétitionnez pour la même précieuse nourriture. L’eau est également plus chaude que ce qui est confortable pour vous...

Si vous ne trouvez pas rapidement un endroit où vit seulement la truite fardée versant de l’ouest, vous sentez que vous ne pourrez pas rivaliser avec ces autres poissons... et que vous ne survivrez pas.


 
Transcription textuelle

La truite fardée versant de l’ouest est un élément important de l’écosystème du parc national Banff, mais elle risque de disparaître.

Des poissons non indigènes introduits menacent cette espèce en lui faisant concurrence pour les ressources.

Pour accroître les chances de survie de la truite fardée, nous avons enlevé les poissons non indigènes du bassin hydrographique du lac Hidden à l’aide d’un produit naturel qui n’est toxique que pour les poissons.

Une fois les poissons non indigènes disparus, nous avons commencé à réintroduire la truite fardée versant de l’ouest.

Aujourd’hui, pour la première fois en plus de 50 ans, le ruisseau Hidden est peuplé de truites fardées versant de l’ouest.

Cette espèce est naturellement présente dans le parc national Banff. Parcs Canada lui redonne la place qui lui revient.


Sauver les truites menacées

La truite fardée versant de l’ouest des parcs nationaux des montagnes est en difficulté. Tout comme l’omble à tête plate local. Parcs Canada s’est engagé à protéger les espèces en péril. C’est pourquoi ils sont intervenus pour aider à sauver ces deux poissons menacés – et leurs habitats – avant qu’il ne soit trop tard.

Sautez le pas et découvrez comment Parcs Canada utilise la science de pointe pour rétablir la truite fardée versant de l’ouest dans les parcs des montagnes!

2.	Un seul poisson moucheté nage dans une eau cristalline, avec une vue sur les montagnes et le ciel bleu au-dessus.
Truite fardée versant de l’ouest au parc national Banff.

Comment nous en sommes arrivés là

Parcs Canada a commencé à introduire des poissons non indigènes, comme l’omble de fontaine, dans les parcs nationaux des montagnes dans les années 1940 afin d’améliorer l’expérience de pêche des visiteurs. Cette situation a perduré jusque dans les années 1980, avec des répercussions négatives à long terme sur l’écosystème.


Transcription textuelle

[Shelley Humphries] Le parc national Banff a été créé en 1885. Les premiers gestionnaires du parc ont remarqué qu’il n’y avait pas de poisson dans un grand nombre de rivières et de lacs.

Les poissons ne pouvaient pas remonter les cours d’eau pour coloniser les zones montagneuses.

Pour enrichir l’expérience de pêche récréative et pour donner aux visiteurs une raison de fréquenter le parc,

Parcs Canada a activement ensemencé des plans d’eau aux quatre coins du parc.

Il y a introduit de nombreuses espèces, dont certaines n’étaient pas présentes naturellement dans l’Ouest canadien ni même au Canada.

Aujourd’hui, les connaissances scientifiques ont évolué, tout comme notre interprétation de ce qui s’est produit.

Nous constatons que certaines espèces de poissons introduites à cette époque nuisent grandement à la longévité et à la survie de deux de nos poissons indigènes, la truite fardée versant de l’ouest, une espèce menacée, et l’omble à tête plate.


La truite fardée versant de l’ouest se reproduit également avec des truites non indigènes, comme la truite arc-en-ciel et la truite fardée de Yellowstone. Cela crée des populations de truites hybrides qui diluent le patrimoine génétique de la truite fardée versant de l’ouest.


Transcription textuelle

[Shelley Humphries] L’omble de fontaine est aujourd’hui l’un des poissons les plus communs du parc national Banff.

Cette espèce provient de l’Est du Canada; elle est extrêmement compétitive et réussit à déloger la truite fardée versant de l’ouest et l’omble à tête plate.

Et nous avons aussi ensemencé nos plans d’eau en truite arc-en-ciel et même en truite fardée de Yellowstone, une espèce provenant des États-Unis.

Ces deux poissons peuvent s’hybrider avec la truite fardée versant de l’ouest. C’est en partie pour cette raison que l’espèce est menacée dans l’Ouest canadien.

Nécessaire à l’écosystème

La truite fardée versant de l’ouest indigène est un poisson difficile qui a besoin d’un environnement d’eau froide, propre et fraîche. Pour cette raison, elle est considérée comme une espèce indicatrice – sa présence démontre que les habitats et les écosystèmes sont en bonne santé.


Transcription textuelle

[Shelley Humphries] Le truite fardée versant de l’ouest fait partie intégrante de cet écosystème.

Les ours ont besoin de ce poisson. Les balbuzards pêcheurs en dépendent eux aussi.

Les poissons non indigènes qui nagent dans nos plans d’eau ne sont pas interchangeables. Ils ne jouent pas le même rôle.

La truite fardée versant de l’ouest est une espèce naturellement présente ici, et nous lui redonnons la place qui lui revient.


Les ours et les balbuzards pêcheurs comptent également sur la truite fardée versant de l’ouest pour se nourrir.


La période de l’année et l’endroit où la truite fardée versant de l’ouest fraie sont importants sur le plan écologique. Elle sert de nourriture aux ours lorsqu’elle sort de son hibernation et aux balbuzards pêcheurs qui ont migré ici. Ses œufs sont également accessibles aux arlequins plongeurs lorsqu’ils ont besoin de nourriture pour produire leurs propres œufs.

Shelley Humphries
spécialiste du milieu aquatique à Parcs Canada

Les truites non indigènes ne remplacent pas le rôle important que joue la truite fardée versant de l’ouest dans un écosystème. L’omble de fontaine non indigène fraie en automne, une période où il est moins important pour l’écosystème. Ses œufs sont également enfouis plus profondément et ne sont pas accessibles aux niveaux supérieurs de la chaîne alimentaire.

Illustration d’un poisson sautant hors d’une eau de couleur sarcelle avec un soleil orange en arrière-plan.
Truite fardée versant de l’ouest.
Illustration d’un ours brun mangeant un poisson hors de l’eau, tandis qu’un rapace le survole de près.
Le grizzly et le balbuzard pêcheur se nourrissent tous deux de la truite fardée versant de l’ouest.

À ce titre, la truite fardée versant de l’ouest est une espèce importante pour le transfert d’énergie des écosystèmes aquatiques aux écosystèmes terrestres.

Le bord d’un lac bleu clair embrasse un rivage montagneux couvert d’épais arbustes.
Refuge d’habitat du lac Hidden dans le parc national Banff.
Une vallée remplie d’arbres, de verdure et de fleurs jaunes au pied d’une grande montagne.
La vallée de Skoki dans le site de restauration du lac Hidden.

Là où elle nage encore

De nombreux habitats aquatiques situés en dehors des aires protégées ont été endommagés ou perdus, et le changement climatique entraîne un réchauffement des eaux. Malgré cela, la truite fardée versant de l’ouest subsiste dans certaines parties des parcs nationaux des montagnes, par exemple :

  • Parc national Banff en Alberta : la truite fardée versant de l’ouest, génétiquement pure, est présente dans moins de 10 % de sa répartition historique en Alberta, et seulement dans une poignée d’endroits à Banff
  • Parcs nationaux Kootenay et Yoho en Colombie-Britannique : certains cours d’eau isolés de ces deux parcs abritent encore des populations génétiquement pures de truites fardées versant de l’ouest

Parcs Canada est un partenaire important dans les efforts de rétablissement de cette espèce en péril. L’Agence travaille avec d’autres organismes fédéraux et provinciaux et des partenaires clés pour restaurer la truite indigène.

Le long chemin du rétablissement

Parcs Canada a entrepris un parcours en quatre étapes pour aider à restaurer la truite fardée versant de l’ouest. Ce parcours n’est pas terminé – ses efforts sont toujours en cours et se poursuivront à l’avenir. Pour rétablir la truite fardée versant de l’ouest, Parcs Canada vise à :

1. Désigner les refuges d’habitat

Parcs Canada a créé un refuge à long terme en amont pour rétablir la truite fardée versant de l’ouest dans le lac Hidden et le cours supérieur du ruisseau Corral dans le parc national Banff. Cette zone constitue un refuge naturel que les autres truites non indigènes ne peuvent pas atteindre en raison d’une chute d’eau naturelle. D’autres refuges seront désignés à l’avenir.

Une vue d’un grand lac situé loin sur les contreforts d’une montagne enneigée qui l’entoure.
Lac Hidden, parc national Banff.
Une personne est assise dans un bateau gonflable sur un lac cerné de montagnes et de collines enneigées.
Aire de restauration du lac Hidden au parc national Banff.

2. Supprimer les poissons non indigènes

Parcs Canada a travaillé pendant six ans pour retirer l’omble de fontaine du refuge en utilisant différentes méthodes. Les membres du personnel ont essayé la pêche au filet, la pêche électrique et la pêche à la ligne, mais les truites non indigènes ont continué à se développer.

Ainsi, en 2018, Parcs Canada a travaillé avec des experts en pêche du Canada et du Montana pour utiliser un composé d’origine naturelle appelé roténone afin d’éliminer les ombles de fontaine restants.

La roténone, un produit toxique pour les poissons fabriqué à partir des racines de la plante du haricot, a été utilisée avec succès et en toute sécurité par les peuples autochtones, ainsi que dans l’est du Canada et aux États-Unis – sans aucun effet sur l’écosystème ou d’autres espèces comme les oiseaux, les mammifères ou les humains.


Transcription textuelle

[Shelley Humphries] Nous avons entrepris notre premier projet de rétablissement dans le bassin hydrographique du lac Hidden, dans le parc national Banff.

Nous avons d’abord employé des méthodes manuelles : la pêche électrique, la pêche à la ligne et la pêche au filet maillant.

Après plusieurs années, nous avons dû nous rendre à l’évidence : nos efforts ne produisaient pas les résultats espérés. Il y avait toujours autant d’ombles de fontaine. Nous ne pouvions pas les empêcher de se reproduire.

Nous savions que, pour réussir, il fallait changer de tactique et essayer un nouvel outil.

Nous nous sommes rendus aux États-Unis, et nous avons obtenu une formation supplémentaire au Montana et en Utah. Là-bas, les scientifiques ont recours à un composé très efficace pour enlever les poissons. Il suffit de très faibles quantités du produit pour faire le travail.

En 2018, nous avons fait l’essai de ce composé, appelé roténone, au lac Hidden.

La roténone est un composé qui provient d’une plante. Elle est extraite de plants de haricots qui poussent autour de l’équateur.

Les groupes autochtones qui vivent dans les régions où cette plante pousse naturellement savent qu’ils peuvent la cueillir et en mettre de très faibles concentrations dans l’eau pour tuer des poissons.

Il s’agit d’un composé très sécuritaire, parce qu’il n’en faut que quelques parties par milliard et qu’il tue seulement les poissons et les autres organismes qui nagent dans l’eau, comme le zooplancton et le phytoplancton.

La roténone n’a aucun effet nocif sur les mammifères, les oiseaux ou les humains, et elle se décompose très rapidement et de manière naturelle à la lumière du soleil et en eau turbulente, par exemple dans des chutes d’eau.

Et elle ne se bioaccumule pas, ce qui veut dire qu’un oiseau qui mangerait un poisson tué par de la roténone ne tomberait pas malade.

Ça n’arrive jamais. C’est un composé tout à fait unique en son genre. Nous pouvons l’utiliser en de très faibles concentrations et il se décompose naturellement.


Similaire, mais différente

L’équipe de conservation des écosystèmes aquatiques du parc national de la Mauricie, au Québec, est confrontée à une situation similaire, mais différente lorsqu’il s’agit de rétablir la truite indigène.

Bien qu’il soit considéré comme une espèce envahissante dans l’Ouest canadien, l’omble de fontaine est en déclin dans l’Est du pays. Il est concurrencé par des poissons non indigènes et est confronté à la destruction de son habitat. Apprenez-en plus sur les efforts de restauration pour sauver la truite indigène à la Mauricie.

3. Réintroduire la truite indigène

Les populations de truites non indigènes étant maintenant sous contrôle, Parcs Canada a commencé à réintroduire la truite fardée versant de l’ouest dans l’habitat refuge. L’Agence restaure les truites indigènes en partenariat avec des spécialistes de la pisciculture, en utilisant une technique appelée incubation à distance en bordure de cours d’eau.


Transcription textuelle

[Shelley Humphries] Nous avons décidé de recourir à une méthode appelée incubation en dérivation pour réintroduire des truites fardées dans le bassin hydrographique du lac Hidden.

Nous travaillons avec l’écloserie Allison Brood Hatchery, dans le Sud de l’Alberta. L’écloserie s’occupe des œufs pendant les 20 premiers jours et nous les remet lorsqu’ils sont devenus un peu plus gros et un peu plus robustes.

Ensuite, nous les plaçons dans le lac ou le ruisseau. Nous créons des nids artificiels pour eux.

Les œufs sont placés dans des seaux. Ils peuvent donc grossir pendant 10 à 15 jours dans les eaux où les poissons vont passer le reste de leur vie.

Cette méthode est exigeante, mais elle présente vraiment des avantages énormes.

Si nous l’avons choisie, c’est surtout parce que c’est la méthode la moins dommageable pour les quelques populations de truites fardées qu’il nous reste.

Elle est moins dommageable parce que nous ne prélevons pas d’adultes.

Nous prenons seulement quelques-uns de leurs œufs, et, quand ils sont partiellement matures, nous les ramenons dans le ruisseau où ils vont continuer de grossir jusqu’à leur maturité complète.

De cette manière, nous pouvons prévenir certains comportements qui se développent chez les poissons élevés en écloserie.

Les poissons développent un attachement pour le lac ou le ruisseau où ils vivent.

Ils ont aussi de meilleures chances de survie. Nous nous efforçons de choisir le plus grand nombre de caractéristiques génétiques possible, parce que cette diversité du bassin génétique accroît les chances de survie des poissons, surtout face à des obstacles comme le changement climatique.

L’équipe aquatique du parc national Banff installe l’incubateur à distance pour le projet de rétablissement de la truite fardée versant de l’ouest.

Un petit groupe d'employés de Parcs Canada installe un système de perches et de seaux dans un ruisseau rocheux qui se jette dans un lac.

Parcs Canada fait des prélèvements d’œufs et de laitance de plusieurs populations de truites indigènes dans le parc national Banff afin de maximiser la diversité potentielle du patrimoine génétique. Dans une écloserie de l’Alberta, on a incubé les œufs jusqu’au « stade œillé », soit environ à mi-chemin de la période d’incubation complète des œufs, lorsque les embryons présentent des yeux visibles (voir ci-dessous). Les œufs développés ont ensuite été retournés au parc pour passer leurs dernières semaines d’incubation dans leurs eaux natales – littéralement!

Un gros plan d’un bocal rouge et blanc contenant des œufs ressemblant à de la gelée avec deux points noirs est présenté.

Bocal d’œufs de truite fardée versant de l’ouest au stade d’œuf embryonné.

Dix œufs de poisson ronds, chacun avec deux yeux, reposent dans l’une des nombreuses petites structures en plastique flottant dans l’eau.

Les œufs de poisson sont placés dans le seau à courant où ils se déposent dans des « selles » qui les maintiennent dans la colonne d’eau, oxygénés de tous côtés et séparés.

Aucun organisme ne dispose d’un personnel et de ressources suffisants pour faire ce travail seul. Nous comptons sur un soutien extérieur. Nous ne voulons pas non plus réinventer la roue. Il s’est révélé efficace d’étudier ce que font d’autres organismes aux États-Unis et de mettre en œuvre leurs méthodes. Nous avons fait notre apprentissage sur des projets plus importants dans le Montana afin d’acquérir une expérience pratique et nous avons beaucoup appris de leur leadership.

Shelley Humphries
spécialiste du milieu aquatique à Parcs Canada

Depuis cela, Parcs Canada a créé son propre incubateur afin de réduire le temps de transport et de manutention des œufs, ainsi que les coûts. À partir de 2022, l’équipe des milieux aquatiques élèvera la truite à toutes les étapes de son développement depuis le parc.

Illustration d’œufs de poisson qui se transforment en silhouettes de petits poissons, puis en poissons de taille adulte, le tout en couleur.
Cycle de vie d’une truite fardée versant de l’ouest, des œufs aux alevins (bébé poisson), puis au poisson adulte.

Parcs Canada a adapté la structure de commandement en cas d’incident afin de l’utiliser comme un outil efficace pour entreprendre des projets de conservation complexes sur le terrain avec beaucoup de gens.

Un groupe de six personnes porte des seaux et des perches à partir d’un hélicoptère en montant une colline rocheuse abrupte à travers une forêt.
Des membres de l’équipe aquatique transportent du matériel de restauration en haut de la montagne jusqu’au lac Hidden.

« Il s’agit d’une technique très rigoureuse et formelle utilisée par les militaires et les pompiers en cas d’urgence. Elle nous permet de réunir différents organismes et de les envoyer dans des zones reculées pour travailler ensemble. Cela nous permet également d’être préparés et flexibles pour résoudre les problèmes lorsque les choses tournent mal. »

Shelley Humphries
spécialiste du milieu aquatique à Parcs Canada
Transcription textuelle

[Brad Stitt] Ce n’est pas une mince tâche.

Il faut s’occuper de toutes sortes de détails logistiques pour mobiliser tout le personnel, transporter tout l’équipement, veiller à ce que l’équipe ait accès à du matériel de rechange et aux multiples pièces d’équipement nécessaires.

Si un appareil tombe en panne, nous ne pouvons pas simplement faire une course de 10 km pour descendre de la montagne, saisir un appareil de rechange et remonter jusqu’au lac.

Tout doit être à portée de main pour que nous puissions faire notre travail.

Il est absolument essentiel de conserver et de rétablir ces plans d’eau pour les générations futures.

J’ai un jeune bébé à la maison, et je veux qu’il puisse découvrir tout cela. Nous enlevons des poissons.

Ce n’est pas une entreprise que nous prenons à la légère. C’est difficile, et c’est exigeant, mais il faut que ce soit fait.


Parcs Canada placera des milliers d’œufs dans Hidden Basin au cours des trois prochaines années ou plus. Son intention est d’avoir des poissons assez vieux pour frayer chaque année. Grâce à ces efforts, la truite fardée versant de l’ouest a recommencé à nager dans Hidden Creek pour la première fois en 50 ans!


« Je ne saurais trop insister sur le fait qu’il a été très utile de travailler avec Montana Fish, Wildlife & Parks. Ils ont été si généreux de leur temps et de leurs connaissances sur les outils, la technologie et la génétique. C’est vraiment inspirant de voir à quoi pourraient ressembler les cinq prochaines années pour nous, sur la base de leur propre expérience. »

Shelley Humphries
spécialiste du milieu aquatique à Parcs Canada

4. Contrôler le succès

Parcs Canada a réussi à restaurer un lac de 11 ha et environ 4 km de cours d’eau. Le personnel aquatique utilise l’ADN environnemental (ADNe) pour surveiller les travaux de restauration (cliquez sur l'étape 2 pour de l'information sur l'ADNe). Il surveille également les effets de la roténone sur l’écosystème. À ce jour, aucun effet négatif n’a été signalé.


Il y a tellement de succès à célébrer avec la truite! Tout d’abord, le parc national Banff possède un habitat de très haute qualité. Il est même considéré comme un refuge thermique, un endroit où l’eau froide existera toujours malgré le changement climatique. Je pense que nous allons connaître un très bon succès dans le rétablissement de la truite fardée versant de l’ouest. Nous voulons que les gens soutiennent ce bon travail, nous voulons maintenir le dialogue!

Shelley Humphries
spécialiste du milieu aquatique à Parcs Canada

Votre soutien – et vos actions – peuvent contribuer à sauver la truite indigène dans les parcs nationaux des montagnes


  • En savoir plus sur la truite fardée versant de l’ouest
    • Joignez-vous à Parcs Canada pour une visite guidée du lac Hidden et apprenez à connaître de près la truite fardée versant de l’ouest!
  • Aidez à protéger cette espèce en respectant les règles de pêche
    • Sachez désigner correctement vos prises
    • Signalez les braconniers
    • Diffusez vos connaissances à d’autres pêcheurs
  • N’oubliez pas de « nettoyer, vider, sécher » lors de toute activité nautique
    • Nettoyez toute la boue, le sable, les matières végétales et animales de vos bateaux, planches à pagaie et engins de pêche
    • Videz les glacières, les seaux, les compartiments et les autres objets susceptibles de contenir de l’eau
    • Faites-les sécher complètement pendant 48 heures avant d’entrer dans une rivière, un lac ou un ruisseau
  • Posez des questions!
    • Communiquez avec l’équipe des sports aquatiques de la région de Lake Louise, Yoho et Kootenay pour toute question. Ils seont heureux de vous aider : llykaquatics-aquatiquesllyk@pc.gc.ca
Un groupe de six personnes en tenue de travail d’extérieur sourit sur la photo devant un lac et un flanc de montagne.
Membres de l’équipe de la restauration au lac Hidden dans le parc national Banff.

Regardez la vidéo complète du parcours pour restaurer la truite fardée versant de l'ouest :

 
Transcription textuelle 0:05 [Shelley Humphries] Le parc national Banff a été créé en 1885.
0:09 Les premiers gestionnaires du parc ont remarqué
0:11 qu'il n'y avait pas de poisson dans un grand nombre de rivières et de lacs.
0:14 Les poissons ne pouvaient pas remonter les cours d'eau pour coloniser les zones montagneuses.
0:18 Pour enrichir l'expérience de pêche récréative
0:21 et pour donner aux visiteurs une raison de fréquenter le parc,
0:24 Parcs Canada a activement ensemencé des plans d'eau aux quatre coins du parc.
0:28 Il y a introduit de nombreuses espèces, dont certaines n'étaient pas présentes
0:31 naturellement dans l'Ouest canadien, ni même au Canada.
0:41 Aujourd'hui, les connaissances scientifiques ont évolué,
0:43 tout comme notre interprétation de ce qui s'est produit.
0:47 Nous constatons que certaines espèces de poissons introduites à cette époque
0:50 nuisent grandement à la longévité et à la survie de deux de nos poissons indigènes,
0:55 la truite fardée versant de l'ouest, une espèce menacée, et l'omble à tête plate.
1:00 L'omble de fontaine est aujourd'hui l'un des poissons
1:02 les plus communs du parc national Banff.
1:05 Cette espèce provient de l'Est du Canada;
1:07 elle est extrêmement compétitive et réussit à déloger la truite fardée
1:10 versant de l'ouest et l'omble à tête plate.
1:13 Et nous avons aussi à ensemencé nos plans d'eau
1:15 en truite arc-en-ciel
1:17 et même en truite fardé de Yellowstone, une espèce provenant des États-Unis.
1:21 Ces deux poissons peuvent s'hybrider avec la truite fardée versant de l'ouest.
1:25 C'est en partie pour cette raison que l'espèce est menacée dans l'Ouest canadien.
1:29 Nous avons entrepris notre premier projet de rétablissement dans le bassin hydrographique
1:32 du lac Hidden, dans le parc national Banff.
1:36 Nous avons d'abord employé des méthodes manuelles :
1:38 la pêche électrique, la pêche à la ligne et la pêche au filet maillant.
1:43 Après plusieurs années, nous avons dû nous rendre à l'évidence :
1:46 nos efforts ne produisaient pas les résultats espérés.
1:48 Il y avait toujours autant d’ombles de fontaine.
1:51 Nous ne pouvions pas les empêcher de se reproduire.
1:54 Nous savions que, pour réussir, il fallait changer de tactique et essayer un nouvel outil.
1:58 Nous nous sommes rendus aux États-Unis,
2:00 et nous avons obtenu une formation supplémentaire au Montana et en Utah.
2:04 Là-bas, les scientifiques ont recours à un composé très efficace pour enlever les poissons.
2:08 Il suffit de très faibles quantités de produits pour faire le travail.
2:11 En 2018, nous avons fait l'essai de ce composé appelé roténone, au lac Hidden.
2:16 La roténone est un composé qui provient d'une plante.
2:19 Elle est un extraite de plants de haricots qui poussent autour de l'équateur.
2:24 Les groupes autochtones qui vivent dans les régions
2:25 où cette plante pousse naturellement savent qu'ils peuvent la cueillir
2:28 et en mettre de très fortes concentrations dans l'eau pour tuer des poissons.
2:32 Il s'agit d'un composé très sécuritaire, parce qu'il n'en faut que quelques parties
2:35 par milliard et qu’il tue seulement les poissons et les autres organismes
2:38 qui nagent dans l'eau, comme le zooplancton et le phytoplancton.
2:42 La roténone n'a aucun effet nocif sur les mammifères,
2:45 les oiseaux ou les humains, et elle se décompose très rapidement et de manière naturelle
2:49 à la lumière du soleil et en eau turbulente, par exemple dans des chutes d'eau.
2:53 Et elle ne se bioaccumule pas, ce qui signifie qu'un oiseau qui mangerait
2:57 un poisson tué par de la roténone ne tombera pas malade.
3:00 Ça n'arrive jamais.
3:02 C’est un composé tout à fait unique en son genre.
3:05 Nous pouvons l’utiliser en de très faibles concentrations
3:07 et il se décompose naturellement.
3:15 [Brad Stitt] Ce n'est pas une mince tâche.
3:17 Il faut s'occuper de toutes sortes de détails logistiques
3:19 pour mobiliser tout le personnel, transporter tout l'équipement,
3:23 veiller à ce que l'équipe est accès à du matériel de rechange
3:25 et aux multiples pièces d'équipement nécessaires.
3:28 Si un appareil tombe en panne, nous ne pouvons pas simplement
3:31 faire une course de 10 km pour descendre la montagne,
3:34 saisir un appareil de rechange et remonter jusqu'au lac.
3:36 Tout doit être à portée de main pour que nous puissions faire notre travail.
3:43 Il est absolument essentiel
3:45 de conserver et de rétablirces plans d’eau pour les générations futures.
3:49 J'ai un jeune bébé à la maison et je veux qu'il puisse découvrir tout cela.
3:53 Nous enlevons des poissons.
3:54 Ce n'est pas une entreprise que nous prenons à la légère.
3:57 C'est difficile, et c'est exigeant, mais il faut que ce soit fait.
4:03 [Shelley Humphries] Le truite fardée versant de l’ouest fait partie intégrante de cet écosystème.
4:07 Les ours ont besoin de ce poisson.
4:09 Les balbuzards pêcheurs en dépendent eux aussi.
4:11 Les poissons non indigènes qui nagent dans nos plans d'eau
4:14 ne sont pas interchangeables.
4:15 Ils ne jouent pas le même rôle.
4:17 La truite fardée versant de l'ouest est une espèce
4:19 naturellement présente ici,
4:21 et nous lui redonnons la place qui lui revient.

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