Nom de code : À la recherche d’un trésor : collecte d’excréments de caribous du cap Churchill

Parc national Wapusk

Le mystère : Les caribous sont connus pour leurs longues migrations, et certaines hardes parcourent plus de 745 km aller-retour. Le Canada compte douze unités désignables (UD) de caribous, subdivisées encore en troupeaux qui se différencient par leur aire de mise bas. Nous savons que les caribous fréquentent le parc national Wapusk, mais les scientifiques veulent connaître exactement la composition des hardes de caribous.

Quatre personnes bien emmitouflées se tiennent dans la neige, devant un hélicoptère.
Membres de l’équipe de collecte d’excréments de caribous du cap Churchill dans le parc national Wapusk.

Les détectives : Parcs Canada est heureux de collaborer avec la Fédération Métisse du Manitoba, l’Université de la Saskatchewan, le gouvernement du Manitoba, Environnement et Changement climatique Canada, et la Première nation de York Factory pour aider à élucider l’affaire.

Les suspects : On sait que trois troupeaux de caribous provenant de deux UD différentes migrent chaque année à travers Wapusk, mais on ignore encore la fréquence et la régularité de ces troupeaux dans le parc.

Le troupeau du cap Churchill, qui compte entre 1 000 et 3 000 bêtes, fréquente principalement le parc. Cette harde se compose de caribous migrateurs de l’Est, qui partagent leur temps en hiver entre les forêts boréales du sud-ouest de Wapusk et migrent sur quelque 200 km pour se rendre en été à leur aire de mise bas sur les rives de la baie d’Hudson, dans le nord du Manitoba.

La harde de Qamanirhuaq peut compter jusqu’à 288 000 caribous, mais son territoire est vaste et couvre des parties du Manitoba, du Nunavut, de la Saskatchewan et des Territoires du Nord-Ouest. Cela signifie que seule une fraction de ce troupeau passe par Wapusk. Cette harde se compose de caribous de la toundra, dont les aires de mise bas sont situées au Nunavut.

Vue aérienne de quatre caribous adultes et de quatre petits broutant de l’herbe.
Les caribous dans le parc national Wapusk.

Le territoire de la harde des îles Pen couvre le nord-ouest de l’Ontario et le nord-est du Manitoba. Considéré comme le plus grand regroupement de caribous en Ontario, ce troupeau a été considéré comme un mélange possible de sous-espèces de caribous, car leur comportement correspond à celui du caribou de la toundra, alors que de l’extérieur, l’animal s’apparente à un caribou des bois. Son aire de mise bas traditionnelle se situe près de la frontière la plus septentrionale entre le Manitoba et l’Ontario.

Les indices : Qu’il s’agisse de crottes, d’excréments ou d’autres termes pour désigner les matières fécales, soyez sûrs que nous les avons tous utilisés dans le cadre de ce projet. Les crottes de caribou contiennent de l’ADN que les scientifiques peuvent traiter et transformer en données utilisables. Nous pouvons ainsi connaître la diversité génétique des caribous qui migrent à travers le parc Wapusk et déterminer si les troupeaux de caribous se mélangent. Cela nous aidera à mieux comprendre les schémas écologiques et évolutifs du caribou dans le grand écosystème du parc Wapusk.

Les échantillons d’excréments seront envoyés à nos collègues de la métagénomique d’Environnement et Changement climatique Canada (en anglais seulement) à Ottawa pour l’extraction de l’ADN et le séquençage génétique. Une fois les excréments envoyés, l’équipe sera en mesure de déterminer les outils génétiques à utiliser en fonction des échantillons disponibles.

Des dizaines de crottes de caribou sur la neige dans le parc national Wapusk.
Excréments de caribous dans le parc national Wapusk.

Nous pouvons utiliser ces données ainsi que les données visuelles de notre projet impromptu caribou pour répondre aux questions relatives à la conservation des caribous locaux.

L’enquête : L’excursion de recherche, ou l’enquête si vous préférez, a commencé par des relevés en hélicoptère, au cours desquels l’équipe s’est envolée à la recherche de signes du passage de caribous. Ces signes peuvent être des pistes, des zones où les caribous ont creusé dans la neige pour accéder au lichen, ou des cratères de caribous, également appelés sites de cratérisation, formés lorsque les caribous se sont assis ou allongés pour se reposer.

Une fois ces sites repérés, les hélicoptères se sont posés pour que l’équipe puisse enfiler des gants chirurgicaux et commencer à recueillir des échantillons de boulettes. Une personne pouvait s’attendre à recueillir chacune de 20 à 30 boulettes, qui ont été stockées dans une glacière pour les garder congelées jusqu’à ce qu’elles puissent être séquencées en laboratoire.

Une chercheuse marche dans la neige, munie d’un sac fourre-tout dans le parc national Wapusk.
Un sac plein, c’est le signe d’une sortie fructueuse!

La recherche d’excréments ne s’arrête pas là! Parcs Canada participe à d’autres travaux sur le terrain en hiver, comme des randonnées en motoneige dans le parc pour prélever des échantillons du manteau neigeux, transporter du carburant et effectuer d’autres travaux de recherche et de surveillance. L’équipe aura ainsi l’occasion de recueillir à propos des échantillons de caribous sur le terrain à l’avenir.

L’uniforme : Alors que la plupart des détectives portent un chapeau mou et un trenchcoat, ces enquêteurs se sont emmitouflés dans leurs plus beaux atours d’hiver pour braver le climat rigoureux de Wapusk. Les accessoires comprenaient des lunettes de soleil pour éviter l’éblouissement dû à la neige, des gants en plastique pour manipuler sans danger les échantillons d’excréments, et un sac à provisions réutilisable pour transporter les indices.

Statut de l’affaire : Le dossier est-il clos? Pas encore! Le mystère reste entier, mais nous espérons être en mesure de vous communiquer bientôt nos découvertes.

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