Bartramie de Haller

Parc national Jasper

Faits en bref

Milieu de vie : Un peu partout dans le monde (Europe, Asie, Australie, Nouvelle-Zélande et Nouvelle-Guinée), mais en Amérique du Nord, on ne la trouve que dans une petite partie des Rocheuses canadiennes.
Nombre d’individus canadiens : Environ 1 100, recensés dans 15 sites.
Taille : de 4 à 13 cm de hauteur
Reproduction : À l’aide de spores
Longévité, taux de croissance et temps de génération : Inconnus.
Statut en vertu de la LEP : Menacée (2003)

La bartramie de Haller (Bartramia halleriana) tire son nom anglais (Haller’s apple moss, littéralement mousse en pommes de Haller) des minuscules capsules en forme de pomme qui contiennent ses spores. Les spores sont des cellules reproductives qui forment de la nouvelle mousse. Contrairement à de nombreuses plantes, les mousses ne produisent pas de graine à des fins de reproduction. Cette mousse est rare, et les scientifiques ont encore beaucoup à apprendre à son sujet.

Les mousses n’ont pas de racines, elles imbibent plutôt l’eau en l’absorbant telle une éponge. Par conséquent, les mousses doivent s’établir dans des endroits détrempés et où l’air est humide.

Milieu de vie

La bartramie de Haller vit sur les saillies ombragées et les pentes rocheuses des montagnes. Cette mousse ne pousse que dans des microclimats humides et frais, à des altitudes comprises entre 600 et 1 600 m.

Cette plante mystérieuse vit partout dans le monde, mais dans toute l’Amérique du Nord, elle semble limitée à 15 sites dans une petite région des Rocheuses canadiennes. Deux de ces sites se trouvent dans le parc national Jasper.

La bartramie de Haller pousse dans des milieux humides et frais, souvent sur des falaises surplombant des cours d’eau ou près de chutes d’eau.

Pourquoi l’espèce est-elle en péril?

Les menaces particulières à la survie de la bartramie de Haller ne sont pas bien comprises. La rareté de cette mousse est peut-être due à ses besoins très précis en matière d’habitat. Elle est également à risque parce qu’on la trouve en si petit nombre et à très peu d’endroits.

 
Physiologie de la plante

On se demande dans quelle mesure la mousse peut disperser ses spores, car on trouve, dans la zone de dispersion, de nombreux sites qui semblent convenables, mais où la plante n’est pas présente. Cela pourrait être dû au fait que les tiges des capsules de spores sont courtes; d’autres espèces de mousse semblables ont des capsules de spores qui s’élèvent au-dessus des feuilles.

Feux de forêt et perturbations de la forêt

Une épidémie de dendroctones du pin ponderosa a tué de vastes forêts de pins dans le parc national Jasper. Les arbres morts ne retiennent pas l’eau. Cela pourrait donc augmenter la température de l’écosystème de la mousse et réduire sa capacité à retenir l’humidité.

Le risque de feu est faible dans la plupart des sites, mais menace les deux sites de la bartramie de Haller se trouvant dans le parc national Jasper. Puisque ces sites sont proches l’un de l’autre, un feu pourrait détruire les deux colonies.

Activités récréatives

La plupart des sites où pousse la bartramie de Haller sont difficiles d’accès. Certaines des populations du parc national Jasper sont toutefois situées près de sentiers. Toutes les mousses sont susceptibles d’être piétinées; demeurez sur les sentiers et regardez où vous mettez les pieds!

Aménagement

Plusieurs endroits à l’extérieur des aires protégées sont menacés par des projets hydroélectriques, l’exploitation forestière, des lignes de transport d’électricité, des routes et des pipelines.

Notre contribution

Surveillance

Les relevés sur le terrain effectués par Parcs Canada ont aidé à trouver des sites de la bartramie de Haller qui n’avaient pas encore été repérés, et ont confirmé la présence de la plante dans les sites connus.

Équipe de rétablissement de la bartramie de Haller

Parcs Canada dirige cette équipe de rétablissement en collaboration avec l’Université de l’Alberta, les provinces de l’Alberta et de la Colombie-Britannique, et Environnement Canada dans le but d’élaborer des programmes de rétablissement.

Protection de l’habitat

Nous protégeons les populations en veillant à ce que, dans le cadre de projets comme ceux visant l’amélioration des routes et des services publics, on n’enlève pas d’arbres près des populations de mousse, car cela pourrait avoir une incidence sur le microclimat frais et humide du site. Nous travaillons également à l’élaboration d’un plan d’intervention en cas de feu de forêt visant ces populations.

Le capteur blanc est une mini station météo qui mesure l’humidité relative et la température d’une colonie de bartramie de Haller. Si l’habitat devient trop sec ou trop chaud, la colonie peut en souffrir. Nous nous servons de ces données pour mieux protéger ou remettre en état certains sites afin de contribuer à la survie de l’espèce.

 

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