Doug Clark au sujet de tanières

Parc national Wapusk

À titre de l’une des plus grandes aires de mise bas d’ours polaires au monde, le parc national Wapusk est un lieu fascinant pour l’étude de ces majestueuses créatures.

Doug Clark, professeur agrégé de l’école de l’environnement et de la durabilité de l’Université de la Saskatchewan, est l’un des chefs de ce projet. Il est également un ancien garde de parc de Wapusk.

Il a commencé à étudier cet endroit alors qu’il était étudiant à la maîtrise au début des années 1990, avant que cette terre ne soit désignée comme parc national. Au début de sa recherche, il a consacré des années à examiner des images satellitaires et à survoler le parc pour déterminer où se trouvaient les tanières des ours, mais malgré cela, il était anxieux d’en savoir plus. Il était déterminé à cartographier les lieux des tanières de mise bas et à comprendre pourquoi les ours choisissaient certains endroits en particulier.

Une tanière d’ours dans le parc national Wapusk.
Une tanière d’ours dans le parc national Wapusk.

En collaboration avec Ian Stirling du Service canadien de la faune, Doug Clark a examiné les tanières de près, rampant dans 48 tanières d’ours polaires pendant deux saisons pour prendre des mesures en divers endroits. Ensemble, ils ont conçu un système permettant de déterminer s’ils pouvaient pénétrer dans les tanières sans danger.

« C’est arrivé seulement une fois qu’une ourse se trouvait dans une tanière quand nous avons essayé d’y entrer », se rappelle Doug Clark, ajoutant que lui et son compagnon se sont mis à courir le plus vite possible, traversant par la même occasion une tourbière plutôt molle sur la rive d’un lac, rien de moins. En temps normal, quiconque essaierait de traverser une tourbière s’y enfoncerait rapidement.

Malgré les dangers liés à l’acquisition de connaissances, leurs travaux de recherche ont permis de comprendre pourquoi les tanières jouent un rôle vital chez les ours polaires au cours des mois plus chauds. Parmi les avantages, notons le fait que les tanières soient sombres, paisibles, sans insectes, fraîches et aux températures constantes. Sans ces tanières, les ours seraient exposés à des températures pouvant atteindre les 30 degrés Celsius et à une population d’insectes « épouvantable » qui les obligerait à dépenser de l’énergie dont ils ne peuvent se passer.

« On peut alors comprendre pourquoi les ourses polaires ont avantage à se tenir dans ces lieux à ce temps-là de l’année », poursuit Doug Clark.

Il raconte aussi d’autres faits fascinants résultant d’autres recherches sur les tanières, dont le fait que des tanières sont utilisées depuis plus de 250 ans, et pas nécessairement tous les ans, ou par les mêmes ours.

« Pour un ours, une tanière est un lieu incroyablement intime, et des recherches plus approfondies ont permis de constater que lorsque les ours sont perturbés par les travaux de recherche, ils ont tendance à s’enfuir », poursuit-il.

Certains secteurs de Wapusk ont de fortes concentrations de tanières, principalement les rives des rivières et des lacs du parc. Les ours creusent des tunnels dans les tanières, près des épinettes, et les racines aident à stabiliser les tanières.

« Il y a une raison pour laquelle cette partie du monde revêt un intérêt particulier pour les ours, ce qui explique en grande partie l’existence de cet habitat de mise bas », conclut Doug Clark.

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