Bastion du Roi

Lieu historique national de la Forteresse-de-Louisbourg

Dans cette ville, aucun palais de justice majestueux ni aucun hôtel de ville imposant ne vient rehausser le sommet de la colline. La construction qui domine Louisbourg est austère et on ne peut plus militaire. Pour y accéder, il faut emprunter, sous le regard scrutateur d’une sentinelle, une ouverture étroite pratiquée dans ses défenses. La citadelle est à la fois le siège du gouvernement et la clé de voûte de la puissance militaire de Louisbourg. Mais, si elle s’isole du reste de la ville, elle n’en est pas moins animée : plus de 500 personnes y partagent leur existence.

Du sommet des murailles, on découvre l’ensemble des fortifications de la ville. En comparant les appartements du gouverneur et les casernes de ses soldats, le visiteur reste quelque peu songeur devant les rapports qui existaient entre les grands de ce monde et le petit peuple… La chapelle vous rappelle la foi qui unissait toute cette société. Grâce entretient une sorte d’harmonie entre les diverses activités qui s’y déroulent.

Corps de garde

La place d’armes

Au sortir du passage qui mène à la citadelle, vous débouchez sur une place d’armes où les soldats se rassemblent pour des exercices et les relèves de la garde. Parmi la troupe de soldats affectés au corps de garde l’officier de la garde choisit et met en faction les sentinelles que vous apercevrez le long du parcours.

À la gauche, ce cheval de bois d’aspect étrange n’a rien d’un jouet. Mode de renforcement de la discipline militaire, il servait à infliger beaucoup d’inconfort et une bonne dose d’humiliation.

Avant de franchir le pont-levis et de passer sous les armoiries royales, examinez l’édifice imposant devant vous. De la tour, un tintement s’échappe pour marquer les heures; l’horloge qui en orne la base n’est munie que d’une aiguille, celle des heures. Laissez-vous gagner par l’impression de solidité qui se dégage de cette façade de pierre aux lignes que les constructeurs, ayant trop tardé à relever l’extrémité droite du toit, ne purent jamais rendre tout à fait symétriques.

On avait à peine commencé à élever ces casernes élégantes, en 1720, que déjà les constructeurs, et plus tard les habitants, étaient aux prises avec toutes sortes de vices de construction : les tuiles du toit ininflammables ne parvenaient pas à arrêter complètement l’eau de pluie; le mortier, les poutres et les planchers avaient tendance à se fissurer et à pourrir; les âtres fumeuses laissaient entrer les courants d’air. Un gouverneur pressa les autorités françaises de lui accorder de nouvelles casernes, et un autre réquisitionna la résidence de l’ingénieur. Les casernes n’en survécurent pas moins jusqu’à la destruction de la ville.

Chapelle militaire

La chapelle militaire

Cette colonie n’est pas dominée par l’Église, même si la plupart des gens sont catholiques. L’Église ne possède ni propriétés en abondance, ni fortune. Les missionnaires Récollets qui se chargent du bien-être spirituel des fidèles n’ont pas d’église à leur disposition. C’est ici, dans la chapelle des militaires, que les fidèles se réunissent. Le saint patron dont le portrait orne l’autel est Louis IX, ancien roi de France.

Sous les planches de la chapelle reposent les dépouilles de quatre personnes : celles des gouverneurs de Fourant et Duquesnel (morts en 1740 et en 1744), celles du duc d’Anville, mort pendant une tentative malheureuse de reprendre Louisbourg en 1746, et celle de Michel de Gannes de Falaise, décédé en 1752. On y trouve également les restes d’un enfant non identifié.

Les appartements du gouverneur

Passé la chapelle, les appartements du gouverneur dominent cette aile et toute la citadelle. La plupart des gouverneurs étaient des officiers de la marine d’un certain âge, plus versés dans l’art de la stratégie militaire qu’en affaires gouvernementales. De même que toute la forteresse rappelait la grandeur et la puissance de Versailles, les gouverneurs, eux, représentaient Sa Majesté.  Ils vivaient entourés de luxe, dispensaient les faveurs du Roi, présidaient des cérémonies et les problèmes administratifs. Leur Conseil supérieur, qui se réunissait au rez-de-chaussée, n’avait aucun pouvoir législatif proprement dit; il servait plutôt de cour d’appel. L’un de ces gouverneurs, Jean-Baptiste-Louis de Prévost Duquesnel, mourut ici en octobre 1744. Sa dépouille, exhumée sous les lattes du plancher de la chapelle en 1964, a révélé l’étendue des maladies qui l’avaient emporté : il avait perdu une jambe sur le champ de bataille et souffrait, d’artériosclérose, d’arthrite et d’abcès dentaires. Grâce au long inventaire de ses biens et de ses immeubles établi après sa mort, on a pu reconstruire et décorer fidèlement ces pièces.

Les écuries, le colombier et la cour qui abritent les chevaux et les voitures du gouverneur et qui approvisionnent son garde-manger contrastent singulièrement avec le luxe de ses appartements et l’austérité militaire du bastion. Les troupes pouvaient s’entraîner et se rassembler dans l’espace laissé vacant. À chaque extrémité, sous les affûts de canon, on aperçoit une rangée de portes donnant sur les casemates, des abris à l’épreuve des bombes aménagés sous les voûtes du bastion.

Les casernes du bastion du Roi

À la droite du passage principal se trouvent des casernes capables de loger 500 soldats. De douze à seize hommes s’entassaient dans chacune des pièces, à raison de deux par lit. Il n’y a ni mess, ni atelier dans les casernes; les soldats cuisinaient, mangeaient, buvaient, fumaient, s’adonnaient au jeu et travaillaient là où ils dormaient. Pour bien se faire une idée d’ampleur de l’écart entre les officiers et les simples soldats dans une armée du 18e siècle, il faut comparer des casernes aux maisons des officiers, dans la ville.

Les soldats des troupes coloniales françaises vivaient aux côtés de plus d’une centaine d’hommes du Régiment suisse de Karrer. Les soldats étaient tous recrutés en Europe. Leur emploi du temps ne se limitait pas au train-train quotidien habituel des militaires; ce sont eux qui ont construit la forteresse; plusieurs gagnèrent de l’argent de cette façon et apprirent un nouveau métier. Renseignez-vous auprès des soldats sur les divers uniformes qu’ils portent et sur leur mutinerie de 1744.

Passé les casernes, visitez l’exposition portant sur les divers corps de métier auxquels on a dû faire appel pour reconstruire Louisbourg et sur la collection d’artefacts retrouvés lors des fouilles archéologiques effectuées.

Remparts du bastion du Roi

Les remparts du bastion du Roi

Depuis le sommet du bastion du Roi, le lieu le plus élevé de la ville, le regard découvre l’ensemble des fortifications. Pouvez-vous distinguer, parsemées de végétation, les ruines du bastion de la Reine et du demi-bastion Princesse en direction de la mer? De l’autre côté, le demi-bastion Dauphin renvoie l’image exacte d’une moitié du bastion du Roi. Si la disposition de tous des ouvrages repose sur des considérations compliquées, leur rôle, quant à lui, est très simple : interdire à l’ennemi tout accès à la ville. Les canons ne pointent pas au hasard. Au contraire, les bastions sont disposés de telle sorte que le tir des défenseurs balaie les approches de la forteresse en s’entrecroisant et force l’ennemi à demeurer à distance. Demandez à un canonnier, en justaucorps et veston rouge, de vous renseigner sur les techniques d’artillerie.

À partir du sommet verdoyant des remparts, voyez comment le tir des fusils pouvait balayer les ouvrages extérieurs et la longue pente du glacis. Sur les remparts, vous avez accès à la guérite placée au-dessus du fossé. De là, remarquez la courtine qui relie le bastion du Roi au Dauphin. Observez ensuite la muraille du bastion du Roi, qui atteint dix mètres de haut. De l’autre côté du fossé, repérez la lourde porte donnant accès à la chambre minée, aménagée sous le glacis, que les défenseurs auraient fait exploser si l’ennemi avait tenté de s’approcher en creusant des tranchées voûtées dans la muraille du bastion, qui abritait les habitants pendant les sièges.

La place Royale

La place Royale, la plus grande de la ville, pouvait recevoir toute la garnison. Au nombre des cérémonies et des rassemblements auxquels la population de Louisbourg a pu assister à cet endroit figurent les formalités de la capitulation de 1758.

Au sortir de la citadelle, on redécouvre la ville. Les jardins du Roi occupent le terrain clos qui se trouve à votre droite. Des jardiniers s’affairaient à la récolte des légumes pour le gouverneur et les fonctionnaires.


La ville reconstruite
Lieu historique national de la Forteresse-de-Louisbourg
La forteresse de Louisbourg - La ville reconstruite
Sur la carte Nom du bâtiment
1 Maison Desroches (Wheelchair accessible)
- Porte Dauphin
- Demi-Bastion Dauphin
2 Poudrière
3 Casernes
4 Poterne
5 Embrasures à Lartigue
6 Maison Lartigue (Wheelchair accessible)
- Four à chaux
7 Hangar d'artillerie
8 Forge d'artillerie
9 Boulangerie du Roi Food service
- Cour à bois
10 Maison Duhaget (Wheelchair accessible)
Exposition sur les fortifications et la garnison
- Glacière
11 Maison de la Perelle (Wheelchair accessible)
Exposition sur la Congrégation de Notre-Dame
12 Magasin de la Perelle
13 Résidence de l'ingénieur
14 Buanderie et étable
15 Maison Rodrigue
16 Magasin Rodrigue
17 Maison de Gannes (Wheelchair accessible)
18 Corps de garde
- Bastion du Roi
19 Chapelle militaire
20 Résidence du gouverneur
La forteresse-de-Louisbourg - La ville recoinstruite
Sur la carte Nom du bâtiment
21 Caserne du bastion du Roi
Expositions sur la reconstruction, les instruments de guerre et la typographie archéologique
- Jardin du Roi
22 Centre McLennan (Wheelchair accessible) (Wifi available)
Expérience en réalité virtuelle
23 Maison de la Plagne (Wheelchair accessible) (Information)
24 Maison de la Vallière
Centre d'interprétation mi'kmaw
25 Magasin de la Vallière
26 Magasin de la Vallière II
- Propriétés Fizel et Loppinot
- Maison Dugas
27 Maison Carrerot
Exposition sur les techniques de construction
28 Maison Benoist (Wheelchair accessible) (Gift shop)
29 Café l'Épée Royale (Wheelchair accessible) Food service
30 Magasin du Roi
31 Hôtel de la Marine (Wheelchair accessible) Food service
32 Maison Grandchamp (Wheelchair accessible) Food service
- Porte Frédéric
- Carcan
33 Auberge Grandchamp (Wheelchair accessible) Food service
- Maison Destouches
34 Résidence du commissaire-ordonnateur (Wheelchair accessible)
Exposition « Souvenirs et vies d'antan » et galerie du port
35 Magasin Bigot
36 Écuries
- Croix de Louisbourg
37 Plaque commémorative en hommage à Marie Marguerite Rose
- Le long du quai, en direction est
- Le sentier des Ruines
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