Hôtel de la Marine

Cette vaste demeure de pierre appartenait à Joseph Lartigue. En 1743, celui-ci la loua à un pêcheur nommé Pierre Lorant, qui avait l’intention d’y exploiter un cabaret avec sa famille. C’est ici que matelots, soldats et engagés se donnaient rendez-vous. Trop grande pour les Lorant, la maison servit également, en 1744, à loger des prisonniers de guerre ramenés d’avant-postes ennemis ou provenant de vaisseaux capturés. Aujourd’hui, cet établissement accueille de nouveaux visiteurs, faisant revivre le nom d’un cabaret antérieur à celui de Lorant.

Les amateurs de boissons alcooliques de Louisbourg n’avaient que l’embarras du choix. La plupart des vins provenaient de Bordeaux, mais on servait également des vins et de l’eau-de-vie importés d’autres régions. Le commerce de la morue avec les Antilles, qui permettait au tenancier de s’approvisionner en rhum, boisson de plus en plus en demande, amenait également sur les tables une nouvelle boisson fort prisée : le café. La bière se vendait peu, bien que les soldats et les ouvriers consommaient une infusion d’aiguilles d’épinette faite d’eau et de mélasse, la « sapinette ».

Si vous commandez un repas dans ce cabaret pour classe ouvrière, attendez-vous à ne recevoir, pour tout ustensile, qu’une cuiller. La plupart des gens se servaient de leur propre couteau de poche. Les vendredis et samedis sont jours maigres et on ne sert aucune boisson aux heures de dévotion. Pierre Lorant devait se soumettre aux règlements.