Magasin du Roi

Cet entrepôt de grandes dimensions, en forme de L, où tout bruit fait écho, laisse deviner l’important volume de marchandises dont avaient besoin la forteresse et la garnison. C’est le fief d’André Carrerot qui, en sa qualité de « garde-magasin », doit nourrir vêtir et armer 700 soldats, fournir la poudre à canon et les balles indispensables à la défense, et distribuer les outils et les matériaux nécessaires aux travaux publics. Commis et tonneliers s’activaient en ces lieux, et les chats s’occupaient d’éloigner les rongeurs. Sur le pavé recouvert de terre battue, qui coupait une bonne partie de l’humidité, s’entassaient cordages, outils et bois de construction; coffres, barils et caisses étamées débordaient de farine, de sel, de bœuf, et de mélasse. Ce magasin renfermait des denrées destinées avant tout à la garnison mais, en temps de crise, les habitants achetaient leur nourriture des réserves du Roi. En 1744, les provisions de la ville vinrent à manquer; imaginez la fureur des troupes lorsque celles-ci apprirent que l’on vendait les meilleures provisions du magasin aux civils.