Elle a trouvé le bon filon: Conseillère en gestion des ressources culturelles Sandra Hollender

Parc national Wapusk

Célébrons la Journée internationale des femmes et des filles en science avec Sandra Hollender, conseillère en gestion des ressources culturelles, Parcs Canada, unité de gestion du Manitoba

Parcs Canada : Quelle est votre formation scientifique et pourquoi avez-vous choisi de devenir une scientifique?

Sandra Hollender : Au cours de mon parcours professionnel, j’ai étudié l’archéologie et la conservation des objets et des artefacts. Bien que l’archéologie soit considérée comme une science humaine, pour pouvoir évaluer et appliquer des traitements aux objets archéologiques et historiques, j’avais besoin d’un programme spécialisé en conservation et d’une solide formation en chimie.

Je suis d’origine italienne, et comme l’Italie est un pays très riche sur le plan archéologique, la plupart des Italiens ont une affinité avec l’histoire et l’archéologie. Même si j’ai grandi au Canada, je rêvais de vivre et de travailler en Italie en tant qu’archéologue. L’archéologie était intéressante, et je fais encore des fouilles de temps en temps, mais c’est en laboratoire que j’ai trouvé ma passion.

 

Une personne creuse dans un trou carré en souriant et en regardant la caméra au lieu historique national Fort Prince-de-Galles.
Sandra Hollender, conseillère en gestion des ressources culturelles, fait des fouilles au lieu historique national du Canada Fort Prince-de-Galles à Churchill.

PC : Comment utilisez-vous les sciences, les technologies, l’ingénierie et les mathématiques (STIM) dans votre travail à Parcs Canada?

S. H. : Je travaille à Parcs Canada depuis un peu plus de 23 ans maintenant. J’ai commencé ma carrière en tant que conservatrice d’objets. J’utilisais chaque jour mes connaissances en chimie et en science des matériaux afin de stabiliser et préserver des objets pour l’entreposage, l’exposition, la surveillance et la correction des conditions environnementales de nos bâtiments et présentoirs.

Mon rôle a peut-être changé, puisque je suis maintenant conseillère en gestion des ressources culturelles pour l’unité de gestion du Manitoba, mais j’utilise toujours mes connaissances des matériaux et des conditions environnementales afin d’aider à orienter les projets axés sur la préservation des bâtiments historiques des lieux que nous administrons et des objets qui s’y trouvent

 

PC : Qu’est-ce que vous préférez dans votre travail?

S. H. : Ce que je préfère dans mon travail est de contribuer à des projets relatifs aux biens et de savoir que mon opinion compte lorsqu’il s’agit de préserver la valeur patrimoniale de ces lieux. Chaque projet est différent et comporte des défis, mais au bout du compte, nous avons agi dans l’intérêt des bâtiments et des objets et ils resteront là pour que tout le monde puisse en profiter.

En matière de conservation, il n’y a jamais une seule option de traitement. Vous devez tenir compte de la composition de la pièce, de son procédé de fabrication, des processus qu’elle a subis au fil du temps et de l’endroit où elle sera entreposée. On dit que dès le moment où un objet est fabriqué, il commence à se détériorer; il n’est jamais statique.

 

PC : Quels sont les défis et les possibilités actuels pour les femmes en science?

S. H. : Aujourd’hui, je pense que les possibilités sont infinies. J’ai une fille préadolescente et je constate que certaines mentalités archaïques sont encore présentes. Mon cœur se serre quand je l’entends dire « je n’aime pas les maths » ou « c’est un travail d’homme », malgré ce que nous pensons lui dire. Il s’est parcouru beaucoup de chemin dans la plupart des secteurs et les choses s’améliorent chaque jour. Je connais de nombreuses chercheuses, ingénieures et autres femmes dans des domaines qui étaient autrefois considérés comme réservés aux hommes.

 

Une personne portant un masque et des gants de caoutchouc nettoie un artefact dans un laboratoire.
Nettoyage d’artefacts endommagés par la fumée dans un laboratoire de fortune au fjord Tanquary dans le parc national Quittinirpaaq.

PC : Avez-vous des conseils à donner aux femmes qui entreprennent une carrière dans les domaines des STIM? Peut-être quelque chose que vous auriez aimé savoir quand vous avez commencé?

S. H. : Le meilleur conseil que je puisse donner est de ne jamais abandonner. Vous voulez peut-être faire carrière en sciences ou en mathématiques, mais vous vous dites « je suis nulle » ou « je ne peux pas faire ça » – sachez qu’il existe aujourd’hui une foule de ressources pour vous aider : des tuteurs, Internet et même YouTube!

Mes parents m’ont encouragée à acquérir une formation d’études secondaires complète et variée en me faisant suivre des cours dont je pensais ne jamais avoir besoin. J’échouais en chimie jusqu’à ce que je trouve un tuteur génial dans un de ces services de tutorat de centre commercial. Je n’ai jamais dit à personne que je me faisais aider. Maintenant, je peux dire que je suis très heureuse de l’avoir fait, parce qu’il s’est avéré que j’avais besoin de la chimie après tout!

N’hésitez jamais à demander de l’aide. Un tuteur ou même un youtubeur peut présenter les choses sous un angle différent de celui de vos amis ou de votre enseignant, et un jour, il y aura un déclic. Vous vous demanderez pourquoi vous en avez fait tout un plat. Il faut parfois prendre un chemin différent pour arriver au même endroit.

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