
Pin à écorce blanche
Parc national Jasper
Aperçu
Taille : De 5 à 20 m de hauteurs
Cônes : En forme d’œuf
Aiguilles : Poussent en grappes de cinq
Longévité : Jusqu’à 1 000 ans
Situation selon la LEP : Espèce en voie de disparition (2012)

Le pin à écorce blanche (Pinus albicaulis) est une importante espèce de la zone subalpine. Cet arbre unique en son genre aide à définir l’écosystème en stabilisant le sol, en créant un habitat, en produisant de la nourriture pour les animaux et en régulant l’écoulement de l’eau de fonte printanière dans les montagnes.
Les plantes qui poussent dans la zone subalpine n’ont pas la tâche facile. Les conditions sont hostiles et la saison de croissance est courte. Le pin à écorce blanche peut mettre de 30 à 50 ans à produire des cônes, mais il n’en produit en quantités décentes qu’après avoir atteint l’âge de 60 à 80 ans. Ensuite, pour se reproduire, il dépend entièrement d’un oiseau, le cassenoix d’Amérique, pour la dispersion de ses graines. Le cassenoix d’Amérique emmagasine des graines de pin à écorce blanche dans des caches, et il puise dans ces réserves de nourriture pendant l’hiver. Il en stocke plus qu’il n’en a besoin, de sorte qu’un grand nombre de graines restent dans le sol, où elles finissent par germer pour devenir de nouveaux pins à écorce blanche.
Un partenariat important

Le pin à écorce blanche dépend du cassenoix d’Amérique pour sa survie. Cette relation spéciale porte le nom de mutualisme.
Les cônes du pin à écorce blanche sont incapables de s’ouvrir d’eux-mêmes pour disperser leurs graines. Grâce à son solide bec incurvé, le cassenoix d’Amérique est parfaitement adapté pour cette tâche.
Habitat
Le pin à écorce blanche du parc national Jasper pousse bien haut sur le flanc des montagnes à partir de 1 500 à 2 000 m. Il supporte vaillamment les conditions rigoureuses de ces hautes altitudes, là où peu d’autres végétaux arrivent à survivre.
Le pin à écorce blanche est une espèce rare, mais c’est aussi l’une des essences les plus anciennes des Rocheuses et de la chaîne Columbia. Il pousse dans sept parcs nationaux du Canada : les parcs nationaux Jasper, Banff, Kootenay et Yoho ainsi que les parcs nationaux du Mont-Revelstoke, des Glaciers et des Lacs-Waterton.

Menaces
Si robuste soit-il, le pin à écorce blanche connaît un déclin partout dans son aire de répartition, y compris dans les parcs nationaux des montagnes. Il est exposé aux nombreuses menaces créées par la rouille vésiculeuse du pin blanc, le dendroctone du pin ponderosa, la suppression historique du feu et le changement climatique. Comme cette essence à croissante lente dépend du cassenoix d’Amérique pour disperser ses graines, elle a besoin de notre aide pour se rétablir.
Rouille vésiculeuse du pin blanc
Ce champignon envahissant a été introduit par un chargement de semis de pins blancs arrivé d’Europe en 1906. Moins de 1 % des spécimens de pins à écorce blanche d’Amérique du Nord sont naturellement résistants à cette maladie.
Dendroctone du pin ponderosa
Les épidémies de dendroctone du pin ponderosa dans les forêts de pins tordus latifoliés progressent en altitude en raison du changement climatique. Du coup, ce ravageur s’attaque aussi au pin à écorce blanche.
Suppression historique du feu
Les vieux pins à écorce blanche peuvent survivre à des feux de faible intensité qui éliminent la végétation concurrente. Les pratiques historiques qui consistaient à éteindre systématiquement les incendies ont modifié l’habitat et entravé la croissance des semis.
Changement climatique
Les effets conjugués du changement climatique risquent de réduire la superficie de l’habitat propice au pin à écorce blanche dans la zone alpine.
Les phénomènes météorologiques extrêmes comme les incendies et les sécheresses pourraient avoir des incidences sur les populations de pins à écorce blanche.
Mesures prises
Prélèvement de cônes et plantation
Nous grimpons jusqu’à la cime des pins à écorce blanche qui présentent une résistance naturelle à la rouille vésiculeuse pour y installer des cages autour des cônes. Ces cages protègent les cônes contre les animaux qui pourraient les ouvrir pour en manger les précieuses graines.
En automne, une fois les graines prêtes, nous les prélevons et les expédions à une pépinière, où elles seront plantées. Après deux années en pépinière, les semis peuvent être replantés dans leur habitat de montagne ou soumis à des analyses de résistance à la rouille vésiculeuse.
Gestion du feu
Le pin à écorce blanche se retrouve souvent à l’ombre de sapins subalpins et d’épinettes qui le privent de soleil. Cette essence de lumière prospère sur les parcelles fraîchement brûlées. Dans les secteurs où les incendies ne présentent aucun danger pour les personnes ou l’infrastructure, Parcs Canada laisse le feu faire son œuvre avec un minimum d’intervention humaine. Cette approche permet de réintroduire le feu en imitant un régime naturel.
Les brûlages dirigés réalisés dans l’habitat du pin à écorce blanche créent des clairières. Pendant les brûlages dirigés, nous protégeons les peuplements de pins à écorce blanche existants.
Recherche
Dans la dernière décennie, nous avons évalué des dizaines de milliers de pins à écorce blanche pour repérer plusieurs centaines de spécimens qui semblent présenter une résistance naturelle à la rouille vésiculeuse du pin blanc. Ces arbres rares sont soumis à des analyses qui permettent de démontrer leur résistance à la rouille, un procédé qui prend généralement cinq ans dans des installations contrôlées.
Éclaircie mécanique
Parcs Canada vient en aide aux pins à écorce blanche des forêts denses en abattant les arbres d’autres espèces qui leur font concurrence. Ces éclaircies imitent le travail accompli par les brûlages dirigés, sans le risque de dommage aux pins à écorce blanche. Jusqu’à présent, nous avons exécuté des travaux d’éclaircie de ce genre aux environs des tours de guet Geraldine et Palisades.
Protection contre les phéromones
Les phéromones sont des signaux chimiques émis par les dendroctones pour communiquer entre eux. Elles font savoir aux insectes où trouver un partenaire et où déposer leurs œufs. Ce sont aussi les phéromones qui indiquent aux ravageurs qu’un arbre « affiche complet » et qu’ils doivent aller en coloniser un autre.
Pour protéger le pin à écorce blanche, Parcs Canada fixe aux arbres des sachets de verbénone, une substance chimique qui imite les phéromones naturelles du dendroctone du pin ponderosa. Ces phéromones font croire aux ravageurs que l’arbre est déjà colonisé par un grand nombre d’insectes et qu’il n’y a plus de place pour eux..
De 2013 à 2019, Parcs Canada a eu recours à la verbénone durant l’épidémie de dendroctone du pin ponderosa dans le parc national Jasper, et il a ainsi pu protéger au-delà de 80 % des pins à écorce blanche résistants à la rouille contre une invasion mortelle par le dendroctone.
Planter l’avenir : Sauver le pin à écorce blanche et le pin flexible
Transcription
« Le vrai sens de la vie, c’est de planter des arbres à l’ombre desquels on ne s’attend pas à s’asseoir. » [traduction]
Quelques pins à écorce blanche
des Rocheuses canadiennes ont atteint l’âge d’environ 1 000 ans.
Soleil qui brille à travers un pin souple.
Ces arbres ont été témoins d’un nombre
incroyable de changements dans le monde depuis l’époque où ils étaient des semis comme
ceux que nous plantons.
Planter l’avenir
Femme conduisant un cheval de bât sur une montagne
Le pin à écorce blanche et le pin flexible sont des espèces en voie de disparition.
Sept parcs nationaux ont uni leurs efforts pour rétablir, surveiller et protéger ces espèces spéciales.
En regardant un hélicoptère dans les montagnes et les nuages de la vallée.
Tous les parcs des montagnes, c’est-à-dire
les parcs des Lacs-Waterton, du Mont-Revelstoke et des Glaciers et les parcs Kootenay, Yoho,
Banff et Jasper – nous travaillons tous ensemble. Nous comptons les uns sur les autres
Le personnel des parcs fait de la randonnée et grimpe sur un pin à écorce blanche.
pour rétablir ensemble le pin à écorce blanche et le pin flexible.
Le pin à écorce blanche est une espèce
Brenda Shepherd, biologiste, parc national Jasper
pionnière. Sur les parcelles qu’il colonise,il crée souvent de petits îlots d’arbres,
qui permettent à d’autres espèces de s’établir à sa suite.
Allison Fisher, biologiste, parc national Yoho
[ALLISON] Ce que j’aime le plus du pin à
écorce blanche, c’est que le cassenoix d’Amérique est presque entièrement responsable
de sa régénération.
Hilary Cameron, biologiste, parc national Banff
[HILARY]J’adore le fait qu’il arrive à pousser dans ces secteurs hostiles et exposés
aux intempéries, qu’il soit si résilient et qu’il vive pendant des centaines d’années.
Genoa Alger, biologiste, parc national des Lacs-Waterton
[GENOA] Un jour, nous avons découvert un
pin flexible qui poussait tout droit dans une falaise. Il survit, et il prospère!
Rebecca Smith, biologiste, parc national Banff
[REBECCA]Ces arbres jouent un rôle absolument
crucial chez les communautés végétales,les communautés animales, les communautés
de sol – et probablement d’autres communautés que nous ne connaissons pas encore. [Rire]
et probablement d’autres communautés que nous ne connaissons pas encore.
[BRENDA] Le cassenoix d’Amérique et le pin à écorce blanche ont une relation très
importante, qui porte le nom de mutualisme. C’est très rare, dans la nature, de voir
deux espèces qui dépendent l’une de l’autre pour leur survie. Les cônes ne peuvent pas
s’ouvrir tout seuls. Le cassenoix a un bec spécialisé qui lui permet de les ouvrir.
Le casse-noix d'Amérique cueille des graines de cônes de pin à écorce blanche.
Ensuite, il s’envole vers différentes parties de la forêt, où il dépose les graines.
Des mois plus tard, il revient et trouve l’endroitexact où il a caché les graines et les extrait
Rebecca walks through a stand of old White bark Pines.
du sol pour les manger. Celles qu’il ne mange pas deviennent des semis de pin à écorce blanche.
Rebecca traverse un peuplement de vieux pins à écorce blanche.
Elles ont évolué ensemble, ces deux espèces,pendant des dizaines de milliers d’années.
Le pin à écorce blanche et le pin flexible sont exposés à de nombreuses menaces.
La menace la plus meurtrière est un champignon envahissant appelé rouille vésiculeuse du pin blanc.
[ALLISON] Alors, on peut voir cette branche
Allison montre une branche malade d'un arbre à écorce blanche.
en forme de fuseau. Il y a beaucoup de renflements, de l’écorce rugueuse, et on voit un peu
de rouille inactive qui a suinté. Et là, cette partie de la branche est complètement morte.
[BRENDA] Ces arbres n’ont pas évolué avec
la rouille vésiculeuse du pin blanc, et c’est essentiellement pour cette raison que cet
arbre est devenu une espèce en voie de disparition. Ce champignon a été introduit au début
du XXe siècle, et l’arbre n’a tout simplement pas les défenses nécessaires pour lutter contre la maladie.
Nous nous faisons du souci pour ces grandesforêts fantômes. Si ce sont des forêts
fantômes, il n’y a peut-être pas assez de pins à écorce blanche pour attirer des
cassenoix, et, sans cassenoix, il n’y a pas d’avenir.
Nous grimpons aux arbres au début de l’été,
et nous plaçons des cages sur les cônes. Quand les cônes arrivent à maturité, les
oiseaux et les écureuils ne peuvent pas les manger. À la fin septembre, nous grimpons
de nouveau aux arbres pour prélever les cônes. Une fois que les cônes ont séché, nous
en extrayons les graines. Nous les envoyons à une pépinière, qui les fait germer et
prend soin des semis pendant deux ans.
Des employés de Parcs Canada plantent des arbres.
Nous voulons planter assez d’arbres à une densité suffisante pour que, dans 80 ans,
nous ayons une forêt d’arbres producteurs de cônes qui attireront des cassenoix d’Amérique.
Et ces oiseaux continueront d’assurer la survie de ces peuplements. C’est de cette
manière que nous rétablirons des peuplements autosuffisants de pins à écorce blanche.
C’est l’espoir qui nous motive à conserver
une attitude positive à propos du travail que nous faisons. Personne d’entre nous
ne sera encore vivant pour savoir si nos efforts auront porté leurs fruits.
Depuis 2014, Parcs Canada a planté plus de 60 000 semis de pin à écorce blanche et de pin flexible dans les parcs nationaux des montagnes. Ces travaux se poursuivront pendant des années à venir.
Plantation
Année | Secteur | Nbre de semis |
---|---|---|
2023 | Parc national Jasper | 5 400Détails
|
2022 | Parc national Jasper | 3 886Détails
|
2021 | Parc national Jasper | 7 850Détails
|
2020 | Collaboration avec le parc provincial du Mont-Robson | 800Détails
|
2020 | Parc national Jasper | 1 655Détails
|
2019 | Parc national Jasper | 3 800Détails
|
2018 | Parc national Jasper | 2 729Détails
|
2017 | Collaboration avec le parc provincial du Mont-Robson | 4 200Détails
|
2017 | Parc national Jasper | ~ 470Détails
|
Lieux de plantation des semis de pins à écorce blanche dans le parc national Jasper
Votre contribution
Le pin à écorce blanche peut être difficile à identifier. Apprenez à identifier cette essence pour pouvoir la protéger. Évitez d’en toucher ou d’en enlever quelque partie que ce soit. Consultez notre page Web, qui contient des renseignements essentiels à l’intention des résidents et des entreprises.

Apprenez-en davantage
Registre public des espèces en péril – Résumé de l’espèce : Pin à écorce blanche
Plan d’action visant des espèces multiples dans le parc national Jasper (2017)
Facebook en direct du parc national Jasper – Le déclin du pin
Whitebark Pine Ecosystem Foundation of Canada (en anglais seulement)
Le cassenoix
Le cassenoix 2 : La suite
Ministère de l’Agriculture et des Forêts de l’Alberta : Living on the Edge (carte narrative du pin à écorce blanche et du pin flexible en Alberta) (en anglais seulement)
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