Caribou des bois

Parc national Jasper

Faits en bref

Régime alimentaire : Graminées, feuilles d’arbrisseaux, herbe, champignons, lichens
Poids : De 100 à 210 kg
Bruits : Grognements; cliquetis produit par les tendons des pattes
Longévité : De 8 à 15 ans
Situation selon la LEP : Espèce menacée (2003)

Le caribou (Rangifer tarandus caribou) appartient à la famille des cervidés, dont fait également partie le chevreuil. Il est plus gros que le chevreuil, mais plus petit que le wapiti. De tous les cervidés, c’est l’espèce qui a le plus gros panache et les plus gros sabots par rapport à la taille de son corps. Les mâles et les femelles portent tous deux des bois qu’ils perdent chaque année, quoique à des périodes différentes. Leurs sabots larges tiennent lieu de raquettes et les aident à se déplacer dans la neige épaisse, à creuser pour trouver de la nourriture et même à pagayer lorsqu’ils nagent.

Dans le parc national Jasper, les caribous des montagnes vivent généralement en petits groupes. Pendant les hivers longs et froids, ils survivent en creusant la neige pour accéder aux lichens dont ils se nourrissent. En juin, les femelles s’isolent dans des coins reculés pour mettre bas. Les petits sont ainsi à l’abri des prédateurs comme le loup, le grizzli et le couguar.

Les caribous des bois du parc national Jasper font partie d’un sous-ensemble de hardes appelé population des montagnes du Sud. Un grand nombre de hardes de caribous des montagnes du Sud sont petites et en voie de disparitionUn grand nombre de hardes de caribous des montagnes du Sud sont petites et en voie de disparition, et certaines ont disparu à jamais. Le parc national Jasper abrite quatre populations de caribous qui disposent d’un habitat propice : les hardes de l’À la Pêche, de la Brazeau, de la Maligne et de la vallée Tonquin. Nous n’avons observé aucune trace de la présence des derniers individus de la harde de la Maligne depuis 2018.

Habitat

Les caribous de la population des montagnes du Sud peuplent les régions montagneuses de l’Ouest canadien. Leur habitat englobe certaines parties des parcs nationaux Banff et Jasper ainsi que des parcs nationaux du Mont-Revelstoke et des Glaciers. Les caribous des montagnes vivent dans les vieilles forêts et dans la zone alpine pour éviter les prédateurs. Ils migrent sur de courtes distances entre les zones alpines en été et les forêts subalpines en hiver.

Dans le parc national Jasper, l’espèce est présente dans la vallée Tonquin et dans les chaînes de montagnes du secteur Brazeau, près de la promenade des Glaciers. Les effectifs y sont faibles, mais stables. L’espèce est également présente en plus grand nombre de part et d’autre de la limite nord du parc.

Pourquoi l’espèce est-elle en péril?

Le caribou des montagnes est bien adapté aux environnements hostiles, qui lui permettent d’éviter les prédateurs. Cependant, en raison de leur faible taux de reproduction et du fait qu’elles ont besoin de grandes parcelles d’habitat continu pour survivre, les populations augmentent lentement et peuvent connaître un déclin rapide.

Dans les secteurs sud du parc national Jasper, les caribous sont menacés surtout par la petite taille de leurs populations. Les hardes de la vallée Tonquin et de la Brazeau n’ont pas suffisamment de femelles en âge de se reproduire pour que les populations puissent se rétablir d’elles-mêmes.

Frankie Thunderbowl : Le mystère du caribou disparu (Explore by the Seat of your Pants)
 
 
Effets résultant de la petite taille des populations

Selon nos estimations, la harde de la vallée Tonquin compterait de 49 à 55 caribous, et celle de la Brazeau, moins de 15 bêtes. Ces deux hardes ont un effectif faible mais stable depuis 2015.

Le nombre de caribous femelles reproductrices est maintenant si faible – il est estimé à 9 à 11 chez la harde de la vallée Tonquin et à 3 chez celle de la Brazeau – que les hardes ne pourront pas produire un nombre suffisant de petits chaque année pour augmenter leur effectif.

Les petites hardes sont particulièrement vulnérables aux prédateurs, aux maladies et aux accidents comme les avalanches. Dans une population comptant un faible effectif, la perte d’un seul animal peut avoir de graves conséquences.

Altération de la dynamique prédateurs-proies

Les populations de caribous des montagnes ont connu un déclin au cours du dernier siècle, principalement en raison de changements survenus dans l’effectif et la répartition des autres populations de proies, comme le wapiti, le chevreuil et l’orignal, et de prédateurs comme le loup.

Les changements survenus dans les relations prédateurs-proies sont souvent causés par des activités humaines qui perturbent ou modifient le paysage, par exemple l’aménagement industriel. L’activité humaine sur les terres avoisinantes peut également avoir un effet de cascade sur la dynamique prédateurs-proies dans des aires protégées comme les parcs nationaux.

Pour connaître la cause première des changements qui ont marqué les populations de prédateurs et de proies du parc national Jasper, il faut remonter dans l’histoire. Les pratiques de gestion de la faune introduites par le gouvernement au début du XXe siècle ont mené à une surabondance de wapitis et de loups dans le parc national Jasper pendant des décennies. Cette situation a eu sur le caribou des effets à long terme.

Perturbations d’origine humaine

Par leur présence, les humains peuvent amener les caribous à abandonner des secteurs sûrs ou de bonnes sources de nourriture. Les caribous du parc peuvent être dérangés par des amateurs de plein air, des chiens ou des aéronefs. Ils peuvent aussi être tués dans des collisions routières.

Accès des prédateurs

Le caribou a évolué de manière à pouvoir survivre dans un manteau neigeux épais. Les prédateurs se cantonnent plutôt dans des secteurs de faible altitude où les proies sont plus faciles à trouver et à capturer. Les pistes de neige tassée par les skieurs et les raquetteurs peuvent conduire les loups vers ces zones par ailleurs inaccessibles.

Perte d’habitat

Les caribous ont à tout prix besoin des vieilles forêts, leur principal habitat en hiver. Les forêts matures sont plus vulnérables aux épidémies d’insectes et aux incendies par suite du changement climatique et de pratiques historiques consistant à éteindre systématiquement les incendies.

Les jeunes forêts qui poussent après la coupe sont un habitat propice au chevreuil et à l’orignal, et attirent les prédateurs du caribou en plus grand nombre. Les caribous risquent donc davantage de rencontrer des prédateurs.

Mesures instaurées

Depuis 2006, Parcs Canada a pris des mesures pour réduire les menaces auxquelles le caribou est exposé et pour créer des conditions plus propices à la survie et au rétablissement de l’espèce.

Apprenez-en davantage sur ce que Parcs Canada planifie mettre en œuvre pour le rétablissement du caribou ici.

Augmentation de l’effectif

Parcs Canada dispose d’un plan visant à repeupler la harde de caribous de la vallée Tonquin et, à la longue, celles de la Brazeau et de la Maligne, en y ajoutant des animaux par l’élevage de conservation.

Les programmes d’élevage de conservation servent à prévenir l’extinction d’espèces animales et à faciliter leur rétablissement. Les activités prévues à cette fin consistent à capturer un petit nombre d’animaux sauvages, à en faire l’élevage en captivité et à réintroduire leurs petits dans la nature pour augmenter les populations des espèces en péril.

Dans les prochaines années, Parcs Canada entend construire un centre d’élevage de conservation du caribou dans le parc national Jasper.

Gestion de la faune

Parcs Canada a adopté des pratiques de gestion de la faune pour réduire l’influence humaine sur les populations de loups et de wapitis.

Il a notamment amené les wapitis à s’éloigner de la ville, où ils venaient se réfugier pour échapper aux prédateurs. Nous avons aussi pris l’habitude d’incinérer les carcasses d’animaux tués sur la route plutôt que de les jeter dans des carrières de gravier, où les loups pouvaient venir s’en nourrir pour compléter leur régime.

Les populations de wapitis et de loups sont maintenant à des niveaux où elles ne présentent plus de menace pour des hardes de caribous en santé et autosuffisantes.

Protection contre les perturbations d’origine humaine

Pour éviter de déranger les caribous, Parcs Canada interdit les chiens, les vélos ainsi que le décollage et l’atterrissage en parapente et en deltaplane dans l’habitat du caribou.

Au printemps, les limites de vitesse sur les tronçons de route que les caribous sont le plus susceptibles de traverser sont réduites à 70 km à l’heure.

Les hélicoptères, les avions et les drones doivent se conformer à des lignes directrices qui les obligent à se tenir loin de la faune. . L’utilisation de drones à des fins récréatives est interdite dans le parc national Jasper.

Prévention de l’accès des prédateurs

De 1er novembre à la 15 mai, Parcs Canada interdit l’accès aux secteurs occupés par le caribou. De plus, nous avons éliminé le traçage des pistes de ski de fond et nous n’autorisons plus le recours aux motoneiges (pour les opérations du parc et pour les activités des pourvoyeurs) dans l’habitat du caribou.

Ces mesures empêchent la formation de pistes de neige tassée qui pourraient permettre aux loups d’accéder à l’habitat de prédilection du caribou en hiver.

Protection de l’habitat

Dans le parc national Jasper, l’habitat essentiel du caribou est protégé par la Loi sur les espèces en péril du Canada. Le parc renferme de vastes étendues protégées où le caribou est en sûreté et où les perturbations et la fragmentation de l’habitat sont réduites à un minimum.

Nous évaluons les projets envisagés dans le parc, y compris les brûlages dirigés, pour en déterminer les impacts sur le caribou et son habitat.

En 2015, la superficie du domaine à bail de la station de ski Marmot Basin a été réduite de 17 %, ce qui a permis de créer 118 ha d’habitat sauvage propice au caribou et à d’autres espèces. L’aménagement de remonte-pentes dans le domaine skiable hors-piste est également interdit.

Recherche et surveillance

Dans le cadre de son programme de surveillance continue, Parcs Canada recueille des données sur les caribous, les chevreuils, les wapitis et les loups par divers moyens, dont la tenue de recensements aériens, l’installation d’appareils photo de télésurveillance, la pose de colliers émetteurs et l’analyse génétique d’excréments.

Ces renseignements nous aident à comprendre les relations entre ces différentes espèces, leurs habitudes d’occupation de l’habitat du parc et les tendances démographiques qui se dessinent avec le temps.

Parcs Canada et le gouvernement de l’Alberta surveillent conjointement la population de l’À la Pêche. Le parc national Jasper collabore également avec le Service canadien de la faune, Ressources naturelles Canada, le gouvernement de la Colombie-Britannique ainsi que diverses universités canadiennes et américaines à des projets de recherche visant à soutenir le rétablissement du caribou.

Un biologiste de Parcs Canada prélève des excréments de caribou gelés. Ces échantillons de crottes sont ensuite expédiés à un laboratoire, qui en extrait et en analyse l’ADN. En recueillant ces données chaque année, les biologistes peuvent identifier les mâles et les femelles de la harde. Ils peuvent aussi estimer l’effectif (c.-à-d. le nombre d’animaux) de la harde, l’âge des individus et parfois leurs déplacements.

Découvrez ce que vous pouvez faire

Lorsque vous planifiez votre séjour, informez-vous en ce qui concerne les fermetures de secteurs et les restrictions visant les chiens dans l’habitat du caribou. Si vous avez la chance d’apercevoir des caribous, donnez-leur amplement d’espace. Faites votre part pour limiter les effets du changement climatique et appuyez les initiatives de protection des vieilles forêts.

Si vous observez des caribous ou encore des gens accompagnés de chiens qui se trouvent dans l’habitat du caribou faisant l’objet de restrictions à cet égard, veuillez noter vos observations et fournir ces renseignements au Service de répartition de Parcs Canada au 780-852-6155.

Consultez notre page Web : Renseignements essentiels à l’intention des résidents et des entreprises.

 
Pour en savoir davantage

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