La maison Grandchamp

Affecté à Louisbourg, le soldat Julien Auger dit Grandchamp (1666-1741) arriva en compagnie de sa famille et manifesta bientôt l’intention de se rendre propriétaire d’une auberge afin d’occuper ses vieux jours d’assurer, à longue échéance, sa subsistance et, après sa mort, celle de sa famille. Libéré du service dans les années 1720, il s’occupa activement de son établissement. Après sa mort, sa veuve, Marie Thérèse Petit, toujours propriétaire de l’auberge, continua de l’exploiter. Deux esclaves l’aidaient dans cette entreprise. Asar, un esclave noir, n’était qu’un jeune garçon quand il fut acheté, et Louis, un « panis », était âgé de 14 ans.

Grandchamp recruta sans doute ses premiers clients parmi ses anciens compagnons de service. Rares étaient les cabarets de Louisbourg qui offraient autant d’espace; la cuisine de la famille d’un sergent ou d’un maître-artisan suffisait habituellement à ceux qui ne disposaient pas d’autres endroits où se réunir. Bien situé, l’établissement de Grandchamp se mit à prospérer. Toutefois, un inventaire après-décès, établi en 1741, montre que le mobilier de la maison ressemblait en gros à celui de n’importe quelle autre maison particulière. Des jeux de cartes, des boissons alcoolisées et un assortiment de pipes d’argile, voilà tout ce qu’il fallait pour équiper un cabaret comme celui-ci.

Vous pouvez restaurer à la façon des gens de Louisbourg dans le premier des bâtiments de Grandchamp, où vous rencontrerez sans doute soldats ou pêcheurs qui partageront une chanson ou un récit devant un verre.