Recherche et surveillance à propos du caribou

Parc national Jasper

Combien y a-t-il de caribous dans le parc national Jasper?

  • Description de la carte

    Carte du parc national Jasper et du nord du parc national Banff montrant la proportion relative de caribous qui utilisent l’habitat des parcs nationaux ainsi que la taille approximative des populations. Au nord, la population d’À la Pêche est estimée à 150 caribous ou plus. Au sud, la population de la vallée Tonquin est estimée à 50 caribous, et celle de la Brazeau, à moins de 10 caribous. Les populations de la Maligne et de Banff ne comptent plus aucun caribou.

Le parc national Jasper compte quatre populations de caribous qui disposent d’un habitat : les hardes de la Maligne, de la Brazeau, de la vallée Tonquin et d’À la Pêche. Depuis les années 1970, les populations de caribous des montagnes en Alberta et en Colombie-Britannique ont diminué et certaines ont disparu, dont le caribou de la Maligne.

Parcs Canada surveille actuellement les populations de caribous de la Brazeau et de la vallée Tonquin. Depuis 2015, leur nombre est faible, mais stable. Depuis de nombreuses années, moins de 10 caribous ont été recensés dans l’aire de répartition de la Brazeau. On estime à 50 le nombre de caribous dans l’aire de répartition de la vallée Tonquin (Parcs Canada, 2022).

La population partiellement migratrice d’À la Pêche est principalement gérée et surveillée par le gouvernement de l’Alberta. On estime à 150 le nombre de caribous dans l’aire de répartition du caribou d’À la Pêche (Gouvernement de l’Alberta, 2018).

Les estimations les plus récentes de la population de caribous dans le parc national Jasper se présentent comme suit :

Les estimations les plus récentes de la population de caribous dans le parc national Jasper
Population de caribous
Estimation 2022
Femelles reproductrices (3 ans et plus)
Vallée Tonquin 47 à 54
(nombre minimal de 44)
8 à 13
Brazeau moins de 10
(nombre minimal de 4)
0 à 3
Maligne 0 0
Estimation 2018
À la Pêche 142 à 162
(nombre minimal de 139)
Pas d’estimation

L’abondance de la population et les tendances sont exprimées sous forme de dénombrements minimaux pour les aires de répartition du caribou de la Brazeau, de la Maligne et de la vallée Tonquin de 2007 à 2022. Les estimations d’excréments de caribou de la vallée Tonquin et les estimations de la population de la vallée Tonquin provenant d’un modèle intégré de population (MIP) de 2007 à 2022 sont également présentées. Les barres d’erreur représentent les intervalles de confiance à 95 % et la région orange représente les intervalles de crédibilité à 95 % pour l’estimation du MIP.


Que pouvons-nous apprendre de la surveillance des caribous?

Dans la partie septentrionale du globe, les caribous sont honorés et respectés par de nombreux peuples autochtones. Le caribou joue un rôle essentiel dans le maintien d’écosystèmes sains et équilibrés. Les forêts anciennes et les habitats subalpins et alpins fragiles, où vivent les caribous, ont évolué avec ces derniers sur le territoire.

Certains peuples autochtones dont l’histoire est associée à ce qui est maintenant le parc national Jasper entretiennent des liens culturels et spirituels étroits avec le caribou. Les cérémonies et les perspectives autochtones nous aident à mieux comprendre le caribou. Parcs Canada collabore avec des partenaires autochtones sur le rétablissement du caribou et continue de s’inspirer des modes de connaissance autochtones.

Parcs Canada dispose d’un programme de surveillance continue pour recueillir des renseignements sur la faune, y compris le caribou, le cerf, le wapiti et le loup. Ces renseignements nous aident à comprendre les interactions entre ces animaux, leur utilisation de l’habitat dans le parc et les tendances de leurs populations au fil du temps. Des rapports réguliers fournissent des résultats détaillés du programme de surveillance.


Dénombrement des caribous

Depuis sa création, le parc national Jasper a surveillé les populations de caribous et d’autres espèces sauvages à l’aide des outils qui étaient à sa disposition. Un programme de surveillance des caribous a été lancé en 2001 pour les aires de répartition des caribous de la Maligne, de la Brazeau et de la vallée Tonquin.

Documents autochtones, archéologiques et écrits

Les détenteurs du savoir autochtone et les chercheurs en archéologie ont constaté la coexistence des humains et des caribous dans cette région depuis des milliers d’années. Une ramure de caribou datée au radiocarbone, retrouvée dans un banc de glace fondu, révèle que le caribou existe ici depuis au moins 1 300 ans.

Caribous dans les collines Bald de la vallée de la Maligne dans le parc national Jasper (1950).

Ramure de caribou trouvée près d’un banc de glace fondu dans un col de haute montagne près de la vallée Tonquin dans le parc national Jasper (2018). Source : Aaron Osicki

Rapport d’un garde de parc sur la faune observée dans la vallée de la rivière Snake Indian du parc national Jasper (1956). En plus du lynx, du cougar, de l’orignal, de la chèvre, du mouton, du cerf mulet et du grizzli, le gardien du parc a vu 56 caribous.

Habitat du caribou dans l’aire de répartition du caribou de la Maligne (1974). Source : Caribou behavior in relation to human-elk-wolf influences: Jasper National Park, 1971-1974 (comportement du caribou par rapport aux influences de l’humain, du wapiti et du loup : parc national Jasper, de 1971 à 1974), par John G. Stelfox et John A. Bindernagel; préparé pour Parcs Canada par le Service canadien de la faune.

Les documents écrits remontent à 1857. L’explorateur européen James Hector, de l’expédition Palliser, a fait référence à de « grandes bandes » de caribous et à des zones « abondantes en caribous ». En 1974, John G. Stelfox, biologiste de la faune et chercheur pour le Service canadien de la faune, estimait le nombre de caribous à au moins 200, et pouvant atteindre 650 dans les zones méridionales du parc national Jasper entre 1915 et 1973. Des relevés occasionnels à la fin des années 1980 et au milieu des années 1990 ont indiqué qu’il y avait environ 150 à 200 caribous dans les parcs nationaux Jasper et Banff. Depuis lors, la population a chuté à moins de 100.

  • Limites

    Certaines histoires orales et écrites ne sont pas connues de Parcs Canada ou ont été perdues au fil du temps.

Relevé aérien

Chaque année, les biologistes recensent les caribous en survolant leur habitat à bord d’un hélicoptère et en comptant le nombre de caribous qu’ils voient. Le relevé a lieu à l’automne, lorsque les caribous se rassemblent en grands groupes pour le rut (saison des amours). Les biologistes attendent qu’il y ait de la neige au sol pour que les caribous et leurs traces soient plus faciles à voir.

Lors de ce relevé, les biologistes recueillent des informations sur le nombre minimum de caribous observés, y compris le nombre de faons, de mâles et de femelles. Ces données sont essentielles pour nous aider à comprendre l’évolution de la population.

  • Limites

    Lors de la surveillance par voie aérienne, les conditions météorologiques et géographiques limitent notre capacité à repérer les caribous dans un vaste paysage. La petite taille des populations les rend également plus difficiles à trouver. La zone survolée se trouve généralement entre la limite des arbres et le sommet des montagnes, car il est plus facile de repérer les caribous dans cette région que plus bas, en dessous de la limite des arbres où ils peuvent être plus difficiles à apercevoir en raison de la végétation dense. Même avec de bonnes conditions et techniques de relevé, il est peu probable que nous voyions 100 % de la population. Afin de tenir compte des caribous que nous ne voyons pas, nous utilisons des techniques statistiques pour estimer la taille de la population.

Des biologistes de Parcs Canada notent l’emplacement et le nombre d’échantillons d’excréments de caribou recueillis au cours d’un relevé hivernal.

Une biologiste de Parcs Canada regarde par le hublot d’un hélicoptère en effectuant la surveillance aérienne des caribous.

Quatre caribous des montagnes observés lors d’un relevé aérien. Les biologistes prennent des photos des animaux pour les classer ensuite selon qu’il s’agit de mâles/femelles et de faons/individus âgés d’un an/adultes.

Prélèvement d’excréments

L’étude des excréments d’animaux est un excellent moyen d’obtenir des informations détaillées sans trop déranger les animaux. Au cours du relevé aérien annuel, les biologistes recherchent des traces et des endroits où les caribous ont laissé des trous ou des dépressions dans la neige en cherchant de la nourriture. Les biologistes s’arrêtent pour prélever des échantillons d’excréments de caribous qu’ils ramènent ensuite à un laboratoire pour analyse. Chaque année, plus de 150 échantillons d’excréments de caribous sont recueillis.

Une biologiste de Parcs Canada prélève un échantillon d’excréments de caribou. À l’aide d’un bâtonnet, elle recueille les excréments de caribou et la neige dans un sac en plastique. Les échantillons sont ensuite conservés dans un congélateur et envoyés directement par avion afin de préserver l’ADN jusqu’à ce que les excréments puissent être traités.

Une biologiste de Parcs Canada traite des échantillons d’excréments de caribou dans un laboratoire. Elle prélève un échantillon du mucus à l’extérieur de la pelote fécale congelée. Chaque échantillon est étiqueté et scellé, puis envoyé à un laboratoire partenaire pour analyse.

L’extraction d’ADN à partir d’excréments congelés de caribous nous permet d’identifier les caribous individuellement en analysant leur composition génétique. Au fil du temps, ces informations sont utilisées pour estimer avec plus de confiance le nombre de caribous dans le parc, leur âge, le rapport entre les mâles et les femelles et le nombre minimum de femelles reproductrices. La collecte d’excréments de caribous de divers individus sur plusieurs années nous permet également d’en savoir plus sur la survie des caribous, l’apparition de nouveaux caribous dans le parc et les déplacements entre les différentes populations.

  • Limites

    La collecte, le traitement, le génotypage et l’analyse des modèles statistiques de l’ADN des excréments prennent du temps, ce qui signifie que les résultats sont généralement retardés d’un an. Il est possible de ne pas voir les excréments de certains caribous lors de la collecte d’excréments sur le terrain. Pour en tenir compte, nous utilisons des modèles statistiques pour estimer le nombre de caribous dont nous n’avons pas pu recueillir les excréments.


Collier émetteur à transmission par satellite

La radiotélémétrie et les colliers émetteurs à transmission par satellite recueillent des données de localisation et les envoient aux biologistes. Le parc national Jasper a utilisé deux types de colliers de radiotélémétrie pour surveiller les caribous entre 2003 et 2010. En 2010, Parcs Canada a adopté des techniques de surveillance moins invasives, comme l’analyse de l’ADN prélevé dans les excréments et les appareils photo actionnés par le mouvement.

Deux caribous avec leurs bois dans un paysage boisé et enneigé du parc national Jasper. Un caribou porte un collier GPS fonctionnant avec la technologie satellitaire. Source : Mark Bradley

Une biologiste de Parcs Canada examine une carcasse de caribou portant un collier, qui a été la proie d’un carcajou à haute altitude dans le parc national Jasper.

La technologie des colliers émetteurs s’est continuellement améliorée et permet aujourd’hui de signaler plus rapidement les déplacements et les mortalités. En 2021, Parcs Canada a commencé à utiliser des colliers GPS fonctionnant avec la technologie satellitaire pour surveiller les femelles adultes de la population de la vallée Tonquin. Grâce à ces colliers, nous pourrons avoir une meilleure compréhension des circonstances, du moment et du lieu de décès des femelles caribous. Ces informations pourraient aider Parcs Canada à prévenir les décès au sein d’une population de caribous gravement réduite et s’avéreront précieuses pour le nouveau programme d’élevage de conservation de Parcs Canada.

  • Limites

    La taille restreinte de la population de caribous rend difficile l’établissement de conclusions fiables avec seulement un petit nombre de colliers. L’ajout de données radio et satellitaires aux autres informations que nous recueillons sur les caribous est précieux pour la modélisation statistique.

Appareils photo actionnés par le mouvement

Le parc national Jasper dispose d’un réseau de plus de 100 appareils photo actionnés par le mouvement installés afin d’étudier la manière dont les animaux utilisent leur habitat et de déterminer quelles zones ils fréquentent. Lorsque les animaux sauvages passent devant un appareil photo actionné par le mouvement, leur mouvement est détecté et l’appareil prend une série de photos.

En plus de surveiller la façon dont les caribous utilisent leur habitat, les images prises par les appareils photo actionnés par le mouvement permettent d’identifier les femelles grâce à la forme de leurs bois, de confirmer le nombre minimum de caribous femelles dans le parc et de relever la présence de nouveaux faons.

  • Limites

    Les appareils photo ne capturent pas les images de tous les animaux d’une zone, car l’animal doit passer devant l’appareil. Il est important de trouver des emplacements pour les appareils photo dans une zone où les animaux sont susceptibles de passer.

Une biologiste de Parcs Canada installe un appareil photo actionné par le mouvement dans l’habitat des caribous dans le parc national Jasper.

Image prise par un appareil photo actionné par le mouvement de trois caribous des montagnes de la population de caribous d’À la Pêche, dans le parc national Jasper.


Conditions écologiques

Surveillance des loups

Image prise par un appareil photo actionné par le mouvement de deux loups dans le parc national Jasper.

Nous utilisons des appareils photo actionnés par le mouvement, la télémétrie et des colliers émetteurs à transmission par satellite dans le parc national Jasper pour surveiller la densité des loups (le nombre de loups dans une zone de 1 000 km2). En plus de surveiller le temps que les loups passent dans l’habitat du caribou, nous pouvons également déterminer le nombre de loups dans une meute et identifier les loups individuels ainsi que les meutes de loups uniques grâce aux couleurs et aux marques présentes sur leur fourrure.

La densité des loups est un facteur important qui influe sur l’évolution des populations de caribous. La densité de loups dans le parc national Jasper est estimée à 1,9 loup par 1 000 km² (estimation de 2021-2022) comparativement à 3,4 en 2011 et à 6,2 en 2004. Ce nombre est suffisamment faible pour que les populations de caribous puissent se maintenir.

L’étude des restes d’animaux tués par les loups nous aide à comprendre ce que les loups mangent et à quelle fréquence ils s’attaquent aux caribous. Pendant plusieurs mois, des données de localisation GPS sont recueillies à partir de loups munis de colliers pour identifier d’éventuels sites de prédation. Les biologistes étudient ensuite les sites et recherchent des traces de carcasses. De nombreuses carcasses différentes ont été trouvées à ces sites, notamment des cerfs, des wapitis, des orignaux, des caribous, des marmottes et des ours. La proie la plus courante sur ces sites est le cerf, mais cela varie d’une meute de loups à l’autre.

Surveillance des cerfs

Image prise par un appareil photo actionné par le mouvement d’un cerf mulet dans le parc national Jasper.

Le cerf et le caribou sont des ongulés qui ont un grand nombre de prédateurs en commun. Des recherches menées partout au Canada ont montré que les perturbations du paysage qui créent plus d’habitats de pâturage pour des animaux comme le cerf peuvent entraîner une augmentation des populations de cerfs. Il s’ensuit une augmentation des populations de loups qui finit par avoir un impact négatif sur les populations de caribous. La surveillance des cerfs est importante pour comprendre les tendances des populations d’espèces-proies qui pourraient entraîner une augmentation de la population de loups.

Des images de cerfs mulets et de cerfs de Virginie prises par des appareils photo actionnés par le mouvement servent à estimer la densité des cerfs et les tendances de la population dans la zone entourant le lotissement urbain de Jasper. Parcs Canada étudie comment les cerfs utilisent l’habitat qui a été fortement perturbé par une épidémie de dendroctone du pin ponderosa, à la fois avant et après l’éclaircissement d’une grande partie de la forêt mature en vue de protéger la communauté en 2017 et 2018.


Projets de recherche

  • Combien de caribous compte la population de la vallée Tonquin?

    Université du Montana

    Parcs Canada a collaboré avec l’Université du Montana pour élaborer un modèle intégré de population (MIP) à partir des données sur le caribou du parc national Jasper.

    Le MIP est un modèle statistique avancé qui combine toutes les données recueillies par le parc national Jasper depuis 2003 pour calculer une estimation annuelle de la population de caribous de la vallée Tonquin. En utilisant le modèle, nous pouvons obtenir des renseignements plus précis sur les tendances des populations, le nombre de femelles et de mâles, leur âge, ainsi que les taux de survie et de reproduction. Le MIP donne également une estimation plus précise des tendances de la population que n’importe quelle autre méthode de contrôle de la population.

    La population de la Brazeau (et auparavant de la Maligne) est trop petite pour utiliser des modèles statistiques tels que le MIP. Cependant, nous pouvons utiliser les relevés aériens et l’analyse de l’ADN des excréments pour estimer le nombre minimum de caribous dans ces populations.

  • À quel point l’ADN des caribous est-il variable à Jasper? Quelles sont les populations les plus proches génétiquement?

    Université de Calgary

    À partir d’échantillons de tissus de caribous, des scientifiques de l’Université de Calgary (Maria Cavedon et Marco Musiani) ont étudié les gènes des caribous des montagnes du sud dans la région de Jasper et ses environs. Ces nouvelles méthodes d’étude de l’ADN des caribous nous permettent de comprendre avec plus de détails les individus. Elles fournissent également des informations sur la diversité génétique des caribous des montagnes du sud de l’Alberta et de la Colombie-Britannique.

    Les caribous d’autres régions de l’Alberta et de la Colombie-Britannique partageant des caractéristiques génétiques et des comportements semblables à ceux des caribous de Jasper pourraient être un atout pour le programme d’élevage de conservationde Parcs Canada. Les résultats montrent que des populations comme celles d’À la Pêche et du nord de la chaîne Columbia présentent des niveaux de diversité génétique moyens à élevés. Parcs Canada collabore avec les gouvernements de l’Alberta et de la Colombie-Britannique pour confirmer les populations sources potentielles qui conviendraient et qui seraient peu touchées par le déplacement d’un petit nombre de caribous dans le cadre du programme d’élevage de conservation.

    Nouvelles de l’Université de Calgary

  • Pourquoi les femelles caribous ont-elles des bois?

    Université de Cincinnati

    Les mâles de presque toutes les espèces de cervidés (y compris l’orignal, le wapiti et le cerf mulet) ont des bois, mais les femelles caribous sont les seules femelles parmi les espèces de cervidés à en avoir également. Il est surprenant de constater que si la plupart des caribous mâles développent et perdent leurs bois chaque année, le pourcentage de femelles au sein d’une population qui développent des bois est très variable, allant de 3 % à 98 % en Amérique du Nord. Le pourcentage de femelles portant des bois au sein d’une même aire de répartition du caribou évolue-t-il au fil du temps et, dans l’affirmative, quels sont les facteurs à l’origine de ce changement?

    À l’aide de photographies de caribous prises lors des relevés annuels menés par le parc national Jasper, des scientifiques de l’Université de Cincinnati (Maddie Gaetano et Joshua Miller) comptent le nombre de caribous femelles dans le parc qui développent (ou ne développent pas) des bois chaque année. Ils examinent ensuite la corrélation entre le nombre de femelles pourvues de bois et les changements climatiques, ainsi que les données sur la population, afin d’évaluer les facteurs potentiels qui contribuent à la variabilité annuelle de la production de bois chez les femelles caribous. Ces recherches nous permettent de mieux comprendre les avantages que retirent les femelles caribous de la croissance de leurs bois et nous donnent des indications sur les facteurs ayant favorisé leur évolution singulière dès le départ.

  • Les microbes provenant de différents régimes alimentaires influencent-ils la santé des caribous?

    Université de l’Alberta

    Les microorganismes vivant dans l’intestin jouent un rôle important dans la digestion et la santé globale de l’animal. En comparant les communautés de microbes présentes dans les intestins des caribous ayant différents régimes alimentaires, une équipe de chercheurs de l’Université de l’Alberta étudie comment les microbes pourraient influencer la relation entre l’alimentation et la santé de ces animaux.

    L’équipe de l’Université de l’Alberta compare expressément les caribous des neiges profondes de Colombie-Britannique (qui se nourrissent de lichens arboricoles), les caribous du parc national Jasper (qui se nourrissent principalement de lichens terrestres) et les caribous issus de différents programmes de mise en enclos ou d’élevage en captivité. Leurs recherches devraient contribuer à la conservation de cette espèce emblématique.

  • Quels changements environnementaux pouvons-nous découvrir à partir d’artefacts trouvés dans des bancs de glace alpins en train de fondre?

    Étude archéologique de l’Alberta, Musée royal de l’Alberta, Université de l’Alberta et Université MacEwan

    En 2009, un manche en bois a été découvert près d’un banc de glaces fondant à proximité de la limite ouest du parc national Jasper. À la suite de cette découverte, des études menées sur d’autres bancs de glace ont permis de découvrir d’autres artefacts et vestiges, notamment une lanière de cuir nouée, un os de bison et des bois de caribou, datant d’il y a environ 2500 à 270 ans. Les datations au radiocarbone des bois provenant de caribous trouvés dans des situations similaires donnent à penser que les caribous utilisent des bancs de glace – pour se rafraîchir par temps chaud et échapper aux insectes gênants – depuis des milliers d’années.

    Les artefacts figés dans la glace peuvent avoir des milliers d’années, mais être parfaitement conservés, comme s’ils avaient été laissés sur place il y a seulement un an ou deux. Une fois la glace fondue, l’exposition à l’environnement peut rapidement modifier la qualité et la décomposition de l’artefact. C’est pourquoi il est essentiel d’identifier les découvertes importantes rapidement après leur exposition. Parcs Canada collabore avec la Commission archéologique de Alberta, le Musée royal de l’Alberta, l’Université de l’Alberta et l’Université MacEwan pour mieux comprendre les bancs de glace, les preuves paléoenvironnementales et les changements écosystémiques au fil du temps.

    Journal of Glacial Archaeology

Date de modification :