Ours grizzli

Parc national Jasper

Faits en bref

Alimentation : Principalement des plantes; environ 150 000 baies par jour.
Poids : Jusqu’à 300 kg (populations des Rocheuses canadiennes).
Besoin : Beaucoup d’espace
Hibernation : Entre cinq et sept mois par année
Longévité : Entre 20 et 30 ans en moyenne
Statut en vertu de la LEP : Préoccupante (2018)

Ours grizzli.

Le grizzli (Ursus arctos) se reconnaît à la grosse bosse musculeuse qu’il arbore entre les épaules. Omnivore et charognard, il se nourrit de plantes et d’animaux, mais le gros de son alimentation est constitué de végétaux, en particulier des baies et des racines.

En hiver, comme la nourriture se fait rare, les ours se réfugient dans leur tanière. Bien qu’ils n’hibernent pas vraiment (leur température corporelle ne s’abaisse que légèrement), les grizzlis sont inactifs en hiver et restent habituellement tapis dans des tanières ensevelies sous la neige, où les femelles donnent souvent naissance à une portée d’un à quatre petits avant le printemps.

De tous les mammifères terrestres d’Amérique du Nord, c’est le grizzli qui présente le taux de reproduction le plus faible. Ce taux est encore plus bas pour les grizzlis des Rocheuses canadiennes. Les femelles ont leur premier ourson vers cinq à huit ans, et certaines n’en ont pas d’autre avant quatre ou cinq ans.

Le grizzli est tout particulièrement sensible à l’activité humaine; c’est pourquoi nous en faisons une gestion prudente. Nous pouvons en apprendre beaucoup sur l’écosystème des parcs des montagnes en surveillant la population de cet ours. En ce moment, le parc national Jasper peut soutenir une population viable de 100 à 120 individus environ.

Milieu de vie

À l’âge adulte, un grizzli femelle peut parcourir un territoire de 200 à 500 km2 pour trouver suffisamment de nourriture. Le mâle, lui, peut couvrir une superficie encore plus grande, soit jusqu’à 4 900 km2. Il faut un vaste territoire pour soutenir une population autosuffisante de grizzlis. Même en combinant les parcs nationaux Banff, Jasper, Yoho et Kootenay, on n’obtient pas un habitat suffisamment grand pour tous les ours de la région.

Au printemps et au début de l’été, on peut voir des grizzlis se nourrir de pissenlits le long des routes du parc et en fond de vallée. Ils s’installent ensuite dans les régions alpines durant l’été. À l’automne, lorsque la nourriture est rare, on en voit de nouveau en fond de vallée.

Les meilleurs moments où observer la plupart des animaux du parc sont l’aube et le crépuscule. Restez toujours dans votre voiture si vous voyez des ours au bord de la route. Baissez la vitre pour prendre des photos, mais ne vous arrêtez pas longtemps, ne vous approchez jamais des animaux et ne les nourrissez pas… surtout les ours!

Un ours grizzli adulte sort de sa tanière hivernale dans la vallée de la Maligne.
Un ours grizzli adulte sort de sa tanière hivernale dans la vallée de la Maligne.

Pourquoi l’espèce est-elle en péril?

Le grizzli a un faible taux de reproduction et a besoin de vastes parcelles d’habitat ininterrompues pour prospérer. Par conséquent, il est vulnérable aux activités humaines qui perturbent son habitat.

Fragmentation de l’habitat

Pour que le grizzli continue de vivre à un endroit donné, il a besoin de vastes régions sauvages intactes.

À l’intérieur du parc de même qu’à l’extérieur de ses limites, l’aménagement et les activités humaines, par exemple les villes, les routes et les voies ferrées, peuvent fragmenter la connectivité dans leur habitat.

Mortalité de cause humaine

Les menaces directes dues aux humains avec lesquelles sont aux prises les grizzlis du parc national Jasper incluent les trains, les voitures et les conflits avec les gens qui découlent de leur accoutumance aux humains et à la nourriture humaine.

 

Notre contribution

Protection de l’habitat

Les parcs nationaux des montagnes offrent un vaste secteur protégé d’habitat sûr pour le grizzli, où les perturbations et la fragmentation de l’habitat sont minimisées.

Les corridors fauniques essentiels aux déplacements sont interdits d’accès aux humains.

 
 
 
 
 
 
Protection contre les perturbations
    d’origine humaine

Les limites de vitesse sont réduites sur certaines routes dans les parcs nationaux pour protéger la faune. De plus, il est interdit de déranger les animaux.

Durant certaines périodes, Parcs Canada crée des zones d’« arrêt interdit » et les affiche dans les bulletins importants.

Les spécialistes de la conservation des ressources et les gardiens de la faune gèrent les interactions entre ours et humains dans les secteurs très fréquentés, surtout au printemps et en été. Les gardiens de la faune surveillent les routes du parc pour voir à ce que les automobilistes observent les animaux de façon sécuritaire, notamment en demeurant dans leur véhicule.

Recherche

Depuis de nombreuses années, le parc national Jasper collabore avec fRI Research à la surveillance des populations de grizzlis et à des recherches sur l’utilisation de l’habitat et les hormones de stress.

Parcs Canada a également mené des recherches sur le grizzli avec d’autres organisations et l’industrie afin de mieux comprendre l’utilisation de l’habitat par les ours, la mortalité des animaux ainsi que les répercussions des activités humaines sur l’espèce.

 
 
Surveillance

Parcs Canada surveille les activités des ours dans le parc à l’aide de caméras de télésurveillance de la faune, de colliers radio-émetteurs GPS (système mondial de localisation) et VHF (très haute fréquence), de colliers émetteurs à transmission par satellite et d’observations.

Nous avons effectué des estimations de la population à l’aide de l’ADN prélevé de poils recueillis à des stations d’appât, en 2008 pour la partie nord du parc national Jasper et en 2014 pour la partie sud.

Nous tenons des registres détaillés des incidents liés à la faune qui surviennent dans le parc national. Les données sur les conflits entre ours et humains nous aident à prévenir de tels conflits à l’avenir.

Élimination des substances attrayantes

Pour éviter que les ours s’habituent aux gens et à la nourriture humaine, nous utilisons des poubelles et des bacs de compostage à l’épreuve des ours en ville et dans les terrains de camping, ainsi que des casiers à l’épreuve des ours pour la nourriture dans les de camping de l’arrière-pays.

Périodiquement, nous enlevons, dans les terrains de camping, les buissons de shépherdies, un aliment de prédilection des ours, afin de dissuader ceux-ci de passer du temps près des gens.

Nous encourageons les résidents à enlever les arbres fruitiers de leur propriété ou à cueillir tous les fruits à l’automne.

Les spécialistes de la conservation des ressources retirent les carcasses d’animaux tués sur les routes afin de réduire le nombre d’ours qui passent du temps à ces endroits.

Nous collaborons avec la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) et le Chemin de fer Canadien Pacifique (CP) pour limiter les déversements de grains sur les voies ferrées et voir à ce que les grains, le cas échéant, soient ramassés.

Éducation

Nous offrons aux utilisateurs du parc quelques consignes de sécurité concernant les ours comment garder un terrain de camping propre et libre de substances risquant d’attirer les animaux, comment utiliser un vaporisateur de gaz poivré, comment observer les ours depuis la route et comment se déplacer en toute sécurité au pays des ours.

(Les bons humains reçoivent des étoiles dorées.)

Nous utilisons le déconditionnement pour enseigner aux ours accoutumés aux gens à rester à l’écart des humains. Le déconditionnement consiste à créer une expérience négative associée aux humains. Cela montre aux ours qu’il faut éviter les gens, ce qui les aide à survivre.

(Les bons ours reçoivent des étoiles dorées.)

 
 
 
 
 
Partenariats

Parcs Canada collabore avec des partenaires provinciaux en mettant en commun des données sur l’ADN et la télémétrie afin de surveiller les populations dans l’ensemble du paysage des montagnes Rocheuses.

À l’occasion, il faut relocaliser des ours pour qu’il n’y ait pas de conflits entre ours et humains. Nous travaillons avec d’autres parcs nationaux et les provinces de l’Alberta et de la Colombie-Britannique lorsque les ours sont déplacés à la limite ouest du parc national Jasper, et nous surveillons tout déplacement dans le parc national même.

Les gardiens de la faune effectuent des patrouilles sur les routes du parc pour encourager les visiteurs à observer les animaux sauvages en toute sécurité. Repérez leur fourgonnette facile à identifier et suivez leurs conseils.
 
Renseignements supplémentaires

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